Jessica (J Negulesco, 1962)
Jessica (J Negulesco, 1962)
Jessica de Jean Negulesco (1962); une jeune veuve, américaine, jouée par Angie Dickinson, assure le beau métier de sage femme dans un village italien reculé, repeint au technicolor et à l'impressionnisme (le film s'ouvre sur les toits des maisons de terre cuite, comme un rappel à l'art pictural). Elle détourne avec un succès certain les hommes de leurs tâches et devoirs tandis qu'elle déambule dans les ruelles et parmi les chemins de campagne à bord d'une vespa tout à fait charmante. Faut-il ajouter que Maurice Chevalier a enfilé l'habit de curé du village sus mentionné, ce qui achève de dessiner le tableau d'un film assez gai, dans l'ensemble.
Cependant on peut s'étonner qu'une américaine vienne apporter des compétences de sage-femme à des femmes qui n'en ont pas spécifiquement besoin puisqu'elles se sont débrouillées, somme toute, avant son arrivée.
De là à penser qu'il y a un sous-texte, et que les dessous d'Angie ne sont qu'un véhicule de conquête culturelle (quoi de mieux que de bercer les rêves d'une génération à naître), il n'y a qu'un pas que je m'empresse de franchir allègrement. D'ailleurs le chœur des femmes du petit village en appelle à une autre tradition, grecque, quand, voyant le charme de la belle opérer à mille lieues à la ronde, et plus proche encore, dans le cœur de leurs hommes, le chœur des femmes donc en appellent à Aristophane et au personnage de Lysistrata, bien décidées à serrer la vis ou fermer la porte menant au lit conjugal, au grand dam de Maurice, qui y voit un péché déplorable.
Ce n'est pas la seule trace de l'antiquité conviée ici; le beau châtelain, sombre et désabusé, voire athée, comme il se doit, gravite au milieu d'une statuaire croulante dans un modeste gite, que dis-je, château, quand il ne visite pas de mornes ruines, à l'occasion.
Bien sûr, à la fin, tout se termine à l'église, la cause de Lysistrata aura connu un échec d'estime, sans plus, ravalée sous une prière au bon dieu, et Angie/Jessica et le châtelain pourront s'asseoir côte à côte, à part des villageois émerveillés, sur le banc des aristocrates.
Cependant on peut s'étonner qu'une américaine vienne apporter des compétences de sage-femme à des femmes qui n'en ont pas spécifiquement besoin puisqu'elles se sont débrouillées, somme toute, avant son arrivée.
De là à penser qu'il y a un sous-texte, et que les dessous d'Angie ne sont qu'un véhicule de conquête culturelle (quoi de mieux que de bercer les rêves d'une génération à naître), il n'y a qu'un pas que je m'empresse de franchir allègrement. D'ailleurs le chœur des femmes du petit village en appelle à une autre tradition, grecque, quand, voyant le charme de la belle opérer à mille lieues à la ronde, et plus proche encore, dans le cœur de leurs hommes, le chœur des femmes donc en appellent à Aristophane et au personnage de Lysistrata, bien décidées à serrer la vis ou fermer la porte menant au lit conjugal, au grand dam de Maurice, qui y voit un péché déplorable.
Ce n'est pas la seule trace de l'antiquité conviée ici; le beau châtelain, sombre et désabusé, voire athée, comme il se doit, gravite au milieu d'une statuaire croulante dans un modeste gite, que dis-je, château, quand il ne visite pas de mornes ruines, à l'occasion.
Bien sûr, à la fin, tout se termine à l'église, la cause de Lysistrata aura connu un échec d'estime, sans plus, ravalée sous une prière au bon dieu, et Angie/Jessica et le châtelain pourront s'asseoir côte à côte, à part des villageois émerveillés, sur le banc des aristocrates.
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