We bought a zoo / Nouveau départ (Crowe)

Je me suis laissé tenter par "We bought a zoo" (Nouveau départ).


La vache, j'ai l'impression d'avoir été ligoté pendant deux heures devant Disney Channel. Horrible.

erwan a écrit:oui là, je m'avoue vaincu
on attend tous avec impatience un texte étoffé sur les liens supposés et occultes avec la campagne présidentielle américaine

Tu veux rire : la simple idée d'un désaccord qui justifierait une quelconque élection n'existe pas dans le joyeux Pays du Zoo.

Au Pays du Zoo, tout le monde sont unanimes. Tout le monde sont heureux et résilients. Il y règne en permanence l'implacable dictature de la joie de vivre, de la santé, et du beau temps après la pluie.


Quand on regarde ce truc, on se demande où est passé le monde. On a l'impression d'être sous psychotrope, d'un genre assez puissant pour effacer 99% de la réalité : le deuil est une épreuve dont on se relève en nourrissant des marmottes ; la banqueroute est un mauvais rêve dont ton conseiller financier vient te réveiller en t'annonçant une erreur de la banque en ta faveur ; et le pur amour vient te prendre par la main au fond de ta solitude, tous les jours à 16h15, en t'apportant un super bon sandwich en plus. C'est bien simple : le bonheur de vivre te laisse pas une seconde de répit ; il te lâche pas d'une semelle, te harcèle à tout instant, c'en est presque irrespirable. Il te laissera pas en paix tant que tu t'obstineras bêtement à vouloir être seul, ruiné et désespéré.

C'est bien résumé par Chronicart :

un beau film, d'autant plus émouvant que son extrême sentimentalité ne s'avance pas masquée. C'est tout le contraire : un éloge de l'évidence.


http://chronicart.com/cinema/chronique.php?id=12387

Contre la duplicité des signes, les complications inutiles de la vie, et les grincheux de tous poils, c'est tout simple : faut faire un éloge de l'évidence. L'évidence toute simple, toute fraîche, au sortir du bain.

Bon, aux entournures, ça ressemble un petit peu à une publicité, proprette et mignonnette (de celles qui généralement, te vendent les pires saloperies, ni propres, ni mignonnes). Mais c'est pas un problème ça, car, quand on y pense, la publicité aussi, c'est un peu d'évidence sensible, un petit bout d'évidence croqué sur le vif de la vie.