blogs forums sites revues le reste
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Re: blogs forums sites revues le reste
careful a écrit:Tiens, ce WD, avec uniquement des amies, nous avons visionné Dirty Diaries
Fort intéressant.
Tu passes de ces soirées, Careful... Ça donne envie.
lorinlouis- Messages : 1691
Re: blogs forums sites revues le reste
Entre le Zenith chez tonton Paris et les soirées chez Caro (Erwan ) il s'est passé 8 ans...
^x^- Messages : 609
Re: blogs forums sites revues le reste
adeline a écrit:Sur quelques blogs, dont certains sont tout à fait lisibles, d'autres je ne les lis pas, on s'amuse à répondre à des questionnaires. Moi qui ne suis pas du tout cinéphile, je ne connais pas cette pratique, ni d'où elle vient (Daney ? les Cahiers du début ? Positif ? Ou est-ce apparu avec les blogs ?) Parfois, je me dis que ça serait amusant d'y répondre. D'autres fois, je suis prise de doutes, n'est-ce pas juste un truc de mec ?
En ce moment, c'est un questionnaire sur l'érotisme qui circule :
http://cinematique.blogspirit.com/archive/2009/11/19/erotisme.html
Il semble que le monsieur a fait de gros efforts, puisque presque toutes les questions laissent le choix, actrice ou acteur, si des fois une jeune fille passait par là et désirait remplir le questionnaire...
Malheureusement par deux fois, elle n'aurait pas le choix, il faudrait qu'elle se prenne à fantasmer sur des femmes, nonobstant ses goûts : dès qu'il est question de porno, il n'y a plus que des actrices que l'on peut rêver de voir jouer dans un porno.
Peut-être qu'il y a des études très sérieuses montrant que les femmes ne regardent pas de porno, ou que si elles le font, elles fantasment aussi sur les filles. Je n'en sais rien.
N'empêche, c'est crétin.
Domination symbolique encore et encore
DB- Messages : 1528
Re: blogs forums sites revues le reste
Ah bon ? Pour moi c'est de la domination simple, dont ils ne sont même pas conscients, mais je ne vois pas là de domination symbolique. La domination symbolique est telle lorsque le dominé en a intégré les schémas et la reconnaît comme légitime, non ?
adeline- Messages : 3000
Re: blogs forums sites revues le reste
adeline a écrit:Ah bon ? Pour moi c'est de la domination simple, dont ils ne sont même pas conscients, mais je ne vois pas là de domination symbolique. La domination symbolique est telle lorsque le dominé en a intégré les schémas et la reconnaît comme légitime, non ?
Bah oui ça revient à dire à peu près la même chose. Si ce n'était pas si ancré, il y aurait plus de réactions similaires à la tienne adeline, de la part de femmes, s'entend.
C'est quand même une sacrée façon d'exclure un point de vue de construire un questionnaire comme ça.
Je pensais surtout à ça "Le pouvoir symbolique ne peut s’exercer sans la contribution de ceux qui le subissent"
DB- Messages : 1528
Re: blogs forums sites revues le reste
Je suis encore perplexe devantle dernier billet de Toubiana... Il se fait parolier (ou pouète, ptet ?) pour l'occasion.
Comment prendre ce ton de fanfaron qui ne peut qu'être ironique ?!
Comment prendre ce ton de fanfaron qui ne peut qu'être ironique ?!
Re: blogs forums sites revues le reste
Zohiloff fait maintenant partie du réseau d'Independencia (voir le réseau, puis blog conseillé); ce qui est loin d'être une surprise, étant donné le ton très "zohiloffien" du site (mdr)
Le_comte- Messages : 336
Re: blogs forums sites revues le reste
(puis j'arrête)
Sinon, concernant ce dernier, ou devrait-on dire son mouvement (le zohiloffisme lol), on pourrait dire, à la suite des propos de Borges, qu'il s'agit d'un micro-fascisme virtuel qui s'est créé sur la toile. Tel un poison, pour lequel on exerce une "fascination fasciste", et duquel on a du mal à se débarrasser.
Je pense ici à de nombreux linguistes qui ont montré que le fascisme, quel qu'il soit, est une affaire de langage, d'empreinte du langage sur l'entendement, pour créer une fascination. Puisque, après Saussure, on sait que le langage n'est pas, mais qu'elle se constitue toujours dans la différence, la relation entre les signes, on saisit que l'entendement est constitué et modulé par le langage. Je renvoie ici à toutes les études sur l'appauvrissement (et le contrôle) de la langue du IIIème Reich.
C'est exactement ce processus qui se passe à l'échelle du web avec le "modèle zohiloffien", véritable appauvrissement de la langue et de la pensée, qui débouche sur un micro-fascisme viral. La grande et les petites histoires se rejoignent.
(cela dit, il a parfois raison, aussi bien dans certains de ses raisonnements que dans ses gouts. De plus, il m'a fait découvrir quelques films. Je voulais m'exorciser, découvrant avec stupeur toutes les branches de son "oeuvre", et les dérives qu'elle provoque...)
Sinon, concernant ce dernier, ou devrait-on dire son mouvement (le zohiloffisme lol), on pourrait dire, à la suite des propos de Borges, qu'il s'agit d'un micro-fascisme virtuel qui s'est créé sur la toile. Tel un poison, pour lequel on exerce une "fascination fasciste", et duquel on a du mal à se débarrasser.
Je pense ici à de nombreux linguistes qui ont montré que le fascisme, quel qu'il soit, est une affaire de langage, d'empreinte du langage sur l'entendement, pour créer une fascination. Puisque, après Saussure, on sait que le langage n'est pas, mais qu'elle se constitue toujours dans la différence, la relation entre les signes, on saisit que l'entendement est constitué et modulé par le langage. Je renvoie ici à toutes les études sur l'appauvrissement (et le contrôle) de la langue du IIIème Reich.
C'est exactement ce processus qui se passe à l'échelle du web avec le "modèle zohiloffien", véritable appauvrissement de la langue et de la pensée, qui débouche sur un micro-fascisme viral. La grande et les petites histoires se rejoignent.
(cela dit, il a parfois raison, aussi bien dans certains de ses raisonnements que dans ses gouts. De plus, il m'a fait découvrir quelques films. Je voulais m'exorciser, découvrant avec stupeur toutes les branches de son "oeuvre", et les dérives qu'elle provoque...)
Le_comte- Messages : 336
Re: blogs forums sites revues le reste
Il suffit pas d'avoir du goût (ou plutôt les mêmes goûts que toi, moi, nous) pour faire oublier la haine dégoulinante qui suinte de ses écrits...
Je n'ai pas aimé le film de Roppert, ni celui d'Hansen-Love, ni celui de Jarmusch, mais quitte à en parler je préfère (contrairement à lui) je préfère essayer d'en parler vraiment. C'est pour ça que j'écrirai jamais sur le forum, en 2 lignes : Roppert est une pute qui connaît toute la critique de France, Hansen-Love a pondu une crotte de qualité française etc, etc.
A quoi bon ?
Mais bon, chacun voit midi à sa porte, hein...
Je sais qu'à chaque fois que je passe sur son site (une fois tous les 36...) j'en ressors écoeuré.
Je n'ai pas aimé le film de Roppert, ni celui d'Hansen-Love, ni celui de Jarmusch, mais quitte à en parler je préfère (contrairement à lui) je préfère essayer d'en parler vraiment. C'est pour ça que j'écrirai jamais sur le forum, en 2 lignes : Roppert est une pute qui connaît toute la critique de France, Hansen-Love a pondu une crotte de qualité française etc, etc.
A quoi bon ?
Mais bon, chacun voit midi à sa porte, hein...
Je sais qu'à chaque fois que je passe sur son site (une fois tous les 36...) j'en ressors écoeuré.
Re: blogs forums sites revues le reste
Je suis en gros d'accord avec toi Le_comte. On pourrait comparer avec celui qui tient un rôle à peu près similaire dans le domaine des livres, le Stalker.
Ce genre de blogueur se tisse une espèce d'antre, de repaire tentaculaire, ils écrivent interminablement, des centaines de posts ; ça donne une espèce d'illusion de profondeur. On a l'impression de ne pas pouvoir circonscrire leur texte, qui s'étend à perte de vue. Ils abordent tous les sujets, méthodiquement, avec toujours le même ton violent, haineux. Ils n'affirment jamais qu'une seule chose, leur propre supériorité. Ils se bâtissent ainsi une fausse position de surplomb, et leurs blogs se mettent à fonctionner comme des collecteurs, des récepteurs de flux qui absorbent la lumière - effectivement, des espèces de trous noirs. Des tas de gens finissent par s'égarer dans ces toiles et n'arrivent plus à en sortir.
Ce genre de blogueur se tisse une espèce d'antre, de repaire tentaculaire, ils écrivent interminablement, des centaines de posts ; ça donne une espèce d'illusion de profondeur. On a l'impression de ne pas pouvoir circonscrire leur texte, qui s'étend à perte de vue. Ils abordent tous les sujets, méthodiquement, avec toujours le même ton violent, haineux. Ils n'affirment jamais qu'une seule chose, leur propre supériorité. Ils se bâtissent ainsi une fausse position de surplomb, et leurs blogs se mettent à fonctionner comme des collecteurs, des récepteurs de flux qui absorbent la lumière - effectivement, des espèces de trous noirs. Des tas de gens finissent par s'égarer dans ces toiles et n'arrivent plus à en sortir.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: blogs forums sites revues le reste
Avis aux amateurs :
"Emmanuel Burdeau
Viens d'achever un long texte sur M. Night Shyamalan pour une anthologie américaine : The Night Book, or The mirror and the page"
"Emmanuel Burdeau
Viens d'achever un long texte sur M. Night Shyamalan pour une anthologie américaine : The Night Book, or The mirror and the page"
Re: blogs forums sites revues le reste
>>bon que ce soit une machine de guerre, je réfléchis je réfléchis, puis je me dis au fond The west wing, le seul film à qui je puis le comparer est Chronique d'Anna Magdalena Bach des Straub,
http://zohiloff.typepad.com/kuhe_in_halbtrauer/
y a pas à s'étonner; on peut comparer n'importe quoi à n'importe quoi; et le mieux, c'est encore de comparer des choses, comme on dit, qui n'ont rien à voir les unes avec les autres, en apparence, à première vues; seules les différences peuvent se ressembler; et puis, comme disait je ne sais plus quel grand philosophe analytique, entre deux choses, n'importe lesquelles, on peut trouver une infinité de rapports... ce qui est bidon, ici, c'est que le mec dit qu'il peut les comparer, mais je crois que c'est bien au-delà de ses capacités, il le fera jamais...vous verrez...
Borges- Messages : 6044
Re: blogs forums sites revues le reste
Il peut le dire ?
Il peut le dire.
Il peut le faire ?
IL peut le faire.
Il peut le dire.
Il peut le faire ?
IL peut le faire.
DB- Messages : 1528
Re: blogs forums sites revues le reste
Nous attendons qu'il le fasse, et nous ne souhaitons rien de plus.
Borges- Messages : 6044
Re: blogs forums sites revues le reste
Tiens, vous connaissiez cette plateforme : http://largeassmovieblogs.blogspot.com/ ?
Je me disais depuis quelques temps que ce serait bien que ça existe en France, un endroit pour centraliser les adresses et recenser les derniers billets en fonction des films etc
Je me disais depuis quelques temps que ce serait bien que ça existe en France, un endroit pour centraliser les adresses et recenser les derniers billets en fonction des films etc
Re: blogs forums sites revues le reste
Je n'arrive pas à croire que les deux jeux de mots soient involontaires.
DB- Messages : 1528
Re: blogs forums sites revues le reste
j'imagine
Dernière édition par careful le Dim 2 Mai 2010 - 18:48, édité 1 fois
^x^- Messages : 609
Re: blogs forums sites revues le reste
Sur le blog de Pierre Leon :
Les films libèrent la tête, disait l’autre. Ça dépend la tête de qui. Les films libèrent la tête, soit, à condition que les têtes œuvrent à cette libération. La plupart des cinéphiles se font les esclaves des morts et s’asservissent, au lieu de se libérer — les films se tendent devant eux comme un écran aveugle.
**************************
Les cinéphiles qui empêchent, en accumulant les preuves de leurs secrets (et donc de leur supériorité), les films de vivre, c’est-à-dire de prendre leur place dans le monde, ne regardent plus les arbres, mais les feuilles mortes. C’est pourquoi on les appellera les cinéphylles.
**************************
Les cinéphylles sont un pur produit de la postmodernité, c’est-à-dire de cette époque qui non seulement a cru que la question de la modernité était plus pertinente que celle de la beauté, mais qui a tout fait pour ne pas y répondre.
**************************
Il y a deux types de cinéphylles.
**************************
Les cinéphylles de stock, qui refusent toute possibilité au cinéma de vivre inachevé — pour eux, c’est un vaste et sublime catalogue, un répertoire apparemment inépuisable, et qui a fini, pour paraphraser un axiome aussi célèbre que celui du « travelling moral », par substituer au leur un monde de désirs définitivement congelés. (Se méfier des axiomes.)
**************************
Les cinéphylles de flux, qui refusent toute possibilité au cinéma passé de vivre dans le présent. Comme les cinéphylles de stock, ils procèdent par accumulation, mais à partir d’un certain moment de l’Histoire, et à partir de ce flux, finissent, eux aussi, par se constituer un stock illusoire, comme la toupie de la nouveauté.
**************************
Le stock des cinéphylles de stock n’est pas inépuisable, par définition, mais la garantie est solide qu’il restera longtemps encore inépuisé. D’où leur nostalgie du passé.
**************************
Le flux des cinéphylles de flux est inépuisable, par définition, mais il n’existe aucune garantie qu’il se convertisse un jour en stock. D’où leur nostalgie du futur.
**************************
Les cinéphylles de stock suivent assez rigoureusement les tendances critiques du passé — on compte encore bon nombre de hitchcocko-hawksiens, de mac-mahoniens canal historique (Lang, Preminger, Walsh, Losey) ou bien révisé (le carré d’as moins Losey), de rosselliniens purs et durs, etc. Ils ont la chance de ne pas se laisser baratiner par la machine à films mondiale, mais ils perdent celle de pouvoir éclairer d’une lumière nouvelle les coins oubliés de leur caverne.
**************************
Paradoxalement, le discours critique des cinéphylles de flux puise presque exclusivement dans le sac à dogmes de la politique des auteurs. Les mêmes idées, les mêmes constructions théoriques sont répétées et actualisées dans une langue que plus personne ne comprend. Ce qui revient à essayer de parler latin aux habitants de Rome.
**************************
(La langue du cinéma est une langue morte. La novlangue du cinéma est virtuelle, c’est-à-dire qu’elle ne désigne plus les choses, elle ne part d’aucune réalité, elle la crée. Avec le temps on chassera la langue antique du cinéma comme on a chassé le grec et le latin, et on s’étonnera que les feuilles sèchent à même les arbres.)
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Les films libèrent la tête, disait l’autre. Ça dépend la tête de qui. Les films libèrent la tête, soit, à condition que les têtes œuvrent à cette libération. La plupart des cinéphiles se font les esclaves des morts et s’asservissent, au lieu de se libérer — les films se tendent devant eux comme un écran aveugle.
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Les cinéphiles qui empêchent, en accumulant les preuves de leurs secrets (et donc de leur supériorité), les films de vivre, c’est-à-dire de prendre leur place dans le monde, ne regardent plus les arbres, mais les feuilles mortes. C’est pourquoi on les appellera les cinéphylles.
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Les cinéphylles sont un pur produit de la postmodernité, c’est-à-dire de cette époque qui non seulement a cru que la question de la modernité était plus pertinente que celle de la beauté, mais qui a tout fait pour ne pas y répondre.
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Il y a deux types de cinéphylles.
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Les cinéphylles de stock, qui refusent toute possibilité au cinéma de vivre inachevé — pour eux, c’est un vaste et sublime catalogue, un répertoire apparemment inépuisable, et qui a fini, pour paraphraser un axiome aussi célèbre que celui du « travelling moral », par substituer au leur un monde de désirs définitivement congelés. (Se méfier des axiomes.)
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Les cinéphylles de flux, qui refusent toute possibilité au cinéma passé de vivre dans le présent. Comme les cinéphylles de stock, ils procèdent par accumulation, mais à partir d’un certain moment de l’Histoire, et à partir de ce flux, finissent, eux aussi, par se constituer un stock illusoire, comme la toupie de la nouveauté.
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Le stock des cinéphylles de stock n’est pas inépuisable, par définition, mais la garantie est solide qu’il restera longtemps encore inépuisé. D’où leur nostalgie du passé.
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Le flux des cinéphylles de flux est inépuisable, par définition, mais il n’existe aucune garantie qu’il se convertisse un jour en stock. D’où leur nostalgie du futur.
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Les cinéphylles de stock suivent assez rigoureusement les tendances critiques du passé — on compte encore bon nombre de hitchcocko-hawksiens, de mac-mahoniens canal historique (Lang, Preminger, Walsh, Losey) ou bien révisé (le carré d’as moins Losey), de rosselliniens purs et durs, etc. Ils ont la chance de ne pas se laisser baratiner par la machine à films mondiale, mais ils perdent celle de pouvoir éclairer d’une lumière nouvelle les coins oubliés de leur caverne.
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Paradoxalement, le discours critique des cinéphylles de flux puise presque exclusivement dans le sac à dogmes de la politique des auteurs. Les mêmes idées, les mêmes constructions théoriques sont répétées et actualisées dans une langue que plus personne ne comprend. Ce qui revient à essayer de parler latin aux habitants de Rome.
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(La langue du cinéma est une langue morte. La novlangue du cinéma est virtuelle, c’est-à-dire qu’elle ne désigne plus les choses, elle ne part d’aucune réalité, elle la crée. Avec le temps on chassera la langue antique du cinéma comme on a chassé le grec et le latin, et on s’étonnera que les feuilles sèchent à même les arbres.)
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Le_comte- Messages : 336
Re: blogs forums sites revues le reste
passionnant. Faudra que je retourne regarder ça à l'occasion pour voir dans quelle catégorie ce truc peut concourir.
Invité- Invité
Re: blogs forums sites revues le reste
C'est bien connu les cinéastes n'aiment pas les cinéphiles. Faisons avec !!!
recopié et mis en forme pour utilisation possible ultérieure :
Dans son article paru dans le Télérama consacré à la semaine du 23 janvier, Marine Landrot relancer à nouveau le débat sur la critique : La critique a-t-elle perdu tout sens critique ? Elle pose le débat en ces termes : Hier genre littéraire et subversif, la critique est devenue le plus souvent un guide pour consommateur de culture.
Critique littéraire, critique praticien ou critique analyste.
Les tenants d’une critique littéraire revendiquent l’adhésion du lecteur au jugement du critique de l’auteur. Ainsi Antoine de Baecque affirme-t-il : La France a toujours été la fille aînée de la critique. Dans les années 50,60,70 officiaient des plumes critiques dont les jugements tombaient avec beaucoup d’influence, et qui ont appris à des lecteurs nombreux comment voir un film. Mais ce temps mythique était d’une grande violence pour les critiques qui souffraient d‘une très grande solitude. Jean-Louis Bory et Michel Cournot sont typique de ces hommes de combat qui ont payé de leur personne : le premier a fini par se suicider, et le second s’est réfugié dans la critique théâtrale moins exposée. Et Olivier Assayas de renchérir : « J’ai foi dans le fait que les critiques qui écrivent bien et qui ont du plaisir à le faire seront toujours plus visibles que la vox populi. Je crois en l’avenir de l’écriture journalistique qui s‘impose par sa qualité, sa sophistication, sa profondeur »
Autre modèle de critique, le critique praticien du cinéma. Olivier Assayas regrette le temps où le critique de cinéma était directement témoin de l’art de faire du cinéma. La rédaction des cahiers du cinéma a toujours été pleine de critiques qui écrivaient les mains pleines de cambouis et parlaient de cinéma tout en essayant de réaliser des films. Il déplore la disparition du cheminement dialectique au profit d’une hypertrophie de la position de critique. Aujourd’hui la critique de cinéma est une fin en soi. On ne considère plus que le rapport à la pratique doive éclairer la réflexion. Jamais je ne me suis défini comme critique. Donner des étoiles ou des notes à des films me procure un sentiment de nausée. C’est l’antithèse de ce à quoi je croyais quand j’étais aux cahiers. Pour nous servir de guide au consommateur était le contraire de la raison pour lesquels ont écrivait sur les films. Il y avait même un enjeu à ne surtout pas l’être.
Pour Bertrand Leclair, être critique c’est se prononcer sur quelque chose de plus grand que soi. Il n’est donc pas question d’autorité. Comme en justice, tout le monde a le droit de témoigner. Mais tous les témoignages ne se valent pas
Brigitte Giraud pointe les qualités d’un bon témoignage : « Lire une critique est généralement frustrant parce que sont rarement commentés et analysés l’enjeu d’un livre, son positionnement dans l’histoire de la littérature, les relations qu’ils entretiennent avec d’autres textes, sa construction, son écriture, la recherche qu’il entreprend, les risques qu’il met en jeu, le débat d’idées dont il est porteur. Il arrive cependant que le critique en une phrase, ait le mot juste, mette le doigt là où se niche le nœud ou l’enjeu du livre chroniqué, que l’écrivain n’avait pas réellement identifié
Pour atteindre cet idéal, continue-t-elle le critique doit à la fois lutter contre une certaine subjectivité positive, étouffer ses propres émotions parasites, oublier les attentes du créateur, nier celles du spectateur. Cette ascèse analytique est nécessaire car Marine Landrot le rappelle « Sainte Beuve écrivait dans sa correspondance en 1845 : En général nos jugements nous jugent nous-mêmes, bien plus qu’ils ne jugent les choses ».
Chacune des fonctions du critique s’adresse à mon avis à trois publics différents. Le critique littéraire a sa place dans les hebdomadiers non spécialisés dans le cinéma guidera le plus grand nombre vers des films exigeants. Le critique praticien intéresse les cinéastes et ceux qui se destinent à l’être. La critique est ainsi utile à Assayas-cinéaste si elle lui révèle une certaine idée du cinéma dans ses films. Le critique analyste intéressera les cinéphiles. C’est à dire ceux qui, comme moi, cherchent après avoir vu le film ce qu'il y avait à voir.. qu'ils ont vu ou non et qu'ils prendront plaisir à éprouver lors d’une nouvelle vision du film.
En rappelant que critique et crise sont liés par leur étymologie grecque commune, «krienein », séparer, choisir, décider, Marine Landrot ouvre aussi un autre débat : la critique a-t-elle besoin d’être polémique pour exister ?
Quel territoire pour la polémique ?
En France, tout le monde a deux métiers : le sien et critique de cinéma notait déjà Truffaut. A quoi sert-il donc d’être critique ? Comment distinguer le bon grain de l’ivraie ? Faut-il tenir compte de, l’avis du consommateur ou pratiquer, forage, décodage et mise en perspective. Faut-il dialoguer vainement avec le public ou interroger l’œuvre de l’intérieur ?
Pour Antoine de Baecque : « La critique meurt sans faire de bruit, à cause de l’uniformisation des formats d’écriture dans la presse écrite, et de l’espace infini où elle peut se déployer sur Internet, tambour de machine à laver qui fonctionne tout seul. Sa fonction de tribune polémique ne peut plus s’exercer. Avant, la France était l’un des rares pays où le débat d’opinion sur l’art existait. La dernière polémique connue s’est faite autour du fabuleux destin d’Amélie Poulain. En 2001 !Heureusement on trouve encore des îlots de résistance, des sanctuaires où la critique peut encore faire son travail : juger, partager, diviser. »
Assayas voit dans la critique sur Internet du poujadisme post moderne , »Ce ne sont que des gens qui parlent depuis leur balcon à d’autre gens qui veulent bien les écouter ». Il voit dans le ton péremptoire de cette critique la démagogie contemporaine qui voudrait que tout ce qui se dit dans un lieu de pouvoir soit sujet à caution, tandis que le grand n’importe quoi du net serait forcement véridique. Il y a une étrange crédulité à penser que le summum de la liberté c’est de naviguer dans un lieu où la parole n’est pas contrôlée.
C’est pourtant l’un des derniers lieux où la polémique existe encore… avec Positif où Michel Ciment ne rate pas une occasion de dézinguer ses confrères quand l’occasion lui en est donnée. Ainsi dans le dernier numéro s’en prend-il à la presse généraliste (Inrock, Télérama, Le monde, Libération) coupable de défendre des œuvres d'auteurs «indéfendable » (dont le très beau Visage de Tsai Ming-liang) et de dégoûter ainsi les spectateurs des œuvres difficiles bien meilleures. On notera qu'il justifie son jugement critique par le nombre d’entrées (hélas faibles) du film et par le même jugement des Cahiers du cinéma (pour une fois pas inspiré).
Débat "public" (10€ !!) demain lundi 25 19h30 au théâtre du rond point....
recopié et mis en forme pour utilisation possible ultérieure :
Dans son article paru dans le Télérama consacré à la semaine du 23 janvier, Marine Landrot relancer à nouveau le débat sur la critique : La critique a-t-elle perdu tout sens critique ? Elle pose le débat en ces termes : Hier genre littéraire et subversif, la critique est devenue le plus souvent un guide pour consommateur de culture.
Critique littéraire, critique praticien ou critique analyste.
Les tenants d’une critique littéraire revendiquent l’adhésion du lecteur au jugement du critique de l’auteur. Ainsi Antoine de Baecque affirme-t-il : La France a toujours été la fille aînée de la critique. Dans les années 50,60,70 officiaient des plumes critiques dont les jugements tombaient avec beaucoup d’influence, et qui ont appris à des lecteurs nombreux comment voir un film. Mais ce temps mythique était d’une grande violence pour les critiques qui souffraient d‘une très grande solitude. Jean-Louis Bory et Michel Cournot sont typique de ces hommes de combat qui ont payé de leur personne : le premier a fini par se suicider, et le second s’est réfugié dans la critique théâtrale moins exposée. Et Olivier Assayas de renchérir : « J’ai foi dans le fait que les critiques qui écrivent bien et qui ont du plaisir à le faire seront toujours plus visibles que la vox populi. Je crois en l’avenir de l’écriture journalistique qui s‘impose par sa qualité, sa sophistication, sa profondeur »
Autre modèle de critique, le critique praticien du cinéma. Olivier Assayas regrette le temps où le critique de cinéma était directement témoin de l’art de faire du cinéma. La rédaction des cahiers du cinéma a toujours été pleine de critiques qui écrivaient les mains pleines de cambouis et parlaient de cinéma tout en essayant de réaliser des films. Il déplore la disparition du cheminement dialectique au profit d’une hypertrophie de la position de critique. Aujourd’hui la critique de cinéma est une fin en soi. On ne considère plus que le rapport à la pratique doive éclairer la réflexion. Jamais je ne me suis défini comme critique. Donner des étoiles ou des notes à des films me procure un sentiment de nausée. C’est l’antithèse de ce à quoi je croyais quand j’étais aux cahiers. Pour nous servir de guide au consommateur était le contraire de la raison pour lesquels ont écrivait sur les films. Il y avait même un enjeu à ne surtout pas l’être.
Pour Bertrand Leclair, être critique c’est se prononcer sur quelque chose de plus grand que soi. Il n’est donc pas question d’autorité. Comme en justice, tout le monde a le droit de témoigner. Mais tous les témoignages ne se valent pas
Brigitte Giraud pointe les qualités d’un bon témoignage : « Lire une critique est généralement frustrant parce que sont rarement commentés et analysés l’enjeu d’un livre, son positionnement dans l’histoire de la littérature, les relations qu’ils entretiennent avec d’autres textes, sa construction, son écriture, la recherche qu’il entreprend, les risques qu’il met en jeu, le débat d’idées dont il est porteur. Il arrive cependant que le critique en une phrase, ait le mot juste, mette le doigt là où se niche le nœud ou l’enjeu du livre chroniqué, que l’écrivain n’avait pas réellement identifié
Pour atteindre cet idéal, continue-t-elle le critique doit à la fois lutter contre une certaine subjectivité positive, étouffer ses propres émotions parasites, oublier les attentes du créateur, nier celles du spectateur. Cette ascèse analytique est nécessaire car Marine Landrot le rappelle « Sainte Beuve écrivait dans sa correspondance en 1845 : En général nos jugements nous jugent nous-mêmes, bien plus qu’ils ne jugent les choses ».
Chacune des fonctions du critique s’adresse à mon avis à trois publics différents. Le critique littéraire a sa place dans les hebdomadiers non spécialisés dans le cinéma guidera le plus grand nombre vers des films exigeants. Le critique praticien intéresse les cinéastes et ceux qui se destinent à l’être. La critique est ainsi utile à Assayas-cinéaste si elle lui révèle une certaine idée du cinéma dans ses films. Le critique analyste intéressera les cinéphiles. C’est à dire ceux qui, comme moi, cherchent après avoir vu le film ce qu'il y avait à voir.. qu'ils ont vu ou non et qu'ils prendront plaisir à éprouver lors d’une nouvelle vision du film.
En rappelant que critique et crise sont liés par leur étymologie grecque commune, «krienein », séparer, choisir, décider, Marine Landrot ouvre aussi un autre débat : la critique a-t-elle besoin d’être polémique pour exister ?
Quel territoire pour la polémique ?
En France, tout le monde a deux métiers : le sien et critique de cinéma notait déjà Truffaut. A quoi sert-il donc d’être critique ? Comment distinguer le bon grain de l’ivraie ? Faut-il tenir compte de, l’avis du consommateur ou pratiquer, forage, décodage et mise en perspective. Faut-il dialoguer vainement avec le public ou interroger l’œuvre de l’intérieur ?
Pour Antoine de Baecque : « La critique meurt sans faire de bruit, à cause de l’uniformisation des formats d’écriture dans la presse écrite, et de l’espace infini où elle peut se déployer sur Internet, tambour de machine à laver qui fonctionne tout seul. Sa fonction de tribune polémique ne peut plus s’exercer. Avant, la France était l’un des rares pays où le débat d’opinion sur l’art existait. La dernière polémique connue s’est faite autour du fabuleux destin d’Amélie Poulain. En 2001 !Heureusement on trouve encore des îlots de résistance, des sanctuaires où la critique peut encore faire son travail : juger, partager, diviser. »
Assayas voit dans la critique sur Internet du poujadisme post moderne , »Ce ne sont que des gens qui parlent depuis leur balcon à d’autre gens qui veulent bien les écouter ». Il voit dans le ton péremptoire de cette critique la démagogie contemporaine qui voudrait que tout ce qui se dit dans un lieu de pouvoir soit sujet à caution, tandis que le grand n’importe quoi du net serait forcement véridique. Il y a une étrange crédulité à penser que le summum de la liberté c’est de naviguer dans un lieu où la parole n’est pas contrôlée.
C’est pourtant l’un des derniers lieux où la polémique existe encore… avec Positif où Michel Ciment ne rate pas une occasion de dézinguer ses confrères quand l’occasion lui en est donnée. Ainsi dans le dernier numéro s’en prend-il à la presse généraliste (Inrock, Télérama, Le monde, Libération) coupable de défendre des œuvres d'auteurs «indéfendable » (dont le très beau Visage de Tsai Ming-liang) et de dégoûter ainsi les spectateurs des œuvres difficiles bien meilleures. On notera qu'il justifie son jugement critique par le nombre d’entrées (hélas faibles) du film et par le même jugement des Cahiers du cinéma (pour une fois pas inspiré).
Débat "public" (10€ !!) demain lundi 25 19h30 au théâtre du rond point....
jll- Messages : 29
Re: blogs forums sites revues le reste
L'article dont parle JLL
ici
Propos particulièrement méprisants d'Assayas, on dirait du Burdeau :
Les jeunes artistocrates du gota ont de beaux jours devant eux...
ici
Propos particulièrement méprisants d'Assayas, on dirait du Burdeau :
J'ai foi dans le fait que les critiques qui écrivent bien et qui ont du plaisir à le faire seront toujours plus visibles que la vox populi, ajoute Olivier Assayas. Je crois en l'avenir de l'écriture journalistique qui s'impose par sa qualité, sa sophistication, sa profondeur.
Les jeunes artistocrates du gota ont de beaux jours devant eux...
Re: blogs forums sites revues le reste
C'est un triste article, surtout ce passage :
"Ce ne sont que des gens qui parlent depuis leur balcon à d’autre gens qui veulent bien les écouter". Il voit dans le ton péremptoire de cette critique la démagogie contemporaine qui voudrait que tout ce qui se dit dans un lieu de pouvoir soit sujet à caution, tandis que le grand n’importe quoi du net serait forcement véridique. Il y a une étrange crédulité à penser que le summum de la liberté c’est de naviguer dans un lieu où la parole n’est pas contrôlée.
Le_comte- Messages : 336
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