#3 - Guerre et paix, en petit
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#3 - Guerre et paix, en petit
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Dernière édition par JM le Mer 5 Aoû 2009 - 17:50, édité 1 fois
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Re: #3 - Guerre et paix, en petit
Je rajoute ceci parce que j'ai vu le film après avoir écrit le texte. "Les méduses" (2007), film israélien de Etgar Keret & Shira Geffen propose, au sein de plusieurs récits rassemblés suivant le procédé du film choral, une histoire à peu près similaire à celle du film de Faucon.
Une jeune femme actrice débordée cherche quelqu'un pour s'occuper de sa vieille mère malade et un peu acariâtre et trouve une dame philippine pour s'occuper d'elle. Les deux ne se comprennent pas, l'une parle hébreu ou allemand, l'autre anglais, elles finissent quand même par se retrouver dans la séparation avec leur enfant autour d'un bateau playmobil, situation dépassant la barrière de la langue. Les réalisateurs n'ont semble-t-il pas l'étoffe pour proposer, de front, plusieurs histoires, chacune d'elle se retrouvant ainsi "illustrée" de manière bien peu convaincante. Il en est ainsi, comme des autres, de cette rencontre qui reste à l'écran très superficielle. Contrairement à chez Faucon, nulle réflexion sur l'espace qu'il est possible d'obtenir par les plans et le montage.
Difficile de savoir si les acteurs jouent en roue libre ou suivant les recommandations des cinéastes, toujours est-il que, dans l'ensemble (à peine peut-on sauver Sara Adler, la jeune reporter de "Notre Musique"), leurs gestes, leurs regards, sont le registre de l'intention qui pèse des tonnes. Là où Faucon parvenait à extirper de ses acteurs non professionnels leur meilleur via un jeu qui tendait vers le "lissage", Keret & Geffen se révèlent totalement incapables de gérer leurs acteurs.
Enfin, toute la construction du film sert une sorte de discours humaniste mou du genou (comme couramment avec le film choral) cloisonné à l'intérieur des aléas de l'espace démocratique israélien à Tel-Aviv, gémissant "regardez, nous aussi nous avons nos petits soucis !", qui évite autant que possible (fuit ?) le politique et plus particulièrement le conflit israélo-palestinien (à peine évoqué à propos de la pièce de théâtre de la fille) pour se concentrer sur la rêverie, l'imagerie poseuse, à l'instar d'un certain nombre de films israéliens à l'affiche récemment.
Faucon a construit, à distance, quelque chose de beaucoup plus convaincant, et de moins faux cul.
Une jeune femme actrice débordée cherche quelqu'un pour s'occuper de sa vieille mère malade et un peu acariâtre et trouve une dame philippine pour s'occuper d'elle. Les deux ne se comprennent pas, l'une parle hébreu ou allemand, l'autre anglais, elles finissent quand même par se retrouver dans la séparation avec leur enfant autour d'un bateau playmobil, situation dépassant la barrière de la langue. Les réalisateurs n'ont semble-t-il pas l'étoffe pour proposer, de front, plusieurs histoires, chacune d'elle se retrouvant ainsi "illustrée" de manière bien peu convaincante. Il en est ainsi, comme des autres, de cette rencontre qui reste à l'écran très superficielle. Contrairement à chez Faucon, nulle réflexion sur l'espace qu'il est possible d'obtenir par les plans et le montage.
Difficile de savoir si les acteurs jouent en roue libre ou suivant les recommandations des cinéastes, toujours est-il que, dans l'ensemble (à peine peut-on sauver Sara Adler, la jeune reporter de "Notre Musique"), leurs gestes, leurs regards, sont le registre de l'intention qui pèse des tonnes. Là où Faucon parvenait à extirper de ses acteurs non professionnels leur meilleur via un jeu qui tendait vers le "lissage", Keret & Geffen se révèlent totalement incapables de gérer leurs acteurs.
Enfin, toute la construction du film sert une sorte de discours humaniste mou du genou (comme couramment avec le film choral) cloisonné à l'intérieur des aléas de l'espace démocratique israélien à Tel-Aviv, gémissant "regardez, nous aussi nous avons nos petits soucis !", qui évite autant que possible (fuit ?) le politique et plus particulièrement le conflit israélo-palestinien (à peine évoqué à propos de la pièce de théâtre de la fille) pour se concentrer sur la rêverie, l'imagerie poseuse, à l'instar d'un certain nombre de films israéliens à l'affiche récemment.
Faucon a construit, à distance, quelque chose de beaucoup plus convaincant, et de moins faux cul.
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Re: #3 - Guerre et paix, en petit
"Amerrika" de Cherien Dabis (2009), je me souviens pas si on en a déjà parlé par ici, est plus proche du film de Faucon en rejouant la ségrégation d'une famille de palestiniens immigrés sur le territoire états-unien (où il vit désormais, je crois?). Des choses intéressantes même si on sans bien que Dabis n'a pas une idée de mise en scène bien précise derrière la tête lorsqu'il fait le film. Le rythme de la première partie est intéressant, le début très rapide, "pied au plancher", suivant Muna du travail aux courses où elle croise la nouvelle femme de son mari jusqu'à chez elle. Il y a quelque chose de musical dans cette rapidité des plans, leur enchainement, mais d'une musicalité qui serait propre à la langue arabe (sans doute un gros cliché). Le mur de la honte, qui provoque les embouteillages est justement perçu comme source de ralentissement et largement critiqué comme tel. D'abord dans les dires de Muna, et aussi esthétiquement : c'est les ralentis au check Point. Ce "jeu" esthétique sur les vitesses est assez intéressant. Il me semble que chez Elia Suleiman il manque une vitesse, lui aussi utilise le ralentis lorsqu'il s'agit de Checkpoint, mais il manquerait peut-être un rythme plus rapide ailleurs).
La possible réconciliation passe, une fois encore c'est un grand classique, par la table (scène finale), la musique. Même importance de la télévision dans le foyer des expatriés, et même critique de la manipulation des chaînes.
Nous évoquions ailleurs à propos du film de Godard le fait que pour Eastwood les noirs ne seraient pas "camarades" des indiens, ici l'allié des jeunes palestiniens aux usa est un lycéen noir-américain...et celui de Muna au travail un jeune aux cheveux bleus qui cherche à être différent.
La possible réconciliation passe, une fois encore c'est un grand classique, par la table (scène finale), la musique. Même importance de la télévision dans le foyer des expatriés, et même critique de la manipulation des chaînes.
Nous évoquions ailleurs à propos du film de Godard le fait que pour Eastwood les noirs ne seraient pas "camarades" des indiens, ici l'allié des jeunes palestiniens aux usa est un lycéen noir-américain...et celui de Muna au travail un jeune aux cheveux bleus qui cherche à être différent.
Invité- Invité
Re: #3 - Guerre et paix, en petit
c'est presque le titre du H/S;
J'avais vu ce film à sa sortie; quelques bons moments, le début par exemple, parfois drôle, mais pas été impressionné; le genre de truc qui ne veut faire de mal à personne; ce qui est louable; oui, il y a cette idées de l'alliance des minorités, les palestiniens, le jeune gars aux cheveux bleus... l'idée aussi que tout le monde peut être usiens; ce serait peut-être une solution au problème palestinien, un départ massif vers les USA...
Borges- Messages : 6044
Re: #3 - Guerre et paix, en petit
Oui, le film s'avance pas trop. Il y a des débuts de pistes qui pourraient peut-être donner des choses intéressantes mais Dabis se contente de survoler les questions. Notamment le rapport du fils avec le conflit, les scènes dans la classe avec les camarades, sa cousine, le prof aux usa. D'ailleurs je crois que le prof pose une question à la cousine à un moment donné et après ça coupe brutalement sans qu'on sache trop comment ça continue..
Contrairement à "Dans la vie", la question religieuse est "évacuée" dans cette scène avec le principal du lycée dans la voiture plutôt bien menée, pour se concentrer vraiment sur le délit de faciès.
malgré ton ironie, je suis pas sûr que le film soutienne becs et ongles cette idéologie.
Contrairement à "Dans la vie", la question religieuse est "évacuée" dans cette scène avec le principal du lycée dans la voiture plutôt bien menée, pour se concentrer vraiment sur le délit de faciès.
l'idée aussi que tout le monde peut être usiens; ce serait peut-être une solution au problème palestinien, un départ massif vers les USA...
malgré ton ironie, je suis pas sûr que le film soutienne becs et ongles cette idéologie.
Invité- Invité
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