L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
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L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Il est bon de temps à autre, pendant un festival, de regarder des films sélectionnés d'autres années, et de voir ce qu'ils ont reçu comme récompense, et quel film a été primé à leur place.
Par exemple, pour L'Homme de Londres, qui est l'un des films les plus impressionnants que j'ai vu récemment, avec De la nuée à la résistance, revu aussi il y a quelques jours, on remarque :
- que c'est 4 mois, 3 semaines, 2 jours qui a eu la Palme, certes un film intéressant, mais bon...
- que sinon, Le Scaphandre et le Papillon, De l'autre côté, La Forêt de Mogari, Paranoïd Park, Persépolis et Lumière silencieuse ont été récompensés.
Il y a de bons films, là-dedans, mais vraiment, aucun ne peut rivaliser avec L'Homme de Londres. En compétition, il y avait également Zodiac, Death Proof, No Country for Old Men, Alexandra, La nuit nous appartient... Autant de films, qu'on les aime ou pas, qui à mon avis valent plus que le Mungiu. Mais de toute la sélection, il n'y a que L'Homme de Londres qui aurait pu recevoir la palme.
Et il paraît en plus que ce n'est rien, comparé à Satantango et aux Harmonie Werckmeister...
Par exemple, pour L'Homme de Londres, qui est l'un des films les plus impressionnants que j'ai vu récemment, avec De la nuée à la résistance, revu aussi il y a quelques jours, on remarque :
- que c'est 4 mois, 3 semaines, 2 jours qui a eu la Palme, certes un film intéressant, mais bon...
- que sinon, Le Scaphandre et le Papillon, De l'autre côté, La Forêt de Mogari, Paranoïd Park, Persépolis et Lumière silencieuse ont été récompensés.
Il y a de bons films, là-dedans, mais vraiment, aucun ne peut rivaliser avec L'Homme de Londres. En compétition, il y avait également Zodiac, Death Proof, No Country for Old Men, Alexandra, La nuit nous appartient... Autant de films, qu'on les aime ou pas, qui à mon avis valent plus que le Mungiu. Mais de toute la sélection, il n'y a que L'Homme de Londres qui aurait pu recevoir la palme.
Et il paraît en plus que ce n'est rien, comparé à Satantango et aux Harmonie Werckmeister...
Dernière édition par adeline le Dim 22 Mai 2011 - 16:13, édité 1 fois
adeline- Messages : 3000
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
L'homme de londres je l'ai chez moi j'avais très envie de le voir et au bout de 5 minutes j'ai laissé tomber.
puis j'ai revu les mêmes 5 minutes du début à la télé et encore une fois j'ai zappé.
peut être j'ai fait une erreur. peut être pas. j'ai l'occasion de renouveler l'expérience.
je vais essayer de me tirer de ma glu.
puis j'ai revu les mêmes 5 minutes du début à la télé et encore une fois j'ai zappé.
peut être j'ai fait une erreur. peut être pas. j'ai l'occasion de renouveler l'expérience.
je vais essayer de me tirer de ma glu.
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Adeline a écrit :
Et il paraît en plus que ce n'est rien, comparé à Satantango et aux Harmonie Werckmeister...
je confirme avec quelques autres dont La Rochelle avait fait notre miel, il y a de ça quelques années.
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
c'était en fait il y a dix ans cet hommage à Béla Tarr à la Rochelle et je me rappelle maintenant d'un très beau film de 1982, Rapports Préfabriqués.
( Cette année là il y avait aussi eu un hommage à Jean-Daniel Pollet. j'avais découvert avec enthousiasme son film d'après Francis Ponge, Dieu sait quoi, de 1994 ).
( Cette année là il y avait aussi eu un hommage à Jean-Daniel Pollet. j'avais découvert avec enthousiasme son film d'après Francis Ponge, Dieu sait quoi, de 1994 ).
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Désolé, mais j'ai l'impression que Bela Tarr est plus proche d'Angelopoulos que de Tarkowski en matière de cinéma. J'ai essayé plusieurs fois, en égard pour ce que les critiques disaient de la grande oeuvre, mais j'ai trouvé ça assez prétentieux comme des images du panthéon. C'est un art commémoratif et au fond assez morbide...
J'ai tenté de regarder ses films, mais impossible de me sentir concerné par cette mystique. Dans le genre, je préfère nettement les essais de Sharunas Bartas.
Mais sans doute, suis-je un peu trop sensible dès qu'il s'agit des artistes qui essayent la gamme majeure, et font un monument à leurs idées.
J'ai tenté de regarder ses films, mais impossible de me sentir concerné par cette mystique. Dans le genre, je préfère nettement les essais de Sharunas Bartas.
Mais sans doute, suis-je un peu trop sensible dès qu'il s'agit des artistes qui essayent la gamme majeure, et font un monument à leurs idées.
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Hello Rotor,
de Béla Tarr, je n'ai vu que L'Homme de Londres, et ça ne correspond pas du tout à ce que tu en décris. Il n'y a dedans rien du tout de mystique. De commémoratif non plus. Morbide, non, je ne crois pas. C'est vrai qu'il est noté sur sa fiche wikipedia qu'il est passé à une métaphysique proche de celle de Tarkovski, mais dans ce film, ça n'est pas du tout le cas.
(Dieu sait quoi, de Pollet, est vraiment beau, en effet...)
L'Homme de Londres, c'est des blocs de cinéma d'un poids inimaginable ; des plans-séquences travaillés comme des blocs de marbre ; aussi lourd que le pas de l'homme qui est pris dans cette histoire de vol et de meurtre et qui agit le nez collé à la vitre. Jamais je n'avais vu de telles images. C'est quelque chose de rare, de voir des images qu'on n'avait jamais vues auparavant, et c'est précieux, et admirable de la part de ceux qui les fabriquent.
On est pris par un rythme étrange, la lenteur des mouvements de la caméra, toujours en léger déplacement, en léger zoom ou dézoom. Au lieu de découper le monde en premier plan, deuxième plan, champ et contre-champ, elle dévoile le hors-champ ; le monde, les hommes sont peut-être toujours là. Et le surgissement dans le cadre devient un motif d'une grande force. Surgissement du visage fermé, dur et marqué de Malouin. Les visages sont incroyables, celui de Malouin autant que celui de Morrisson. Le noir et blanc très contrasté leur donne une dimension de statue (j'ai pensé aussi au visage du grand-père de Beppie :
), des visages travaillés par la vie, découpés, taillés par la lumière pour en faire plus que de simples personnages d'une histoire.
Le motif, qui rythme et hypnotise un peu, c'est aussi celui de la musique. Par moment, on dirait du Badalamenti au plus profond de la forêt de Twin Peaks, mais le seul mystère que la musique construit c'est celui des motivations des actions des hommes. Dans le café, un accordéon construit une monde séparé du port, un monde un peu hors du temps, où les hommes et les femmes mangent, boivent, et reboivent encore.
Et puis il y a la violence. La violence des relations entre Malouin, sa femme et sa vie. La violence des êtres et la violence de la pauvreté et de la misère. La violence de Morrisson, sans sentiment, sans compassion, pratiquement inhumain, qui annonce à la femme de Brown que son mari est un voleur et un meurtrier, qui exige d'elle qu'elle le trahisse, et pour deux larmes sur des joues âgées, lui lance "un peu de retenue Madame".
de Béla Tarr, je n'ai vu que L'Homme de Londres, et ça ne correspond pas du tout à ce que tu en décris. Il n'y a dedans rien du tout de mystique. De commémoratif non plus. Morbide, non, je ne crois pas. C'est vrai qu'il est noté sur sa fiche wikipedia qu'il est passé à une métaphysique proche de celle de Tarkovski, mais dans ce film, ça n'est pas du tout le cas.
(Dieu sait quoi, de Pollet, est vraiment beau, en effet...)
L'Homme de Londres, c'est des blocs de cinéma d'un poids inimaginable ; des plans-séquences travaillés comme des blocs de marbre ; aussi lourd que le pas de l'homme qui est pris dans cette histoire de vol et de meurtre et qui agit le nez collé à la vitre. Jamais je n'avais vu de telles images. C'est quelque chose de rare, de voir des images qu'on n'avait jamais vues auparavant, et c'est précieux, et admirable de la part de ceux qui les fabriquent.
On est pris par un rythme étrange, la lenteur des mouvements de la caméra, toujours en léger déplacement, en léger zoom ou dézoom. Au lieu de découper le monde en premier plan, deuxième plan, champ et contre-champ, elle dévoile le hors-champ ; le monde, les hommes sont peut-être toujours là. Et le surgissement dans le cadre devient un motif d'une grande force. Surgissement du visage fermé, dur et marqué de Malouin. Les visages sont incroyables, celui de Malouin autant que celui de Morrisson. Le noir et blanc très contrasté leur donne une dimension de statue (j'ai pensé aussi au visage du grand-père de Beppie :
), des visages travaillés par la vie, découpés, taillés par la lumière pour en faire plus que de simples personnages d'une histoire.
Le motif, qui rythme et hypnotise un peu, c'est aussi celui de la musique. Par moment, on dirait du Badalamenti au plus profond de la forêt de Twin Peaks, mais le seul mystère que la musique construit c'est celui des motivations des actions des hommes. Dans le café, un accordéon construit une monde séparé du port, un monde un peu hors du temps, où les hommes et les femmes mangent, boivent, et reboivent encore.
Et puis il y a la violence. La violence des relations entre Malouin, sa femme et sa vie. La violence des êtres et la violence de la pauvreté et de la misère. La violence de Morrisson, sans sentiment, sans compassion, pratiquement inhumain, qui annonce à la femme de Brown que son mari est un voleur et un meurtrier, qui exige d'elle qu'elle le trahisse, et pour deux larmes sur des joues âgées, lui lance "un peu de retenue Madame".
adeline- Messages : 3000
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
bon bon j'arrive pas à passer les 3 premières minutes mais à la première occasion, je le visionne : tu es très convaincante ( c'est une adaptation de Simenon, je crois, ... les autres bien sûr non ).
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Oui, je conçois Adeline que tu sois sensible à ces plans très travaillés, à cette lenteur métaphysique de la peinture et aux coloris de Bela Tarr.
Mais je continue de penser que c'est le cinéaste le plus mystique du monde, car il met dans chaque image, une âme, ou au moins un halo. Qu'il interprète tout, et ne filme rien sans ajouter une dizaine de fantômes qui cherchent à brouiller les repères.
Je veux dire par là, que Bela Tarr est un maître de la signification esthétique. Que son esthétique est sa mystique (son rapport au monde).
D'ailleurs, dans Les harmonies Werckmeister, tout tourne autour d'un homme et d'une baleine (ce qui rappelle l'histoire de Jonas. Un homme fuit son destin.)
Bref, je crois que Bela Tarr se considère comme un prophète du grand art. Ce qui ne me dérange pas en-soi. Mais le classe, suivant mes critères avec Angelopoulos ou Bilge Ceylan. Les amoureux du sublime.
Alors que je suis plutôt du côté des iconoclastes.
Mais je continue de penser que c'est le cinéaste le plus mystique du monde, car il met dans chaque image, une âme, ou au moins un halo. Qu'il interprète tout, et ne filme rien sans ajouter une dizaine de fantômes qui cherchent à brouiller les repères.
Je veux dire par là, que Bela Tarr est un maître de la signification esthétique. Que son esthétique est sa mystique (son rapport au monde).
D'ailleurs, dans Les harmonies Werckmeister, tout tourne autour d'un homme et d'une baleine (ce qui rappelle l'histoire de Jonas. Un homme fuit son destin.)
Bref, je crois que Bela Tarr se considère comme un prophète du grand art. Ce qui ne me dérange pas en-soi. Mais le classe, suivant mes critères avec Angelopoulos ou Bilge Ceylan. Les amoureux du sublime.
Alors que je suis plutôt du côté des iconoclastes.
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Je me souviens que pendant "Le voyage d'Ulysse" d'Angelopoulos, à plusieurs reprises j'ai eu envie que la grandeur du film soit contaminée par des anecdotes. Par exemple, j'avais vraiment envie de voir au milieu des séquences, des gags, un homme glissant sur une peau de banane, un chien qui court après un chat.
Comme pour compenser avec le sérieux général.
D'ailleurs Oliveira le fait dans ses films, il n'est pas dupe des accords majeurs, il introduit une pointe de subversion très fine à l'intérieur de la grande oeuvre filmée. Il peut tout à fait passer d'un plan sublime et presque solennel, à un mouvement astucieux, rieur, lumineux. C'est à mon avis, une force que de ne pas trop croire à la beauté qu'on fabrique.
Comme pour compenser avec le sérieux général.
D'ailleurs Oliveira le fait dans ses films, il n'est pas dupe des accords majeurs, il introduit une pointe de subversion très fine à l'intérieur de la grande oeuvre filmée. Il peut tout à fait passer d'un plan sublime et presque solennel, à un mouvement astucieux, rieur, lumineux. C'est à mon avis, une force que de ne pas trop croire à la beauté qu'on fabrique.
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Je ne connais pas du tout Angelopoulos, mais comparer Béla Tarr à Bilge Ceylan ça n'est pas possible. Ceylan est un photographe, qui fait des cadres de paysages en s'amusant avec le numérique pour travailler sa profondeur de champ. En tous cas, c'est ainsi que j'ai vécu Les Climats, pas vu ses films depuis.
Béla Tarr est peut-être mystique, c'est vrai qu'il y a du Andreï Roublev et du prince Mychkine dans son Jonas des Harmonies Werckmeister. Mais ça n'en fait pas un "amoureux du sublime". Ses films sont très sérieux, douloureux et violents, et je ne vois pas en quoi de la légèreté ou des rires leur manquent. Reproche-t-on à Bresson de ne pas faire du Guitry ? C'est vrai que j'aime l'un et pas l'autre.
L'Homme de Londres vient de Simenon, c'est important, et ça n'est pas mystique.
Béla Tarr est peut-être mystique, c'est vrai qu'il y a du Andreï Roublev et du prince Mychkine dans son Jonas des Harmonies Werckmeister. Mais ça n'en fait pas un "amoureux du sublime". Ses films sont très sérieux, douloureux et violents, et je ne vois pas en quoi de la légèreté ou des rires leur manquent. Reproche-t-on à Bresson de ne pas faire du Guitry ? C'est vrai que j'aime l'un et pas l'autre.
L'Homme de Londres vient de Simenon, c'est important, et ça n'est pas mystique.
adeline- Messages : 3000
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Je vais réessayer Bela Tarr, avec "Le cheval de Turin" qui sort en Automne, afin de voir si j'ai changé, ou si cette fois je me laisse englober par les images.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180388.html
PS : Prépare-toi à un combat critique dantesque !
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180388.html
PS : Prépare-toi à un combat critique dantesque !
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
combat critique contre toi Rotor car sauf preuve du contraire, Bela Tarr ferait plutôt l'unanimité pour lui.
je me rappelle que rapport préfabriqués faisait très nouvelle vague tardive, bien sûr, on est à l'est. En tout cas pas trace de mystique mais une dialectique du couple passé au scalpel dans son milieu politique, et comme dans tout film nouvelle vague, des moments statiques de crise et de longs déplacements pacifiés.
je me rappelle que rapport préfabriqués faisait très nouvelle vague tardive, bien sûr, on est à l'est. En tout cas pas trace de mystique mais une dialectique du couple passé au scalpel dans son milieu politique, et comme dans tout film nouvelle vague, des moments statiques de crise et de longs déplacements pacifiés.
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Par combat, j'entendais dispute au sens de disputatio. Et je plaisantais également en parlant d'un combat dantesque, j'aurais dû écrire homérique et hugolien.
Sinon, qu'un film ou un auteur fasse l"unanimité n'est pas une preuve. D'ailleurs, je m'inscris souvent en porte-à-faux avec tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l'unanimité (même en littérature).
Enfin, on verra pour Bela Tarr, quand le film sera sorti. Mais puisque j'adore Nietzsche, je risque d'être assez à cheval sur un film qui aborde le personnage.
Sinon, qu'un film ou un auteur fasse l"unanimité n'est pas une preuve. D'ailleurs, je m'inscris souvent en porte-à-faux avec tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l'unanimité (même en littérature).
Enfin, on verra pour Bela Tarr, quand le film sera sorti. Mais puisque j'adore Nietzsche, je risque d'être assez à cheval sur un film qui aborde le personnage.
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
non bien sur l'unanimité n'est pas de mise mais pour beaucoup d'entre nous il a été un choc, pas si fréquent par ailleurs.
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
essayé de voir Satantango en dvd. ne suis pas allé au bout. je crois que la filiation Tarkovski est profondément une erreur. ou bien avec le Tarkovski tardif, celui de Nostalghia et de Offret, celui de l'exil. auparavant, AT filme en plein dans la matière - il n'y a pas de personnage, il n'y a que la matière, immobile, animée, parlante ou silencieuse. panthéisme sensualiste qui se perd avec le passage en Italie et en Suède (nationalisme de AT qui a bien fait (pour nous) de mourir avant que Poutine soit président). AT était païen en même temps que chrétien. ou faut-il dire que son christianisme était un paganisme ?
dans Satantango, je n'ai pas vu la matière. pas vraiment. j'ai vu un regard intellectuel sur la matière, une façon de dire : là, il y a de la matière. mais un schéma de matière que je n'ai pas cru pouvoir toucher du doigt.
(et l'humour ? l'humour terrible, sans rire, de Stalker, Roublev ou Solaris. mais pas d'humour dans Satantango. du coup, Adeline, tu me donnes envie de voir L'homme de Londres, pour un autre regard.)
dans Satantango, je n'ai pas vu la matière. pas vraiment. j'ai vu un regard intellectuel sur la matière, une façon de dire : là, il y a de la matière. mais un schéma de matière que je n'ai pas cru pouvoir toucher du doigt.
(et l'humour ? l'humour terrible, sans rire, de Stalker, Roublev ou Solaris. mais pas d'humour dans Satantango. du coup, Adeline, tu me donnes envie de voir L'homme de Londres, pour un autre regard.)
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Bon, je vous accorde le fait que Béla Tarr n'est pas un clown et que ses films ne sont pas des sommets d'humour, mais regardez-un peu ce plan.
Rien de mystique, je crois. Mais jamais je n'ai senti aussi fort au cinéma ce qu'est une foule et ce qu'est un homme, un visage, dans une foule. Comment serait-il possible de mieux rendre l'idée qu'une foule est composée d'hommes mais est plus que l'addition d'hommes, un tout plus fort que ses parties ?
Rien de mystique, je crois. Mais jamais je n'ai senti aussi fort au cinéma ce qu'est une foule et ce qu'est un homme, un visage, dans une foule. Comment serait-il possible de mieux rendre l'idée qu'une foule est composée d'hommes mais est plus que l'addition d'hommes, un tout plus fort que ses parties ?
adeline- Messages : 3000
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
de mon côté, L'homme de Londres, non, décidément non, pour l'instant, je ne peux pas le regarder, je suis trop vieux !
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
'soir Adeline,
ah, mais c'est le fameux plan dont parle Van Sant dans "La caméra est une machine". Impressionnant.
regardez-un peu ce plan
Quand, après une projection, on lui a demandé pourquoi ce plan durait si longtemps, Béla a répondu : "Parce qu'il y avait une grande distance à parcourir".
Eyquem- Messages : 3126
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
slimfast a écrit:de mon côté, L'homme de Londres, non, décidément non, pour l'instant, je ne peux pas le regarder, je suis trop vieux !
donc, attends de rajeunir !
mais ce plan, Adeline... c'est juste ce qui m'agaçait dans Satantango. cette redondance des mouvements d'appareil. ce tirage à la ligne. ça me fait penser à du Arvo Part.
pas du tout convaincant à mes yeux.Quand, après une projection, on lui a demandé pourquoi ce plan durait si longtemps, Béla a répondu : "Parce qu'il y avait une grande distance à parcourir".
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
heureux de voir qui tous n'ont pas le cerveau ramolli par le cinéma "des cinéastes" et savent lire encore. ( ne parlons pas de rire ; je ne voudrais pas faire offense ).
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
salut Slimfast,
avant de te réjouir de notre accord sur Bela Tarr, il faut que tu saches que je pleure toujours à la fin d'un épisode de La petite maison dans la prairie.
ça calme, non ?
avant de te réjouir de notre accord sur Bela Tarr, il faut que tu saches que je pleure toujours à la fin d'un épisode de La petite maison dans la prairie.
ça calme, non ?
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Fais gaffe, Pichelin : tu commences à dire du mal de Béla Tarr et d'Arvo Part, tu vas finir par en dire de "Gerry" ; tu seras banni sur le champ, t'es prévenu.Stéphane Pichelin a écrit:
mais ce plan, Adeline... c'est juste ce qui m'agaçait dans Satantango. cette redondance des mouvements d'appareil. ce tirage à la ligne. ça me fait penser à du Arvo Part.pas du tout convaincant à mes yeux.Quand, après une projection, on lui a demandé pourquoi ce plan durait si longtemps, Béla a répondu : "Parce qu'il y avait une grande distance à parcourir".
Sur le champ, je te dis.
Quant à la citation, je pense pas que Tarr visait à convaincre. C'est sérieux et c'est pas sérieux. Faut entendre la question aussi : "Pourquoi ce plan dure si longtemps?". Eh oui, pourquoi, on se le demande.
Eyquem- Messages : 3126
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
hi Eyquem,
j'ai encore jamais vu de film de GVS - tu t'rends compte !
donc pour éviter mon bannissement, j'attendrai encore avant d'aller en voir un. ça m'avance guère.
j'ai encore jamais vu de film de GVS - tu t'rends compte !
donc pour éviter mon bannissement, j'attendrai encore avant d'aller en voir un. ça m'avance guère.
Invité- Invité
Re: L'Homme de Londres (Béla Tarr - 2007)
Eyquem a écrit:Fais gaffe, Pichelin : tu commences à dire du mal de Béla Tarr et d'Arvo Part, tu vas finir par en dire de "Gerry" ; tu seras banni sur le champ, t'es prévenu.Stéphane Pichelin a écrit:
mais ce plan, Adeline... c'est juste ce qui m'agaçait dans Satantango. cette redondance des mouvements d'appareil. ce tirage à la ligne. ça me fait penser à du Arvo Part.pas du tout convaincant à mes yeux.Quand, après une projection, on lui a demandé pourquoi ce plan durait si longtemps, Béla a répondu : "Parce qu'il y avait une grande distance à parcourir".
Sur le champ, je te dis.
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