La-bas y'a Badiou
+2
Eyquem
DB
6 participants
La-bas y'a Badiou
Pas écouté encore les filles et les gars :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1738
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1738
DB- Messages : 1528
Re: La-bas y'a Badiou
Je crois qu'Eyquem avait déjà donné ce lien sur le forum, m'enfin pas grave, hein
Invité- Invité
Re: La-bas y'a Badiou
Encore de la réclame...
Il a piqué le titre à Deleuze, mais il s'est moins foulé : c'est juste un recueil de ses textes, de Debord à "Magnolia" (mais oui, "Magnolia").
http://www.novaeditions.fr/novabook.php?id_livre=12
Il a piqué le titre à Deleuze, mais il s'est moins foulé : c'est juste un recueil de ses textes, de Debord à "Magnolia" (mais oui, "Magnolia").
http://www.novaeditions.fr/novabook.php?id_livre=12
Eyquem- Messages : 3126
Re: La-bas y'a Badiou
ah, c'est bien; j'attendais que tous ces textes, dont on avait parlé quand jm avait eu l'idée d'un entretien avec lui, soient réunis...
Borges- Messages : 6044
Re: La-bas y'a Badiou
(Je le poste ici aussi, puisqu'il n'y a pas encore de topic "badiou - vu à la tv !" mais je crois qu'ici c'est presque pareil, non ?)
À propos du passage de Badiou à l'émission "Ce Soir ou jamais" le 26 10 2010.
ALAIN BADIOU "vu à la télé"
Il faudrait rajouter un topic de ce genre.
Oh là là là là là là ! poooovre Alain Baaaadiou ! Mais pauvre spectateur aussi, pauvre nous, pauvre moi, pauvre cinéma, pauvre monde. La seule qui ne soit pas à plaindre dans tout ça, c'est la télé, parce qu'elle a fait ça, elle l'a désiré si fort, et maintenant elle l'a : le miroir magique qui ne reflète que du froid, du déjà fondu, comme le fromage des pizzas surgelées. Et le miroir n'en finit pas de refléter, éternellement. La vie cathodique est éternelle : ainsi, lorsque Badiou vient vendre son petit consomé de pensée vite pliée, de lèche-vitrine vite-fait-mal-fait, véritable reader's digest pour "ceux qui n'aiment pas le cinéma mais voudraient bien faire semblant d'en penser quelque chose", ainsi passe-t-il sans prérogative aucune de Jean Marie Poiré à John Ford (mais oui). Le cinéma devient alors chose éternelle, ni passée ni présente, encore moins à venir, une entité comme une autre, une "matière à enseigner à l'école" sans plus de mise en perspective.
Et le cinéma dans tout ça ? Où, quand existe-t-il ? A-t-il existé ? Pourquoi ? Comment ? Pour un penseur, dont la meilleure amie est censée (sic) être "la discipline", cette façon de faire est simplement nulle. Ce n'est pas la peine de parler de rigueur. Là c'est farcesque. Et un peu tragique, pour qui aime encore le cinéma. Et la pensée. Ne fût-ce qu'en tant que souvenir, fugace, mais un tant soit peu précis.
Du cinéma contemporain, de l'état dans lequel il se délite petitement, des films encore qui se font à travers la planète, de la merde qui éclabousse les écrans et a déjà obstrué l'horizon des spectateurs du monde entier : de tout cela pas un mot, mais une espèce de bonhomie de bon aloi, presque joviale. Une farce.
Et John Ford comme alibi, autant intellectuel que mercantile. Mais si Badiou a jamais été ému par un travelling depuis la jeep, par la course du cheval filmé depuis la jeep, par un contrechamp au regard tranchant de John Wayne chiquant son tabac - et lançant un crachat décidé -, par un spectacle qui bascule en une seconde de la plus grande "discipline" sociale à la violence, par le bouleversement de la violence qui claque comme un coup de fouet, par la caravane minuscule qui procède lentement au milieu du défilé, et aux sons du tam-tam, par le surgissement du souvenir qui ne prévient pas plus que les gestes de John Wayne, qui tous nous surprennent davantage à chaque fois (ah oui, ça se passe comme ça !), par les valses, les rondes et les lignes droites, par l'humain qu'est James Stewart dans Les Deux cavaliers (quel film !), par un champ contrechamp qui sépare d'abord, et puis qui réunit enfin... avant de séparer à nouveau au départ du coup de revolver. Aussitôt l'équilibre revient. Les corps retrouvent leur verticalité. Chacun regagne sa place. Alors le "Wagon Master" lance le cri du départ. Wagon West !
Bref si Badiou a jamais été ému par une scène de John Ford, il devrait avoir honte. Mais il a mieux à faire : il vient se convaincre que la télé est autre chose qu'un alibi. Tant pis pour lui. N'en doutez pas : bientôt il vous parlera de David Fincher et de Facebook.
Ce serait une lourde erreur que de croire que parce que l'on revient à une "télévision d'Etat", on en revient à cette bonne vieille ORTF (assez veule au demeurant, mais qui osait au moins ennuyer son spectateur, chose impensable aujourd'hui, où on n'a hâte que de combler le vide, alors qu'à L'ORTF en tout cas la parole avait encore sa place) mais non : le "cercle de minuit" c'est terminé aussi, il n'est pas question non plus de venir prêcher la bonne parole culturelle, on n'en est même plus à l'heure du "catéchisme audiovisuel" de Daney, on est au-delà : c'est une suite hirsute de tics et de rites, de "pitchs" et de "clics" qui font toutes ces images, de plus en plus petites, de plus en plus riquiqui, au point qu'on n'y respire plus que par sacades. Quand est-ce que les "intellectuels" comprendront enfin que la télé est un piège, que leur image médiatique est un piège imparable, auquel ils ne peuvent échapper : 1° qu'en n'y paraissant pas 2° s'ils en ont la force, en n'y menant jamais que la critique de l'image, à commencer par leur propre image. Mais pour cela il faut la force d'en découdre. Il faut aussi n'avoir rien à perdre ni à gagner du côté du narcissisme, et surtout, une très grande intelligence de l'image. (Un Virilio, peut-être, aurait parfois cette force, qui d'ailleurs ne craint pas de repasser toujours le même disque...mais ça manque vraiment de virulence, de punch, d'invention enfin ; non, le dernier à critiquer l'image de l'intérieur a été Edouard Baer, mais c'était il y a dix ans maintenant, et c'est vraiment loin).
Quand je vois Badiou chez Taddeï, j'ai l'impression de voir un grand enfant qui découvre un jouet, et qui, après des centaines de milliers d'heures d'"apostrophes", de "bouillon" et autres "droit de réponse", après Delarue, "faites entrer l'accusé", "les dossiers de l'écran", après tout ce bain de service minimum audiovisuel, un enfant, donc, le dernier, qui, avec BHL et Finkielkraut (quelle compagnie...), croit encore sérieusement que la télé est un moyen d'éduquer les masses, de vulgariser, de toucher les consciences et autres balivernes. (Du coup, ironie du sort : Badiou ou BHL, à la télé, c'est désormais même combat, blanc-bonnet et bonnet-blanc). Alors toucher les consciences... Mais la télé, c'est des mimiques et du discours ! Même l'information n'y passe plus. Elle est ânonnée, mais on ne saurait l'entendre. Et l'intellectuel, lui, n'y est qu'un clown comme un autre, une marionnette au même titre que les guignols de l'info. Un amuseur. Un discours sur pattes, mais pas un bretteur, pas un rhetteur, pas un discoureur. Jamais. La télé a horreur : 1° du vide 2° de l'incertitude. Alors elle remplit, à coup d'hystérie. Franchement, le sort de Badiou aura même du mal désormais à nous apitoyer, lui qui a réussi à se laisser prendre par le cirque audiovisuel en 2008. Un pâle imitateur de Don Quichotte. Gros dindon de la farce. L'idiot du village-global. Et le pire est qu'il continue : il a mordu à l'hameçon de l'image. Il s'aime. Il faut qu'il relise Ovide. On y trouve une parabole prête à l'emploi. Puisque le prêt à l'emploi est son nouveau mode d'expression.
À propos du passage de Badiou à l'émission "Ce Soir ou jamais" le 26 10 2010.
ALAIN BADIOU "vu à la télé"
Il faudrait rajouter un topic de ce genre.
Oh là là là là là là ! poooovre Alain Baaaadiou ! Mais pauvre spectateur aussi, pauvre nous, pauvre moi, pauvre cinéma, pauvre monde. La seule qui ne soit pas à plaindre dans tout ça, c'est la télé, parce qu'elle a fait ça, elle l'a désiré si fort, et maintenant elle l'a : le miroir magique qui ne reflète que du froid, du déjà fondu, comme le fromage des pizzas surgelées. Et le miroir n'en finit pas de refléter, éternellement. La vie cathodique est éternelle : ainsi, lorsque Badiou vient vendre son petit consomé de pensée vite pliée, de lèche-vitrine vite-fait-mal-fait, véritable reader's digest pour "ceux qui n'aiment pas le cinéma mais voudraient bien faire semblant d'en penser quelque chose", ainsi passe-t-il sans prérogative aucune de Jean Marie Poiré à John Ford (mais oui). Le cinéma devient alors chose éternelle, ni passée ni présente, encore moins à venir, une entité comme une autre, une "matière à enseigner à l'école" sans plus de mise en perspective.
Et le cinéma dans tout ça ? Où, quand existe-t-il ? A-t-il existé ? Pourquoi ? Comment ? Pour un penseur, dont la meilleure amie est censée (sic) être "la discipline", cette façon de faire est simplement nulle. Ce n'est pas la peine de parler de rigueur. Là c'est farcesque. Et un peu tragique, pour qui aime encore le cinéma. Et la pensée. Ne fût-ce qu'en tant que souvenir, fugace, mais un tant soit peu précis.
Du cinéma contemporain, de l'état dans lequel il se délite petitement, des films encore qui se font à travers la planète, de la merde qui éclabousse les écrans et a déjà obstrué l'horizon des spectateurs du monde entier : de tout cela pas un mot, mais une espèce de bonhomie de bon aloi, presque joviale. Une farce.
Et John Ford comme alibi, autant intellectuel que mercantile. Mais si Badiou a jamais été ému par un travelling depuis la jeep, par la course du cheval filmé depuis la jeep, par un contrechamp au regard tranchant de John Wayne chiquant son tabac - et lançant un crachat décidé -, par un spectacle qui bascule en une seconde de la plus grande "discipline" sociale à la violence, par le bouleversement de la violence qui claque comme un coup de fouet, par la caravane minuscule qui procède lentement au milieu du défilé, et aux sons du tam-tam, par le surgissement du souvenir qui ne prévient pas plus que les gestes de John Wayne, qui tous nous surprennent davantage à chaque fois (ah oui, ça se passe comme ça !), par les valses, les rondes et les lignes droites, par l'humain qu'est James Stewart dans Les Deux cavaliers (quel film !), par un champ contrechamp qui sépare d'abord, et puis qui réunit enfin... avant de séparer à nouveau au départ du coup de revolver. Aussitôt l'équilibre revient. Les corps retrouvent leur verticalité. Chacun regagne sa place. Alors le "Wagon Master" lance le cri du départ. Wagon West !
Bref si Badiou a jamais été ému par une scène de John Ford, il devrait avoir honte. Mais il a mieux à faire : il vient se convaincre que la télé est autre chose qu'un alibi. Tant pis pour lui. N'en doutez pas : bientôt il vous parlera de David Fincher et de Facebook.
Ce serait une lourde erreur que de croire que parce que l'on revient à une "télévision d'Etat", on en revient à cette bonne vieille ORTF (assez veule au demeurant, mais qui osait au moins ennuyer son spectateur, chose impensable aujourd'hui, où on n'a hâte que de combler le vide, alors qu'à L'ORTF en tout cas la parole avait encore sa place) mais non : le "cercle de minuit" c'est terminé aussi, il n'est pas question non plus de venir prêcher la bonne parole culturelle, on n'en est même plus à l'heure du "catéchisme audiovisuel" de Daney, on est au-delà : c'est une suite hirsute de tics et de rites, de "pitchs" et de "clics" qui font toutes ces images, de plus en plus petites, de plus en plus riquiqui, au point qu'on n'y respire plus que par sacades. Quand est-ce que les "intellectuels" comprendront enfin que la télé est un piège, que leur image médiatique est un piège imparable, auquel ils ne peuvent échapper : 1° qu'en n'y paraissant pas 2° s'ils en ont la force, en n'y menant jamais que la critique de l'image, à commencer par leur propre image. Mais pour cela il faut la force d'en découdre. Il faut aussi n'avoir rien à perdre ni à gagner du côté du narcissisme, et surtout, une très grande intelligence de l'image. (Un Virilio, peut-être, aurait parfois cette force, qui d'ailleurs ne craint pas de repasser toujours le même disque...mais ça manque vraiment de virulence, de punch, d'invention enfin ; non, le dernier à critiquer l'image de l'intérieur a été Edouard Baer, mais c'était il y a dix ans maintenant, et c'est vraiment loin).
Quand je vois Badiou chez Taddeï, j'ai l'impression de voir un grand enfant qui découvre un jouet, et qui, après des centaines de milliers d'heures d'"apostrophes", de "bouillon" et autres "droit de réponse", après Delarue, "faites entrer l'accusé", "les dossiers de l'écran", après tout ce bain de service minimum audiovisuel, un enfant, donc, le dernier, qui, avec BHL et Finkielkraut (quelle compagnie...), croit encore sérieusement que la télé est un moyen d'éduquer les masses, de vulgariser, de toucher les consciences et autres balivernes. (Du coup, ironie du sort : Badiou ou BHL, à la télé, c'est désormais même combat, blanc-bonnet et bonnet-blanc). Alors toucher les consciences... Mais la télé, c'est des mimiques et du discours ! Même l'information n'y passe plus. Elle est ânonnée, mais on ne saurait l'entendre. Et l'intellectuel, lui, n'y est qu'un clown comme un autre, une marionnette au même titre que les guignols de l'info. Un amuseur. Un discours sur pattes, mais pas un bretteur, pas un rhetteur, pas un discoureur. Jamais. La télé a horreur : 1° du vide 2° de l'incertitude. Alors elle remplit, à coup d'hystérie. Franchement, le sort de Badiou aura même du mal désormais à nous apitoyer, lui qui a réussi à se laisser prendre par le cirque audiovisuel en 2008. Un pâle imitateur de Don Quichotte. Gros dindon de la farce. L'idiot du village-global. Et le pire est qu'il continue : il a mordu à l'hameçon de l'image. Il s'aime. Il faut qu'il relise Ovide. On y trouve une parabole prête à l'emploi. Puisque le prêt à l'emploi est son nouveau mode d'expression.
Van Stratten- Messages : 165
Re: La-bas y'a Badiou
boaf, Badiou, au lieu de parler de l'événement, se contente de discuter gentiment cinoche ? C'est pas comme si on faisait pas la même chose ici...
balthazar claes- Messages : 1009
Re: La-bas y'a Badiou
balthazar claes a écrit:boaf, Badiou, au lieu de parler de l'événement, se contente de discuter gentiment cinoche ? C'est pas comme si on faisait pas la même chose ici...
Salut,
Je pense qu'il faut que tu précises un peu parce qu'à première vue ça n'est pas tout à fait la même chose..
Invité- Invité
Re: La-bas y'a Badiou
Je constate en effet que certains ici ne font pas que "discuter cinoche", mais s'essaient à une certaine rigueur d'énonciation, pour préciser l'objet de leur impression (d'autres diront de leur désir, ou de leur émotion) avec une oeuvre.
En revanche je voudrais revenir sur mon amertume (voir intervention précédente) : ce que j'ai écrit en quarante lignes pouvait tenir en dix, et pour le reste je ne fais que livrer bêtement un ressentiment assez petit, et sans intérêt aucun.
Pour essayer d'être plus rigoureux : Badiou a plongé tête baissée dans le miroir aux alouettes des médias, mais tout ce qu'il a trouvé c'est une image de lui-même. Jamais de sa pensée. La télé ne sait pas vulgariser : elle ne sait, par définition, qu'être vulgaire (populaire). Ce que Badiou réussit sans doute (je ne me sens pas de taille pour en juger) avec ses livres, il ne le peut avec la télévision, mais il ne s'en rend pas compte, pris au piège du narcissisme. Comme tout intellectuel télévisé. Une figure. Un pur discours, qui préexiste à l'homme qui parle, et qui ne peut être dévié, ou évité, que par le nihilisme ou l'autodestruction. Bref toujours pas de place pour une pensée extérieure à la télé. Le seul Sujet de la télé, c'est la télé. Ou plutôt : la télé joue tous les rôles, elle est à la fois, Sujet, et Objet. Il est patent que l'on ne risque donc pas d'y parler de cinéma. Le cinéma est bien l'objet le moins préhensible par la télé. (Voir l'émission consternante de Moati le samedi). En acceptant de passer à la télé, Badiou se fait le dévoué serviteur de la télé.
En revanche je voudrais revenir sur mon amertume (voir intervention précédente) : ce que j'ai écrit en quarante lignes pouvait tenir en dix, et pour le reste je ne fais que livrer bêtement un ressentiment assez petit, et sans intérêt aucun.
Pour essayer d'être plus rigoureux : Badiou a plongé tête baissée dans le miroir aux alouettes des médias, mais tout ce qu'il a trouvé c'est une image de lui-même. Jamais de sa pensée. La télé ne sait pas vulgariser : elle ne sait, par définition, qu'être vulgaire (populaire). Ce que Badiou réussit sans doute (je ne me sens pas de taille pour en juger) avec ses livres, il ne le peut avec la télévision, mais il ne s'en rend pas compte, pris au piège du narcissisme. Comme tout intellectuel télévisé. Une figure. Un pur discours, qui préexiste à l'homme qui parle, et qui ne peut être dévié, ou évité, que par le nihilisme ou l'autodestruction. Bref toujours pas de place pour une pensée extérieure à la télé. Le seul Sujet de la télé, c'est la télé. Ou plutôt : la télé joue tous les rôles, elle est à la fois, Sujet, et Objet. Il est patent que l'on ne risque donc pas d'y parler de cinéma. Le cinéma est bien l'objet le moins préhensible par la télé. (Voir l'émission consternante de Moati le samedi). En acceptant de passer à la télé, Badiou se fait le dévoué serviteur de la télé.
Van Stratten- Messages : 165
Re: La-bas y'a Badiou
Badiou en vitrine chez Taddei, ce n'est pas la première fois... C'est sûr que c'est encore plus limpide que la dernière fois, à quel point il est rangé des voitures - ou plutôt et pire, qu'on peut le considérer comme appartenant à une certaine gamme de phraseur.
Moi ce que je disais, c'est par rapport au contexte présent : s'énerver contre Badiou juste maintenant - se scandaliser d'une défection dont il me semble qu'un certain maintenant lui donne un caractère autrement plus aggravé ;- alors même que ce maintenant n'est ici que l'occasion d'un retentissant silence, me paraît une manière de pas de côté.
Moi ce que je disais, c'est par rapport au contexte présent : s'énerver contre Badiou juste maintenant - se scandaliser d'une défection dont il me semble qu'un certain maintenant lui donne un caractère autrement plus aggravé ;- alors même que ce maintenant n'est ici que l'occasion d'un retentissant silence, me paraît une manière de pas de côté.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: La-bas y'a Badiou
balthazar claes a écrit:Badiou en vitrine chez Taddei, ce n'est pas la première fois... C'est sûr que c'est encore plus limpide que la dernière fois, à quel point il est rangé des voitures - ou plutôt et pire, qu'on peut le considérer comme appartenant à une certaine gamme de phraseur.
Moi ce que je disais, c'est par rapport au contexte présent : s'énerver contre Badiou juste maintenant - se scandaliser d'une défection dont il me semble qu'un certain maintenant lui donne un caractère autrement plus aggravé ;- alors même que ce maintenant n'est ici que l'occasion d'un retentissant silence, me paraît une manière de pas de côté.
Hello,
Mouais je me demande si il y a pas quand même un peu de vice de ta part à souhaiter que nous nous mettions à causer très purement (cad de façon dégagée du cinéma, si j'ai bien compris ce que tu veux dire? Parce qu'il me semble que dans l'ensemble on essaye encore par ici de ne pas trop séparer l'expérience de spectateur de cinéma du "réel") du "maintenant" pour retourner contre nous ensuite l'inutilité d'une telle démarche qui reste glose du cybermonde, donc "pas de côté" supplémentaire. Peut-être me trompe-je ?!
Invité- Invité
Re: La-bas y'a Badiou
je "lis" la biographie de derrida par B peeters, auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels "lire la bande dessinée", "Hergé fils de tintin";
après avoir pas mal publié dans la revue "critique", derrida s'en est retrouvé conseiller de publication; un jour on lui envoie un texte pour avis : l'un des premiers textes de Badiou; un texte sur althusser.
"je viens de lire le texte de Badiou (...) je le trouve au moins irritant par le ton, les airs que l'auteur s'y donne, les "notes" qu'il distribue à chacun comme au jour de l'inspection générale ou du jugement dernier. Il ne m'en paraît pas moins important (...) je ne crois pas que l'on puisse en douter..."
dans le même ordre d'idées : lumière, médias et célébrité :
c'est, en 1967 (je crois) que P Szondi présente celan à derrida. Mais comme le raconte derrida lui-même, il aurait pourtant pu le rencontrer bien avant; celan fut en effet son collègue à l'ENS pendant de longues années. Il était lecteur d'allemand; très discret, très effacé, inapparent, elliptique. Personne ne semblait savoir qui il était; pas même le directeur de l'école, qui, un jour, "à propos de questions administratives dit quelque chose qui laisse entendre qu'il ne savait pas qui était Celan; un germaniste prend la parole : "Mais, Monsieur le directeur, savez-vous que nous avons ici comme lecteur le plus grand poète vivant de langue allemande? ".
après avoir pas mal publié dans la revue "critique", derrida s'en est retrouvé conseiller de publication; un jour on lui envoie un texte pour avis : l'un des premiers textes de Badiou; un texte sur althusser.
"je viens de lire le texte de Badiou (...) je le trouve au moins irritant par le ton, les airs que l'auteur s'y donne, les "notes" qu'il distribue à chacun comme au jour de l'inspection générale ou du jugement dernier. Il ne m'en paraît pas moins important (...) je ne crois pas que l'on puisse en douter..."
dans le même ordre d'idées : lumière, médias et célébrité :
c'est, en 1967 (je crois) que P Szondi présente celan à derrida. Mais comme le raconte derrida lui-même, il aurait pourtant pu le rencontrer bien avant; celan fut en effet son collègue à l'ENS pendant de longues années. Il était lecteur d'allemand; très discret, très effacé, inapparent, elliptique. Personne ne semblait savoir qui il était; pas même le directeur de l'école, qui, un jour, "à propos de questions administratives dit quelque chose qui laisse entendre qu'il ne savait pas qui était Celan; un germaniste prend la parole : "Mais, Monsieur le directeur, savez-vous que nous avons ici comme lecteur le plus grand poète vivant de langue allemande? ".
Leon Greenman, Execution in Auschwitz July 1943, Drawing
Selma Stern: Have you ever met Paul Celan in person? How well does his poem reflect your own experiences in Auschwitz and the other camps you were in?
Leon Greenman: No, no, I never met Paul Celan. This poem is too CLASSIC, too cold, and too difficult to follow. It does nothing to me.
le poème en question c'est "fugue de la mort"
Borges- Messages : 6044
Re: La-bas y'a Badiou
It was then I began vaguely to understand the Twentieth Century's new hyper-simulacran media-made man -- the electronic, digital equivalent of Biblical transfiguration into something beyond the flesh. And how celebrity of any kind was becoming the new sainthood in the all pervading, overarching media holograph that now constitutes this civilization's temple.
Here were men whose televised infamy transformed them into brain consumable electronic entities, condemned (or canonized) to play their assigned roles forever. Once electrocuted by a certain voltage of fame, once a person is atomized through the cathode ray tube into the ether of true celebrity, consumed as a host administered to the masses through television, there seems to be no recovery, no return. I've since watched the phenomena in dozens of celebrities from Madonna to Brad Pitt to Bill Clinton. They come to believe their own publicity because they are publicity. Some just have more power. For a brilliant gonzo writer or an explorer of personal freedom through consciousness, it is bad enough. But for politicians, whose sole occupation is obtaining and maintaining authority, it is nearly always fatal to the soul.
http://www.joebageant.com/joe/2007/05/ghosts_of_tim_l.html
balthazar claes- Messages : 1009
Re: La-bas y'a Badiou
Bonjour,
Entendu à l'instant dans l'émission (formidable, écoutez là, voici le lien) de Frédéric Bonnaud sur le Mouv' un psychanalyste très pertinent qui s'appelle Roland Gori : il publie"De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? - Démocratie et subjectivité (Denoël)" Il semble que cette lecture s'adresse à nous tous qui cherchons à en découdre, de tout le libre-arbitre dont nous sommes encore capables, avec la culture du résultat, avec l'affairisme intellectuel et la conformation sociale du travail (et de la pensée). Bref à ce mal d'un siècle nouveau qui n'a pas fini de nous accabler.
Entendu à l'instant dans l'émission (formidable, écoutez là, voici le lien) de Frédéric Bonnaud sur le Mouv' un psychanalyste très pertinent qui s'appelle Roland Gori : il publie"De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? - Démocratie et subjectivité (Denoël)" Il semble que cette lecture s'adresse à nous tous qui cherchons à en découdre, de tout le libre-arbitre dont nous sommes encore capables, avec la culture du résultat, avec l'affairisme intellectuel et la conformation sociale du travail (et de la pensée). Bref à ce mal d'un siècle nouveau qui n'a pas fini de nous accabler.
Van Stratten- Messages : 165
Re: La-bas y'a Badiou
Hello,
Quelqu'un a la référence du texte (ou des allusions) de Badiou sur Armageddon ? Sinon, quelqu'un pourrait en résumer l'idée ?
Merci,
Quelqu'un a la référence du texte (ou des allusions) de Badiou sur Armageddon ? Sinon, quelqu'un pourrait en résumer l'idée ?
Merci,
Le comte- Messages : 20
Sujets similaires
» Badiou now sur France Cul
» Badiou adapté
» FINKIELKRAUT-BADIOU. NOW SUR FRANCE 3
» badiou chez taddei sur france 3 now !
» Le ricanement d'Alain Badiou (à Médiapart)
» Badiou adapté
» FINKIELKRAUT-BADIOU. NOW SUR FRANCE 3
» badiou chez taddei sur france 3 now !
» Le ricanement d'Alain Badiou (à Médiapart)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum