Moolaadé (Sembene Ousmane)
4 participants
Page 2 sur 2 • 1, 2
Afrique, année zéro
Ouedraogo, cinéaste néo-réaliste?
je n’y avais pas pensé en voyant ses films, parce qu’il y a une telle distorsion des faits dans ce qu’il tourne qui me paraît très éloignée du flux de la vie des films néo-réalistes. Ouedraogo disait que sa première colère politique était d’affirmer qu’en Afrique il n’y a pas que la famine, la sécheresse, la violence de ceux qui ne font que survivre, mais aussi de belles histoires d’amour et d’amitié. Yaaba et Samba Traoré sont des histoires d’amour et d’amitié complètement artificielles en ça, où le soleil et la terre d’Afrique ne rentrent plus tellement dans le cadre, en tout cas sûrement pas comme mise en scène néo-réaliste…
Il y a une série documentaire qui montre bien cette économie informelle dont je parlais, voir un extrait sur le site de l'Harmattan tv:
si on fait abstraction du commentaire off sirupeux au possible, les histoires filmées révèlent des histoires d’amour et d’amitié d’une force qui en impose cent fois plus que les objets manufacturés pour l’occident d’Idrissa Ouedraogo.
Bref, je vous recommande vivement cette série documentaire…
Introducing man pass man
je n’y avais pas pensé en voyant ses films, parce qu’il y a une telle distorsion des faits dans ce qu’il tourne qui me paraît très éloignée du flux de la vie des films néo-réalistes. Ouedraogo disait que sa première colère politique était d’affirmer qu’en Afrique il n’y a pas que la famine, la sécheresse, la violence de ceux qui ne font que survivre, mais aussi de belles histoires d’amour et d’amitié. Yaaba et Samba Traoré sont des histoires d’amour et d’amitié complètement artificielles en ça, où le soleil et la terre d’Afrique ne rentrent plus tellement dans le cadre, en tout cas sûrement pas comme mise en scène néo-réaliste…
Il y a une série documentaire qui montre bien cette économie informelle dont je parlais, voir un extrait sur le site de l'Harmattan tv:
si on fait abstraction du commentaire off sirupeux au possible, les histoires filmées révèlent des histoires d’amour et d’amitié d’une force qui en impose cent fois plus que les objets manufacturés pour l’occident d’Idrissa Ouedraogo.
Bref, je vous recommande vivement cette série documentaire…
Introducing man pass man
Invité- Invité
Re: Moolaadé (Sembene Ousmane)
Vu la Noir de... hier.
ça ne m'a pas ému, bien que j'ai trouvé ça formulé avec une clarté; une limpidité peu commune. En voyant ces blancs exploiter leur bonne, j'ai surtout pensé que la manière dont elle était exploité, était une affaire de classe sociale, bien que le fond raciste n'est en rien secondaire. Aux Comores les comoriens ayant des moyens d'en exploiter d'autres le font à la manière de cette famille blanche. On ne parle alors plus de "négre" qu'on exploite, mais de "paysan". Il existe aussi ce qu'on appelle les wapambé, des filles qu'on récupère dans les familles les plus pauvres, qu'on loge et nourrie, envoie à l'école coranique, mais qu'on exploite pour les taches ménagères. On les prend généralement très jeunes, c'est une forme d'esclavage encore très courante aux Comores. Les familles les plus pauvres préférant "vendre", ou se débarrasser de leurs filles, les envoyer à la grande ville, en espérant qu'elles y mangent à leur faim et soient éduquées correctement. Les parents en rendant visite à leurs filles dans la grand ville, peuvent aussi recevoir des biens, vêtements ou aliments de la part de ceux qui l'exploite.
http://www.comores-online.com/mwezinet/traditions/enfants.htm
ça ne m'a pas ému, bien que j'ai trouvé ça formulé avec une clarté; une limpidité peu commune. En voyant ces blancs exploiter leur bonne, j'ai surtout pensé que la manière dont elle était exploité, était une affaire de classe sociale, bien que le fond raciste n'est en rien secondaire. Aux Comores les comoriens ayant des moyens d'en exploiter d'autres le font à la manière de cette famille blanche. On ne parle alors plus de "négre" qu'on exploite, mais de "paysan". Il existe aussi ce qu'on appelle les wapambé, des filles qu'on récupère dans les familles les plus pauvres, qu'on loge et nourrie, envoie à l'école coranique, mais qu'on exploite pour les taches ménagères. On les prend généralement très jeunes, c'est une forme d'esclavage encore très courante aux Comores. Les familles les plus pauvres préférant "vendre", ou se débarrasser de leurs filles, les envoyer à la grande ville, en espérant qu'elles y mangent à leur faim et soient éduquées correctement. Les parents en rendant visite à leurs filles dans la grand ville, peuvent aussi recevoir des biens, vêtements ou aliments de la part de ceux qui l'exploite.
http://www.comores-online.com/mwezinet/traditions/enfants.htm
Re: Moolaadé (Sembene Ousmane)
salut Woots,
j’en parlais en page 1, avec Bert Brecht…
"Les enfants placés", on entendrait presque un moment d’élévation spirituelle et matérielle, alors qu’on emprisonne, on anticivilise, c’est bien le sujet de Sembène avec La noire de.
Orwell écrit que "la relation entre le mode de pensée totalitaire et la corruption du langage constitue un problème important qui n’a pas fait l’objet d’une attention suffisante".
j’en parlais en page 1, avec Bert Brecht…
"Les enfants placés", on entendrait presque un moment d’élévation spirituelle et matérielle, alors qu’on emprisonne, on anticivilise, c’est bien le sujet de Sembène avec La noire de.
Orwell écrit que "la relation entre le mode de pensée totalitaire et la corruption du langage constitue un problème important qui n’a pas fait l’objet d’une attention suffisante".
Invité- Invité
Re: Moolaadé (Sembene Ousmane)
J'ai relu ton post Breaker.
En revenant aux Comores, pour des vacances, une chose m'avait surpris. Je ne l'avais pas remarqué à l'époque ou j'y vivais, mais après un moment en occident, en retrouvant ça j'ai été assez choqué. A chaque fois que j'avais des bagages lourds à porter, pour me débarrasser de ce poids, la famille qui m'accueillait demandait à un enfant de me les porter. Au départ j'insistais pour porter moi même, mais il semblait qu'on était pas dans le même monde, que la personne qui m'envoyait l'enfant trouvait ça très curieux que je refuse un pareil service. Je laissais donc faire, je marchais quelques mètres avec l'enfant qui portait mes lourds bagages, puis lorsqu'on était hors de porté du regard de la dame, je récupérais mes affaires, et continuais mon chemin. Je ne me souviens plus si l'enfant me suivait jusqu'au bout avant de retourner chez son "employeur", ou si il y retournait aussitôt.
En revenant aux Comores, pour des vacances, une chose m'avait surpris. Je ne l'avais pas remarqué à l'époque ou j'y vivais, mais après un moment en occident, en retrouvant ça j'ai été assez choqué. A chaque fois que j'avais des bagages lourds à porter, pour me débarrasser de ce poids, la famille qui m'accueillait demandait à un enfant de me les porter. Au départ j'insistais pour porter moi même, mais il semblait qu'on était pas dans le même monde, que la personne qui m'envoyait l'enfant trouvait ça très curieux que je refuse un pareil service. Je laissais donc faire, je marchais quelques mètres avec l'enfant qui portait mes lourds bagages, puis lorsqu'on était hors de porté du regard de la dame, je récupérais mes affaires, et continuais mon chemin. Je ne me souviens plus si l'enfant me suivait jusqu'au bout avant de retourner chez son "employeur", ou si il y retournait aussitôt.
Re: Moolaadé (Sembene Ousmane)
breaker a écrit: "la relation entre le mode de pensée totalitaire et la corruption du langage constitue un problème important qui n’a pas fait l’objet d’une attention suffisante".
ça me fait penser à Godard dont je parlais y a pas longtemps avec des potes sur facebook, à propos du fait que tout enfant est un prisonnier politique.
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum