Eden de Mia Hansen-Løve (2014)
Eden de Mia Hansen-Løve (2014)
Quel étrange film que cet "Eden", dessiné en pointillé lors des premières images. Je crois me souvenir dans un précédent film de Mia Hansen-Løve, un personnage reliait des têtes d'épingles sur une carte avec des élastiques.
J'invente l'ombre d'un doute.
Sur la page wiki consacrée, terme connoté lui aussi lol, au mot "eden", il y a pas mal de choses.
par exemple:
« l'Éden n'est qu'une métaphore, sans rapport avec la réalité, en vue de rationaliser -sinon justifier- l'existence de la souffrance quotidienne. »
Le film décrit quelques moments de la vie d'une bande de jeunes à la veille d'une naissance de la musique. Électronique. Un duo, les cheers, reste fidèle, au fil des ans, à sa passion pour le garage tandis que d'autres évoluent, s'affilient à d’autres traditions, explorent d'autres croyances dans ce lien quasi mystique entre la piste et la platine. Quitte à devenir maîtres eux même, au contraire des cheers, éternels fidèles. C'est finalement un projet où s'inscrivent aussi des histoires de filiations cinéphiles (scène avec un Verhoeven).
"Le sens propre de ce signe NAM(-TAR) renvoie « aux destins » qui, selon la mythologie mésopotamienne sont inscrits par les dieux sur une tablette."
Le lien entre tablette et platine peut expliquer ces mouvements de caméra entre le dj et la foule en extase de musique et de drogue.
C'est une affaire de cénacle, les deux mecs de daft punk ont constamment des difficultés à entrer dans les soirées parce qu'ils n'ont pas les codes vestimentaires ou qu'ils sont pas sur les listes.
Le personnage tragique du dessinateur est intéressant. Il dessine, garde une mémoire canonique des lieux, des personnes, mais ne musique pas. Lors d'une rave, il ne supporte pas de voir un type qui ne respecte pas le mood, la communion, et s'en prend à lui physiquement : à rapprocher de l'histoire des marchands du temple peut être lol.
Tout ce qui relève du quotidien, du réel, « de la souffrance quotidienne » est rejeté dans la grisaille de la catastrophe à venir. L'argent, pour les habits, la drogue, les musiciens, on ne le voit pratiquement pas. Le banquier par exemple, à côté de ce cortège de figures si jeunes et si belles qu'on jugerait assister à un beach movie est un type recroquevillé et minable, anodin; le contraste est saisissant lol
La tradition initiale que met en peine l'ordre du monde, le temps qui traverse toute chose. D'ailleurs au personnage principal, on dit qu'il ne change pas, qu'il ne vieillit pas. Adolescence éternelle, comme une malédiction. Les femmes passent dans sa vie comme un livre d'images effleurées, mis à part la dernière que l'on voit, qui n'est pas qu'un corps (corps pour l'amour physique, le plaisir du présent opposé au corps enceint, qui porte la vie, la construction, la décision sur l'avenir) mais une parole, qui lui offre, par le biais d'un livre, d'un poème, des mots où se combinent la sensation et l'idée du monde.
J'invente l'ombre d'un doute.
Sur la page wiki consacrée, terme connoté lui aussi lol, au mot "eden", il y a pas mal de choses.
par exemple:
« l'Éden n'est qu'une métaphore, sans rapport avec la réalité, en vue de rationaliser -sinon justifier- l'existence de la souffrance quotidienne. »
Le film décrit quelques moments de la vie d'une bande de jeunes à la veille d'une naissance de la musique. Électronique. Un duo, les cheers, reste fidèle, au fil des ans, à sa passion pour le garage tandis que d'autres évoluent, s'affilient à d’autres traditions, explorent d'autres croyances dans ce lien quasi mystique entre la piste et la platine. Quitte à devenir maîtres eux même, au contraire des cheers, éternels fidèles. C'est finalement un projet où s'inscrivent aussi des histoires de filiations cinéphiles (scène avec un Verhoeven).
"Le sens propre de ce signe NAM(-TAR) renvoie « aux destins » qui, selon la mythologie mésopotamienne sont inscrits par les dieux sur une tablette."
Le lien entre tablette et platine peut expliquer ces mouvements de caméra entre le dj et la foule en extase de musique et de drogue.
C'est une affaire de cénacle, les deux mecs de daft punk ont constamment des difficultés à entrer dans les soirées parce qu'ils n'ont pas les codes vestimentaires ou qu'ils sont pas sur les listes.
Le personnage tragique du dessinateur est intéressant. Il dessine, garde une mémoire canonique des lieux, des personnes, mais ne musique pas. Lors d'une rave, il ne supporte pas de voir un type qui ne respecte pas le mood, la communion, et s'en prend à lui physiquement : à rapprocher de l'histoire des marchands du temple peut être lol.
Tout ce qui relève du quotidien, du réel, « de la souffrance quotidienne » est rejeté dans la grisaille de la catastrophe à venir. L'argent, pour les habits, la drogue, les musiciens, on ne le voit pratiquement pas. Le banquier par exemple, à côté de ce cortège de figures si jeunes et si belles qu'on jugerait assister à un beach movie est un type recroquevillé et minable, anodin; le contraste est saisissant lol
La tradition initiale que met en peine l'ordre du monde, le temps qui traverse toute chose. D'ailleurs au personnage principal, on dit qu'il ne change pas, qu'il ne vieillit pas. Adolescence éternelle, comme une malédiction. Les femmes passent dans sa vie comme un livre d'images effleurées, mis à part la dernière que l'on voit, qui n'est pas qu'un corps (corps pour l'amour physique, le plaisir du présent opposé au corps enceint, qui porte la vie, la construction, la décision sur l'avenir) mais une parole, qui lui offre, par le biais d'un livre, d'un poème, des mots où se combinent la sensation et l'idée du monde.
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