Bonne année
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Re: Bonne année
Nous l'avons vu la semaine dernière: toute tentative de scission ou de purge dans la tendance Achille Talon est vouée à l'échec. La personne, lucide dans un premier temps, se rend compte de l'appauvrissement de sa pensée et de son expression, démissionne (c'est à dire fait des insultes plus verbeuses que d'habidue) , puis comprend qu'elle va devoir penser seule, sans être lue, s'apercevoir éventuellement qu'elle a dit des conneries en voulant en souligner d'autres. Elle finit toujours par revenir prise de vertige, accueillie comme le fils prodige. Et la discussion reprend, recadrée et pacifiée. Il y a même un moment authentiquement altruiste dans cette démarche, lorsqu'on s'aperçoit que les raisons de l'interlocuteur qui prétend nous instruire de nous émanciper en nous introduisant à l'auto-critique sont vraisemblablement encore pires les nôtre. Et c'est pour cela que l'on revient toujours. "Je pas le laisser dans cet état, il a besoin de moi pour progresser, lui qui croît me guider et m'épargner des erreurs". Moi même en mon temps, je me suis laissé avoir...
J'essaie de saisir ce développement obscur sans trop y parvenir. J'ai comme l'intuition (paranoïaque) que j'y suis désigné.
Pour le peu que je comprends, t'es en plein délire interprétatif tonymorbide, débridant un tout puissant imaginaire sépulcral, injectant des motivations hypothétiques (de l'ordre de la saloperie et de je ne sais quelle perversité encore) aux uns et aux autres à partir de la thématique discutée (instruction, émancipation, ignorance, domination). Sans doute dans le but de dresser des barrières, des camps, des monopoles, des oligopoles, des stratégies, des intérêts et des pierres tombales. Il faut bien répondre à ce monologue qui certes ne semble présupposer aucune réponse. Ne pas répondre, c'est se laisser définir par tes fantasmes.
Donc, je réponds et je donne mon point de vue (discutable), puisque je me sens télépathiquement convoqué dans un propos qui se donne l'allure d'un soliloque interloqué:
très chers tous ceux qui restent ou sont déjà revenus avant d'être partis
il y a juste des confrontations de points de vue entre personnes adultes, plus ou moins névrosées, plus ou moins psychotiques, plus ou moins paranoïaques, plus ou moins christiques, abéliennes ou caïniennes, plus ou moins zen, plus ou moins rationnelles. Chacun selon son style, sa manière, ses ressentis, son vécu (comme disent les psys de plateau télé).
En ce qui me concerne, je n'ai aucune démarche précise, aucun but, aucune stratégie d'aucune sorte, aucun dessein caché ou inavouable (ou alors je suis totalement manipulé, agi, par un inconscient personnel ou transpersonnel, à un point qui relève de la magie noire).
Mes préoccupations ne sont nullement altruistes, mais totalement égoïstes, absolument auto-centrées, concentrées au micro-point centrifuge d'une authentique révolution copernicienne. Si le moindre petit doute subsistait encore à ce sujet, je tiens à le lever ici solennellement. Again. Au risque de lasser mes fans les plus endurants et harcelants, tous ceux et toutes celles qui, de Tombouctou à Portland-Maine, ont bien failli me transformer en machine à distribuer des autographes.
Je leur dis merci, quand-même, bien que leur admiration justifiée, leur incontrôlable pulsion libidineuse à me dévorer vivant, n'ayant de centre qu'en moi, laisse apparaître une certaine forme d'ingratitude. Comme une vilaine petite manie chez eux, à se replier sur leur petit nombril inintéressant, dès que se relâche leur attention. Un rien suffit à les détourner de l'unique motif valide, infalsifiable, qui donne un tant soit peu de relief à leur existence inutile et incertaine. Un perte momentanée de coordination musculaire. Quelque kilos d'excédent d'énergie par seconde. Soit, passons.
Je ne prétends ni instruire ni édifier, ni contraindre ni convaincre, ni tenir sous un manceps ni émanciper qui que ce soit. Je cherche seulement à opacifier un peu mes idées si claires et lumineuses qu'elles m'éblouissent, à me faire rire le plus souvent tout seul (me prenant régulièrement des bides, du moins je l'interprète ainsi, étant de tempérament plutôt anxieux), à l'occasion d'une interlocutée, qui peut être vive, passionnée, violente, sereine, indifférente, sans écho, etc, selon mille facteurs sur lesquels, pas plus que quiconque, j'ai le moindre contrôle. Je suis, au même titre que tout intervenant, partie prenante et pris dans le feu des échanges, passionnés ou moins passionnés.
Chacun est libre de partir, de revenir, de pousser une gueulante, de criser, de s'identifier à ce qu'il dit ou à ce que l'autre dit, de se situer au dessus de la mêlée en distribuant les bons et mauvais points, de s'y trouver altruiste, oblatif-oblataf, ou au contraire égocentrique, autistique, ou de se sentir tenu comme étant ceci ou cela. Comme tout le monde, je suis inclus dans toute cette dynamique d'affects et je la gère plus ou moins bien, plus ou moins mal.
Libre à chacun de souhaiter développer son point de vue dans des posts interminables, ou en quelques phrases, de prendre parti, de rejeter, de s'abstenir, d'y trouver un intérêt, de se placer hors du jeu, de se sentir encouragé ou découragé, de sentir une pression dans un propos et d'y réagir, d'y dresser sa tente ou de la démonter en toute hâte.
Personne ne détient un contrôle en surplomb de la situation, ni le point de vue de Sirius qui permettrait de circonscrire dans quelle direction iront les feedbacks des uns et des autres. On, ils, je, nous, eux, elle n'est pas (du moins pas entièrement) dans la tête des autres interlocuteurs. Une chose exprimée dans une intention agréable peut être ressentie comme un affront, un affront comme une gentillesse, une attaque vicieuse comme un hommage, un hommage comme une fourberie. Un énoncé à l'abstraction glacée peut vous fouetter la face, une confession brûlante comme un bûcher vous faire bâiller à vous en décrocher la mâchoire, une bonne humeur badine ressentie comme une offense à votre mauvaise humeur revêche, ou le contraire. A l'un la forme du moi dans un énoncé insupporte, à l'autre la forme du nous escagasse, à un troisième la forme du on convient ou ne convient pas, selon que la marée soit haute ou basse.
Et que jettent la pierre ceux qui oseraient soutenir que jamais au grand jamais ils n'ont eu, en répondant ou en provoquant, le moindre désir de reconnaissance, de séduction, par la domination et la maitrise, ou à l'inverse la soumission et l'aveu émouvant d'une impuissance à dire. Qui chercherait en un tel lieu la seule recherche de la vérité pour elle-même, le pur désintéressement? Il y a des retraites monastiques pour cela. Qui à l'inverse ne se préoccuperait en un tel lieu que de ses petits intérêts personnels et lucratifs? Il y a des salles de tiercé et de machines à sous pour ça.
Nous ne sommes ni au purgatoire, ni à l’hôpital de la charité, ni dans un salon de massage, ni en guerre, ni en paix, ni fusionnés ni réconciliés.
En l'absence des visages, de l'intonation des voix (qui eux mêmes ne livrent ni vérités ni certitudes assurées), chacun tente d'assumer, bien ou mal, selon les points de vue toujours dispersés, de prendre sa part sans pour autant en porter le fardeau, de la zone d'incertitude et de turbulence, du caractère toujours hasardeux et risqué de toute communication.
Que le climat soit à bisounours ou à la foire d'empoigne, chacun tente d'assumer la responsabilité du contenu de ses posts, sa lecture du post des autres, aussi bien sa manière que celle des autres, la forte réactivité suscitée ou à l'inverse l'absence désolante de feedback, un feedback sur la personne de son post et non sur le post de sa personne. Les limites existent et doivent être respectées: pas d'attaque sur la vie dite privée, intime, des uns et des autres, mais même cela ne peut pas être administré. L'un prendra pour intime ou privé ce qui ne l'était pas, l'autre prendra pour débat public sa vie personnelle.
L'un se vivra sur un plan d'immanence spontané ou constructiviste, l'autre se pensera en un ecce-homo nietzschéien, un troisième se dépensera au tribunal des facultés kantiennes, un quatrième se divertira dans le marxisme, un cinquième se synthétisera dans une traitrise, un sixième se dissoudra dans une hostie, et comme tout est lore, chacun échangera sa place et son folk à tour de rôle ou en se marchant sur les pieds, dans un jeu semi-aléatoire contrôlé de chaises musicales, un vertigineux et étourdissant carrousel aux images. Car comme le disait là-encore Henri, sans têtes qui tournent, pas de K. Roussel.
Comment désolidariser l'intime et l'extime, le corps et la pensée, rien de tout cela ne sera jamais réglé ni résolu dans aucun type d'espace virtuel ou réel où se téléscopent des corps et des pensées, des percepts, des affects et des concepts, tous intriqués. Tout est toujours parasitage, contamination, infiltration, perméabilité, empiètement, quelles que soient les mesures prises et les vœux prononcés pour un espace assaini, hygiénisé, safe, débarrassé une bonne fois de tous ses fantômes, échos, hybridations, coqs-perroquets, lapins-canards, baudruches pleines et tonneaux vides, métamorphoses inquiétantes et autres phénomènes d'invasions paniquantes.
Monopolise le forum qui veut, le déserte qui veut. Que le forum soit peuplé ou désert, agité ou calme, vivant ou mort, personne n'a à en rendre compte ou à le justifier. Les bavards ne font pas d'ombre chinoise aux taiseux. Les taiseux peuvent devenir bavards et les bavards taiseux selon les cycles du soleil et de la lune, nul besoin d'invoquer des tribulations syldaves, des empêchements, des verrous et des blocages ourdis par les bavards.
C'est un forum, pas une entreprise dont il faudrait consigner l'actif ou le passif, les débits ou les bénéfices, puis adresser une facture, un avis de dépôt, à prendre en charge par on ne sait qui dans le but d'on ne sait quoi.
Inutile de désigner à la vindicte des coupables et des victimes, des manipulateurs et des manipulés, des moutons noirs, des brebis galeuses, des boucs émissaires, des despotes et des esclaves, des puces et des tiques, des têtes à poux ou des têtes à claque, pour on ne sait trop quel gibet salutaire. Même dans l'optique d'un "après moi le naufrage" censé soulager une frustration, un dégoût, un dépit, une amertume.
Etc
Etc
La tisane
Le suppo
Et?
On sait pas, on sait plus.
Quoi qu'il en soit, e la nave va, et surtout bonne année
Invité- Invité
Re: Bonne année
J'essaie de saisir ce développement obscur sans trop y parvenir. J'ai comme l'intuition (paranoïaque) que j'y suis désigné.
Pour le peu que je comprends, t'es en plein délire interprétatif tonymorbide, débridant un tout puissant imaginaire sépulcral, injectant des motivations hypothétiques (de l'ordre de la saloperie et de je ne sais quelle perversité encore) aux uns et aux autres à partir de la thématique discutée (instruction, émancipation, ignorance, domination). Sans doute dans le but de dresser des barrières, des camps, des monopoles, des oligopoles, des stratégies, des intérêts et des pierres tombales. Il faut bien répondre à ce monologue qui certes ne semble présupposer aucune réponse. Ne pas répondre, c'est se laisser définir par tes fantasmes.
Donc, je réponds et je donne mon point de vue (discutable), puisque je me sens télépathiquement convoqué dans un propos qui se donne l'allure d'un soliloque interloqué:
voila très exactement l'abortif, l'abhorré.
Pour le peu que je comprends, t'es en plein délire interprétatif tonymorbide, débridant un tout puissant imaginaire sépulcral, injectant des motivations hypothétiques (de l'ordre de la saloperie et de je ne sais quelle perversité encore) aux uns et aux autres à partir de la thématique discutée (instruction, émancipation, ignorance, domination). Sans doute dans le but de dresser des barrières, des camps, des monopoles, des oligopoles, des stratégies, des intérêts et des pierres tombales. Il faut bien répondre à ce monologue qui certes ne semble présupposer aucune réponse. Ne pas répondre, c'est se laisser définir par tes fantasmes.
Donc, je réponds et je donne mon point de vue (discutable), puisque je me sens télépathiquement convoqué dans un propos qui se donne l'allure d'un soliloque interloqué:
voila très exactement l'abortif, l'abhorré.
Invité- Invité
Re: Bonne année
On devrait mettre ça sur un panneau à côté de l'entrée, c'est dit impeccablement.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Bonne année
balthazar claes a écrit:On devrait mettre ça sur un panneau à côté de l'entrée, c'est dit impeccablement.
le message de jerzy?
si oui... on devrait : c'est excellent
Borges- Messages : 6044
Re: Bonne année
slimfast a écrit:et allez la procession des céroféraires !
hello slimfast; je trouve ce message excellent, parce qu'il s'adresse à tout le monde et à personne, à l'humanité très humaine, parfois trop... mais comme disait l'autre le narcissisme, faut pas croire que l'on peut en sortir, ce serait catastrophique, il faut juste opposer à un mauvais narcissisme un meilleur, plus accueillant, ouvert, qui fasse un peu plus de place à l'autre, en soi, et en dehors....
Le narcissisme...! Il n’y a pas le narcissisme et le non-narcissisme; il y a des narcissismes plus ou moins compréhensifs, généreux, ouverts, étendus, et ce qu’on appelle le non-narcissisme n’est en général que l’économie d’un narcissisme beaucoup plus accueillant, hospitalier et ouvert à l’expérience de l’autre comme autre. Je crois que sans un mouvement de réappropriation narcissique, le rapport à l’autre serait absolument détruit, serait détruit d’avance. Il faut que le rapport à l’autre... — même s’il reste dissymétrique, ouvert sans réappropriation possible - il faut qu’il esquisse un mouvement de réappropriation dans l’image de soi-même pour que l’amour soit possible, par exemple. L’amour est narcissique. Alors, il y a des petits narcissismes, il y a des grands narcissismes, et il y a la mort au bout, qui est la limite. Dans l’expérience - si c’en est une – de la mort même, le narcissisme n’abdique pas absolument.
(en ce qui me concerne, je trouve un mérite infini à ces discussions : elles m'obligent à revenir au texte; je me sens obligé de relire les types dont on parle...les âneries de badlanders sur sartre-ponty, m'ont fait relire ponty et sartre (par exemple les lettres de leur rupture). Que demander de plus que ce retour aux textes, et plus loin, à la chose même en cause, en discussion...La règle infinie, indéfinie, qui nous anime, sensiblement, et conceptuellement... c'est toujours la vérité, faut pas l'oublier. On ne peut pas parler, écrire, sans adresser une promesse à l'autre, plus ou moins inconnu, même quand on cherche à le tromper. La promesse tacite, transcendantale, de toute parole adressée à l'autre est une promesse de vérité. Qu'on ne la dise pas toute, c'est pas notre faute, c'est pas seulement que les mots nous manquent, ou les idées, c'est qu'il y a de l'altérité... Donc même dans le pire de mes exercices de narcissisme : je ne vous promets jamais rien d'autre que la vérité, et mes quatre vérités, et vous ne faites pas autrement; vous ne le pouvez pas, nous sommes tenus à la vérité, et finalement, c'est la seule chose à quoi on tienne... nous avons la vérité pour ne pas périr : du narcissisme...les spectres du cinéma, ça n'a jamais été que ça : pas le cinéma, qui n'existe pas, mais ses spectres, tous ses spectres, le cinéma que nous nous faisons dans la promesse de la vérité, dans son désir...alors comme on dit : soyez réalistes, demandez l'impossible. Que cela soit votre voeux, pour l'année à venir, votre résolution... le souci de votre dasein...de vos topics, de vos écarts )
Dernière édition par Borges le Sam 31 Déc 2011 - 11:38, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: Bonne année
Jerzy, veux-tu m'épouser ? (promis, on prendra de la vaisselle en plastique.)jerzy P a écrit:Nous l'avons vu la semaine dernière: toute tentative de scission ou de purge dans la tendance Achille Talon est vouée à l'échec. La personne, lucide dans un premier temps, se rend compte de l'appauvrissement de sa pensée et de son expression, démissionne (c'est à dire fait des insultes plus verbeuses que d'habidue) , puis comprend qu'elle va devoir penser seule, sans être lue, s'apercevoir éventuellement qu'elle a dit des conneries en voulant en souligner d'autres. Elle finit toujours par revenir prise de vertige, accueillie comme le fils prodige. Et la discussion reprend, recadrée et pacifiée. Il y a même un moment authentiquement altruiste dans cette démarche, lorsqu'on s'aperçoit que les raisons de l'interlocuteur qui prétend nous instruire de nous émanciper en nous introduisant à l'auto-critique sont vraisemblablement encore pires les nôtre. Et c'est pour cela que l'on revient toujours. "Je pas le laisser dans cet état, il a besoin de moi pour progresser, lui qui croît me guider et m'épargner des erreurs". Moi même en mon temps, je me suis laissé avoir...
J'essaie de saisir ce développement obscur sans trop y parvenir. J'ai comme l'intuition (paranoïaque) que j'y suis désigné.
Pour le peu que je comprends, t'es en plein délire interprétatif tonymorbide, débridant un tout puissant imaginaire sépulcral, injectant des motivations hypothétiques (de l'ordre de la saloperie et de je ne sais quelle perversité encore) aux uns et aux autres à partir de la thématique discutée (instruction, émancipation, ignorance, domination). Sans doute dans le but de dresser des barrières, des camps, des monopoles, des oligopoles, des stratégies, des intérêts et des pierres tombales. Il faut bien répondre à ce monologue qui certes ne semble présupposer aucune réponse. Ne pas répondre, c'est se laisser définir par tes fantasmes.
Donc, je réponds et je donne mon point de vue (discutable), puisque je me sens télépathiquement convoqué dans un propos qui se donne l'allure d'un soliloque interloqué:
très chers tous ceux qui restent ou sont déjà revenus avant d'être partis
il y a juste des confrontations de points de vue entre personnes adultes, plus ou moins névrosées, plus ou moins psychotiques, plus ou moins paranoïaques, plus ou moins christiques, abéliennes ou caïniennes, plus ou moins zen, plus ou moins rationnelles. Chacun selon son style, sa manière, ses ressentis, son vécu (comme disent les psys de plateau télé).
En ce qui me concerne, je n'ai aucune démarche précise, aucun but, aucune stratégie d'aucune sorte, aucun dessein caché ou inavouable (ou alors je suis totalement manipulé, agi, par un inconscient personnel ou transpersonnel, à un point qui relève de la magie noire).
Mes préoccupations ne sont nullement altruistes, mais totalement égoïstes, absolument auto-centrées, concentrées au micro-point centrifuge d'une authentique révolution copernicienne. Si le moindre petit doute subsistait encore à ce sujet, je tiens à le lever ici solennellement. Again. Au risque de lasser mes fans les plus endurants et harcelants, tous ceux et toutes celles qui, de Tombouctou à Portland-Maine, ont bien failli me transformer en machine à distribuer des autographes.
Je leur dis merci, quand-même, bien que leur admiration justifiée, leur incontrôlable pulsion libidineuse à me dévorer vivant, n'ayant de centre qu'en moi, laisse apparaître une certaine forme d'ingratitude. Comme une vilaine petite manie chez eux, à se replier sur leur petit nombril inintéressant, dès que se relâche leur attention. Un rien suffit à les détourner de l'unique motif valide, infalsifiable, qui donne un tant soit peu de relief à leur existence inutile et incertaine. Un perte momentanée de coordination musculaire. Quelque kilos d'excédent d'énergie par seconde. Soit, passons.
Je ne prétends ni instruire ni édifier, ni contraindre ni convaincre, ni tenir sous un manceps ni émanciper qui que ce soit. Je cherche seulement à opacifier un peu mes idées si claires et lumineuses qu'elles m'éblouissent, à me faire rire le plus souvent tout seul (me prenant régulièrement des bides, du moins je l'interprète ainsi, étant de tempérament plutôt anxieux), à l'occasion d'une interlocutée, qui peut être vive, passionnée, violente, sereine, indifférente, sans écho, etc, selon mille facteurs sur lesquels, pas plus que quiconque, j'ai le moindre contrôle. Je suis, au même titre que tout intervenant, partie prenante et pris dans le feu des échanges, passionnés ou moins passionnés.
Chacun est libre de partir, de revenir, de pousser une gueulante, de criser, de s'identifier à ce qu'il dit ou à ce que l'autre dit, de se situer au dessus de la mêlée en distribuant les bons et mauvais points, de s'y trouver altruiste, oblatif-oblataf, ou au contraire égocentrique, autistique, ou de se sentir tenu comme étant ceci ou cela. Comme tout le monde, je suis inclus dans toute cette dynamique d'affects et je la gère plus ou moins bien, plus ou moins mal.
Libre à chacun de souhaiter développer son point de vue dans des posts interminables, ou en quelques phrases, de prendre parti, de rejeter, de s'abstenir, d'y trouver un intérêt, de se placer hors du jeu, de se sentir encouragé ou découragé, de sentir une pression dans un propos et d'y réagir, d'y dresser sa tente ou de la démonter en toute hâte.
Personne ne détient un contrôle en surplomb de la situation, ni le point de vue de Sirius qui permettrait de circonscrire dans quelle direction iront les feedbacks des uns et des autres. On, ils, je, nous, eux, elle n'est pas (du moins pas entièrement) dans la tête des autres interlocuteurs. Une chose exprimée dans une intention agréable peut être ressentie comme un affront, un affront comme une gentillesse, une attaque vicieuse comme un hommage, un hommage comme une fourberie. Un énoncé à l'abstraction glacée peut vous fouetter la face, une confession brûlante comme un bûcher vous faire bâiller à vous en décrocher la mâchoire, une bonne humeur badine ressentie comme une offense à votre mauvaise humeur revêche, ou le contraire. A l'un la forme du moi dans un énoncé insupporte, à l'autre la forme du nous escagasse, à un troisième la forme du on convient ou ne convient pas, selon que la marée soit haute ou basse.
Et que jettent la pierre ceux qui oseraient soutenir que jamais au grand jamais ils n'ont eu, en répondant ou en provoquant, le moindre désir de reconnaissance, de séduction, par la domination et la maitrise, ou à l'inverse la soumission et l'aveu émouvant d'une impuissance à dire. Qui chercherait en un tel lieu la seule recherche de la vérité pour elle-même, le pur désintéressement? Il y a des retraites monastiques pour cela. Qui à l'inverse ne se préoccuperait en un tel lieu que de ses petits intérêts personnels et lucratifs? Il y a des salles de tiercé et de machines à sous pour ça.
Nous ne sommes ni au purgatoire, ni à l’hôpital de la charité, ni dans un salon de massage, ni en guerre, ni en paix, ni fusionnés ni réconciliés.
En l'absence des visages, de l'intonation des voix (qui eux mêmes ne livrent ni vérités ni certitudes assurées), chacun tente d'assumer, bien ou mal, selon les points de vue toujours dispersés, de prendre sa part sans pour autant en porter le fardeau, de la zone d'incertitude et de turbulence, du caractère toujours hasardeux et risqué de toute communication.
Que le climat soit à bisounours ou à la foire d'empoigne, chacun tente d'assumer la responsabilité du contenu de ses posts, sa lecture du post des autres, aussi bien sa manière que celle des autres, la forte réactivité suscitée ou à l'inverse l'absence désolante de feedback, un feedback sur la personne de son post et non sur le post de sa personne. Les limites existent et doivent être respectées: pas d'attaque sur la vie dite privée, intime, des uns et des autres, mais même cela ne peut pas être administré. L'un prendra pour intime ou privé ce qui ne l'était pas, l'autre prendra pour débat public sa vie personnelle.
L'un se vivra sur un plan d'immanence spontané ou constructiviste, l'autre se pensera en un ecce-homo nietzschéien, un troisième se dépensera au tribunal des facultés kantiennes, un quatrième se divertira dans le marxisme, un cinquième se synthétisera dans une traitrise, un sixième se dissoudra dans une hostie, et comme tout est lore, chacun échangera sa place et son folk à tour de rôle ou en se marchant sur les pieds, dans un jeu semi-aléatoire contrôlé de chaises musicales, un vertigineux et étourdissant carrousel aux images. Car comme le disait là-encore Henri, sans têtes qui tournent, pas de K. Roussel.
Comment désolidariser l'intime et l'extime, le corps et la pensée, rien de tout cela ne sera jamais réglé ni résolu dans aucun type d'espace virtuel ou réel où se téléscopent des corps et des pensées, des percepts, des affects et des concepts, tous intriqués. Tout est toujours parasitage, contamination, infiltration, perméabilité, empiètement, quelles que soient les mesures prises et les vœux prononcés pour un espace assaini, hygiénisé, safe, débarrassé une bonne fois de tous ses fantômes, échos, hybridations, coqs-perroquets, lapins-canards, baudruches pleines et tonneaux vides, métamorphoses inquiétantes et autres phénomènes d'invasions paniquantes.
Monopolise le forum qui veut, le déserte qui veut. Que le forum soit peuplé ou désert, agité ou calme, vivant ou mort, personne n'a à en rendre compte ou à le justifier. Les bavards ne font pas d'ombre chinoise aux taiseux. Les taiseux peuvent devenir bavards et les bavards taiseux selon les cycles du soleil et de la lune, nul besoin d'invoquer des tribulations syldaves, des empêchements, des verrous et des blocages ourdis par les bavards.
C'est un forum, pas une entreprise dont il faudrait consigner l'actif ou le passif, les débits ou les bénéfices, puis adresser une facture, un avis de dépôt, à prendre en charge par on ne sait qui dans le but d'on ne sait quoi.
Inutile de désigner à la vindicte des coupables et des victimes, des manipulateurs et des manipulés, des moutons noirs, des brebis galeuses, des boucs émissaires, des despotes et des esclaves, des puces et des tiques, des têtes à poux ou des têtes à claque, pour on ne sait trop quel gibet salutaire. Même dans l'optique d'un "après moi le naufrage" censé soulager une frustration, un dégoût, un dépit, une amertume.
Etc
Etc
La tisane
Le suppo
Et?
On sait pas, on sait plus.
Quoi qu'il en soit, e la nave va, et surtout bonne année
Invité- Invité
Re: Bonne année
toujours se méfier du revirement des affects, des certitudes sensibles...
Borges- Messages : 6044
Re: Bonne année
y a pas de revirement des affects ici, Borges.
Jerzy m'agace prodigieusement mais je ne cesse pas de l'apprécier en même temps. et ce post me plaît beaucoup. rien d'autre, rien de plus, rien de moins.
Jerzy m'agace prodigieusement mais je ne cesse pas de l'apprécier en même temps. et ce post me plaît beaucoup. rien d'autre, rien de plus, rien de moins.
Invité- Invité
Re: Bonne année
bon réveillon à tous
que la rancœur se cristallise
qu'un nectar plus doux l'emplisse
que les yeux, par son action, se troublent
et la carte des identités y perde ainsi
sa trop grande certitude à cerner
les cœurs; sondés, mais non révélés
lol
à l'année prochaine
que la rancœur se cristallise
qu'un nectar plus doux l'emplisse
que les yeux, par son action, se troublent
et la carte des identités y perde ainsi
sa trop grande certitude à cerner
les cœurs; sondés, mais non révélés
lol
à l'année prochaine
Invité- Invité
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