Le Plaisir (Max Ophüls - 1952)
Le Plaisir (Max Ophüls - 1952)
En regardant Le Plaisir il y a quelque temps, j'ai eu l'impression que les films d'aujourd'hui, pas tous et ça n'est qu'une impression et puis Le Plaisir est un chef-d'œuvre, que les films d'aujourd'hui sont pauvres, qu'ils ne contiennent aucune idée, aucun plan, aucun mouvement, rien qui arrive ne serait-ce qu'à la cheville de cette ouverture.
Tout est d'une incroyable richesse. Les cadres sont plein. Plein de vie, de chose, de gens, de mouvement. Ce sont les incroyables travelling, on dirait qu'Ophüls ne sait pas filmer sans toute une machinerie phénoménale, ce sont les mouvements des gens (juste après la fin de l'extrait, il faut aller chercher une paire de ciseaux ; le garçon qui y va doit traverser tout le bal pour la trouver ; travelling, escalier, travelling, course), les miroirs qui démultiplient le tout, les surcadrages, les ouvertures, les enfilades, tout le monde marche ou court, le tout pour finir en dansant dans la danse la plus étrange et la plus dramatique qui soit.
En regardant le film, je me disais que les histoires, je ne connais pas les nouvelles de Maupassant, n'étaient pas très riches, un peu rapides, un peu plates. Puis arrive Gabin, vraiment très bien, il y a une ambiance à la John Ford, tout est magnifique, la campagne normande ressemble à une sorte de paradis inimaginable, et on a soudain l'impression que seules comptent la forme, le dynamisme, le jeu des acteurs, les mouvements de caméra, la lumière, la composition des cadres, la musique, l'émotion, que l'histoire, on s'en fout.
adeline- Messages : 3000
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