Le joli mai de Chris Marker et Pierre L'homme
Le joli mai de Chris Marker et Pierre L'homme
Tout le monde a du déjà voir ce documentaire toujours aussi beau alors que Marker se demandait ce qu'il resterait de ses images 10 ans après.
Le film est sorti en 63 mais a été tourné en mai 62. Il comporte des images d'archives, De Gaulle, la charge de la police au métro Charonne et la manif monstre et silencieuse qui a suivi. Il comporte avant tout des entretiens en plans fixes face caméra de français "moyens" et qui ont l'air improvisé.
Outre les questions politiques concernant l'Algérie et pour lesquelles les langues ne se délient guère, sont abordées des questions économiques et sociales, les cours erratiques de la bourse déjà, les grêves dans les services publics, un usager râle, l'autre pas, déjà !
Les deux grands aspects traités de front sont l'urbanisme, la construction des premières tours (la défense et le Cnit), premières cités et la crainte qu'ont les familles interrogées de trouver un logement salubre car les bidonvilles sont aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de Paris ; et pour le second des
questions plus intimes sur l'avenir, l'amour, les enfants.
C'est vrai que tout n'est pas intéressant de la même façon mais ces images en noir et blanc ménagent une belle dramaturgie.
Le post générique de fin sur un commentaire off d'Yves Montand offre, par un série de portraits pris sur le vif et montés nerveusement une méditation sur le progrès, le bonheur, l'anxiété. Superbe.
Le film est sorti en 63 mais a été tourné en mai 62. Il comporte des images d'archives, De Gaulle, la charge de la police au métro Charonne et la manif monstre et silencieuse qui a suivi. Il comporte avant tout des entretiens en plans fixes face caméra de français "moyens" et qui ont l'air improvisé.
Outre les questions politiques concernant l'Algérie et pour lesquelles les langues ne se délient guère, sont abordées des questions économiques et sociales, les cours erratiques de la bourse déjà, les grêves dans les services publics, un usager râle, l'autre pas, déjà !
Les deux grands aspects traités de front sont l'urbanisme, la construction des premières tours (la défense et le Cnit), premières cités et la crainte qu'ont les familles interrogées de trouver un logement salubre car les bidonvilles sont aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de Paris ; et pour le second des
questions plus intimes sur l'avenir, l'amour, les enfants.
C'est vrai que tout n'est pas intéressant de la même façon mais ces images en noir et blanc ménagent une belle dramaturgie.
Le post générique de fin sur un commentaire off d'Yves Montand offre, par un série de portraits pris sur le vif et montés nerveusement une méditation sur le progrès, le bonheur, l'anxiété. Superbe.
Invité- Invité
Re: Le joli mai de Chris Marker et Pierre L'homme
Je me souviens surtout de la première interview du vendeur de cravates lepéniste (qui m'avait glacée, on sentait l'étonnante permanence des comportements politiques poujadistes en France que des dates peuvent scander 1892, 1915, 1940, 1962, 1984 et 2002), et de la dernière, du combattant FLN dans le bidonville de Nanterre, poignant (même si elle pouvait servir un discours potentiellement très favorable au PCF: le peuple même libéré a besoin d'un père et d'une mère, la nation n'a pas changé de sens dans la victoire), des ingénieurs complètement ridicules lorsqu'ils parlent de l'urbanisme en essayant de se projeter dans le futur (leur vision du présent est pragmatique et sentimentale, et c'est leur imaginaire et leur sens de l'utopie qui est technicien, alors qu'ils croient l'inverse), puis du passage dans la Prison pour Femme, dont je ne sais plus comment il se raccorde avec le reste.
Dernière édition par Tony le Mort le Dim 7 Juil 2013 - 21:38, édité 4 fois
Invité- Invité
Re: Le joli mai de Chris Marker et Pierre L'homme
de la liberté on passe à la prison pour femmes puis aux prisons intérieures, c'est la fin.
Invité- Invité
Re: Le joli mai de Chris Marker et Pierre L'homme
Tu devrais aussi voir "la Guerre est Finie" de Resnais, si c'est l’articulation de l'urbanisme et des questions intimes qui t'as retenu (d'une certaine manière, ce film sur cela, sur un communiste qui se rend vaguement compte que ce développement urbanistique est l'impensé de son combat politique, et qu'il l'accepte dans le même moment qu'il est engagé dans un autre front dans une lutte à mort). Après cela Resnais ne tournera plus de films directement "politiques"
Invité- Invité
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