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How The Wes Was Won (John Wesley Hardin par Walsh)

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Message par Dr. Apfelgluck Jeu 19 Sep 2013 - 10:38



Pour "The Lawless Breed", Walsh prend le parti de raconter l'histoire du point de vue de John Wesley Hardin.
Ce choix est assumé dès le générique du film, où l'autobiographie de Hardin trône sur une table entre un Colt et un jeu de carte. A noter que c'est l'as de pique qui est au dessus du paquet, l'enseigne la plus forte dans de nombreux jeux (a noter au passage que Sadam Hussein fut représenté par l'as de pic dans le  "Most-wanted Iraqi playing cards".)

Walsh se base donc sur l'autobiographie de Hardin, publié en réalité bien après sa mort en 1925. Comme on le sait maintenant, le livre d'Hardin est remplit de mensonges du début à la fin. Comme son "double" incarné par Hudson à l'écran, Hardin tenait absolument à construire sa propre légende. C'était alors par l'écrit, les gazettes et autres romans de gare à 2 cents que toute la mythologie de l'Ouest se propageait. L'écrit est d'ailleurs souvent mis en avant dans le film, du livre du générique en passant par la lettre adressée à son père intercepté par les Rangers qui sonnera l'heure de sa capture.
Bien que Walsh montre un Hardin corrompu par le jeux et les armes, ses défauts principaux ont cependant été gommés : son ultra-racisme (film très WASP d'ailleurs), sa nervosité incontrôlable, son envie d'en découdre avec tout le monde, sa mythomanie et son penchant prononcé pour la misogynie.
La première chose frappante, c'est l'absence de la mère. Elle n'est jamais, où alors j'ai oublié, cité dans le film. Dans son autobiographie, Hardin la décrit ainsi : ""blond, highly cultured... [while] charity predominated in her disposition."
Toutes les qualités que l'ont retrouve... dans le personnage de Jane avec laquelle Hardin a une relation amoureuse (purement fictive) dans le film. C'est d'ailleurs dès qu'il fait part de son désir de l'épousé que les ennuis arrivent, "la malédiction". Elle sera tuée par une balle perdue lors d'une fusillade, détruisant ainsi tout les espoirs du jeune Wes de s'installer et de vivre en paix. Elle s'appelle d'ailleurs Jane Brown, ce qui n'est pas sans rappeler un certain John Brown (Hardin ayant été très marqué par la guerre civile durant sa jeunesse et n'a jamais accepté de sa vie la défaite de la Confédération). Il ira se consoler dans les bras de Rosie, une entraîneuse de Saloon qui épousera. Ce désir d'installation était d'ailleurs totalement étrangère au vrai Wes (bien qu'il fut marié et eu des enfants par la suite), qui était un homme en constant "besoin d'air". On sait d'ailleurs qu'il aimait plus ou moins la vie en cavale, d'un Etat à l'autre, pouvant changer d'identité à sa guise.
Le Wes de Walsh, lui, veut surtout changer "d'âme" et se racheter à tout prix. Bien que le vrai Wes fut versé dans la théologie lors de sa détention de 1875 à 1894, il replonge quasiment dès sa sortie en tuant un mexicain de sang froid.

Car Hardin était habité d'un pulsion de mort assez débordante, son amour immodéré pour les armes et la violence gratuite étant par période sans grandes limites. Si celui de Walsh tue uniquement en cas de légitime défense, le vrai lui tue très souvent pour le simple plaisir. Il revendiqua d'ailleurs à son procès le meurtre de plus de 40 personnes, ce qui est à l'opposé de Hudson qui se défend en avançant le fait que tout le monde lui colle les crimes non-élucidés de la région. Il s'incline d'ailleurs totalement devant la Justice, acceptant sa punition. On le voit ressortir de prison comme éclairé par la "lumière divine", ne songeant qu'à retourner auprès de sa femme et son fils afin de vivre une vie décente entre les mains de Dieu et plus du hasard des cartes.
En réalité, sa femme est morte deux années avant sa libération en 1894. Elle s'appelait d'ailleurs Jane Hardin, le même prénom que sa romance fictive du début du film.

On sait qu'une bonne partie des meurtres perpétrés par Hardin étaient souvent de caractères racistes. Dans le film, le premier homme que Hardin abat (en légitime défense) est Gus Hanley, s'attirant par la suite la haine de ses trois frères (le chiffre trois, la trinité etc..., est souvent présent dans le film).
En réalité, il tua son premier homme à l'âge de 15 ans. Furieux d'avoir perdu un combat de catch contre un certain Mage, un esclave affranchi, Hardin rentra chez lui chercher un revolver et est revenu tuer Marge de cinq balles dans le ventre. Le Texas étant alors en pleine "Reconstruction", le père de Wes l'envoya se cacher chez ses cousins Clement pour éviter d'avoir affaire à l'armée yankee. Dans le film, le père de Wes se veut redresseur des âmes en perdition et est montré pendant un long moment en total désaccord avec son fils, ce qui apparemment ne fut pas le cas dans la réalité.
Hardin faisait également des paris du genre "je te parie 5 dollars que je tue un mexicain ce soir" etc..., tuant quasiment toujours par impulsion. Il profita d'ailleurs un jour d'une histoire autour d'un tonneau de bière afin de tuer 3 à 4 vachers mexicains. Il tua encore plusieurs noirs par la suite, pour lesquels il vouait une haine farouche (pour lui, c'était à cause d'eux si la Confédération avait perdue...). Chaque fois qu'il en croisait un, cela lui ramenait sans cesse les traumatismes de la guerre civile dont il ne pouvait se débarrasser qu'en flinguant.
A la fin du film, Wes arrive à sauver son fils du "Mal", prenant une balle dans le dos à sa place. Il survit, mais il s'est racheté de toutes ses fautes passées.
Le vrai Hardin mourut abattu dans le dos dans un salon par John Selman alors qu'il jouait aux dès. La chance a tournée définitivement (le film est sortit en France sous le nom "Victime du destin").

Walsh assume totalement cette vision mythologique,partiale et très roman de gare de JWH (c'est presque Yaweh). En 1h20, il déroule d'ailleurs un condensé de toutes les grandes figures du western : des duels, des histoires de vengeances, des cavales, des fusillades, des courses de chevaux, des scènes de bataille de la guerre civile, du whisky des romances avec des filles légères de Saloon etc...
On dirait que, justement, c'est le côté roman de gare qui intéresse Walsh. Hardin est avant tout un homme qui a connut l'apogée puis le déclin de la frontière, étant mort quelques années seulement avant le siècle, et le terrible conflit "fraternel". Il est d'ailleurs une caricature à lui tout seul de l'image du "outlaw" typique alors véhiculé.
Bob Dylan, avec "John Wesley Harding", en fera également un gunfigther romantique au bon fond (il a d'ailleurs certainement vu le film de Walsh, lui qui cite si souvent des dialogues de films de la fin 40/début 50 dans ses textes). L'ajout du G est également là pour distancer son JWH du vrai, en faisant par la même occasion un homme dur (comme l'as de pique du film). Dylan précise d'ailleurs que Hardin"g" avait deux revolvers (le vrai était ambidextre, ce qui en rajoute à cette sensation de dédoublement).
A noter que le film fait souvent allusion au travestissement : l'homme qui "essaie" la future robe de mariée, Rosie qui recouvre Wes de son manteau pour de son châle etc...
Alors qu'il est en cavale en Alabama, que ce soit dans le film ou dans les faits avérés, il se fait appeler James W. Swain. Le terme "swain" est utilisé dans l'argot américain comme équivalent de "Boyfriend" ou "Rustic lover". Il y a une légende qui raconte qu'il aurait un jour signé Swine ("Give not that which is holy unto the dogs, neither cast ye your pearls before swine",  Matthieu, chapitre 7, verset 6.)

John Wesley Harding by Bob Dylan on Grooveshark

La toile de fond du décor devant lequel chante les entraineuses rappelle d'ailleurs celui devant lequel posa le vrai Hardin.
How The Wes Was Won (John Wesley Hardin par Walsh) 172658Sanstitre
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Dernière édition par Dr. Apfelgluck le Jeu 19 Sep 2013 - 14:53, édité 1 fois
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Message par Invité Jeu 19 Sep 2013 - 14:51

Et donc le Tim Hardin de "How can we Hangon to a Dream" descend de lui?

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Message par Invité Jeu 19 Sep 2013 - 18:11

j'ai saisi l'occasion pour consulter la filmo de Walsh : vous connaissez ? Le nombre de films qu'il a réalisés est impressionnant !

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