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De "Lincoln" en particulier et de Spielberg en général

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 12:56

Qui sait que le seizième président des Etats-Unis fut très proche des idées socialistes et des revendications du mouvement ouvrier ? Et qu’il liait indissociablement la question de l’abolition de l’esclavage à celle de l’émancipation de la classe ouvrière tout entière ?

On verra en quoi l’adaptation de Steven Spielberg déforme l’histoire, et les raisons idéologiques et culturelles de ce parti pris.

Cet article est publié en français et dans sa version originale en espagnol (sur le site Publico). Il est accompagné de la lettre de félicitations que reçut Abraham Lincoln le 30 décembre 1864 de la Première Internationale pour sa toute récente réélection. Ce document d’histoire – réelle, elle – fut rédigé par Karl Marx.

La suite est ici : http://www.medelu.org/Ce-que-le-film-Lincoln-ne-dit-pas



Quand à nous ! Hé bien, je verrais Lincoln un soir de 2016 téléchargé je ne sais où. Ou pas. Même à prix cassé d'occasion rayé dans un bac poussiéreux, je goûte assez peu de ce genre de pâté en croûte, d'agglomérat mélasseux de gelée frelatée dont Spielberg se rend parfois coupable ("Amistad","La couleur pourpre"). Misère de la pédagogie Reader's Digest, des massues pour la masse !



Par contre j'ai vu La guerre des mondes pour la première fois la semaine passée.

Et pas de doute, on est bien dans un film de Spielberg :

- Pas de femmes, que des mères et que des fillettes. Un des plus beaux rôles de mère archaïque du cinéma américain vient d'un de ses films d'ailleurs, cette scène de "E.T." ou elle découvre l'extra-terrestre maladif prostré au côté de son fils en marcel blanc. Idem pour "A.I.", quand elle doit abandonner son cyborg en forêt, en larmes au volant de sa voiture. Si je devais sauver deux séquences de son cinéma ce serait celles-çi.

- Pas de sexualité érotique : que du touche-pipi adolescent, de la perversion d'adulte (la cave de Tim Robbins, la MILF enceinte... ) ou du devoir conjugale.

- Pas de père, que des vieux garçons régressifs (Cruise), maris illégitimes (père divorcé/remarié) face à des adolescents qui eux vont se réaliser dans le courage viril, mais inconscient de la mort. Et qu'à leur tour les adultes vont mimer, cette fois avec le sens des réalités. Existe aussi en version "séducteur priapique" découvrant les vertues de l'amour matrimonialo-filiale ("Indiana Jones", "Attrape-moi") ou "puceau éternel" ("Tintin", "Terminal machin").

- Les citoyens américains sont montrés comme des zombies sanguinaires ou des lemmings attardés. Seul la piété familiale de Cruise lui permet de garder un semblant de civilisation. Survivalisme républicain.

- L'état, la puissance publique, la volonté générale étausienne n'existe que sous deux formes : bénigne et policière, musclée et militaire. Scouts toujours.

- Tom Cruise finit par se faire absorber par un anus extra-terrestre, c'est la façon dont les scénaristes américains vous signale que le personnage franchit le stade anal. Attention c'est de la métaphore de chez métaphore :

De "Lincoln" en particulier et de Spielberg en général Anus10

Tiens j'avais pas remarqué les hiéroglyphes sur la carlingue...

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Message par Borges Ven 1 Fév 2013 - 13:27

une riche comparaison entre Ford et SS, que SP ne peut qu'apprécier Wink :

Ford aussi a contribué à bâtir le mythe américain mais en le ramenant à sa dimension humaine. S’il s’est identifié à Lincoln dans Vers sa destinée, c’est pour faire exister le personnage sentimentalement, montrer qu’il s’est battu non pas pour imposer un noble dessein mais pour préserver ce qui était précieux à ses yeux et qui lui a toujours fait défaut, comme l’amour d’une mère. Il ne se confond pas avec son aura, il ne tente pas mesquinement de s’élever à son niveau mais le ramène au nôtre. Human above all.
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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 13:44

Ford est un cinéaste très pudique mais pas puritain. Du moins, pas plus que l'homme honnête et même beaucoup moins. Chez lui au contraire de Spielberg on aura mille souvenirs de personnages féminins rugueuses, torturées, séductrices, colériques, émancipées, bagarreuses, venimeuses, vengeresses.

C'est pas un cinéaste de la famille non plus, mais de la collectivité au sens large. La famille ce ne sont pas les liens organiques comme chez Spielberg (qu'il soit de sang, de sexe ou de générations), la famille chez Ford c'est les liens qu'on se choisit. Entre bandits ou hommes de lois, entre alcooliques ou solitaires.

De la même façon que le plus grand cinéaste américain de l'après-guerre est Akira Kurosawa, John Ford fait parfois penser à Ozu. Ozu scrutait la réalité documentaire japonaise dans son intimité. Ford scrutait aussi l'Amérique mais par sa fiction, faisant des films aussi intimistes mais en plein canyon.


Dernière édition par Mangeclous le Ven 1 Fév 2013 - 15:01, édité 3 fois

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 13:51

D'ailleurs vous connaissez tous la différence entre un puritain et un pornographe.

Le puritain feuillettte des revues pornos en disant « Oh que c'est mal. »
Le pornographe feuillette des revues pornos en disant « Oh que c'est bien. »

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 14:38

Heu sinon dire que Ford est moins raciste que Spielberg c'est un non-sens. C'est une bonne question que de poser la place des Noirs dans le cinéma de Ford. Tu peux dire "voilà comment c'est chez Ford" puis "voilà comment c'est chez Spielberg" et comparer mais prendre l'un pour taper sur l'autre c'est idiot.

Et faut arrêter de toujours tout vouloir sauver chez les artistes sans regarder leur travers. Sinatra est un chanteur magnifique en publique, mais une ordure en coulisse. Bah voilà, ça rend pas ses chansons moins bien pour qui ne veut pas écouter ce bruit de fond. Et Spike Lee est tout à fait légitime de ne pas considérer le cinéma de Ford pour ça - et moi non. Même débat pour L-F Céline ou Johnny Ramones.

Déjà, j'ai presque aucun souvenir de personnages noirs chez Ford, à part l'Oncle Tom de "Liberty Valance". Maintenant est-ce qu'il est montré dans un rapport de servitude raciale ou sociale ? Les deux ? C'est compliqué par ce qu'historiquement ça l'est encore plus.

Tout les esclaves n'étaient pas docile intérieurement mais obéissait en attendant, la mort ou la libération, qui au bout de l'épuisement devait parfois s'avérer être les mêmes. Moi entre finir pendu à une corde ou ramasser du foin 18h par jour, je pense pas que j'aurais eu le courage de me jeter sur des barbelés ou mon bourreau.


Mais je n'ai pas vu "Vers sa destinée". D'ailleurs y'a plein de Ford que j'ai pas vu.
Sinon Scorcese prépare un biopic sur Sinatra.
Peut-être qu'après il s'intéressera à lui : L’ENNEMI DE LA TYRANNIE

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 20:23

http://www.critikat.com/Lincoln.html#nb2 , donc.



Ford porte un regard sans illusion sur les nordistes, très loin de toute idéalisation, et cherche l’individu derrière le sudiste esclavagiste. En outre, il dresse un portrait pour le moins assez cru des noirs de l’époque, plutôt naïfs, sans éducation, serviles et qui pouvaient même témoigner une certaine empathie vis-à-vis de leurs maîtres. C’est une vision certes déstabilisante mais néanmoins plus juste que chez Spielberg qui n’a de toute façon jamais vraiment su filmer les noirs ou tout ce qui s’apparente à un peuple.

[…]


Dans une scène stupéfiante de Je n’ai pas tué Lincoln, on voit les noirs se révolter contre un nordiste qui tente lors d’un beau discours de les convaincre de prendre leur liberté et de quitter leurs maîtres : Ford a toujours détesté les prêcheurs de bonne conscience et sait que les questions raciales et de l’esclavagisme peuvent être traversées d’une ambiguïté dérangeante [2]. « Même le plus courageux d’entre nous a rarement le courage d’assumer tout ce qu’il sait... » disait Nietzsche (Le Crépuscule des idoles, 1888). Une représentation différente, édulcorée, serait pour Ford une aberration totale, un contresens avec l’idée même qu’il se faisait de son métier de réalisateur. Mais pourrait-on aujourd’hui ôter les noirs de leur vignette politiquement correcte et les replacer dans une image cinématographique plus inconfortable sans que personne ne crie au scandale ? Sans que personne ne s’offusque d’affronter la vérité telle qu’elle fut ? Rien n’est moins sûr. Le cinéma est dorénavant pris dans le piège du revers pervers de la société progressiste pour laquelle on a – à raison – combattu, coincé entre les signes (et les signes seulement) de l’antiracisme et la pression du politiquement correct. Il doit aligner tout le monde sur le même rang, leur distribuer les mêmes codes de représentation, devenir unilatéral. Il est contraint d’imprimer la légende et doit renoncer à sa vocation essentielle : représenter la réalité, même si elle est moins reluisante.



Comment est-il simplement possible de rédiger, sans sourciller, des trucs aussi ineptes qu’infectes, sans être soi-même fondamentalement raciste ?
Notons cette espèce d’hypostase ou de réification récurrente, sous la plume de cet ahuri débiloïde dont Matthieu Santelli est le nom : « les noirs ». Soit, dans la construction même de son texte, une masse (faudrait dire une nasse) indéterminée, indifférenciée, jamais des singularités accédant à la nomination. Dans ce texte, il y a, d’un côté, des Noms, au singulier : Spielberg, Ford, Nietzsche, Lincoln, etc, et de l’autre : les noirs, au pluriel. On sait pas trop ce que c’est.
Mais quoi que ça puisse être, « les noirs », comme entité vague, on sait au moins que c’est pas ce qu’on pourrait croire, ce que voudraient nous faire croire « quelques belles âmes modernistes » et autres représentants de la « propagande anti-raciste », coincés par la pression du « politiquement correct ». On croit lire ici du Richard Millet imitant Eric Zemmour imitant Alain Soral.

Santelli (Matthieu) attaque Spielberg au titre de la « bonne conscience démocrate », d’un « humanisme abstrait » ou « idéalisé » - sans nullement s’attarder sur le paternalisme infantilisant et racialiste à l’insu de son plein gré chez ce dernier -. Mais c’est pour mieux lui opposer une Réal-Weltanschauung: celle de Ford, qui "savait filmer ce que Spielberg n’a jamais su filmer" : « les noirs et tout ce qui s’apparente à un peuple ».
Notons, là encore, l'expression: "tout ce qui s’apparente à un peuple". On ne sait pas trop ce que c’est, une fois de plus, mais on sait que « les noirs » font partie de ce « tout » indistinct, s'y apparentent, par une sorte de nature destinale ou familiale, aussi mystérieuse que fascinante.

Une Vision plus « réaliste », donc, moins « édulcorée », plus « crue », plus « inconfortable », « moins reluisante », « sans illusion », « déstabilisante mais néanmoins plus juste », du genre qui « dérange les bonnes consciences », exigence ne faisant qu’une avec la manière dont Ford envisage selon l'auteur son métier de cinéaste.
Cette manière en appelle une autre, aussitôt convoquée par résonance magnétique : celle de Nietzsche.
Qu’est-ce que « Nietzsche » pour Santelli (Matthieu) ? C’est le Réal-visionnaire par excellence, qui démolit les Idoles à coups de marteau, a le courage de regarder la "Réalité telle qu’elle est" sans se voiler la face, assume ce qu'il sait et que bien peu assument. Ce que Ford a le mérite de faire selon Santelli (Matthieu): « qui sait que les questions raciales et de l’esclavagisme peuvent être traversées d’une ambiguïté dérangeante ».
Cette ambiguïté dérangeante, c’est que « les noirs », qu’on le veuille ou non et même si ça dérange « la bonne conscience politiquement correcte », étaient aussi acteurs consentants de leur servitude, en empathie avec leurs maîtres. Réalité, Vérité dérangeantes, dont Tarantino, nous dit encore l’auteur dans une note infrapaginale, s’est lui aussi approché dans son dernier film, « avec le valet interprété brillamment par Samuel L. Jackson » (mais esquintant cette lucidité par sa stylistique puérile).

Autant de Réalités et Vérités peu reluisantes autant que dérangeantes que Santelli (Matthieu) nomme un « retour du refoulé » (Ford étant ce refoulé, qui ne fait pas tant « retour » dans le film de Spielberg, selon l’expression de l’auteur, mais qui à le lire reste bien plutôt toujours « refoulé ») :


Ford porte un regard sans illusion sur les nordistes, très loin de toute idéalisation, et cherche l’individu derrière le sudiste esclavagiste. En outre, il dresse un portrait pour le moins assez cru des noirs de l’époque, plutôt naïfs, sans éducation, serviles et qui pouvaient même témoigner une certaine empathie vis-à-vis de leurs maîtres. C’est une vision certes déstabilisante mais néanmoins plus juste que chez Spielberg qui n’a de toute façon jamais vraiment su filmer les noirs ou tout ce qui s’apparente à un peuple.



Un monument de connerie, donc.


Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Ven 1 Fév 2013 - 21:25, édité 1 fois

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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 21:11

Borges a écrit:
une riche comparaison entre Ford et SS, que SP ne peut qu'apprécier Wink :

Ford aussi a contribué à bâtir le mythe américain mais en le ramenant à sa dimension humaine. S’il s’est identifié à Lincoln dans Vers sa destinée, c’est pour faire exister le personnage sentimentalement, montrer qu’il s’est battu non pas pour imposer un noble dessein mais pour préserver ce qui était précieux à ses yeux et qui lui a toujours fait défaut, comme l’amour d’une mère. Il ne se confond pas avec son aura, il ne tente pas mesquinement de s’élever à son niveau mais le ramène au nôtre. Human above all.
je n'ai rien à voir là-dedans, Votre Honneur. Wink


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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 21:20

Mangeclous a écrit:
Qui sait que le seizième président des Etats-Unis fut très proche des idées socialistes et des revendications du mouvement ouvrier ? Et qu’il liait indissociablement la question de l’abolition de l’esclavage à celle de l’émancipation de la classe ouvrière tout entière ?

On verra en quoi l’adaptation de Steven Spielberg déforme l’histoire, et les raisons idéologiques et culturelles de ce parti pris.

Cet article est publié en français et dans sa version originale en espagnol (sur le site Publico). Il est accompagné de la lettre de félicitations que reçut Abraham Lincoln le 30 décembre 1864 de la Première Internationale pour sa toute récente réélection. Ce document d’histoire – réelle, elle – fut rédigé par Karl Marx.

La suite est ici : http://www.medelu.org/Ce-que-le-film-Lincoln-ne-dit-pas
merci Mangeclous. c'est assez intéressant. ça ferait même assez mes affaires, je dois dire. mais je reste un peu dubitatif. tout ce qui est dit là est sans rapport avec tout ce que j'ai pu lire par ailleurs. par exemple, je ne vois rien de tout ça dans les discours du Lincoln/Dougals Debate de 1858, qui était une répétition générale de la Présidentielle de 1860. il va falloir fouiller un peu.


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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 21:21

si ça continue, on va devoir renommer le topic : de Lincoln en général et de Spielberg en particulier. Wink


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Message par Invité Ven 1 Fév 2013 - 23:34

Mangeclous a écrit:

Tout les esclaves n'étaient pas docile intérieurement mais obéissait en attendant, la mort ou la libération, qui au bout de l'épuisement devait parfois s'avérer être les mêmes. Moi entre finir pendu à une corde ou ramasser du foin 18h par jour, je pense pas que j'aurais eu le courage de me jeter sur des barbelés ou mon bourreau.



Je ne me prononce sur le fond de la discussion sur Ford et son démocratisme ou racisme latent, les efforts pour objectiver la présence du racisme à l'image, l'esclavage. Disons que l'argument "qu'auriez vous fait à leur place" censé résumer en une vue d'ensemble un tel système est intellectuellement et moralement indéfendable en plus d'être ultra-con -il n'est par définition au mieux valide que pour des cas particuliers-- et historiquement discutable*.
Je voulais faire remarquer qu' il y a plusieurs liens entre Marx et les USA.
Il a par exemple collaboré longtemps comme correspondant européen au New York Daily Tribune (l'ancêtre du Herald Tribune) alors républicain whig (la tendance de Lincoln) des articles de politique étrangère justement à la fin et dans l'après guerre de Sécession.
Des analyses que l'on retrouve dans le 18 Brumaires ont été ébauchées dans ce journal (sur l'aspect institutionnel et diplomatique de la politique de Napoléon III).

Marx a surtout bcp écrit sur la guerre elle-même et la mise en place législative de l'Union . Dans cet article qui est le plus long qu'il a consacré à ce sujet, il remarque que l'Union s'est d'abord affirmée au début du XIXème siècle via des lois délimitant le système esclavagiste, qui était une donnée économique qui prééxistait à la création des institutions américaines. Ces lois ont été ensuite détricotées au fur et à mesure de l'intégration par les USA des anciens territoires mexicains: les esclavagiste n'étaient pas les seuls à se réclamer d'une tradition , la discussion de la légitimité morale de l'esclavage était un des moteurs de la rupture avec l'Angleterre.
Le parti esclavagiste était lui-même en train de reconfigurer un système législatif quand la guerre a éclatée, et c'est cette reconfiguration qui a en partie installé le clivage nord-sud (il s'agissait de avoir si les nouveaux états non encore organisés autoriseraient l'esclavagisme) . Marx anayse une logique où des populismes et régionalismes législatifs rivaux à celui de l'état central se mettent en place, et créent un paradoxal illégalisme institutionnel, qui évoque des situations contemporaines... **

Il remarque aussi que le système esclavagiste mettait en péril la définition de frontières défines pour les USA: c'est un système qui ne pouvait persister qu'en s'étendant ( le capitalisme industriel était pour Marx comme une alternative garantissant un tracé stable des frontières nationale que l'exclavagisme mettait en péril: c'est intéressant de lire ces textes, ils permettent de bien comprendre à la fois la vitalité et les aspects historiques de la pensée de Marx sur des points essentiels, mais il y a peu de théorie dessus, seul Rubel en France semble s'y être intéressé. Il y a aussi dans ces textes une analyse de l'articulation etre l'économie et les institutions. On dirait par exemple qu'Althusser n'a jamais lu le 18 Brumaire qui concerne pourtant l'histoire politique de son pays, et l'historie du décalage entre la classe ouvrière et le socialisme)

Marx fait aussi dans ce texte un topo très clair (et bref) sur l'origine du parti républicain comme une réaction légaliste à l'illégalisme du Sud par rapprt aux institutions politiques de l'union qu'il essaye en même temps d'exploiter, qui s'est cristalisée à propos d'un conflit sur le statut du Kansas:
http://www.marxists.org/francais/marx/works/1861/10/km18611025.htm

http://www.marxists.org/francais/marx/works/00/gcus/gcus.htm

* le cinéma permet déjà d'attester cette connerie: voir Route One Usa de Kramer: une des étapes de la descente vers le sud est le mémorial Robert Gould Shaw de Boston sur les bataillons noirs américains pendant la guerre de Sécession. Comme dit l'autre tous n'étaient en effet pas "dociles"


**Lu aujourd'hui (dans Le Soir, pas non plus la meilleurs source sur ces questions parce qu'ils ont un biais qui consiste souvent à imputer toute tendance séparatiste aux Flamands, et à nier que ce discours existe aussi chez beaucoup de Francophones (en tu cas les politiciens francophones ne s'impliquent pas forcément plus dans l'état fédéral que les flamands, et recherchent surtout un ancrage local), en plus de ce complaire dans les dfférences entre Bruxelles et Wallonie ("faudra-il un pont aérien au-dessus de la forêt de Soignes?", "le FDF peut-il s'implanter à Libramont?") même si c'est pire à la RTBF***) que la NVA en Belgique envisagerait d'abroger une diseposition de loi complètement oubliée qui interdit à des représentants de la famille royale hollandais de trouver du travail en Belgique suite à la révolution de 1830,, sur le préssuppoé que la révolution de 1830 n'était qu'une mutinerie.Jusqu'où le révisionnisme va se nicher; Ils n'ont que cela a foutre.

***"Bye Bye Belgium" c'était digne de radio Mille Collines.


Dernière édition par Tony le Mort le Sam 2 Fév 2013 - 6:08, édité 22 fois

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 0:39

Techniquement les états esclavagistes était en situation de traiter avec l'ancienne métropole pour se procurer leur force de travail

http://www.marxists.org/francais/marx/works/1862/05/km18620522.htm

...et cela même si l'Angleterre a aboli l'esclavage dans les années 1830, et que par ailleurs dans le texte précédent Marx remarque que la question de la traite n'était pas si décisive dans le guerre, car justement le Sud avait pu organiser un "stock" de main d'oeuvre et une traite interne, ce texte indique que dans les faits la traite devait bien continuer de façon illégale.

Quant à la question de la comparaison avec les Républicain actuels, elle n'a pas beaucoup de sens, le fait que depuis Wilson les Républicains sont plutôt isolationnistes et les Démocrates interventionistes internationallement (et que les néocons ont peut-être à nouveau changé la donne) et le problème de l'accès aux Droits Civiques dans le Sud après la seconde guerre a complètement reconfiguré le discurs poltiique de ces partis, à la fois sur le plan extérieur et national.
Par contre quand Marx parle des conflits entre orléanistes et légitimistes dans la droite française, là la situation a bcp moins évolué...


Dernière édition par Tony le Mort le Sam 2 Fév 2013 - 5:57, édité 2 fois

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 1:28

Même moi qui adore John Ford je trouve ça gênant ce type de défense, en particulier sur le sujet, par rapport à ce que j'ai dit de ce que j'en percevais, à savoir pas grand chose et c'est ce pas grand chose qui est révélateur d'un Far-West très WASP.

Vous savez c'est comme ces gens qui veulent toujours dédouaner les auteurs de leurs errements, eu égard à leur génie. Non désolé, Einstein n'étais pas génial devant la lunette des WC ni Céline en pyjama au milieu de ses vieux chiens puants à délirer sur le complot thalmudique. Et même si Racine, Corneille, Sheakpeare se sont peu souciés de la plèbe athénienne ou romaine, leur tragédie ne sont pas à jeter pour autant...


MAIS SURTOUT ARRETEZ DE PRENDRE FORD POUR DU CINEMA CLASSIQUE.
Le cinéma classique c'est Murnau, Chaplin, King Vidor...
Ford est un classique mais c'est pas un cinéaste classique, du tout.


Quand je dit que j'aime ce cinéaste, c'est pas ses scénarios qu'on écrivait pour lui (voir un ou deux films signés d'assistant qu'il n'aurait pas réalisé...). Mais sa mise en scène, le jeu des regards, la tension des acteurs, le montage, la composition. Le Ford "peintre" quoi. Et pas le sens "littéraire" de tout ça....

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 5:46

(Addendum: je ne savais pas que l'auteur du texte que je critique supra était Tetsuo, du forum Filmdeculte. C'est en allant consulter ce dernier que je l'ai compris, en même temps que j'ai découvert que mon texte avait été publié sur la page facebook des spectres.

Je me suis donc senti naturellement tenu de préciser, en la dépliant davantage, ma critique "devant" son auteur. Auteur avec lequel j'entretenais de relations virtuelles plus ou moins courtoises, dirons-nous, jusqu'à ce hasard à la fois comique et fatal.

Voici donc la réponse que j'ai postée sur Filmdeculte *. Ce que je souhaite, si les Spectres veulent bien accéder à cette requête, c'est ajouter, sur la même page facebook, cette "mise au point" - puisqu'est réclamé un "commentaire constructif". Soit le 2ème spoiler **, version du même texte où j'ai enlevé les renvois contextuels au forum.
Je ne peux pas, pour l'instant, poster moi-même ce texte sur la page facebook, parce que je n'y ai jamais été, et je dois encore maitriser la procédure, récupérer les passe, tout ça. D'avance, merci.)




*
Spoiler:


**
Spoiler:


Dernière édition par Baudouin II de Barvaux le Sam 2 Fév 2013 - 10:18, édité 17 fois

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 5:47

Mea culpa, je me suis gouré pour l'histoire de l'amendement sur la famille d'Orange: il s'agîrait en fait d'un projet du Vlaams Belang (qui assume on profil d'extrême droite, la NVA en le lissant, attire une clientèle plus petite-bourgeoise: c'est un pont qui pèse plus lourd que ce qu'il relie, mais au total le VB finit quand-même pas être intégré par les alliances avec les partis traditionnels, en premier lieu au niveau local)

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Message par Borges Sam 2 Fév 2013 - 9:27

Hi Jerzy; faut pas t'en faire, facebook, c'est pas la pléiade Wink
Tu trouves vraiment nécessaire de répondre à ce mec, plutôt qu'à son texte?
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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 9:51

lol, je sais bien... Mais comme tu peux le lire dans la version du spoiler **, j'ai enlevé les éléments qui concernent le mec, c'est donc désormais devenu un texte qui répond seulement à son texte, avec plus de précision analytique...

Mais tu fais ce que tu considéreras le mieux: si tu trouves que c'est trop, que c'est pas adapté au mode "facebook" (je m'en rends pas vraiment compte, lol), alors laissons tomber. Non sans quelque regret, en ce qui me concerne Laughing

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 10:24

Bien, après délibération rapide avec moi-même, je décide qu'on laisse tomber.
J'ai répondu là où je devais répondre, et ça suffit bien comme ça.

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Message par Borges Sam 2 Fév 2013 - 10:41

Baudouin II de Barvaux a écrit:Bien, après délibération rapide avec moi-même, je décide qu'on laisse tomber.
J'ai répondu là où je devais répondre, et ça suffit bien comme ça.

hi;

je me disais juste que c'est très long, comme texte pour facebook

(sans parler de l'effet : "tu m'excuses, je savais pas que c'était toi", qui donne le sentiment que tu subordonnes tes idées, ou ton idée, à la "sympathie" pour l'auteur du texte...)

Sinon, j'avais pensé à un topic séparé avec juste ton texte, donné en lien sur facebook...

(bien entendu, c'est moi pour la publication sur facebook; ton "texte" est venu à mon secours, là, où presque personne ne semble trouver complètement hallucinant les propos du critikat... )




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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 11:16

ça va bientôt être la multinationale Wink

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 12:33

Totafé.

Bon, pour le texte, j'ai dit sur fdc que je le posterai pas, après avoir annoncé que je le posterai.
No soucy. Je suis content de passer à autre chose. A mon édredon, notamment Very Happy

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Message par adeline Sam 2 Fév 2013 - 18:34

Extrait du livre d'Howard Zinn A People's History of the United States, sur Lincoln et l'émancipation :

http://www.zcommunications.org/lincoln-and-emancipation-by-howard-zinn

Spoiler:

adeline

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 19:23

mais pourquoi cette retape pour ce film : j'ai pas l'impression que tu l'aies vu.

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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 19:59

adeline a écrit:Extrait du livre d'Howard Zinn A People's History of the United States, sur Lincoln et l'émancipation :

http://www.zcommunications.org/lincoln-and-emancipation-by-howard-zinn

Spoiler:
merci adeline.


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Message par Invité Sam 2 Fév 2013 - 20:08

Stéphane, toujours pour la veuve et l'orphelin, c'est ton côté christique Wink

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Message par Invité Dim 3 Fév 2013 - 15:57

Question


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