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À perdre la raison (Joachim Lafosse - 2012)

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À perdre la raison (Joachim Lafosse - 2012) Empty À perdre la raison (Joachim Lafosse - 2012)

Message par adeline Ven 21 Sep 2012 - 17:31

Ne me demandez pas pourquoi je suis allée voir ce film. Le fait est que je l'ai vu et que je l'ai trouvé mauvais.

Je me pose deux questions :

- pourquoi aux gens qui, ayant vu le film, sont choqués que le réalisateur se soit emparé ainsi d'un fait divers pas vieux de quatre ans en dépit de toute considération pour les survivants du drame, on répond que c'est une fiction et que la fiction n'a rien à voir avec le fait-divers et qu'il a réalisé une œuvre et ne doit donc rendre de comptes à personne ?
- et pourquoi on le compare à Pialat ? Comment est-ce que des gens qui ont vu des films de Pialat peuvent dire de ce truc de Lafosse que c'est dans la droite ligne de Pialat ?

Le mec, comme il filme l'histoire d'un fait divers, et que ça a quelque chose à voir avec le voyeurisme, il met un avant-plan flou dans chacun de ses cadres. Une scène au salon ? Hop, tu as le chambranle de la porte en bord cadre à gauche. Une scène dans la voiture ? Hop, tu as l'épaule du passager de derrière en amorce. C'est systématique. C'est lourd, et c'est nul.

adeline

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À perdre la raison (Joachim Lafosse - 2012) Empty Re: À perdre la raison (Joachim Lafosse - 2012)

Message par Invité Ven 21 Sep 2012 - 18:35

ah bon, c'est l'histoire d'un mec ... et y'a pas de nana ?

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Message par adeline Dim 23 Sep 2012 - 18:51

t'es bête slimfast Wink évidemment, le mec c'est le réalisateur.

La grande question que pose ce film, c'est, qu'est-ce que le cinéma peut faire avec le fait-divers ? Un jour j'aimerais écrire un texte là-dessus. Il est évident que ce cinéma-là, celui de Joachim Lafosse, n'a pas grand-chose à voir avec Chabrol, Pialat, Costa, etc.

Un fait-divers atroce se produit. ll choque énormément, fait la une des journaux pendant longtemps. C'est un quintuple infanticide. La mère, qui a tué ses enfants, a survécu, le père est toujours vivant, et le grand-père aussi.

Trois ans après, un réalisateur veut tourner une fiction dont le scénario est ce fait-divers. Il fait pas que s'en inspirer, il est le fait-divers. À tel point que ça choque, et que le père et le grand-père portent plainte. Le réalisateur tient bon, continue, réalise son film.

Au moment de le montrer, il précise bien à tout le monde "Attention, ce film est une fiction ! Les personnages sont des personnages, ça n'est pas la réalité, c'est une fiction". Il ne pousse quand même pas le truc jusqu'à mettre avant son générique "Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait fortuite", on se doute bien pourquoi.

Le truc, c'est pas de dire qu'il n'aurait pas dû faire ce film. Il fait ce qu'il veut. Même si je pense que c'est puant au plus haut point, et que la fiction n'a pas à être dédouanée de toute responsabilité face à la vie sous prétexte que c'est de la fiction.
Non, le truc c'est que le film est non seulement mauvais, mais il ne dit rien, ni du fait-divers, ni de la vie. On dirait un reportage de Paris Match mis en image.

adeline

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Message par Invité Dim 23 Sep 2012 - 19:18

je crois comprendre ce que tu dis qui je pense est sous-tendu par ton goût pour les documentaires.

je ne sais pas pourquoi je pense à cela mais tu as du détester La vie est belle de Roberto Benigni. Moi je ne suis même pas allé le voir. A ce moment là ce mec m'a dégoûté..

Et quand je suis allé à Arrezzo en Toscane où le film a été tourné je n'ai pas emprunté non plus le circuit des lieux du film proposé par les agences de voyage. Beurk ...

Mais cette ville est superbe et un peu magique.

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Message par adeline Lun 24 Sep 2012 - 18:58

Oui, il y a sans doute de ça dans ma critique. Je suis persuadée que la fiction est dans le monde, et que, comme le documentaire, il y a toujours à rendre compte de ce qu'on fait et de ce pour quoi on le fait. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas faire de film s'inspirant de ce fait-divers, ou de n'importe quel autre. Je pense qu'il ne fallait pas faire ce film-là, de manière sûre, et sans doute pas à ce moment-là.

Il faut aussi voir ce que le film raconte. Il y a le fait-divers. Il y a l'histoire de cette femme et de sa famille, c'est un drame, et il n'y a pour moi pas d'autre attitude à avoir que de la compassion à l'égard de tous les gens qui ont vécu ce drame.
L'histoire du film est tout autre : c'est deux hommes, un vieux médecin un peu bizarre, un peu pervers, un peu profiteur, belge, et un jeune homme arabe, plutôt faible, plutôt idiot, qui acculent une jolie jeune fille très gentille dans de tels retranchements qu'elle en vient "logiquement" à commettre ces meurtres. Le "logiquement" est limpide dans le film, puisque les comportements machistes (viol conjugal, mépris pour l'importance des tâches ménagères, pour la fatigue) et pervers (tout le comportement du médecin) sont explicitement donnés comme cause du drame.
Un Arabe faible, macho, violeur et irresponsable, belle fiction, belle réflexion, belle trouvaille…

Le film est vraiment puant de bout en bout…

adeline

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Message par Invité Lun 24 Sep 2012 - 19:04

par une autre lecture, les films sont aussi des récits du temps et ça ne trompe pas beaucoup.

je lis assez souvent dans tes posts ce constant : c'est puant. un constat de congruence au moment. moi je dis vulgaire.

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Message par py Lun 24 Sep 2012 - 19:31

Tandis que certains le "hissent" à la hauteur de Clouseau (Blog Mediapart), Mandelbaum fait la fine bouche, mais tout juste.

J. Mandelbaum a écrit:
Cette réussite a pourtant une limite. Celle de proposer une lecture par trop réductrice, car paradoxalement trop sensée, d'un acte aussi irréductible que l'infanticide. On ne peut s'empêcher de penser que ce qui pousse une mère à une telle déraison excède les seules raisons mises en avant par le film. On voit aussi comment, dès lors que l'oeuvre s'empare d'un événement tragique qui lui est contemporain - l'affaire Geneviève Lhermitte, une mère condamnée à perpétuité en 2008 pour avoir égorgé ses cinq enfants -, a pu s'engager à son sujet une aussi vive polémique en Belgique, à l'initiative du père des enfants, Bouchaib Moqadem, et du docteur Michel Schaar, qui en contestent la version des faits.

Cela relance évidemment le débat sur la responsabilité morale de l'artiste. L'oeuvre conquiert-elle une autonomie qui l'émancipe de la réalité dont elle s'inspire ? Le créateur peut-il, sans contradiction, nourrir cette oeuvre d'un drame circonstancié et la prétendre inexpugnable en vertu de la part d'imaginaire qu'il y fait entrer ? Qu'en est-il du principe d'exterritorialité de l'art dès lors que la mise en scène est l'expression d'un point de vue sur la réalité qu'elle met en oeuvre ? Ces questions, complexes, n'appellent pas des réponses simples. A perdre la raison en est une excellente, et redoutable, illustration.
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Message par Invité Lun 24 Sep 2012 - 21:43

adeline a écrit:Oui, il y a sans doute de ça dans ma critique. Je suis persuadée que la fiction est dans le monde, et que, comme le documentaire, il y a toujours à rendre compte de ce qu'on fait et de ce pour quoi on le fait. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas faire de film s'inspirant de ce fait-divers, ou de n'importe quel autre. Je pense qu'il ne fallait pas faire ce film-là, de manière sûre, et sans doute pas à ce moment-là.

Il faut aussi voir ce que le film raconte. Il y a le fait-divers. Il y a l'histoire de cette femme et de sa famille, c'est un drame, et il n'y a pour moi pas d'autre attitude à avoir que de la compassion à l'égard de tous les gens qui ont vécu ce drame.
L'histoire du film est tout autre : c'est deux hommes, un vieux médecin un peu bizarre, un peu pervers, un peu profiteur, belge, et un jeune homme arabe, plutôt faible, plutôt idiot, qui acculent une jolie jeune fille très gentille dans de tels retranchements qu'elle en vient "logiquement" à commettre ces meurtres. Le "logiquement" est limpide dans le film, puisque les comportements machistes (viol conjugal, mépris pour l'importance des tâches ménagères, pour la fatigue) et pervers (tout le comportement du médecin) sont explicitement donnés comme cause du drame.
Un Arabe faible, macho, violeur et irresponsable, belle fiction, belle réflexion, belle trouvaille…

Le film est vraiment puant de bout en bout…

Ben la sexualité a l'air d'être présente de la même manière, selon la même "logique" que dans "Elève libre" (qui est déjà une histoire de vampirisation et de philanthropie qui empoisonne et anéantit celui qui en fait l'objet). C'est peut-être celà le sujet de Lafosse.

J'avais bien aimé "Elève Libre", cela correspond à une réalite belge, disons une adolescence sans ambition mais protégée dans le Brabant Wallon (je ne sais pas quel serait l'équivalent français de cette région, il s'agît d'une région en apparence rurale avec des collines, des petites villes et villages, mais en fait satellisée par Bruxelles en banlieue dortoir aisée et un peu morte, complètement vide en journée, un hâvre désinvesti, sauf dans ses marges, les gens qui ne travaillent pas où travaillent localement, il y a souvent un aspect coqet, avec des cadres et des emplois teritaire, qui voisinne sans le rencontrer avec un monde plus industriel ou plus rural, plus ancien mais moins visible à présent), mais avec une menace au coeur de cette passivité, où l'on est joué par des pulsions que l'on croit assourdir. Mais le film avait déjà étéit mal reçu par les Spectres.
Le fait divers s'est passé à Nivelles, une ville un peu à part dans cette province, un peu plus vieille, avec un petit peu plus industrielle.

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