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Message par Invité Lun 25 Juil 2011 - 8:51

Reprise du film mi-londonien mi-polonais de Jerzy Skolimowski : du 35 mm comme on n'en voit plus, saturé des couleurs pop et psychédéliques de l'époque.
Le choc est ensuite dans l'agencement des séquences qui recèlent chacune des trouvailles de mise en scène liées le plus souvent à l'utilisation de l'espace.
Peu de personnages, pas de bouillie inutile.
John Moulder-Brown est garçcon de bain, lieu de tous les fantasmes. Il est amoureux de Jane Auster, qui elle ausi travaille à la piscine, belle femme, inaccessible et perverse qui va faire de l'adolescence de John, une zone incertaine, un labyrinthe, un leurre.
La fin métaphysique et absurde n'est pas pour rien dans la beauté du film.
Musique de Cat Steven.

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Message par Invité Lun 25 Juil 2011 - 13:32

finalement le film est une charge féroce contre les hommes, années 70 obligent, avec des diatribes virulentes grâce auxquelles la jeune femme, objet du désir du gamin, mais trop libre, ridiculise ses amants.

L'impuissance de l'ado est d'ailleurs marquée par le vol d'une affiche en pied où il croit reconnaître la femme qu'il harcèle, fétiche, qui va être jusqu'à la fin du film son fil d'Ariane. Poursuivi, trouvant refuge dans une scène hilarante chez une prostituée, oui c'est bien cela trouvant refuge dans une autre scène, le film est construit ainsi, prostituée plâtrée d'une jambe, immobile sur son lit, manipulant seulement un système de poulie au dessus d'elle qui lui permet d'ouvrir la porte, allumer, mettre un disque etc...

Sa propre impuissance est métaphorisée. Les femmes il s'en fiche seule la femme inaccessible l'intéresse.

La piscine ou il travaille est aussi équipée d'une machinerie puissante, trop puissante pour l'homme

au jeu pernicieux entre le puceau et son égérie qui aura raison de l'autre lorsque, marquant le tragique, la peinture rouge viendra inonder l'écran ?

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Message par Invité Lun 25 Juil 2011 - 13:57

on peut voir dans la machinerie du bassin, ces machines, comme des vases, communicantes, un certain état technique voire social, plus du pays qu'il a fui que du pays qui l'accueille.

on ne peut pas s'y tromper le film symbolise une machine à broyer et la comique reste à travers de la gorge dans ce film polonais, hélas, à distance.

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Message par Invité Lun 25 Juil 2011 - 14:18

dès lors le film devient une parabole, un entre-deux critique, Pologne/Angleterre, un no man's land, comme la piscine vide du film.

je pensais à ce que disait Borges de Kiarostami, en gros, " il faut naître et mourir au même endroit " et ça me laisse songeur.

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Message par Invité Lun 25 Juil 2011 - 16:39

les rires s'étranglent à mesure que le film avance. les situations sont fortes rien à voir avec le gag.

il la tue comme mécaniquement, comme dans un rêve.

puis il l'entraîne au fond de la piscine et dans l'indécision on peut penser qu'il se tue.

c'en est fini du bel enthousiasme de sa première journée de travail où il allait heureux à vélo.

c'est un film complètement noir.

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Message par Eyquem Lun 1 Aoû 2011 - 15:24

Deep end n'est pas mal du tout, mais je recommande surtout Travail au noir, un film étonnant, à la fois très libre et d'une grande précision. C'est d'autant plus étonnant quand on voit que le film a été écrit, préparé, tourné en rien de temps : écrit en 11 jours, préparé en 2 semaines, tourné en 23 jours, le tout dans l'urgence, au moment où Jaruzelski proclamait l'état de guerre.

Et le film est très drôle en plus, ce qui ne gâche rien.


Par curiosité, je suis allé voir ce que Skolimowski peignait, puisqu'il dit que c'est quand il peint qu'il se sent vraiment artiste :

Deep End 4

Deep End 1

Deep End Sko10

Deep End Skolimowski_african_queen_full
"African Queen", 2000

Deep End Skolim10
"Le jugement", 2000




C'est de styles très variés, comme on voit.


SKOLIMOWSKI: When I’m painting it’s more of a “Zen” experience... Here, I’m the real artist.
...
I’ve always admired T.S. Eliot. He is my favorite poet of the whole history of poetry. The poetry which I was writing in my youth taught me the use of metaphor. That’s visible in my films, and in my paintings as well.
...
When I film, I know exactly what I want and I am executing it to my best knowledge. When I’m painting, I let it go.
...
Painting suits my psychological needs better. I don’t like to command people. I don’t like to execute my privileged position as a director. I don’t like to manipulate people, and, unfortunately, when you’re making a movie, you often have to manipulate people. You have to find a way to get the best from them. (...) It’s difficult to make a living out of painting, and since I paint large-sized [canvases], there are not too many of them. Working on a film is economically much more rewarding. And also, I know that I have a certain talent for filmmaking, and I shouldn’t be wasting it. [jokingly] I prefer painting, but from time to time I have to suffer and go make a movie.


Et cette citation de Daney pour finir :
“TRAVAIL AU NOIR est une histoire qui fait sens de
toutes parts. Les amateurs de métaphore vont faire
des heures sup
. Pour l’instant, contentons-nous
d’indiquer au lecteur (…) à quel point le film déroute.
À quel point Skolimowski n’a pas perdu son œil pour les objets rebelles,
la saccade, la perte constante de centre de gravité. A quel point il reste un ironiste
de l’image, avec un goût tatiesque pour le gag plein cadre. La maison est un
lieu burlesque, ni anglais ni polonais, un cube d’immunité. Dehors commence
le royaume de Nowak, l’Angleterre des supermarchés avec sa politesse haineuse,
une surveillante aussi rosse que Thatcher, la grisaille d’où surgit –lien pathétique
avec la Pologne- la cabine rouge de téléphone.”
Ce goût de la métaphore, c'est peut-être ce qui a réuni Skolimowski et Cronenberg (Skolimowski jouait dans Les promesses de l'ombre).




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Message par Invité Lun 1 Aoû 2011 - 16:02

Pour moi, "travail au noir" est de loin son meilleur film.

"Deep-end", j'avais trouvé ça assez ennuyeux et vain (comme son "cri du sorcier")...

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