Claire Dolan de Lodge Kerrigan 1998
Claire Dolan de Lodge Kerrigan 1998
Je n'ai pas trouvé trace de débat sur ce film ... Je n'ai pas vu non plus le premier film de Kerrigan, Clean, Shaven qui l'avait propulsé sur le devant de la scène. Celui-ci m'a paru relever de la modernité soustractive en vogue durant ces années-là. L'histoire, les personnages et les situations y sont comme soustraits à la contrainte du sens et sont dépouillés de leur enveloppe symbolique ou emblématique.
S'y substituent des motifs architecturaux à la fois dans le décor aux angles saillants, de verre ou de béton terne et d'intérieurs dévitalisés, et dans le montage qui obéït strictement au mêmes motifs géométriques.
La courbe, légèrement synonyme d'intériorité des personnages est parcimonieuse et tout un chacun du personnage au spectateur y perd son souffle. C'est de la modernité soustractive. why not ?
J'attend beaucoup du film suivant du même : Keane.
S'y substituent des motifs architecturaux à la fois dans le décor aux angles saillants, de verre ou de béton terne et d'intérieurs dévitalisés, et dans le montage qui obéït strictement au mêmes motifs géométriques.
La courbe, légèrement synonyme d'intériorité des personnages est parcimonieuse et tout un chacun du personnage au spectateur y perd son souffle. C'est de la modernité soustractive. why not ?
J'attend beaucoup du film suivant du même : Keane.
Invité- Invité
Re: Claire Dolan de Lodge Kerrigan 1998
ce Keane m'a beaucoup impressionné, émotionnellement très fort. le trouble de la personnalité du héros est parfaitement rendu par les longs plans séquences cut, la caméra au plus près de lui, qu'il danse de façon impromptue dans un bar ou qu'il prenne une ligne de cocaïne ou qu'il fasse l'amour dans les toilettes d'une boîte. pour le reste le film est une variation sur les fonds clairs et sombres et surtout le filmage de face et de profil de Keane. La scène ou la caméra le filme de profil assis sur un lit alors qu'il semble s'adresser à un fantôme hors champ : "je m'appelle Keane etc" rend palpable le dénuement qui est le sien. Il n'a plus rien. Il n'a rien gagné, il reste en l'état complétement comateux où il était au départ. Film dur, sans prétention mais juste.
On peut presque ajouter : un avatar de Taxi Driver.
On peut presque ajouter : un avatar de Taxi Driver.
Invité- Invité
Re: Claire Dolan de Lodge Kerrigan 1998
Dans ma hâte je n'ai rien dit de l'intrigue dont le souvenir aujourd'hui me rend le film plus fascinant encore.
Un homme jeune vient à la gare de bus demander au guichet si on ne se rappelle pas lui avoir vendu des billets, pour lui et sa fille. On comprend qu'elle a était enlevée et qu'il la recherche. Mais le trouble et le malaise s'installent car il revient sur les lieux plusieurs mois après. Il devait ramener l'enfant chez sa mère dont il est divorcé. Le remords le ronge mais rien n'est dit sur cette mère, sa réaction, sur ce que Keane a fait durant ces mois. Est-ce réel, est-ce halluciné ? Le film jusqu'à la fin se gardera bien de nous éclairer.
Détruit, en crise il va donc vivre des expériences traumatisantes filmées par de grands blocs autonomes, sans liens, en plans-séquences et en gros plan. Il continue à acheter des vêtements pour sa fille. Il demande conseil à la mère noire d'une fillette d'à peu près sa taille. Il s'enlise.
Dans la deuxième partie du film, dont on sait d'avance que s'il y met un espoir c'est à tort, il rencontre une femme avec une fillette de l'âge de la sienne avec laquelle il se lie d'un sentiment indéfinissable. Toutes deux attendent que le père parti en éclaireur dans une autre ville trouve un appartement pour le rejoindre. Keane semble apaisé par cette rencontre lui donnant l'occasion d'un rachat en vivant une seconde fois ce qu'il a déjà vécu.
Keane les aide, leur prête de l'argent, garde la fillette au besoin. Mais la mère a un comportement étrange, elle disparait, sans raison, elle repousse Keane. Celui ci rattrapé par ses troubles de comportement va tenter de rejouer avec la fillette, et dans des circonstances identiques, l'enlèvement de sa propre fille.
On ignore pourquoi il y renoncera. Le film est muet, sur cette question. On sait seulement qu'il sera à nouveau réduit à son état d'hébétude.
Difficile de na pas être sensible à ce drame de la solitude et du dénuement ; de ne pas être sensible à la proximité de la caméra jusqu'à la suffocation et à l'intensité profonde qui se dégage du jeu du comédien.
Le film est sans doute aussi réussi par le dosage millimétré qu'il opère entre ce qui est laissé dans l'ombre et le léger voile levé sur les motivations des personnages.
Un homme jeune vient à la gare de bus demander au guichet si on ne se rappelle pas lui avoir vendu des billets, pour lui et sa fille. On comprend qu'elle a était enlevée et qu'il la recherche. Mais le trouble et le malaise s'installent car il revient sur les lieux plusieurs mois après. Il devait ramener l'enfant chez sa mère dont il est divorcé. Le remords le ronge mais rien n'est dit sur cette mère, sa réaction, sur ce que Keane a fait durant ces mois. Est-ce réel, est-ce halluciné ? Le film jusqu'à la fin se gardera bien de nous éclairer.
Détruit, en crise il va donc vivre des expériences traumatisantes filmées par de grands blocs autonomes, sans liens, en plans-séquences et en gros plan. Il continue à acheter des vêtements pour sa fille. Il demande conseil à la mère noire d'une fillette d'à peu près sa taille. Il s'enlise.
Dans la deuxième partie du film, dont on sait d'avance que s'il y met un espoir c'est à tort, il rencontre une femme avec une fillette de l'âge de la sienne avec laquelle il se lie d'un sentiment indéfinissable. Toutes deux attendent que le père parti en éclaireur dans une autre ville trouve un appartement pour le rejoindre. Keane semble apaisé par cette rencontre lui donnant l'occasion d'un rachat en vivant une seconde fois ce qu'il a déjà vécu.
Keane les aide, leur prête de l'argent, garde la fillette au besoin. Mais la mère a un comportement étrange, elle disparait, sans raison, elle repousse Keane. Celui ci rattrapé par ses troubles de comportement va tenter de rejouer avec la fillette, et dans des circonstances identiques, l'enlèvement de sa propre fille.
On ignore pourquoi il y renoncera. Le film est muet, sur cette question. On sait seulement qu'il sera à nouveau réduit à son état d'hébétude.
Difficile de na pas être sensible à ce drame de la solitude et du dénuement ; de ne pas être sensible à la proximité de la caméra jusqu'à la suffocation et à l'intensité profonde qui se dégage du jeu du comédien.
Le film est sans doute aussi réussi par le dosage millimétré qu'il opère entre ce qui est laissé dans l'ombre et le léger voile levé sur les motivations des personnages.
Invité- Invité
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