Notre musique

il se dit que c'est l'un des plus beaux disques de 2012

"Billie Holiday est morte il y a quelques semaines. Avant cet instant, j'ai été incapable d'écrire à son sujet (...) rare sont les artistes qui s'appliquent à leur propre destruction avec autant de détermination que billie holiday, et lorsque cette course prit fin, à l'âge de 41 ans, la chanteuse s'était transformée en épave, physiquement et artistiquement. Certains d'entre nous s'efforcèrent galamment de prétendre qu'il était autrement (...) d'autres n'eurent plus le coeur de la voir ou de l'écouter. Nous préférions rester chez nous et si nous étions suffisamment vieux et chanceux pour avoir les enregistrements incomparables de ses années fastes, de 1937 à 1946 (...) nous ressuscitions ces sons (...) qui lui garantissaient son coin d'immortalité (...) Mais alors qu'elle se détruisait elle-même, elle chantait, sans mélodie, profonde et déchirante. Il est impossible de ne pas la pleurer, ou de ne pas haïr le monde qui a fait d'elle ce qu'elle était."

(eric hobsbawm, rébellions, la résistance des gens ordinaires. jazz, paysans et prolétaires, p.513-516)



« en 1991, un joaillier britannique qui produisait avec beaucoup de succès des bijoux à destination du marché de masse fit scandale en déclarant qu’il tirait son profit de la vente de camelote, présentée comme des pièces de qualités à des gens qui n’avaient aucun goût. A la différence des théoriciens de la postmodernité, il savait bien que les jugements de qualité font partie de la vie (…) ce qu’on apporté louis amstrong ou charlie parker , en quoi consiste leur supériorité sur d’autres contemporains est une chose claire ou que l’on peut préciser. En revanche, il semble bien plus difficile à quelqu’un dont la vie n’est pas amalgamée à une musique particulière de distinguer tel ou tel groupe de rock du torrent qui a balayé la vallée de la musique depuis quarante ans. Au moins jusqu’à l’heure où j’écris, Billie Holilday aura su communiquer avec des auditeurs nés longtemps après sa disparition. Quand on n’est pas contemporain des stones, peut-on participer à l’ardente ferveur que ce groupe a suscité au milieu des années 1960 ? Cela demeure obscur tant qu’on n’a pas répondu à cette autre question : jusqu’où la passion actuelle du son et de l’image ne repose-t-elle pas sur l’identification : ce n’est pas que cette chanson soit admirable, mais « c’est la notre « ?



(L'âge des extrêmes: le court vingtième siècle, 1914-1991, 672)


pour ceux qui connaissent pas le type ni ce livre

http://www.monde-diplomatique.fr/1999/09/HOBSBAWM/12431







pas le courage de recopier des passages de son texte sur the Duke

j'avais lu que bert jansch et john martyn avaient eu une sérieuse bagarre,lors d'une tournée, en australie, pendant laquelle JMartyn complètement incontrôlable s'était comporté en vrai fils de pute; dans sa dernière grande interview il raconte que c'est pas trop vrai; ce fut juste un accident, le petit doigt cassé à Bert Jansch

I remember being on tour with Bert Jansch as my support act in Australia once. We had a vodka-drinking competition that ended up with me breaking his finger, but that sort of thing happens, doesn't it? And it was only his little finger - Bert's my friend, I'd never want to really hurt him. I promise you it was an accident. There have been occasions when things have got a bit out of hand.

avec l'un de leurs grands fans

(vu récemment son film sur le plus jeune des beatles, ça ne vaut pas grand chose, faut bien le dire)

très bel album:

on dit son dernier album génial,




moi, c'est ça que je trouve génial; je ne sais pas d'où ça m'est revenu; j'avais pas réécouté les doors, sérieusement, depuis au moins dix ans; l'avais trop fait; mais hier ce truc m'a hanté, dès le matin, sans raison; j'avais jamais senti le tragique de cette chanson, son authenticité, comme on dit; faut dire que si je dois à J morrison d'avoir lu joyce, et nietzsche, ado, j'ai toujours un peu méprisé ses talents de "poète", n'y voyant rien que de la pose; pas plus; je me trompais, c'est pas toujours le cas,

au-delà des interprétations du changeling, y a la force de la voix, sa profondeur, voix d'ailleurs, allant ailleurs...



live uptown
I live downtown
I live all around
I had money,
and I had none
I had money,
and I had none

pas mal écouté à une époque, fennesz (sans vraiment adorer);



un truc qui me fait à chaque écoute pleurnicher;