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Le galop de Patricia : comment dresser l'image en mouvement de l'invariance ?

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Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 19:41

serait il le moniteur d'un homme ? c'est là où est le sport de filles.

sport c'est le nom du maquereau dans Taxi Driver.

Et là, de quoi Franz est il le nom ?

Qu'a apporté françois Bégaudeau ?

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Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? - Page 2 Empty Re: Le galop de Patricia : comment dresser l'image en mouvement de l'invariance ?

Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 21:21

Haha mais Derrida dirait que parler d'animal c'est parler justement de ce que la philosophie a constitué comme exception, de ce par rapport à quoi Heidegger est encore humaniste et cartésien, une rupture non-faite qui consolide encore plus la tradition qui fait de l'humanisme une sorte de loi. Une exception ne se vit pas elle-même comme exception, mais la règle se vit comme règle, que ce soit en plein ou en creux.
Quand un chien me rappelle (poliment, en jouant, ou en s'asseyant devant la télé d'un air de dire "c'est con, occupe-toi de moi maintenant") que je suis en retard pour sa gamelle et que j'ai oublié de le faire pisser, je ne suis pas un Ubermensch pour lui ou elle, mais un promeneur de chien. La relation est bien plus égalitaire qu'entre le Jung de Cronenberg et sa patiente/maîtresse/pupille, elle ne va pas me remercier de la guérir et de la nourrir en devenant docteur, c'est à dire moi.
Il y a une continuité entre le dressage et le fait d'imputer le manque de monde à l'extérieur de soi. C'est cette continuité qui représente un forçage qui englobe lui-même le dressage.

Ceci dit les éthologues et chercheurs en écologie ont tendance à considérer les mammifères comme plutôt chiants. A la limite il y a.le gorille, Frans de Waal a écrit un très beau texte sur le fait que l'homme dénie spontanémet l'interaction et la récprocité réelle mais ininterprétable qu'il ya dans son regard, c'est face à la subjectivité qui excède le domaine anthhropologique qu'il fait exprès de ne plus croire en ce qu'il voit.
Quand j'étudiais le philo (avant de comprendre que je ne voulais ni ne pouvais devenir ni enseignant, ni herméneute obsesisonnel et reconnu, ni athée religieux), j'avais un condisciple pasteur, rigoriste et modeste (bien sûr il étudiait la philosophie de la même manière que Christine Boutin pourrait très bien regarder un film porno, mais bref). Bien sûr on le provoquait: "tu crois que les animaux ont une âme?" (ce que les philosophes ne croyaient pas non plus par préjugé) et lui "ha non sûrement pas!" presque en rougissant. Mais moi sérieusement: "si tu observes deux chiens tu vois bien qu'ils ont deux personnalités différentes". Et lui troublé: "c'est vrai". Et son regard devenait celui d'n disque dur en train d'être formaté. Je le troublais: une personnalité sans âme est possible, Finalement de quoi parlaient Mounier et Paul Ricoeur au juste, est-cela cela que leur philosophie délimite par un mot jamais prononcé?

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Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 22:44

Borges a écrit:

Face au problème du "handicap"

-il y aurait la solution us, la fiction, la super technologie,
-l'iranienne, la religion
-et la française, sociale...




Je ne le vois pas ainsi, c'est encore pire; il présente le 1er degré du film plus comme une déchéance qu'une solution: le lien social comme illusion consolatrice et naïveté maque de lucidité comparable à la maladie. Le mot "new deal" c'est juste qu'il est ainsi obligé de faire semblant de croire au film jusqu'à un certain point.
Sinon solution iranienne je vois pas non plus, à part en informatique où la métaphore du symptôme est inoffensive c'est mauvais signe de comparer des solutions.
Dans l'Iran d'avant Khomeini,il y a un film de la poétesse Forough Farrokhzad, sur une communauté de lépreux "la Maison Noire", mais son ton est plus proche de la vision foucaldienne (tiens justement) de la nef des fous d'avant la médecine moderne que d'une vision religieuse.
Les Américains ne sont pas condamnés par essence à dire des conneries sur le handicap: le suicide de la femme de Frankie Machine chez Preminger/Algreen par exemple,
Wiseman et Robert Kramer filment autre chose que la super-technologie qui compense la fragilité de la nature et sont pourtant éminement américains, finalement proches du transcendantalisme, leur critique de la technologie est intégralement sociale et en même temps esthétique, par contre la technologie comme objet de rêve et chez des Français comme Marker.
Mais bien sûr on dira que c'est "l'exception" et sauver sa petite taxonomie culturelle ou même Nietzche et l'Anti Oedipe ont leur place.

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Message par wootsuibrick Ven 3 Fév 2012 - 8:31

Tony le Mort a écrit: Bien sûr on le provoquait: "tu crois que les animaux ont une âme?" (ce que les philosophes ne croyaient pas non plus par préjugé) et lui "ha non sûrement pas!" presque en rougissant. Mais moi sérieusement: "si tu observes deux chiens tu vois bien qu'ils ont deux personnalités différentes". Et lui troublé: "c'est vrai". Et son regard devenait celui d'n disque dur en train d'être formaté. Je le troublais: une personnalité sans âme est possible, Finalement de quoi parlaient Mounier et Paul Ricoeur au juste, est-cela cela que leur philosophie délimite par un mot jamais prononcé?

hum, deux objets design industriels sortis du même moule, qui font deux parcours différents... tu les compare dix ans après leur sorti d'usine, tu peux aussi remarquer qu'ils ont deux personnalités différentes, l'environnement ayant agit différemment sur leurs corps, et donc sur ce qu'ils dégagent comme impression. Je comprend donc pas très bien la relation entre personnalités différentes, et âme.
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Message par Borges Ven 3 Fév 2012 - 8:56

Tony le Mort a écrit:Haha mais Derrida dirait que parler d'animal c'est parler justement de ce que la philosophie a constitué comme exception, de ce par rapport à quoi Heidegger est encore humaniste et cartésien, une rupture non-faite qui consolide encore plus la tradition qui fait de l'humanisme une sorte de loi. Une exception ne se vit pas elle-même comme exception, mais la règle se vit comme règle, que ce soit en plein ou en creux.

c'est triste, ça m'attriste, cette manière que tu as de toujours chercher à "philosopher"; si seulement tu le pouvais, si seulement tu comprenais quelque chose aux auteurs que tu cites... ici, dans ce cas, je ne parle pas de derrida, de l'humanisme, de l'animal que nous sommes, de la bête, du souverain... je parle seulement de la règle dans le western (des mecs sur des chevaux).

voilà ce que j'ai écrit; c'est très simple

-On nous parle de westerns, mais dans le western rares sont les filles à cheval; dans le film référence de PM, "sept hommes à abattre", la fille n'est jamais à cheval, du moins pas dans mes souvenirs, elle voyage dans le chariot. C'est à BB et à LM que la cinéaste identifie gracieuse.


ensuite on peut parler des exceptions; le film de PM étant un renversement de cette règle, de cette loi, le contraire donc d'un western au sens classique : seules les filles y sont à cheval, dans le présent; l'homme sur un cheval, appartient au passé, à l'archive (les images en noir et blanc de Franz Mann regardées par gracieuse, pour apprendre)


ne jamais oublier, plus important que la philosophie : la pensée;

si tout le monde ne peut pas philosopher (faut quelques connaissances, des concepts, de l'histoire, des textes, des modes d'argumentation...) tout le monde peut penser (même si c'est pas aussi naturel qu'on le pense)


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Message par Borges Ven 3 Fév 2012 - 9:17

Tony le Mort a écrit:
Borges a écrit:

Face au problème du "handicap"

-il y aurait la solution us, la fiction, la super technologie,
-l'iranienne, la religion
-et la française, sociale...




Je ne le vois pas ainsi, c'est encore pire; il présente le 1er degré du film plus comme une déchéance qu'une solution: le lien social comme illusion consolatrice et naïveté maque de lucidité comparable à la maladie. Le mot "new deal" c'est juste qu'il est ainsi obligé de faire semblant de croire au film jusqu'à un certain point.
Sinon solution iranienne je vois pas non plus, à part en informatique où la métaphore du symptôme est inoffensive c'est mauvais signe de comparer des solutions.
Dans l'Iran d'avant Khomeini,il y a un film de la poétesse Forough Farrokhzad, sur une communauté de lépreux "la Maison Noire", mais son ton est plus proche de la vision foucaldienne (tiens justement) de la nef des fous d'avant la médecine moderne que d'une vision religieuse.
Les Américains ne sont pas condamnés par essence à dire des conneries sur le handicap: le suicide de la femme de Frankie Machine chez Preminger/Algreen par exemple,
Wiseman et Robert Kramer filment autre chose que la super-technologie qui compense la fragilité de la nature et sont pourtant éminement américains, finalement proches du transcendantalisme, leur critique de la technologie est intégralement sociale et en même temps esthétique, par contre la technologie comme objet de rêve et chez des Français comme Marker.
Mais bien sûr on dira que c'est "l'exception" et sauver sa petite taxonomie culturelle ou même Nietzche et l'Anti Oedipe ont leur place.

ce que tu dis n'a pas grand chose à voir avec ce que je dis, qui est très simple, je rapproche 4 films récents (récents) où il est question de handicap, de manque, de dépendance...

- dans "une séparation"; la femme se demande si elle peut laver un vieil homme qui s'est pissé dessus; driss dans "intouchables" est confronté au même problème; je compare les solutions; pour la femme iranienne, pauvre et tout, la question est théologique, comme la solution...

-dans les deux films us, "avatar", "la planète des singes" : y a pas d'aide humaine, mais scientifique, technologique, et fictionnelle...

c'est simple, à partir du problème posé et compris on peut ensuite penser des tas de choses




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Message par IQI Ven 3 Fév 2012 - 9:53

Borges sur ses grands chevaux...

J'avais écrit un autre truc à propos de Dariush Shayegan, mais on perd tout quand on veut regarder les pages avant....

Merci pour Nietzsche, ses poèmes ont toujours leurs charmes..

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Message par Invité Ven 3 Fév 2012 - 14:57

Borges a écrit:
j'ai vu le hellman, c'est un très bon film, mais c'est pas le sujet; je parle de la règle, pas de ses exceptions. Je parle de la différence sexuelle, du pouvoir, des techniques du corps, des agencements sociaux, techniques, animaux (cf D/G), du guerrier, de l'homme, de la virilité, du cow boys, même si les cow girls peuvent aussi avoir le blues d'être sans cheval.

Il s'agit de dégager une différence, un écart, le devenir-cavalière de la femme; le retour de l'amazone, à califourchon; ce qui m'intéresse se trouve ici : http://tc.revues.org/1181;


Le cheval, symbole privilégié du pouvoir de l’homme sur l’animal, est perçu comme « l’emblème et l’instrument d’un autre pouvoir, celui de l’homme sur l’homme » (Digard 1999 : 56). Par ailleurs, le rôle dévolu à la théorie du dressage tend à conférer au cheval une dimension politique : « Apprendre à monter à cheval, c’est apprendre à gouverner son peuple » (Grange 1988 : 66).



résumé du texte :
Le mythe grec des Amazones nourrit les représentations de la femme à cheval et celles du matriarcat. Ces cavalières d’excellence vivent entre femmes et mènent la guerre au genre masculin. À l’inverse, la figure des amazones de l’Occident moderne est la manifestation d’une mise en position d’infériorité et d’une ségrégation des sexes. La technique de la « monte en amazone », qui met les femmes en équilibre précaire, est justifiée par les croyances liées à la nature féminine et à l’ordre social. La distinction entre hommes et femmes impose et résulte d’un « dressage » du corps féminin, intériorisé par les femmes elles-mêmes, au point qu’elles contribuent à le pérenniser. Le passage, dans les années 1930, de la monte en amazone à la monte à califourchon peut être interprété comme une avancée dans la voie de la désaliénation des femmes.
salut Borges,
je n'ai pas trouvé le texte, le lien que tu donnes ne fonctionne pas. mais tout ça me fait un peu penser à la Mandrine* de RAZ, privée d'amour et de sexe et cantonnée à la garde des chevaux.

*j'avais écrit "Mandrinette" mais finalement c'est un peu dévalorisant : comme les Jupettes de Juppé et les Claudettes, etc... ça vient d'où, ce "Mandrinette" ? réponse sur le topic concerné. Wink



Dernière édition par Stéphane Pichelin le Ven 3 Fév 2012 - 14:59, édité 1 fois

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Message par Borges Ven 3 Fév 2012 - 14:59

hello

vrai qu'il marche plus, mais tu peux passer par ici :

http://cour-de-france.fr/article963.html

puis le lien
"Lire l’article (revues.org)"

Wink


Dernière édition par Borges le Ven 3 Fév 2012 - 15:00, édité 1 fois
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Message par Invité Ven 3 Fév 2012 - 15:00

gracias.


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Message par Borges Ven 3 Fév 2012 - 15:36

Il aime pas qu'on l'aime pas, Jacky

donc le film est structuré par un partage, d'un côté les hommes et les femmes libres, de l'autre les esclaves


- C’est quoi un esclave ? on peut en donner deux définitions, avec le film :

la classique, celle de hegel par exemple, celle de tout le monde, un esclave c’est quelqu’un qui a peur et qui donc obéit, mais un esclave, c'est aussi celui qui veut plaire, celui qui veut être aimé, qui veut plaire. Cette deuxième définition est donnée à la fin du film, quand franz mann revient chercher gracieuse; il tombe en plein repas, et se comporte vraiment en maître, en dominateur; c'en est presque comique; cette façon d'être maître chez les autres; il y a là une violence qu'on s'explique pas, pas même par les allusions aux nazis.

Le père et l'amoureux sont mis de côté; ils n'existent plus. Jacky est jaloux, bien entendu; il s'emporte parce qu'on aime pas le truc qu'il a cuisiné; pour expliquer son comportement, gracieuse dit à franz : -Il aime pas qu'on l'aime pas.
-je connais ça, dit franz.


si jacky n'aime pas ne pas être aimé, si franz est aussi passé par là, avant de redevenir un homme libre; gracieuse n'a jamais cherché à plaire, à être aimé; qu'on l'aime ou pas, c'est pas son problème; ce qui ne veut pas dire qu'elle n'aime pas; le contraire même; elle aime, le reste c'est pas son affaire; elle ne cherche pas de retour, contrairement à jacky, qui lui court après, qui veut tellement être, que finalement il en oublie d'aimer.



Gracieuse est terrifiante; elle a quelque chose d’antigone, un entêtement, une folie presque ; mais là où la gosse antigone veut obéir aux dieux obscures, gracieuse, elle, est sa propre loi, sa propre règle.

Si elle était une artiste, ce qu’elle est aussi, elle appartiendrait à cette « race » d’artistes dont nietzsche disait que leur valeur ne se mesure pas aux " beaux sentiments " qu’ils éveillent ; ce serait un artiste du « grand style, qui, comme la grande passion dédaigne de plaire, oublie de persuader, il commande, il veut."

« Se rendre maître du chaos que l'on est soi-même; contraindre son chaos à devenir forme, à devenir logique, simple, sans équivoque, mathématique, loi - c'est là la grande ambition. - Avec elle on repousse; rien n'excite plus à l'amour de pareils hommes despotiques, - un désert s'étend autour d'eux, un silence, une crainte pareille à celle que l'on éprouve en face d'un grand sacrilège »...

On trouve cette attitude, cet éthos du grand style et de la grande passion dans tous les arts, selon Nietzsche, en dehors de la musique, trop féminine; l'âme de la musique est féminine, passive, soumise, séductrice; autrement dit elle cherche à plaire, à être aimé. L'art du grand style est bien entendu essentiellement une affaire de virilité. Il commande, comme franz lors du concours; tous lui obéissent; tous se soumettent à sa loi, même la plus étrange, celle qui viole les droits de la personne; je pense à la scène où il demande à deux types de la sécurité de jeter gracieuse dans le coffre de sa bagnole.
Là, il est vraiment le despote; au-delà du droit. Son attitude est étonnante, mais peut-être plus encore celle des mecs qui obéissent. Nous sommes en Allemagne.

la musique du film n'a rien de féminine, c'est une musique du grand style; mazuy n'accompagne pas les séances de dressage dans la forêt d'une musique romantique harmonique; elle crée un écart plutôt entre l'dée romantique, sensible, de la nature, et la pure énergie de JC; une nature rock. La musique ne souligne l’harmonie de l’homme, ou de la femme et de la nature, mais leur rupture; esthétique du dressage.

le grand style, la grande passion, ne cherchent ni à convaincre, ni à séduire, ils commandent, si le film de PM n'atteint pas à cette attitude despotique, faudrait plutôt voir du côté de Huillet-Straub, par exemple Moïse et Aaron, son personnage est typiquement un personnage du grand style, une artiste du grand style. Lorsque ses "patrons" la laissent seule, ce serait une erreur de croire qu'elle désobéit en montant les chevaux. Désobéir es secondaire; elle suit sa loi, sa nature, son énergie, sa passion, au sens actif du mot.

Une passion qui ne se mesure pas du tout au plaisir, que peut en tirer celui qui l’éprouve, dit Nietzsche.

"Qu'il existe quelque chose qui a cent fois plus d'importance que de savoir si nous nous trouvons bien ou mal: c'est l'instinct fondamental de toutes les natures vigoureuses - et par conséquent aussi de savoir si d'autres se trouvent bien ou mal. Cet instinct leur dit que nous avons un but, pour lequel on n'hésite pas à faire des sacrifices humains, à courir tous les dangers, à prendre sur soi ce qu'il y a de pire: c'est la grande passion. Car le " sujet " n'est qu'une fiction; l'ego dont on parle lorsque l'on blâme l'égoïsme n'existe pas du tout"

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Message par Présence Humaine Sam 4 Fév 2012 - 2:28

topic intéressant, je viens de voir le film, j'ai un gros problème avec la musique de John Cale que je trouve hideuse (j'ai failli sortir de la salle), la musique donc mais aussi sa place, on dirait l'usage qu'en ferait une vieille série des années 90, comme Sous le soleil, vous savez, un petit riff de guitare qui introduit une scène.

Le jeu de Bruno Ganz est insupportable, fausse aisance de la langue et du jeu dans cette langue même, on dirait Roberto Begnigni à Cannes. Pareil pour le personnage de l'américaine et se mélange des langues que je trouve incroyablement crispant et désuet : on dirait une américaine fantasmée dans un film français des années 50, bon mais pourquoi pas. Quant aux dialogues (surtout ceux entre Ganz et l'américaine) on dirait qu'ils ont été traduits mille fois et qu'il ne reste plus aucune cohérence entre deux répliques.

Marina Hands est bien, l'affiche est très belle, le foulard vert et la veste en cuir rouge c'est parfait, on touche au fascinant de l'image américaine. L'image française a l'habitude d'agencer, de dire autre chose.

La mise en scène aurait gagné a être plus elliptique, plus rêche, plus découpée, travailler jusqu'à ne plus recueillir que quelques percepts. Parfois Patricia Mazuy semble quand même être bien embarrassée quant à savoir comment filmer ces chevaux.

Bon je trouve le film ridicule dans son ensemble mais il m'est sympathique.
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Message par Borges Sam 4 Fév 2012 - 9:16

hello présence humaine


dans la liste "le retour du cheval à l'image", la série de MM avec DH et NN

Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? - Page 2 Images?q=tbn:ANd9GcSIWmaVktJbbYbv8ishg90Erg7TH3AXv8v01VY3lgcaE09Gwy0j



à cheval, c'est une fille


SS, comme d'habitude est en retard de plusieurs guerres, le cheval est toujours une affaire de mec, et de guerre;


notons que la phrase-slogan-pub du film fait allusion comme "sport de filles" à Ulysse (la guerre de troie était déjà présente dans saint cyr, pour qui s'en souvient)

"Le plus beau voyage est celui qui vous ramène chez vous. " nous dit SS, c'est contre ce slogan (grec, dirait lévinas, mais devenu aussi le slogan "sioniste"; étrange paradoxe de l'histoire qui fait se rejoindre la cercle de ulysse et la ligne, la rupture de abraham) qu'est fait le film de PM : il faut partir de chez soi, sans l'idée d'y revenir; tous les personnages du film sont plus ou moins étrangers; le père à un moment se vante de n'avoir jamais bougé de chez lui; morale de l'enracinement (le portrait de mitterrand) contre laquelle agit la fille :

"Je suis et je reste de ma province, j'ai une conscience instinctive profonde de la France, j'ai la passion de sa géographique, de son corps vivant, là ont poussé mes racines. L'âme de la France, je n'ai pas besoin de la chercher, un peuple qui colle à sa terre n'en est plus séparable".

(FM)

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Message par Borges Sam 4 Fév 2012 - 9:50

Présence Humaine a écrit:j'ai un gros problème avec la musique de John Cale que je trouve hideuse (j'ai failli sortir de la salle), la musique donc mais aussi sa place, on dirait l'usage qu'en ferait une vieille série des années 90, comme Sous le soleil, vous savez, un petit riff de guitare qui introduit une scène.

si le film obéit à un éthos "grand style", "grande passion", il est absolument nécessaire que la musique soit "hideuse", ne cherche ni à plaire, séduire, ni à convaincre, qu'elle ne soit pas gracieuse, romantique, bref; il faut que la musique soit une musique de la séparation, du refus d'une certaine communauté esthétique de la séduction, antiwagnérienne, en un sens, je pense que ce n'est pas par hasard qu'on parle des nazis, que lors du concours en allemagne on peut lire en grand dans l'un des couloirs "nurnberg"; film aristocratique, sans doute, mais aussi contre toute forme d'obéissance;

"Va avec l'art dans l'étroit passage qui est le plus proprement tien. Et dégage-toi"


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Message par NC Sam 4 Fév 2012 - 10:36

Page 3, enfin Borges évoque le sionisme et "SS". Il était temps.

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Message par Borges Sam 4 Fév 2012 - 10:50

NC a écrit:Page 3, enfin Borges évoque le sionisme et "SS". Il était temps.

"Va avec l'art dans l'étroit passage qui est le plus proprement tien. Et dégage-toi"

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Message par NC Sam 4 Fév 2012 - 11:31

Je m'en vais de ce pas méditer là dessus !

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Message par Présence Humaine Sam 4 Fév 2012 - 11:57

Salut à toi NC !
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Message par Invité Sam 4 Fév 2012 - 11:57

Borges a dit :


"Le plus beau voyage est celui qui vous ramène chez vous. " nous dit SS

c'est qui ss, et c'est quoi , cette ânerie ?

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Message par NC Sam 4 Fév 2012 - 12:10

Salut poulette !


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Message par Borges Sam 4 Fév 2012 - 13:37

slimfast a écrit:
Borges a dit :


"Le plus beau voyage est celui qui vous ramène chez vous. " nous dit SS

c'est qui ss, et c'est quoi , cette ânerie ?

hello slimfast, faut suivre; j'explique, mais c'est la dernière fois...

-ss, c'est Steven Spielberg
-"Le plus beau voyage est celui qui vous ramène chez vous", c'est le slogan de son dernier film; et comme on le sait, c'est aussi la morale que beaucoup tirent du fameux livre de homère, l'aède aveugle que certains disent turc : "l'Odyssée".

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !



je disais que cette morale du retour, du foyer, c'est contre elle qu'agit le film de mazuy





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Message par Invité Sam 4 Fév 2012 - 15:12

ok alors ( il ont quand même le gps comme "cordon" ) ils partent où , en Hongrie ? lol

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Message par adeline Sam 4 Fév 2012 - 18:59

Au début, je trouvais que la fin du film était trop improbable, trop "conte de fée", avec Franz qui réapparaît en deus ex machina pour sauver Gracieuse de la vie médiocre qu'elle avait embrassée en le repoussant, parce qu'il faisait la pute à ses yeux. Mais finalement, tout le film est un conte, une histoire de super héroïne pour ado, et il ne peut avoir que cette fin. Le choix n'est pas multiple pour Gracieuse, soit cette fin-ci, soit caissière comme la jeune fille qu'elle recroise au super marché. Heureusement que Franz vient la sauver.

J'ai trouvé que tout sonne un peu faux dans le film. Le corps de Gracieuse ne convient pas à son personnage, comme s'il n'avait pas la bonne forme, elle est trop voûtée, trop gracile, trop âgée déjà. Franz Mann aussi semble jouer faux la plupart du temps, ses sourires en contradiction absolue avec le mal-être que l'on sent dès la première seconde, et le fait qu'il devrait avant tout être bourru. L'Américaine, horripilante. La fille de Balasko, dont le visage est trop âgé pour être la fille de Balasko, je trouve, qui joue une fausse jalousie. Mais finalement, rien de tout ça ne m'a gâché le film.

L'accent est très important, celui de Mann et de l'Américaine, mais aussi de Balasko en Allemagne, de Gracieuse quand elle fout la fanfare dehors. C'était aussi important dans Saint-Cyr, l'arrivée des gamines ne parlant que patois. Pas de sous-titres, il fallait les comprendre malgré leur accent, malgré la difficulté. C'est ce que disait Borges à propos du dressage dans Saint-Cyr, c'est comme ça que sont constituées les nations. C'est un dressage de la langue. Alors, pourquoi cette présence des accents dans Sport de filles ? Pourquoi l'origine allemande de Franz Mann ? Je suis plus que nulle en chevaux, c'est un pays important l'Allemagne en dressage ?

adeline

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Message par Borges Sam 4 Fév 2012 - 19:33

adeline a écrit: Alors, pourquoi cette présence des accents dans Sport de filles ? Pourquoi l'origine allemande de Franz Mann ?

c'est la question, et j'avais pas du tout vu cette différence, si évidente pourtant, si essentielle, politiquement; ou plutôt j'avais pas agencé les deux.


Dans saint-cyr, grand film politique, bien entendu, c'est Madame de Maintenon qui incarne la "grande passion". Comme "gracieuse", elle s’oppose à son monde; elle veut libérer les femmes de leur soumission aux hommes; elle crée une école, qui doit trancher avec l’éducation religieuse qu’elle a elle-même reçue ; en bonne âme, généreuse et tout, elle y réunit des petites filles nobles, jolies, issues de famille le plus souvent ruinées par les guerres du Roi. Tout doit s’inventer sur place, les méthodes, les cours, les profs, les nouvelles relations. C'est génial, comme projet émancipateur, même si c'est très sélectif comme école, et pourtant tout çà va tourner à la catastrophe ; pq ? il y a un premier problème : cette libération doit passer par la création d'une unité, d'une communauté, entre les éducateurs et les élèves, entre les élèves. Il faut donc dépasser les différences contingentes, celles des langues, patois, par exemples.

On voit la contradiction : le projet "émancipateur" ne peut aboutir qu’en relevant les différences, en niant les singularités, les origines. On connaît ça ( les travaux de bourdieu sur l'école; les républicards, le refus du voile; l'école doit fabriquer du même, de l'identité).



D'emblée le projet de Maintenon est pourri, pervers; avant même que la religion, le ressentiment n'entrent en scène, il y a une forme de travail du négatif, une forme de mise en mort.

Si les pères meurent à la guerre, au service du roi, les filles ne seront pas mieux traitées, finalement. La grande école poursuit la même fin que l'Etat en guerre. Une mise en oeuvre de l'universalité, le travail du concept, comme relève de l'empirique. Mais bon, on ne peut pas faire autrement, si les filles doivent communiquer entre elles, et avec les éducatrices, il faut bien une langue commune, une communauté de langue.

ici, la négation ne s'opère que sur "les cultures", "les différences culturelles";


le projet devient une véritable entreprise de mort, quand, peu à peu, sans qu'on sache très bien pourquoi, madame de maintenon sombre dans la folie religieuse ; son énergie émancipatrice se met à fonctionner à l’envers, il ne s'agit plus de relever les différences, de créer une unité en relevant les contingences, la puissance de négation va s'exercer sur les désir, la chair, les corps... la relève se fait sacrifice; lucie, la plus douée, mais aussi la plus plastique des élèves n'y survivra pas; on le sait.

ce qui est génial dans ce film, c'est le passage de la raison "émancipatrice" au sacrifice; tout cela est pensée, mis en scène, et même en miroir, en abyme n'oublions pas la présence de racine, de Iphigénie...

sur tout ça, Agamemnon, le sacrifice... je peux pas faire mieux que deleuze : "je vous supplie de lire et relire les pages splendides de Crainte et tremblement"


quel est le problème de madame de maintenon? c'est le même que celui de jacky : "elle n'aime pas ne pas être aimée."

spinoza a montré comment ce désir de combler le désir d'autrui, d'être aimé, se transforme en désir de soumettre autrui à son propre désir;

"Haïr, et vouloir être aimé, dans les deux cas, vous avez affaire à une grande impuissance à aimer et à admirer"

(deleuze)

"je t'aime, je t'admire" : c'est ce que franz dit à gracieuse, lors de la séquence du coffre


la multiplicité des langues, des accents dans "sport de filles" s'oppose complètement au projet d'unification, du même, de saint cyr, à la morale du ressentiment et du sacrifice; affirmation de la dispersion des langues, des accents, des singularités; une seule différence : les maîtres et les esclaves, les hommes libres, qui aiment et admirent, et puis, les esclaves qui haïssent, et veulent être aimé;



Borges
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Message par Invité Sam 4 Fév 2012 - 21:18

mann est allemand pour faire couple avec la france et les étalons viennent de partout et c'est un melting pot animaux/humains ,; allemagne championne du monde de dressage 4 fois depuis 64 : le dresseur ne peut pas être autre qu'allemand dans cette histoire.
Adeline arrête d'aller voir des films : tu n'aimes de toutes façons pas le cinéma.
Perso moi je ne jette jamais l'oeil sur un documentaire, ça me fout les boules. j'ai mes exceptions comme toi Straub

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