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Under the skin (Glazer)

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Message par Eyquem Jeu 26 Juin 2014 - 21:25

Totalement bidon.
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Message par GM Ven 27 Juin 2014 - 9:12

La musique est pas mal.

Bon sinon, où est passé Borges ?

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Message par GM Ven 27 Juin 2014 - 9:33

"Un film au sensorialisme supérieur, pur récit plastique dont la lumière serait le principal agent, et l’actrice, l’écran absolu de ses projections numériques, l’alambic roi de ses passions glaciaires."

Lolien Gester, pour Lolibé

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Message par Eyquem Ven 27 Juin 2014 - 17:00

Salut Guillaume,

J'exagère un peu. Oui, la musique marche bien dans les scènes sur le lac noir. Mais j'attendais vraiment ce film, et je n'ai vu que des images vides (en dehors de 2 ou 3 séquences assez fortes, mais qui sont toutes dans la première demi-heure).

Ca m'a semblé vraiment très très proche de "Sombre", en moins brutal. Mais dans "Sombre", on a quasiment le même récit de prédation sexuelle (un homme-loup à la place d'une extraterrestre), la même inhibition/humanisation du personnage au fur et à mesure que l'histoire avance (dans "Sombre", le loup tombe sous le charme d'une jeune fille; ici, la femme extraterrestre se laisse séduire par un homme défiguré et essaie de s'approprier son enveloppe humaine). D'une manière générale, dans les deux films, je vois le même rapport à la matière des choses, une sorte de réalisme halluciné où les plans de nature ont à la fois quelque chose de très concret et de très abstrait. Dans "Sombre" aussi Grandrieux faisait se rencontrer un univers marqué par le surnaturel et un autre, contigu, peuplé de spectateurs de Tour du France et d'enfants filmés à la volée lors de spectacles de marionnettes; là, Glazer insére dans son montage des plans volés dans les rues d'Edimbourgh, des passants, des anonymes, filmés à leur insu.
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Message par gertrud04 Ven 27 Juin 2014 - 21:13

GM a écrit:
Bon sinon, où est passé Borges ?

Facile : il est au Brésil. Smile
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Message par GM Sam 28 Juin 2014 - 21:07

Je n'ai plus aucun souvenir de Sombre, Eyquem, désolé de ne pouvoir te suivre là-dessus précisément. Il y a tout de même sans doute une chose à retenir de cette mise en parallèle des deux films, puisque tu es la deuxième personne que j'entends les rapprocher. Mais d'abord, il y a quelque chose qui m'échappe : si je vois assez bien pourquoi on rattache Grandrieux à l'expérimental (même pour certains films de lui que j'aime peu, je ne remets jamais ça en cause), je ne comprends pas du tout en quoi Glazer peut y prétendre. Il n'expérimente pas grand chose, il fait un clip qui serre les dents, qui tourne en boucle autour de sa musique, justement, sa musique entêtante, toujours la même, et c'est un très long clip, c'est peut-être la mode aussi : http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/isaac-delusion-clip-infini-pandora-box/


Dernière édition par GM le Mar 1 Juil 2014 - 9:33, édité 2 fois

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Message par Eyquem Sam 28 Juin 2014 - 23:30

Hello,
Je ne sais pas quelle définition on pourrait donner du film expérimental: non narratif, sans durée standard, travaillant sur le photogramme en tant que tel (ou du moins le support des images, vu qu'il n'y a plus de photogrammes aujourd'hui)? J'y connais rien de rien, mais ce seraient les critères qui correspondent à l'idée que je m'en fais. Du coup, je ne dirais pas de Glazer qu'il fait du cinéma expérimental, mais je ne le dirais pas non plus de Grandrieux (en tout cas des 3 que j'ai vus: "Sombre", Une vie nouvelle", "Un lac"). Il y a des "moments expérimentaux" dans ces films, mais ça ne me paraît pas la dominante.

Bon sinon, où est passé Borges ?
Oui, il nous manque.

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Message par Invité Lun 30 Juin 2014 - 20:33

Je ne serai pas aussi radical que Eyquem. Je n'attendais ni ne savais rien de ce film, je n'ai donc pas été spécialement déçu. Mais je partage un peu son point de vue.

On a l'impression d'être devant un bel objet arty, un peu vain, très formaliste (louchant de façon insistante vers 2001 au début), et qui manque de substance.

Bon, cela dit, faut lui reconnaître une petite atmosphère assez prenante, dans la première partie. Aidée par une bande-son très appropriée.
La seconde partie ne m'a pas du tout convaincu : à partir du moment (spoiler) où elle découvre, semble-t-il, son "humanité" ou quelque chose comme ça... C'est pas senti du tout, justement. Mais c'est peut-être l'option du film, je ne sais pas trop.

Y a des trucs que je n'ai pas compris...
Spoiler:

Néanmoins, bel effort.

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Message par Eyquem Lun 30 Juin 2014 - 20:55

'soir Jerzy,
Qu'est-ce qui se passe avec l'homme au visage difforme?

--SPOILER--

C'est le moment "prise de conscience": elle hésite, se regarde dans le miroir, puis le laisse partir. Donc effectivement, il sort de la maison où elle devait le "noyer" comme les autres ("noyer" n'est pas le terme exact: mais je ne trouve pas le verbe qui signifie: "aspirer la pulpe en laissant la peau comme pour un grain de raisin").
Le motard est une sorte de vigile. Visiblement, personne ne doit en réchapper ou savoir ce qui se passe; ce qui expliquerait qu'il fasse disparaître le type en allant le chercher chez lui et en l'enlevant.
(je ne me souviens plus exactement, mais c'est bien le moment où le motard le met dans un coffre de voiture, tandis qu'une voisine épie la scène, sans rien faire?)
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Message par Invité Lun 30 Juin 2014 - 20:59

Voilà, c'était donc ça. ça se tient... Merci !

(Je vais mieux dormir cette nuit. ça me tarabustait, cette scène. lol)

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Message par Invité Lun 30 Juin 2014 - 21:23

Petite parenthèse: j'aime bien le tounant récent opéré par Scarlett (dont je suis un peu amoureux, je l'avoue) dans ses choix de films.

A propos de ce qui se passe under the skin, il appert - comme on dit dans l'administration - qu'elle a subi en 2011 une réduction mammaire *, et c'est dommage.

*
Spoiler:

Eyquem, tu as vu Her (Spike Jonze, dont je vante chaque fois que je peux Adaptation, un chef d'oeuvre pour moi) ? Elle n'y est qu'une voix. Et quelle voix. J'ai trouvé ça vraiment pas mal.

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Message par Eyquem Lun 30 Juin 2014 - 22:17

Non, pas vu "Her", c'était sur ma liste mais je l'ai laissé passer. Je ne savais pas que c'était Scarlett qui faisait la voix. (Elle est vraiment très belle dans "Under the skin": faudrait pas que le tournant, ce soit juste faire des voix.)
Est-ce qu'elle est vraiment à un tournant de sa carrière? Imdb, dans ses prochains films, annonce Black Widow, la suite des Avengers, et un truc de Luc Besson. Ca me fait de la peine.


Dernière édition par Eyquem le Lun 30 Juin 2014 - 22:20, édité 1 fois
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Message par Invité Lun 30 Juin 2014 - 22:19

En effet, "tournant", pour juste deux films...

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Message par GM Mar 1 Juil 2014 - 8:29

Eyquem a écrit: ("noyer" n'est pas le terme exact: mais je ne trouve pas le verbe qui signifie: "aspirer la pulpe en laissant la peau comme pour un grain de raisin")

épépiner, avec connotations bienvenues d'ailleurs ?

à la question de ce que c'est qu'expérimenter, bon, ce n'est pas évident de répondre : est-ce que c'est emporter la technique ailleurs ? Détourner la technique ? Utiliser de nouvelles techniques ? Est-ce que ce n'est qu'une histoire de techniques, au sens large ? Je ne crois pas que Glazer le fasse jamais ici ; mais Grandrieux, si, ça lui arrive, par exemple le diaph quasi-clos d'Il se peut que la beauté ait renforcé notre envie de résolution (ou quel que soit son titre, que je cite de tête au risque de me tromper), les flous grisâtres que ça occasionne, l'image presque éteinte qui résiste, voilà une expérimentation... Non ?

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Message par wootsuibrick Mar 1 Juil 2014 - 15:31

Il se peut que la beauté... m'a beaucoup fait penser au Tokyo-Ga de Wim Wenders et au Sans soleil de Chris Marker. Pas juste parcequ'il est filmé à Tokyo avec la subjectivité du cinéaste apparente, mais aussi parcequ'il ne semble pas oublier ses prédécésseurs... Grandrieux part à la rencontre de Adachi, comme Wenders part retrouver les traces de Ozu... Grandrieux retrouve le tunnel de Solaris à Tokyo, comme Marker retrouve les routes de san francisco de Vertigo... Wenders filme furtivement Marker dans le bar "Jetée", on a l'impression que c'est spontané... Grandrieux discute longuement avec Adachi dans un bar... on a l'impression que c'est une discussion bien au-delà du prétexte qu'est le film...
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Message par gertrud04 Lun 7 Juil 2014 - 6:57

J’y suis allé sur la seule foi de son palmarès dans les cahiers (4 ou 3 étoiles) avec en contre-point le jugement expéditif de Eyquem « Totalement bidon » (je n’avais pas lu le reste du topic).

Moi j’ai trouvé ça prenant de bout en bout, inquiétant, d’une beauté incroyable (le générique, la scène du bain, ce plan de paysage avec brouillard où l’on discerne à peine la silhouette de Scarlett marchant sur la route,…) et contre toute attente émouvant (avec le personnage du « monstre »). Ça m’a rappelé plein de choses et pas seulement 2001 : les motards (Cocteau et Fellini), l’immolation (celle de the Thing),…

Je vous trouve vraiment injustes et suis furieux contre moi de ne pas trouver des choses plus intelligentes à dire sur ce que j’ai ressenti. J’espère seulement que quelqu’un ici saura trouver les mots qui me manquent.
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Message par Invité Lun 7 Juil 2014 - 18:18

Salut Gertrud,


je ne pense pas être injuste, pour ma part. Même avec le recul, je reste sur ma position mi-figue mi-raisin, ce film ne me semblant mériter ni un excès d'honneur ni un excès d'indignité.
Pour ajouter quelque chose, je dirais que je le trouve faussement "singulier": il picore en effet à droite et à gauche toute une série de figures formelles qui sont autant d'emprunts/hommages/références (comme on voudra). Y a aussi du Cronenberg première manière, du Lynch pour le côté "expérimental". J'ai pensé à Eraserhead pour les types qui s'enfoncent lentement dans le liquide. Le traitement sonore est lui aussi très "alansplitien". J'ai pensé également à Elephant man. *

Bien sûr, les images de la lande sont très belles.
ça se veut "sensoriel-immersif"... (avec en sus de vrais morceaux de vrais "prolétaires" dedans). Mais j'ai l'impression d'avoir déjà vu en mieux de façon isolée les diverses séquences rapiécées qui font la composition artificielle de ce film. Tout ça sonne un peu "creux", dénotant un manque de substance, disais-je.
Question émotion, la fin un peu trop 'je termine en queue de poisson' ne m'a pas bouleversé outre mesure parce que je la sentais trop préméditée dans l'effet même de sa "surprise". Et pourtant dieu sait que je m'émeus facilement.

Ce qui me semble convenu aussi, pour y revenir, et pas réussi , c'est ce changement qui s'opère en cette extra-terrestre qui soudain découvre son "humanité" ou sa "finitude". ça ne me touche pas en raison du parti-pris d'esthétique distanciée du metteur en scène. Je sens bien dans la dernière séquence la tentative de rendre quelque chose d'une sorte de drame de solitude, mais ça reste trop "arty" poseur pour moi... Je ne dis pas que j'ai raison, mais je l'ai senti ainsi.

* En lisant Léo de fdc, je découvre que Adam Pearson, qui joue l'homme au visage défiguré, ne porte aucune prothèse.
Il est atteint d'une forme grave de fibromatose.
https://youtu.be/Drr7HVR9_X0

Je ne sais pas vous, mais cette révélation me met mal à l'aise car c'est un moment réellement angoissant dans le film. Et je croyais vraiment que c'était un maquillage.
Pourquoi fallait-il un homme au visage réellement défiguré, pour susciter un malaise? Je ne peux pas m'empêcher de trouver dans cette option une sorte d'exploitation voyeuriste pas très éthique... Et au fond, c'est censé communiquer quoi, la scène avec lui? Un truc du genre "rencontre troublante de la Belle et de la Bête"? Une soi-disant réflexion sur la "monstruosité - derrière - laquelle - se - cache - l'humain - vulnérable - et - sensible - à - qui - sait - réellement - voir - (ou apprend à regarder/sentir) - au  delà des apparences "? Etc? Si c'est ça, je trouve que c'est là aussi fort convenu, bateau. De l'ordre de "l'effet" rhétorique ou publicitaire sans réelle profondeur ni substance.

Pour résumer tout cela, je dirais que l'ensemble des variations signifiantes convoquées ici autour du thème de la peau (ce qu'il y a dedans, sous, etc, la surface/l'intérieur, le dehors/le dedans, la beauté/la laideur, l'extra-terrestre/l'intra-terrestre, etc) me semble en définitive de l'ordre de la rhétorique. C'est le terme qui me semble en effet le mieux convenir. Une rhétorique tellement lisible, signifiante et prévisible qu'elle en vient à contredire la proposition même d"expérience sensorielle/immersive" (qualité que la plupart des spectateurs mettent en avant), proposition qu'elle encadre et circonscrit dans un contenu à la fois pauvre, trop maitrisé ou trop délimité, au point d'annuler toute sensation de dérive, flottement, égarement...

Quand on vise le sensoriel et l'immersif, en gros "l'expérience poétique", on doit justement éviter de cadenasser, verrouiller, formater l'expérience sous l'espèce d'un processus rhétorique trop aisément identifiable, lisible et déchiffrable, se déclinant dans une série de figures attendues. Sinon le soufflé au pruneaux se dégonfle assez vite et ne laisse en définitive apparaître, derrière l'armature bricolée et abstraite qui le soutient, qu'un contenu plat, dépourvu de mystère, unidimensionnel.

Une gageure qu'avait réussi, par exemple, 2001. Que réussissait, mais pas totalement, Eraserhead: là aussi, un certain réseau de correspondances trop aisément signifiant amoindrissait l'étrangeté, laissant apparaître derrière elle l'armature abstraite d'un contenu assez plat et bateau: l'angoisse phobique de l'enfantement et la difficulté d'assumer la responsabilité d'une paternité, chez un homme pris en tenaille entre la figure de l'épouse désérotisée par sa maternité et celle de la femme fatale - sa voisine. Etc.



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Message par gertrud04 Jeu 10 Juil 2014 - 12:01

syndic des dockers a écrit: Et au fond, c'est censé communiquer quoi, la scène avec lui? Un truc du genre "rencontre troublante de la Belle et de la Bête"? Une soi-disant réflexion sur la "monstruosité - derrière - laquelle - se - cache - l'humain - vulnérable - et - sensible - à - qui - sait - réellement - voir - (ou apprend à regarder/sentir) - au  delà des apparences "? Etc? Si c'est ça, je trouve que c'est là aussi fort convenu, bateau. De l'ordre de "l'effet" rhétorique ou publicitaire sans réelle profondeur ni substance.

Hello Jerzy,

Je comprends tes remarques mais j’ai ressenti différemment la rencontre entre la belle et la bête. Au départ, l’extra-terrestre joue avec ce garçon le même jeu qu’avec les autres, celui de la séduction. Elle a des gestes plus tendres, des paroles plus douces certes mais c’est parce qu’elle voit qu’il est différent, timide, rétif à ses avances : elle s’adapte. Mais à aucun moment, je n’ai cru qu’il était autre chose pour elle qu’une proie. Le garçon lui ne sait pas ce qu’elle a en tête. Il est tourneboulé, on le devine, par des gestes, des paroles qu’il n’a jamais sentis, entendues. Mais il se trompe sur leur sens. Et c’est la méprise du garçon qui m’a ému ici.
Maintenant c’est vrai qu’après la rencontre, on sent qu’il s’est passé quelque chose en elle, traduit par ce plan où elle se regarde longuement dans une glace (après qu’elle ait entrainé le garçon dans le bain). Et on peut se dire après coup que c’est cette rencontre qui a déclenché une prise de conscience : elle a vu l’humain sous le monstre et elle cherchera désormais l’humain en elle. Si c’est ça, moi je le trouve beau ce cheminement. En tout cas, on peut pas reprocher au metteur en scène d'être trop lourd là-dessus car, comme toi, entre l'arrivée du garçon et de la fille dans la maison et la fuite de ce dernier, j’étais un peu perdu sur le sens de tout ça. Je ne savais pas si le garçon s’était échappé ou si elle l’avait laissé partir. Sa course nu dans les champs, c’est un moment inoubliable.

Tu m’apprends que le garçon ne porte pas de prothèse. Je ne ressens pas comme toi du voyeurisme dans le fait de l’avoir utilisé. Après tout ce ne sont pas des images volées, il a donné son accord. Je pense juste à la vie terrible de ce garçon, tous ces regards qui se détournent et qu’il doit affronter. Le cinéma l’a peut-être aidé dans le sens où là il est vraiment regardé, la caméra elle ne détourne pas le regard. Bon maintenant, je ne t’en voudrai pas si tu me dis que je fais ici de la psychologie de bazar  Smile .

Pour finir, je suis d’accord avec toi sur le fait que le film a un coté « arty, poseur » mais je t'assure, sous cet écrin, il y a aussi un cœur.
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Message par Invité Jeu 10 Juil 2014 - 17:20

Salut Gertrud,

je prends acte de nos perceptions différentes du traitement "émotionnel" du truc.  Very Happy 


Juste ceci, l'exploitation voyeuriste est indépendante pour moi du fait que l'acteur est consentant. Bien sûr qu'il est consentant, ce n'est pas la question ici pour moi.
Elle tient au fait que le spectateur n'en sait rien, lui, et que le réalisateur exploite de manière ambigüe cet effet scopique, pour le surprendre, distiller le malaise.

Le réalisateur joue donc sur ce dévoilement surprise, sous la capuche, de la monstruosité du visage de l'auto-stoppeur, et en tire des effets angoissants dans l'économie de la scène. Que ce soit avec ou sans le consentement de l'acteur m'importe peu : l'exploitation voyeuriste est dans cette donnée, qui sert ici l'exploitation du schéma convenu de la rencontre entre "la belle et la bête".

Que l'acteur consente à cela n'empêche pas pour moi cette dimension d'"exhibition de fête foraine" de la difformité. Je trouve toujours malhonnête ce genre de procédé, qui table sur une ambivalence, ou plutôt impose un "double bind": il s'agit à la fois, dans le même temps, de susciter une forme de répulsion chez le spectateur et de le dénier en invoquant un respect de la "différence", une "ouverture" à cette différence...

Il n'y a aucun processus d'ouverture, de respect - ou de "relève" - de cette "différence" dans ce traitement : c'est balancé comme ça, une "scène à faire", en quelque sorte. C'est tout le contraire d'une approche de la "monstruosité" qui, comme dans Elephant man, pose d'abord la question de la répulsion du spectateur, de son regard, de ses préjugés, pour ensuite le confronter à ces derniers et les interroger.


L'extraterrestre est à l'homme défiguré ce que la fillette aveugle est à Frankenstein. Elle ne sait pas ce qu'est la "laideur" parce qu'elle ne la voit pas, ne la distingue pas, et pour cela ne rejette pas Frankenstein. Dans les deux cas, c'est un déficit de sens qui rend possible l'amitié, au sens large.

Ici, si l'extraterrestre entre dans un autre rapport, un rapport nouveau, un rapport de non-prédation, avec l'homme au visage difforme, c'est précisément - et paradoxalement - en raison de son absence d'humanité, qui fait que les catégories "laid/beau" lui sont étrangères, ne signifient rien pour elle.
La "morale" de leur rencontre qui est ici esquissée est ainsi d'un ordre très pauvre: il s'agirait en gros de dire que la "différence" physique est d'autant plus acceptée qu'elle n'est pas de prime abord perçue (sur un plan "esthétique", qui est celui de la "sensation"). Il s'agirait aussi de dire que l'opposition entre le "beau" et le "laid" est surmontée par une carence première de perception - ou une perception anhumaine -, et que seule cette "anesthésie" première autorise, on ne sait trop pourquoi, la rencontre des contraires ("la belle et la bête") mais aussi la rencontre d'une éthique (découvrir qu'il ne faut pas tuer "l'autre"). Ou encore: seule cette "anesthésie" première permet, dans un second temps (sans qu'on comprenne trop bien pourquoi, donc), cette métamorphose à laquelle on assiste: le passage d'un corps "fasciste" (pur, lisse, parfait, insensible) à un corps vulnérable et souffrant...

On ne comprend absolument pourquoi un tel processus a lieu, donc. Il y a là une contradiction circulaire qui n'est nulle part interrogée, qui n'est tout simplement pas pensée :

ce passage d'un corps non-sensible, parfait, pure forme, à un corps sensible, intériorisé et souffrant, est rendu possible par sa rencontre avec un corps difforme et souffrant. Mais pourquoi? Pourquoi un corps "fasciste" (cad pur, parfait, insensible, etc) serait affecté par la rencontre d'un corps vulnérable, sensible ?

Selon moi, il n'y a pas de réponse. Simplement parce que ce film ne pense rien. Ne pense rien au sens même de n'être affecté par rien. Il se contente de jouer, à vide, sur des formes abstraites, non liées, et dont il voudrait nous faire croire qu'elles sont concrètes, sensorielles. Ce en quoi il n'est pour moi qu'un exercice rhétorique...

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Message par gertrud04 Ven 11 Juil 2014 - 11:04

Tu es trop fort pour moi. Je me rends.  Cool
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Message par Eyquem Lun 14 Juil 2014 - 11:45

Hello tous,
Jerzy, tu as un mp  Wink 
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