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est-il vrai de dire que le seul destin des films soit de vieillir, demanda Badiou à Jerzy?

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Message par Borges Jeu 8 Mar 2012 - 7:43

jerzy P a écrit:Ben moi je vois les films avec innocence, si si. De façon assez enfantine.

J'aime ou j'aime pô. Pis après j'y repense, éventuellement, pour esspliquer, dans un débat.

D'ailleurs, je manque de culture avec ce que j'appelle très connement les "vieux films". Enfin, les films de 20 ans avant ma naissance. 20 ans avant ma naissance, je trouve que tout est trop vieux. lol. Faut vraiment que je me force. Jamais vu de Hawks, ou Capra, ou Walsh, ou Ford, par exemple. Pareil pour Carné, ou Renoir. C'est ahurissant, anticinéphilique au possible, mais c'est comme ça.

Un gros prob depuis toujours: les westerns et les films en costume. Il me faut un tissu urbain, et pas trop vieux, quoi. Sinon, je m'ennuie. Les westerns, ça m'intéresse à partir de Peckinpah, Penn, bref ce qu'on nomme à tort ou à raison la "modernité".

(Quelques exceptions, bien sûr: Orson Welles. Hitchcock: mais rien avant psychose, par ex. C'est dingue quand j'y pense.)


Ah si, j'ai vu Rio Bravo. Très difficilement. Je souffrais, beaucoup. Une vraie punition. Jamais plus.
J'ai essayé la grande illusion, j'ai tenu vaillamment jusqu'au bout, pour pouvoir dire "je l'ai vu", mais j'ai souffert également.. Laughing


slimfast a écrit:
Jerzy a écrit :

Faut vraiment que je me force. Jamais vu un seul Hawks, ou Capra, ou Walsh, ou Ford, par exemple.

Veinaaard. Je me dis c'est comme si je n'avais vu aucun Minelli ou Mamoulian ( pour rester dans les M ) !!!!!

Very Happy
jerzy P a écrit:Voilà, Minnelli, aussi. Faudrait que j'essaie un Minnelli.

Ou un Cukor. Ou un Sirk. Y a des bagnoles qui font "vroum", là-dedans? Very Happy
slimfast a écrit:mais non elle glisse sur l'asphalt doux et lisse. tu vois ?

jerzy P a écrit:Dac. Bon Sirk, ça me tente.

Sinon pour Hitchcock, à vrai dire: j'ai aussi vu vertigo, fenêtre sur cour, la mort aux trousses. Trouvé ça "vieux". pff. Bon j'attends d'avoir 60 ans.

slimfast a écrit:Sirk oui mais je n'aime pas ses actrices, je ne parle pas des personnages, mais il travaillait trop pour le compte de ses acteurs : you know what I mean !
j'ai aimé ses mélos mais ils sont comme de gros gâteaux qu'on a un peu de mal à terminer, qui écoeurent un peu ; rien de comparable avec le génie aérien de Elle et lui de Leo McCarey qu'il faut voir et revoir pour en apprécier les nuances.
C'était la fin des années 50, l'apogée du classicisme hollywodien : un de mes deux ou trois films préférés.

Voila ce que JLG a dit d'Hitchcock : " On se souvient d'un sac à mains, d'une clé dans une paume, d'une paire de lunettes où se reflète un crime, d'un moulin à vent dont les ailes tournent à l'envers. On ne se souvient plus pourquoi Janet Leigh s'arrête au Bates Motel, ni de l'histoire des Enchaînes ? Ni d'Ingrid Bergman, ou de Cry Grant, mais d'une bouteille de vin. Cela n'existe ni chez Griffith, ni chez Welles ; ni chez moi. Hitchcock a vraiment été le maître du monde. Plus que Hitler, plus que Napoléon, il avait un contrôle du public que personne d'autre n' eu. Par les objets.

C'est un éloge tellement vibrant et pénétrant qu'il ne peut qu'être de Godard.
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Message par Borges Jeu 8 Mar 2012 - 8:17

j'ai vu un truc de hitch, récemment; j'ai trouvé ça sans grand intérêt, pour ne pas dire très vieilli; "Shadow of a Doubt"; je dis pas que bazin aura eu raison; mais certains hitch ne résistent pas, ou plutôt n'insistent plus...

le destin de toute nouveauté est-il de vieillir, demande Badiou?

vieille question :

En réalité quelque chose peut être réactivé dans sa nouveauté même. Et quelque chose de la nouveauté est réactivable. Evidemment, l’expérience peut-être la plus forte, l’exemple le plus fort là-dessus est la très vieille question de savoir pourquoi les oeuvres d’art ancienne qui nous émeuvent toujours. Marx : pourquoi est-ce que les oeuvres d’art grec nous émeuvent alors qu’on est à l’époque des machines ? Ça nous émeut, disait-il, car c’est comme notre enfance, et que cet espèce de jeune enfant que sont les grecs, on est touché comme quand on se souvient qu’on a été jeune. Très mauvaise piste ! C’est la piste de la nostalgie. On est vieux. Mais ça n’a rien à voir. En réalité, les oeuvres anciennes nous touchent parce que nous subjectivons leur nouveauté même. Ce n’est pas simplement ce que nous en savons ou en déchiffrons qui opère. Ce qui opère, c’est quelque chose de leur espace subjectif lui-même, ie leur présent. Je ne dis pas que tout se figure du présent, que rien ne se perd, mais ce qui nous touche, c’est qu’il y a quelque chose là qui est donné en coalescence et qui garde sa nouveauté, qui n’est pas devenu un stigmate usé, quelque chose comme le conservatoire nostalgique de l’ancien. Non, ça agit, ça réagit avec son présent. C’est une expérience que nous avons absolument. De ce point de vue là le registre de l’art est instructif. Il faut soutenir que vérité, comme nous le prenons, ie ce dont est capable un espace subjectif, ce dont un espace subjectif a produit dans l’écho ou la résonance de la rupture événementielle, il est juste de dire que c’est vérité pour toujours, en même temps que en dernier ressort, c’est vérité comme matériau de savoir, c’est vrai aussi. Et que donc nous pouvons penser la nouveauté comme nouveauté. Nous le pouvons. Ça n’arrive pas toujours, ça a des conditions, ça a des conditions de vérité, des conditions événementielles, mais nous le pouvons. C’est la question de l’éternité. Comme le dit Rimbaud, nous pouvons la retrouver. La vérité dans sa connexion à l’espace subjectif.

la mauvaise piste de marx, la nostalgique, est dominante; on la retrouve partout, par exemple dans le dernier scorsese, qui sans grande originalité nous lie enfance, et enfance du cinéma, méliès... l'enfance du cinéma naïve (non réflexive, un vrai primitif, méliès) et merveilleuse ressuscitée par la puissance de la technologie la plus contemporaine...blablabla





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Message par Borges Jeu 8 Mar 2012 - 9:16

" On se souvient d'un sac à mains, d'une clé dans une paume, d'une paire de lunettes où se reflète un crime, d'un moulin à vent dont les ailes tournent à l'envers. On ne se souvient plus pourquoi Janet Leigh s'arrête au Bates Motel, ni de l'histoire des Enchaînes ? Ni d'Ingrid Bergman, ou de Cry Grant, mais d'une bouteille de vin. Cela n'existe ni chez Griffith, ni chez Welles ; ni chez moi. Hitchcock a vraiment été le maître du monde. Plus que Hitler, plus que Napoléon, il avait un contrôle du public que personne d'autre n' eu. Par les objets.

oui, mais en même temps si on se souvient de ces images détachées de la ligne du récit, c'est que le scénario, le récit, la fable les a rendues inoubliables, c'est par le récit, la fable que les images restent; c'est le récit qui construit la mémoire de ce "on"; dire que tout cela n'existe pas chez welles, c'est un peu rapide, je crois, même si c'est pas aussi fort, le seul qui soit parvenu à créer des images qui restent, et qui me restent, moi, de manière plus insistante, vraie, que hitch, c'est kubrick; il est bien plus proche du phénomène que décrit godard que hitch, parce que son oeuvre se fait dans une travail de consonance, de réactivation, je crois, même si c'est pas très visible; ainsi, selon moi, la vraie résurrection de l'"enfance" de méliès, c'est 2001, qui vieillit, sans vieillir...un film ne survit que par ce que badiou appelle une "consonance" (convocation d'un événement par un autre); c'est par là que nous sentons quelque chose de l’éternité, que nous l'expérimentons, la notre et celle de la vérité, dans les films, des films...un grand film est toujours une recherche de l'éternité dans la vérité, le mouvement de l'idée dans l'image, son passage; c'est pour ça que le plus grand hitch, celui précisément dont aucune image ne reste, c'est vertigo; psychose résiste aussi, mais par le mauvais côté de la tradition d'un certain type de cinéma qu'il a inauguré; la recherche de l'éternité est trop oedipienne, pas assez métaphysique; trop de freud, pas assez de platon : l'embaument à la place de l'élévation, de l'ascension métaphysique.










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Message par Eyquem Jeu 8 Mar 2012 - 15:42

salut les jeunes,

mais que dirait Heidegger ?
Les sculptures d'Egine au musée de Munich, l'Antigone de Sophocle dans la meilleure édition critique sont, en tant qu'oeuvres, arrachées au rayon de présence qui leur est propre. Leur ordre a beau être élevé, leur pouvoir d'impression imposant, leur interprétation sûre : placées dans la collection, elles sont retirées de leur monde. Même si nous nous efforçons d'annuler de tels déplacements, ou du moins de les éviter, par exemple, en allant voir sur place le temple de Paestum ou la cathédrale de Bamberg, le monde dont ces oeuvres faisaient partie s'est écroulé.
Le retrait et l'écroulement d'un monde sont à jamais irrévocables. Les oeuvres ne sont plus ce qu'elles ont été. Ce sont bien elles que nous voyons mais elles sont elles-mêmes celles qui ont été. En tant que telles, elles nous font face sous la latitude de la tradition et de la conservation. Désormais, elles restent pour toujours de tels objets. Leur faire face est bien encore une conséquence de leur première immanence, mais non plus cette immanence même : elle s'est enfuie. Tout l'affairement autour des oeuvres d'art, si poussé et désintéressé qu'il soit, n'atteint jamais les oeuvres que dans leur être-objet. Mais l'être-objet n'est pas l'être-oeuvre.

Je crois me souvenir d'un développement à ce sujet sur le forum des cdc, avec Tuttle : ça partait d'une de tes phrases, Borges : "Shrek existe esthétiquement plus que Le Grand sommeil" :

Ca remonte mais Borges a écrit:Aucun film n’est intemporel ; toute chose est éternelle du point de vue de son essence.

Le cinéma de Hawks me semble surfait, en dehors de deux comédies et de « Rio Bravo ».


Citation:
The times, as we say -- or the present aspects of our social
state, theral Science, Agriculture, Art, Trade, Letters, have their
root in an invisible spiritual reality. To appear in these aspects,
they must first exist, or have some necessary foundation. Beside all
the small reasons we assign, there is a great reason for the
existence of every extant fact; a reason which lies grand and
immovable, often unsuspected behind it in silence. The Times are the
masquerade of the eternities
; trivial to the dull, tokens of noble
and majestic agents to the wise; the receptacle in which the Past
leaves its history; the quarry out of which the genius of to-day is
building up the Future. The Times -- the nations, manners,
institutions, opinions, votes, are to be studied as omens, as sacred
leaves, whereon a weighty sense is inscribed, if we have the wit and
the love to search it out. Nature itself seems to propound to us
this topic, and to invite us to explore the meaning of the
conspicuous facts of the day. Everything that is popular, it has
been said, deserves the attention of the philosopher: and this for
the obvious reason, that although it may not be of any worth in
itself, yet it characterizes the people
.


(Emerson)





(...)

Borges a écrit:Hawks peut avoir traversé quelques dizaines d’années, cela ne prouve rien, sinon que les mecs qui l’on aimé, l’aiment ou font semblant, disposent du droit et de la force de fabriquer des jugements de goûts cinéphiliques légitimes.

La durée des œuvres de Hawks, leur prestige plus ou moins imposant, ne dépend pas de leurs valeurs propres, mais de circonstances contingentes, sociologiques ; les momies ont traversé des siècles, comme le géocentrisme, comme les œuvres de Virgile, dont tout le monde se fout à présent ; les musées, les cinémathèques sont remplies de momies qui n’émeuvent personne ; on croit devoir les aimer, admirer…expression obligatoire des sentiments.

La durée historique d’une « œuvre » est une réalité objective qui démontre la persistance d’habitudes, d’institutions, la reproduction de la société et des goûts des groupes qui détiennent le pouvoir de continuer les choses, de constituer des traditions ; à cette réalité mondaine des œuvres, on doit opposer leurs seules existence vraies, senties ; si le cinéma est une affaire d’esthétique, une affaire esthétique, les films n’existent que dans les sentiments de ceux qui les aiment ou détestent ; une œuvre de Bach existe quand elle est jouée, quand elle est écoutée, une chorégraphie quand elle est dansée, ni avant, ni après ; Dieu existe dans la foi, l’aimé dans l’amour qu’on lui porte, un film existe quand je le regarde, l’éprouve, pas autrement ; l’histoire n’a rien à faire dans cette histoire, pas plus que les colloques, les bouquins, les recherches…

« Shrek » existe esthétiquement plus que « le grand sommeil ».



Du point de vue de la création, de la poïétique, une œuvre existe quand elle rencontre une admiration capable de la métamorphoser, de dégager ses virtualités ; on parle de la cinéphilie de Tarantino, elle n’a rien à voir avec celle de la NV, celle de Scorsese, ou de Tarkovski ; il faudrait plutôt la rapporter au culte du génie, des grands hommes chez Emerson :

Citation:
The whole value of history, of biography, is to increase my self-trust, by demonstrating what man can be and do. (…) Still more do we owe to biography the fortification of our hope. If you would know the power of character, see how much you would impoverish the world, if you could take clean out of history the lives of Milton, Shakspeare, and Plato, -- these three, and cause them not to be. See you not, how much less the power of man would be? I console myself in the poverty of my thoughts; in the paucity of great men, in the malignity and dulness of the nations, by falling back on these sublime recollections, and seeing what the prolific soul could beget on actual nature; -- seeing that Plato was, and Shakspeare, and Milton, -- three irrefragable facts. Then I dare; I also will essay to be.


Borges a écrit:Quand un film existe-t-il ?

Harry, on ne va pas refaire ici l’histoire de la question du sens l’être, depuis toujours tombé dans la marmite du grand druide de la Forêt Noire.

Plus modestement, rappelons qu’en philo, depuis Aristote, l’élève de Platon et le maître d’Alexandre, on distingue la puissance de l’acte ; une chose peut être dite exister en puissance ou en acte.

(J’imagine très bien Tarantino introduisant des subtilités aristotéliciennes de ce type dans ses dialogues ; deux tueurs, terribles mais forts sympas, en bagnole, bouffant joyeusement leurs hamburgers, se demandent à la vitesse des dialogues d’une comédie de Hawks ou peut-être avec le rythme de Johnny Staccato, la série super jazz avec John Cassavetes, si l’homme est un cadavre en puissance…

La radio joue naturellement un morceau des Ramones ; pas « surfin’ bird », plutôt, « I don’t care », ou mieux encore « rock'n'roll high school » que j’écoute en ce moment même ; hélas, faut pas rêver, c’est pas demain que ma prose ressemblera à la pure exubérance d’un morceau des Ramones, à cette combinaison au bord de la guerre civile d’un juif d’extrême gauche, le chanteur toc, et d’un guitariste proche de l’extrême droite…

Rocket to KKK)

Revenons au vieil Aristote : la statue est en puissance dans le marbre, mais elle n'est en acte qu'une fois achevée, menée à son terme par un sculpteur ; c’est l’exemple classique ; mais prenons un exemple musical, pour faire plaisir aux amateurs des Ramones et de Schubert.

« L'art de la fugue » existait plus ou moins dans la tête du vieux Bach, il existe sur une partition… mais, il n'atteint à sa réalité, n'est en acte, n’est réellement, que lorsqu’il est joué, et si on fait intervenir la qualité, uniquement quand il est joué par des types qui atteignent plus ou moins à son essence, variable ou pas, mais plus ou moins sentie par ceux qui aiment, connaissent Bach.

A partir de là, t’as tous les éléments pour te lancer dans une petite phénoménologie des différents modes d’être, pour jouer à faire varier les degrés ontologiques : le concert souvenu, anticipé, rêvé, filmé, sur cd, dvd…

Tu connais cette anecdote du chef d’orchestre qui interrompt une répétition pour s’adresser à ses musiciens : « faudrait qu’on se mette d’accord, les gars ; moi, j’essaye de diriger Beethoven ; vous, je ne sais pas ce que vous foutez ici »

D’un certain point de vue, seule l’essence existe authentiquement ; les interprètes ne font qu’en donner des idées, des profils, des variations; mais nous sommes là, dans l’ordre des vérités dites éternelles, où les choses, les êtres, et mêmes les affects grâce à l’art… existent en dehors de leur inscription empirique, sans lien avec une subjectivité qui les actualiserait ; dans l’ordre des essences existent même des vérités, mathématiques, physiques que nous n’avons pas encore découvertes ; la théorie de la relativité existait « avant » qu’Einstein ne la « démontre » ; mais peut-on dire la même chose de « Pierrot le fou » ; l’existence de l’œuvre d’art n’est-elle pas essentiellement liée à un « auteur », à une époque ? Un autre que Godard aurait-il pu tourner ce film, et avec d’autres acteurs ? Je ne crois pas.

C’est peut-être ce qui distingue les vérités de l’art des vérités logico-mathématiques.

La théorie de la relativité aurait été découverte par un autre que Einstein, comme l’Amérique.

Questions de phénoménologie, de noème, on en a causé, ailleurs.

HarryT, si nous ne nous comprenons pas, c’est que tu ne lis pas ce que j'écris ; dans mon petit message, quand je dis « Shrek III existe esthétiquement plus que « le grand sommeil » » ; le terme important c’est « esthétiquement » ; ce terme, pour moi, ici, a un sens assez précis, son premier sens, je ne dis pas que c’est le seul, ou le bon, mais dans le présent jeu de langage, dans mon usage du moment, je pose le film comme une réalité esthétique, en le rapportant aux affects, aux sentiments d'un récepteur, d'un spectateur...

Quand on définit un film comme objet esthétique, on le rapporte au spectateur, au récepteur, comme « sujet » de sentiments, de sensations, d’affects…un film est bouleversant quand il bouleverse quelqu’un, génial quand il fait sauter au plafond…

Dire qu’un film, en tant qu’objet esthétique, n’existe que lorsqu’il est perçu, c’est une tautologie, un énoncé analytique, je dis deux fois la même chose ; c’est comme si je disais, « une douleur n’existe que lorsqu’elle est éprouvée par quelqu’un », ou « je ne suis vu que si quelqu’un me voit »…

« Shrek III existe esthétiquement plus que « le grand sommeil » : c’est une évidence ; cela veut simplement dire qu’en ce moment même, ce film existe dans les sentiments de bien plus de personne que « le grand sommeil »…

Une œuvre d’art, esthétiquement, n’existe pleinement, n’est en acte, que lorsqu’elle remplit l’ensemble des conditions qui déterminent son essence, quand elle atteint à sa finalité, être sentie, perçue ; on ne fait pas des films pour faire des films, un film est fait pour être distribué, projeté, vu, par le plus grand nombre, tous, en droit ; si je tourne un film et que ce film n’est jamais projeté, il existe, en tant qu’objet, comme une chose, mais pas en tant que lui-même, pas dans sa finalité ; il ne remplit pas son essence, n’atteint pas à sa finalité, son télos.

La pellicule ne fait pas le film, elle est le support physique de sa possibilité… seulement sa réalité matérielle ; Aristote dirait sa cause matérielle ; la 5ème de Beethoven n’est pas dans la partition, « Madame Bovary », dans son volume…mais dans l’ensemble des actes synthétiques d’une conscience qui les éprouve, sent, et leur donne sens…

Une fois de plus : relire « de l’origine de l’œuvre d’art », Heidegger y pose simplement la question : les poèmes de Hölderlin sont-ils eux-mêmes, dans une édition critique, dans l’affairement universitaire, ou dans le sac d’un jeune soldat allemand au front… ?

Tout existe, Harry, même le Snark ; l’être peut se dire en plusieurs sens, être atteint selon bien des modes d’orientation de la conscience ; il ne se réduit pas à la présence…Dieu est, mais autrement que les pommes, de Cézanne ou du pommier, James bond, les licornes, les films non mutilés de Welles…le sourire sans chat d’Alice…et un monde où Borges et HarryT se comprennent…


Pour Blanchot l’œuvre n’est pleinement elle-même que dans sa solitude, mais il ne définit par l’œuvre à partir de l’esthétique ; pas plus que Heidegger.

Je te conseille les bouquins de M. Dufrenne, pour approfondir tes idées, qui ne sont pas fausses, mais un peu confuses , et le bouquin de Marc Jimenez "qu'est-ce que l'esthétique?",



Et, on finit ce message par les Ramones :

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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 17:53

la signature Hitchcock est complètement hors du temps, ses apparitions de films en films - lesquels ? Là, Godard est fondamentalement dans le vrai : le cinéma d'Hitch. est une marque, un dessin, un label roublard.

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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 17:54

c'a m'étonne m'étonne même que Warhol n'ait pas pris la balle au bon.

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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 18:17

Autre exception que je m'en veux de ne pas avoir mentionnée: Chaplin.

Je passais les après-midi du dimanche à regarder des "vieux films" sur la brt (la chaine belge flamande), avec les sous-titres bilingues (j'ai appris à lire avec les sous-titres des films de la brt). Donc, des "vieux films", j'en ai vu pas mal. Avec ma mother. Elle adorait les trucs du genre "autant en emporte le vent". Je me faisais ch... comme un rat mort. C'est ptêt ça, l'allergie aux "vieux films": l'association que j'ai imprimée avec "dimanches pluvieux de l'enfance".
Mais quand y a eu un Chaplin, là, ça a été un phénomène: je rentrais là-dedans comme dans du beurre, je vibrais complètement. Je me souviens, y avait eu une après-midi du mercredi à l'école communale, de projection de pleins de courts-métrages de Charlot.
D’habitude, je voulais jamais bouger de chez moi, fallait absolument que je me fade l'émission du mercredi pour les n'enfants: "l'école buissonnière" que ça s'appelait (un truc assez horrible, quand j'y repense).
Mais ce mercredi là, c'était la révolution: j'ai délaissé "l'école buissonnière", j'étais le premier arrivé dans la petite salle, et le dernier à sortir. Je crois que c'est à partir de là que j'ai commencé à m'intéresser au cinéma. Avec Chaplin.

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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 19:43

puisque tu es dans l'inquisit je ne saurai trop porter à ton attention la scène primitive.

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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 19:49

Salut slimfast,
d'accord, je veux bien, mais pourrais-tu m'expliquer ce que tu entends ici par "inquisit" et "scène primitive"? rabbit

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Message par Borges Jeu 8 Mar 2012 - 20:20

slimfast a écrit:la signature Hitchcock est complètement hors du temps, ses apparitions de films en films - lesquels ? Là, Godard est fondamentalement dans le vrai : le cinéma d'Hitch. est une marque, un dessin, un label roublard.

là nous sommes tout à fait d'accord; je crois l'avoir dit quelques fois, après daney, hitch est le premier à avoir compris que la politique de l'auteur pouvait se transformer commercialement en signature-logo-label; le premier promauteur
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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 20:28

en gros, lol, Hitch, c'est un drame psychologique + de l'horreur soutenus par quelques vedettes de studio qu'on fait mousser au box office. tout les reste est de la " mise en scène " publicitaire.

un qui a parfaitement compris ça est Scorsese.

( sorry pour le reste ).

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Message par Borges Jeu 8 Mar 2012 - 20:33

hi Jerzy

les mêmes souvenirs de la brt et de ses sous-titres bilingues; un drame quand ils ont commencé à ne plus sous-titrer qu'en néerlandais; drame cinéphilique qui bien entendu traduisait un autre drame, dont on voit les conséquences today; la brt était très branchée cinéma us, ils avaient aussi de super feuilletons, comme on disait alors (flipper, skippy, amicalement votre..., sous-titrés uniquement en néerlandais, là).

Le dernier film que j'ai vu là avec les sous-titres bilingues, à une époque où le cinéma ne m'intéressait plus trop, je voyais un film par an, ce fut reservoir dogs; étrange, une vraie exception, y avait bien longtemps qu'ils rassemblaient plus les francophones et les néerlandophones...

la brt, c'était aussi, le dimanche soir, je crois, des films courts burlesques : laurel et hardy, harold loyd, buster keaton, charlot...

laurel et hardy, atrocement vieillis



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Message par Borges Jeu 8 Mar 2012 - 20:44

hi eyquem, ça ne nous rajeunit pas ce post;

Shrek existe esthétiquement plus que Le Grand sommeil

l'important ici, bien entendu, c'est "esthétiquement", terme qu'il faut entendre depuis la critique que fait heidegger du devenir esthétique de la relation à l'art; l'oeuvre (séparée de la vérité) comme expérience vécue
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Message par Invité Jeu 8 Mar 2012 - 20:45

Salut Borges

Pis on s'est rabattu, depuis la belgique, sur le ciné-club de Dimitri Balachov et Claude-Jean Philippe. Brion sur fr3 dans une moindre mesure (trop de vieilleries, et toujours les mêmes, lol).

Bon boulot de la part de Balachov.
Y avait aussi le mec dont j'ai oublié le nom, qui terminait toujours ses présentations "voix off" par "à vous de jouer".

Mais le plus chouette boulot, c'était C.J. Philippe, je trouve: des Godard, du Wenders, du Cassavetes, etc.

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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 15:54

Shadow of A Doubt est intéressant si on le regarde plus comme un Joseph Cotten qu'un Hitchcock

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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 16:02

Entre le premier Scarface et le deuxième, ce qui disparaît c'est le crédibilité des facteurs qui rattachent le personnage au peuple, dans le premier le personnage a conscience que la réussite qui l'obsède le prive d'autre chose (c'est un peu la même chose dans les films de boxe entre Lord Jim et les films d'après, avant les fades films actuels comme Ali ou le truc avec Mark Walbegr, où le peuple revient, mais plus comme une explication qu'un environnement) .
Dans Hawks on pourrait dire de Scarface ce que Conrad dit de Nostromo (de façon complètement extérieure certes): "il a été trahi comme l'a été le peuple, et le motif de cette trahison était sa propre force", ce qui est plus qu'une interprétation, la saisie d'un rapport réel..
Mais chez de Palma cet échec est juste la substance la névrose et ne renvoie qu'à elle, l'origine cubaine est juste l'objet d'une herméneutique.
Manchette l'a mieux vu que Godard.

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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 17:21

Sinon je connais mal Hitchcock, mais les deux films que j'ai vus de sa période anglaise d'avant guerre sont géniaux: "les 39 Marches" et "Sabotage". Il y a quand-même toute une intelligence de ce qui lie fascisme et conformisme psychologique, montrée de façon décalée, plus fortement que chez Lang même.

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Message par Borges Ven 9 Mar 2012 - 17:50

t'es toujours capable de dire n'importe quoi tony, c'est un plaisir de te lire; hawks, l'homme du peuple : son scarface est une espèce de dérangé mental dégénéré, sans parler de la place réservée au peuple "italo-américain", étrangers à ce peuple dont tu parles...


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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 17:56

La différence entre toi et moi c'est que si moi je suis capable de dire n'importe quoi, toi par contre tu es visiblement capable de croire n'importe quoi. Quand tu maximalise la représentation d'une valeur (par exemple la dignité des italo-américaine censément bafouée par Hawks) c'est uniquement pour disqualifier une autre interprétation, et cela naturellement sans argumentation.

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Message par Borges Ven 9 Mar 2012 - 17:59

Tony le Mort a écrit:La différence entre toi et moi c'est que si moi je suis capable de dire n'importe quoi, toi par contre tu es visiblement capable de croire n'importe quoi. Quand tu maximalise la représentation d'une valeur (par exemple la dignité des italo-américaine censément bafouée par Hawks) c'est uniquement pour disqualifier une autre interprétation, et cela naturellement sans argumentation.

l'une des différences, y en a d'autres : un nombre infini.
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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 18:39

arrête avec ta finitude d'infinis !

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Message par Borges Ven 9 Mar 2012 - 18:46

slimfast a écrit:arrête avec ta finitude d'infinis !

on n'en finit jamais avec l'infini
Wink
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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 18:52

qu'est ce que tu en sais ? tu as testé ?

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Message par Borges Ven 9 Mar 2012 - 19:04

slimfast a écrit:qu'est ce que tu en sais ? tu as testé ?

oui, bien entendu, tu ne pouvais pas en douter; j'ai tout testé. C'est moi monsieur Teste. Tu m'avais pas reconnu déguisé en Borges? De l'infini, je peux te dire, avec Valéry, qu'aucune idée ne le contient, ne le présente, aucun sens ne le donne; c'est un être purement de mots; l'infini, c'est pas grand chose, une affaire d'écriture (mathématique, artistique, amoureuse...ou que sais-je?) Comme l'avait si merveilleusement vu mallarmé, l'infini n'existe que sur la page blanche, sur le papier, ou alors dans ce rectangle où je t'écris...tout l'infini est là, tous les dieux aussi...mais au-delà que trouvons-nous? voilà la question, qu'il nous faut esquiver. Pour ne pas l'affronter faut écrire infiniment; faut continuer, on ne peut pas continuer, on va continuer...à parler des films et de leur destin, qui n'est peut-être pas de vieillir, mais d'atteindre, de tendre infiniment à l’éternité, "le pur espace devant nous, celui où les fleurs
éclosent à l’infini".


Dernière édition par Borges le Ven 9 Mar 2012 - 19:18, édité 1 fois
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Message par Invité Ven 9 Mar 2012 - 19:07

l'infini me fait l'effet de telle lassitude ...

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