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Brando invariablement réactionnaire

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014 - 15:46

Les quelques pages de Glauber Rocha sur Kazan/Brando:
http://ti1ca.com/7xd3g9sx-GLAUBER-ROCHA--TEXTES-SUR-ELIA...

« Voyons une séquence d'Un tramway nommé désir. Stella(Kim Hunter) se bat avec son mari Kowalski(Brando) et descend les escaliers en courant pour aller chez une amie. Au lieu de l'appeler, Kowalski crie hystériquement juste pour produire un grand choc : "Stella!" Et Marlon Brando hurle, pleure, gémit jusqu'à l'épuisement. Kowalski, dans le même ordre d'idées, est exagérément sordide, brutal, moralement et physiquement sale. Un animal à la sexualité permanente. Naturalisme de seconde classe déguisé en réalisme moderne.»

«Quand Marlon Brando est apparu, il était un jeune riche d'esprit et presque sauvage. Aujourd'hui, c'est un sophistiqué pauvre d'esprit. Il n'avait pas la moindre grandeur pour supporter son succès. Il est orgueilleux, vaniteux, sans respect de l'être humain.» (Elia Kazan à Glauber Rocha)

« Brando est l'acteur narcissique, égoïste, romantique, stupide, prétentieux, arrogant comme tout ignorant, et, en tant que tel, pathétique, sublime, mais invariablement réactionnaire.» (sur Apocalypse Now)

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Message par adeline Mar 22 Avr 2014 - 18:21

Hello Breaker,

sans n'y rien connaître et d'assez loin dans ma mémoire, j'avais plutôt l'impression que Brando était un mec bien. En tout cas d'après ce qu'on dit sur son engagement pour les droits civiques, les Indiens, etc. "Invariablement réactionnaire" et Brando ne collent pas, dans ma tête.
(j'ai essayé de télécharger le texte de Rocha, mais le lien ne fonctionne pas…)

Cool de te revoir par là Wink

adeline

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014 - 21:14

salut Adeline,
j'ai rechargé le lien, j'espère que ça va:
http://ti1ca.com/qi06m9iq-GLAUBER-ROCHA--TEXTES-SUR-ELIA-KAZAN-BRANDO-.pdf.html
C'est le point de vue d'un cinéaste tricontinental sur Brando, pas celui qu'on entend habituellement, c'est clair...

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014 - 21:40

(22:01:50) (784898): Dans la pauvre tête bouillonnan​te d'idées, de montages et d'associati​onnismes causaux intrépides de breaker, aka l'antonin artaud du net, tout se mélange en une tambouille fabuleuse: Brando était invariablem​ent réactionnai​re. Il l'a lu quelque part, donc c'est vrai: c'est étayé par Glauber Rocha, qui par contre était invariablem​ent révolutionn​aire, lui qui a fricoté avec à peu près toutes les dictatures militaires de sa région, fasciné par les figures de chefs charismatiq​ues qu'en ont une grosse paire et tout ça. Puis c'est confirmé par Elia Kazan, grand résistant de toujours à l'ordre établi, invariable compagnon de route du communisme, n'hésitant pas quand il le fallait à défendre ses potes persécutés à Hollywood par le mcCarthisme​. C'est smart de bath...

(22:10:34) (784898): https://youtu.be/2QUacU0I4yU
(22:11:58) (784898): https://youtu.be/Uv7SK2VBln8
(22:14:54) (784898): "En 1969, il refuse Butch Cassidy et le Kid pour tourner dans Queimada." etc. Maintenant c'était ptêt un gros con narcissique​, comme tout le monde. Mais des gros cons narcissique​s comme Brando, ça manque un peu de nos jours...
(22:20:10) (784898): Notez, on peut préférer G. Clooney. Paraît qu'il représente l'aile gauche de Hollywood aujourd'hui​. Avec Brad Pitt ou je sais plus trop qui.
(22:29:56) (784898): Moment assez douloureux et cruel: Kazan recevant son Oscar en fin de vie, et violemment humilié par une partie de la profession. Les conseilleur​s n'étant pas toujours les payeurs, on ne peut s'empêcher de penser que Ed Harris (qui a tourné dans bien des daubes ultra-patri​otiques, comme Apollo, avant de la jouer poète hypersensib​le) et Nick Nolte (qui a joué dans l'imbitable "adieu au roi" - monument de connerie érigé à la fascination pour les colonisateu​rs charismatiq​ues foldingos -de John Milius, aka l'idéologue number one de Apocalypse now) témoignent ici d'une manière de "faux courage" dans l'intégrité qui laisse un poil sceptique..​.
https://youtu.be/3YziNNCZeNs
(22:34:05) (784898): Bon, Breaker préfère à tout ce hollywood réactionnai​re et corrompu jusqu'à l'os Larry Clark, grand marginal subversiogè​ne et powète éternel de l'adolescen​ce, dont la plus grande geste éthico-poli​tique fut de jouer à touche-pipi avec des ados paumés en les forçant à se branler devant son objectif. C'est son droit après tout...
(22:38:11) (784898): Sans oublier Pierre Carles, grand résistant à l'Ordre spectaculai​re-marchand, ayant fait de la roublardise ciné-gag un sport de combat. N'en jetons plus... Au lit, et plus vite que ça.
(23:20:32) (784898): Enfin bon, concluons sur un éclat de rire bien mérité, ça fait de mal à personne: https://youtu.be/o3I3bNlK2_k

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014 - 22:21

qui sont ces numéros qui écrivent toutes ces conneries?
Brando a envoyé une Indienne aux Oscars, c'est d'une audace sensationnelle... Qu'est-ce qu'il a risqué?, ou en quoi il a soutenu une fidélité à la cause indienne, à celle des panthers?, au-delà de ce genre d'événement de faire parler pocahontas à sa place...

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014 - 23:03

On pourrait dire, à l'inverse, qu'il préférait que Pocahontas parle à sa place, ce qui n'est pas tout à fait la même chose...

En quoi il a soutenu une fidélité à la cause indienne, à celle des panthers?, au-delà de ce genre d'événement de faire parler pocahontas à sa place...

Remarque fort percutante de la part de qui passe le plus clair de son temps à faire honte, à donner des leçons d'engagement, à pérorer pour et à la place des autres, les exclus et les damnés de la terre, traquant le vil ressentiment partout, et s'ingéniant toujours à injecter en toute occasion la petite dose de mauvaise conscience que mérite tout un chacun... Et dénonçant toujours tous les incendies, toute l'iniquité, tous les charniers et toute la misère du monde avec (au moins) 30 ans de retard, comme tout carabinier d'Offenbach qui se respecte...

Breaker, grand militant pour les droits civiques, se battant aux côtés des Panthers, nous révèle des trucs en direct-live de 1966, grâce à une faille temporelle dans le cosmos cybernétique.

Faire un procès à Marlon Brando 10 ans après sa mort... (Avec en témoin à charge Glauber Rocha, qui prit position quelques années après son exil en 1971 en faveur de la dictature militaire, qui massacrait le pauvre peuple dont il chantait la révolte et la libération.)

En voilà une bonne idée, constructive, mobilisatrice, vachement interpellante et super-démystificatrice. Chouettes montages parallèles en perspective, avec des images, des vidéos qui bougent et tout, qui rendraient Eisenstein vert de jalousie, en alternance avec des vers inspirés de René Char qui expriment des choses violemment profondes.

Au prochain numéro, enquête coup de poing à paraître à la une de Paris-Match. Le poids des mots, le choc des photos. Du journalisme d'investigation pointu qui risque tout, et qui va au fond des choses : Danny Kaye et Bob Hope bossaient pour le KGB ! Ava Gardner était un travelot ! James Stewart n'a jamais pu déchirer sa carte de membre du klu klux klan: elle était plastifiée ! Témoignage exclusif de Goldie Hawn, sa fille cachée, enlevée à 10 ans par la mafia et envoyée dans un bordel à Calcutta ! On vous dit tout, on vous cache rien, on vous dévoile le dessous des cartes et le dessus des guéridons.


Quand on lance au hasard des procès de dupes en ne connaissant rien de ses dossiers en carton, juste pour faire son nietzschounet courageux qui déboulonne les idoles, on risque pas grand chose, en effet. A part l'invariabilité du ridicule.

L'acteur a toujours soutenu les Indiens, notamment après leur confrontation mortelle, en 1973, avec des agents fédéraux à Wounded Knee (Dakota du Sud). Leur cause fut l'une des batailles de l'activiste Brando, qui dès les années 1960, participe au mouvement américain pour les droits civiques, se bat contre la guerre au Vietnam et toutes les formes d'oppression. En lui rendant hommage vendredi, le révérend noir Jesse Jackson a affirmé : "Comme Frank Sinatra et Harry Belafonte, il nous a beaucoup aidés dans les années 1960." Brando explique dans son autobiographie, Songs My Mother Taught Me (Les Chansons que m'apprenait ma mère, éd. Belfond, 1994), comment lui qui avait envisagé d'être prêtre "pour avoir un dessein dans la vie", a commencé par aider les enfants, à travers l'Unicef et le fonds d'aide à l'enfance des Nations unies. En 1959, il fut un des fondateurs de la branche hollywoodienne de Sane, groupe antinucléaire formé par des artistes noirs comme Harry Belafonte. Au côté de l'écrivain noir James Baldwin, l'acteur a participé à la marche historique sur Washington pour les droits civiques d'août 1963. Et manifesté dans le Sud avec Paul Newman et les freedom riders qui luttaient contre la ségrégation.

Il défend encore les Amérindiens en mars 1964, quand ceux-ci défient la loi en pêchant dans la rivière Puyallup, pour revendiquer l'application de leurs droits tribaux. S'inspirant des fameux sit-in du mouvement civique, Brando et d'autres organisent un fish-in, et sont arrêtés pour avoir pêché sans permis.

Après l'assassinat du pasteur Martin Luther King en 1968, Brando annonce même qu'il renonce au cinéma pour se consacrer au mouvement pour les droits civiques. Il déclare à l'époque : "Si le vide créé par la mort du Dr King n'est pas rempli par une vigilance et une compréhension et beaucoup d'amour, alors je crains que nous ne soyons tous perdus." Il a défendu et aidé financièrement les Black Panthers, assisté au service funèbre du leader noir assassiné en prison, George Jackson. Bobby Seale était son ami, rencontré quand il préparait son rôle dans le film de Gillo Pontecorvo, Queimada (ou Burn !), sorti en 1970, sur une révolte noire au XIXe siècle.

Ses prises de position lui ont causé des ennuis. Pourtant, quand son come-back du Parrain lui vaut un deuxième Oscar, Brando refuse la statuette. Il méprisait sa célébrité mais a bien su s'en servir comme arme politique. "Marlon Brando a été une figure cruciale dans le changement d'attitude de Hollywood envers l'engagement," écrit Ronald Brownstein dans son livre sur Hollywood et Washington, The Power of Glamour, "à cause de son immense prestige professionnel et de l'intensité morale qui était la sienne".


Le comédien américain est décédé le 1er juillet à Los Angeles.
Star. Antistar. Géant. Monstre sacré. Animal. Bête de scène. Bête de sexe. Dieu. Don Juan. Rebelle. Mythe. Génie. Et puis : beau, sensuel, séducteur, viril, excessif, intransigeant, capricieux, magnétique, narcissique, révolté, autodestructeur, puissant, brutal, rageur, légendaire, solaire, inoubliable, éternel... Comment parler de Marlon Brando sans utiliser ces qualificatifs que la mort fait fleurir dans les hommages rendus à l'acteur décédé le 1er juillet à Los Angeles ? Inutile d'essayer, c'est impossible. Parce qu'il habite l'imaginaire collectif. Parce qu'il a débarrassé le cinéma de la théâtralité qui l'encombrait. Parce qu'il a incarné l'homme du XXe siècle.

La vie de Marlon Brando, né à Omaha (Nebraska) dans une réserve sioux, le 3 avril 1924, ne se résume pas. Il y a les lointaines origines alsaciennes (son vrai nom est Brandeau), la mère actrice et le père représentant de commerce, puis l'étape de l'Actor's Studio, la rencontre avec son mentor Stella Adler, les planches de Broadway brûlées dès 1944 dans Un tramway nommé désir, de Tennessee Williams et mis en scène par Elia Kazan. Il y a l'érotisme à fleur de tricot de peau, le charisme de la voix et du corps, les conquêtes féminines. Il y a les films d'Elia Kazan (Un tramway..., Viva Zapata, Sur les quais), de Joseph Mankiewicz (Jules César, Blanches Colombes et vilains messieurs), de Laslo Benedek (L'Équipée sauvage), de Sydney Lumet (L'Homme à la peau de serpent), de Charlie Chaplin (La Comtesse de Hong-Kong), de John Huston (Reflets dans un oeil d'or), de Bernardo Bertolucci (Le Dernier Tango à Paris) et, bien sûr, de Francis Ford Coppola (Le Parrain, Apocalypse Now). Il y a les cachets faramineux, les kilos d'ice cream qui déforment le corps, l'achat de l'atoll polynésien de Tetiaroa, les rôles choisis sans plan de carrière parce que « cesser d'être acteur est un signe de maturité ». Il y a tous ceux qui s'inspirent de sa façon de marmonner et d'intérioriser ses textes : Paul Newman, James Dean, Jack Nicholson, Dustin Hoffman et bien d'autres encore. Il y a la vie privée étalée au grand jour quand son fils tua le fiancé de sa fille, Cheyenne, qui se suicida un peu plus tard. Il y a la fin, pénible, lente, pitoyable.
L'histoire est fantasque, les rebondissements fréquents. Demeure une constante : l'engagement en faveur des minorités. Exempté de service militaire, Brando se souvenait : « Sur le formulaire, à la suite du mot race, j'ai écrit "humaine" et, sur la ligne en dessous, j'avais ajouté au mot couleur : "ça dépend". » Révélateur. Dès le début des années 1960, il participe au groupe antinucléaire Sane créé par des artistes noirs. En août 1963, il accompagne la marche sur Washington pour les droits civiques, au côté de l'écrivain James Baldwin, puis manifeste dans le Sud avec les freedom riders contre la ségrégation. En mars 1964, il prend fait et cause pour les Indiens qui défient la loi en pêchant dans la rivière Puyallup afin de faire valoir leurs droits ancestraux. Sans se soucier des conséquences que ses choix peuvent avoir pour sa carrière, il soutient les Black Panthers et assiste au service funèbre de George Jackson, le leader noir assassiné en prison. Et quand, en 1973, son rôle dans Le Parrain lui vaut un second oscar, il envoie une (fausse) Indienne [ NB: non. http://en.wikipedia.org/wiki/Sacheen_Littlefeather ], Sacheen Petite Plume, déclarer à sa place : « Le cinéma et la télévision ont trop maltraité les Peaux-Rouges. » Enfin, alors qu'il demande 3,7 millions de dollars pour jouer le père de Superman, il accepte de tourner pour une poignée de dollars dans Une saison blanche et sèche, dénonciation virulente de l'apartheid adaptée du roman d'André Brink par la Martiniquaise Euzhan Palcy.

http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN11074marloodnarb0/


En 1995 sur CNN face à Larry King, il fait scandale, en déclarant que Hollywood, la capitale du cinéma « est tenue par les juifs ». Il dénonce « L’Establishment juif d’Hollywood » et les accuse « d’exploiter les stéréotypes raciaux et ethniques». « Ils devraient avoir une grande sensibilité à la souffrance des peuples parce qu’ils ont été eux-mêmes exploités. On a vu le nègre, le gros latino, le chinetoque, le jap dangereux aux yeux bridés mais on a jamais vu le youpin parce qu’on sait parfaitement qu’on va dessiner les wagons autour.». Ces propos lui vaudront d’être taxé d’antisémite et d’être encore plus banni d’Hollywood. Son avocat Jay Kanter, lui-même juif, déclarera que l’acteur n’est pas antisémite. Il affirmera notamment que l’artiste « soutient l’Etat D’Israël », rappelant la pièce Un Drapeau est né à laquelle Brando avait participé. Mais Brando le fait mentir sur ce dernier point, puisque de la fin des années 90 jusqu’à la fin de sa vie en 2004, il soutient ouvertement et publiquement la Palestine et critique de façon virulente l’Etat D’Israël. Ce qui lui vaudra à nouveau d’être injurié et traité d’antisémite.

http://navetoncinema.canalblog.com/archives/2014/02/24/29242114.html



Bon, il aurait fallu qu'il meurt sur la croix, ou décapité par un obus, une grenade dans chaque main. ça aurait prouvé qu'il avait des burnes, ce gros lard stupide, lâche et narcissique enfermé dans sa grosse villa...

In fine:
Kowalski, dans le même ordre d'idées, est exagérément sordide, brutal, moralement et physiquement sale. Un animal à la sexualité permanente.

Faudrait s'interroger, une fois de plus, sur l'usage bizarre de la citation, sur ces associations causales arbitraires, en roue libre... En quoi cette citation nous apprend quelque chose sur Brando? Elle parle de Brando l'individu, ou du personnage Kowalski? C'est quoi, l'intérêt, la portée de la citation pour le "propos"? Quel lien de causalité avec "invariablement réactionnaire"?

Le reste est à l'avenant. Du vide bricolé, comme d'habitude...:

«Quand Marlon Brando est apparu, il était un jeune riche d'esprit et presque sauvage. Aujourd'hui, c'est un sophistiqué pauvre d'esprit. Il n'avait pas la moindre grandeur pour supporter son succès. Il est orgueilleux, vaniteux, sans respect de l'être humain.» (Elia Kazan à Glauber Rocha)

« Brando est l'acteur narcissique, égoïste, romantique, stupide, prétentieux, arrogant comme tout ignorant, et, en tant que tel, pathétique, sublime, mais invariablement réactionnaire.» (sur Apocalypse Now)

Idem. C'est impressionnant et joli, tous ces adjectifs évocateurs, qui parlent à notre place et qui disent mieux que nous-même ce que nous aurions pu penser si nous n'avions pas laissé à d'autres le soin de penser à notre place. Mais quel rapport avec "invariablement réactionnaire", dans la citation, et au delà de la citation? On se perd en conjectures...

Ah pardon, ça doit être la fameuse méthode, libre et sans entraves: "on fait dire absolument ce qu'on veut à absolument n'importe quoi". On est libre dans sa tête, comme Max; on fait des agencements spontanés. Entendu que tout "agencement" vaut n'importe quel "agencement". Et ceux qui regimbent là-dessus, ce sont des assignateurs représentant l'institution, universitaire, carcérale, psychiatrique, etc. Qui exercent leur volonté inégalitaire de "domination symbolique" si ce n'est physique, bien décidés à castrer le génie créateur par génération spontanée... Welcome home, boy. cheers 
Joie, bonheur sans mélange, de te relire (enfin, tes citations). Et à la prochaine, qui en ce qui me concerne sera une lointaine. Wink


Dernière édition par syndic des dockers le Mer 23 Avr 2014 - 2:47, édité 20 fois

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Message par Invité Mar 22 Avr 2014 - 23:19

L'acteur a toujours soutenu les Indiens,

J'ai pas trop envie  de mentionner" Chien Blanc" de Gary (qui me semble un livre pas très honnête vis à vis de Jean Seberg et son engagement, elle y est infantilisée - et les circonstances réelles dans lesquelles  elles vivaient y sont vraisemblablement déformées à l'avantage de Gary) mais le meilleur passage du livre c'est quand-même quand un miitant des droits civiques  rétrorque à propos de Brando dans un discours de ce tonneau: "...et nous aussi nous l'avons beaucoup soutenu..."


Dernière édition par Tony le Mort le Mar 22 Avr 2014 - 23:29, édité 2 fois

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 6:28

Bon, il aurait fallu qu'il meurt sur la croix, ou décapité par un obus, une grenade dans chaque main. ça aurait prouvé qu'il avait des burnes, ce gros lard stupide, lâche et narcissique enfermé dans sa grosse villa...
c'était pas une grosse villa, il s'est acheté une île en polynésie. Les activistes ont droit aussi a une bonne retraite, je conteste pas. Avec la masse de fric qu'il prend au système sur lequel il crache, il fait son choix d'avoir une île à soi, entre autres pied-à-terre. Mais peut-être que de temps en temps il envoie encore une carte postale pour les droits civiques, j'en sais rien.


En août 1963, il accompagne la marche sur Washington pour les droits civiques, au côté de l'écrivain James Baldwin
oui, et Charlton Heston aussi, qui était aussi un activiste à sa façon.

Après l'assassinat du pasteur Martin Luther King en 1968, Brando annonce même qu'il renonce au cinéma pour se consacrer au mouvement pour les droits civiques.
lol


Et dans le post initial, je n'ai pas dit que je n'aimais pas Brando au cinéma. Je propose une critique de Glauber Rocha. Le reste, c'est ta logorrhée ; no comments.
Au moins mon topic sur Brando t'a fait revenir.  Wink 

Brando invariablement réactionnaire The%20Black%20March%20In%20Washington%20For%20Jobs%20And%20Freedom

Glauber Rocha, qui prit position quelques années après son exil en 1971 en faveur de la dictature militaire, qui massacrait le pauvre peuple dont il chantait la révolte et la libération.
je veux bien que t'expliques ça, sinon, qui est un genre de foutaises dont t'as le secret...

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 10:39

breaker a écrit:
Bon, il aurait fallu qu'il meurt sur la croix, ou décapité par un obus, une grenade dans chaque main. ça aurait prouvé qu'il avait des burnes, ce gros lard stupide, lâche et narcissique enfermé dans sa grosse villa...
c'était pas une grosse villa, il s'est acheté une île en polynésie. Les activistes ont droit aussi a une bonne retraite, je conteste pas. Avec la masse de fric qu'il prend au système sur lequel il crache, il fait son choix d'avoir une île à soi, entre autres pied-à-terre. Mais peut-être que de temps en temps il envoie encore une carte postale pour les droits civiques, j'en sais rien.

Oui, mais ça, c'est après. En quoi ce qui vient après détermine ce qui vient avant ou l'annule?

En août 1963, il accompagne la marche sur Washington pour les droits civiques, au côté de l'écrivain James Baldwin
oui, et Charlton Heston aussi, qui était aussi un activiste à sa façon.

- En quoi ça retire toute portée à sa présence? Par capillarité?
- Heston fut effectivement, à cette époque, à sa façon un activiste de gauche à Hollywood. Avant de devenir républicain dans la seconde partie de sa carrière puis virer à l'extrême-droite. Preuve "par l'image" qui ne prouve rien du tout, à part des associations causales anachroniques.
- Procédé en outre des plus faciles, même sans anachronisme: on pouvait jusqu'il y a peu visionner l'intégrale de la conversation de Foucault, Glucksmann, Clavel, Jambet, dissertant copains comme cochons sur l'imposture des intellectuels de gauche, du marxisme, etc (il ne subsiste hélas actuellement qu'un tronçon de deux minutes sur les archives de l'INA: http://www.ina.fr/video/I05062461 . Le plus gratiné ayant été saucé). En utilisant ton procédé habituel, je prouverais que Foucault était un "nouveau philosophe", cad un réactionnaire?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveaux_philosophes
http://doc.sciencespobordeaux.fr/relations.internationales.2009/9.30.Vie.intellectuelle/Quand.Foucault.M.D.Oct.2009.pdf



Après l'assassinat du pasteur Martin Luther King en 1968, Brando annonce même qu'il renonce au cinéma pour se consacrer au mouvement pour les droits civiques.
lol

Pourquoi "lol"? Brando a effectivement sabordé sa carrière à Hollywood après Queimada, ce n'est pas douteux. Ses deux prestations de "prestige" chez Coppola (la seconde pouvant parfaitement se décoder comme un foutage de gueule cynique et opportuniste, et même la première) ne modifient pas fondamentalement cette vérité. Et pourquoi douter de la sincérité de ces propos: parce que c'est un acteur et que donc il est nécessairement bouffon, en représentation permanente?

En résumé, rien dans ta réponse qui offre quelque consistance à ce "invariablement réactionnaire" que tu ne justifies nulle part. Mais puisque ça te donne l'illusion de crever quelques baudruches (qui se sont crevées toutes seules sans avoir besoin de ton aide), et d'entretenir par là l'illusion de faire dans le radicalisme pur et dur ayant lucidement et courageusement pris congé de "l'imaginaire" (j'me marre) ...


Glauber Rocha, qui prit position quelques années après son exil en 1971 en faveur de la dictature militaire, qui massacrait le pauvre peuple dont il chantait la révolte et la libération.
je veux bien que t'expliques ça, sinon, qui est un genre de foutaises dont t'as le secret...

En tant que journaliste d'investigation pointu et informé, tu traceras bien tout seul cette donnée pourtant connue, ainsi que ce qui a trait à son mysticisme messianique délirant. Et même si pour entretenir la légende dorée du "cinema novo", on les escamote par "montage" sélectionniste en retenant ceci et pas cela. Une pratique qui ne saurait pas ne pas passer sous les fourches caudines de ton radicalisme critique intransigeant.

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 13:24

syndic des dockers a écrit:
Pourquoi "lol"? Brando a effectivement sabordé sa carrière à Hollywood après Queimada, ce n'est pas douteux. Ses deux prestations de "prestige" chez Coppola (la seconde pouvant parfaitement se décoder comme un foutage de gueule cynique et opportuniste, et même la première) ne modifient pas fondamentalement cette vérité.
lol, parce que lorsque King se fait caillasser ou tabasser dans les États du Sud, dans ses actions non-violentes, Brando n'est pas tellement réactif ou présent dans cette lutte des droits civiques(il est déjà sur son île à vrai dire).
Son passage chez Coppola, à décoder comme foutage de gueule cynique et opportuniste, ça pose quand même quelques problèmes à comprendre son activisme ; Apocalypse Now notamment a servi à financer la répression militaire de Marcos aux Philippines. Quand on est ou a été un activiste comme Brando, comment on envisage ce genre de petite virée au coeur des ténèbres... hein?
Brando a acheté son île en 66, c'était pas vraiment à la fin.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tetiaroa

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 13:55

Sur le soutient de G. Rocha aux militaires, il y a une allusion de Daney dans sa nécrologie et c'est sans doute cela que l'autre entend par "donnée connue". Mais Daney ne détaille pas ce que Rocha a dit, et il semble parler de positions tenues peu avant sa mort. Sans doute que des biographies ou des interviews d'autres cinéastes sud-américains permetraient d'en savoir plus.

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 14:31

Tony le Mort a écrit:Sur le soutient de G. Rocha aux militaires, il y a une allusion de Daney dans sa nécrologie et c'est sans doute cela que l'autre entend par "donnée connue". Mais Daney ne détaille pas ce que Rocha a dit, et il semble parler de positions tenues peu avant sa mort. Sans doute que des biographies ou des interviews d'autres cinéastes sud-américains permetraient d'en savoir plus.

Quel fin limier...

Oh que nenny, la donnée connue, ce n'est pas une allusion de Daney, allusion que je ne connais d'ailleurs pas. Si on se donne un peu la peine et un poil de méthode dans la recherche, on trouvera à peu près tous les éléments du dossier, bien épais. Et pas forcément en français.



breaker a écrit:
Brando a acheté son île en 66, c'était pas vraiment à la fin.

Où ai-je écrit que c'était "à la fin"?
On parle de la marche pour les droits civiques de 63. Et sinon, je ne vois pas en quoi l'achat d'un Atoll l'aurait empêché de se préoccuper par après des droits civiques et de tout ce qui a été souligné ici. Le fait est qu'il continua à s'en préoccuper. C'est dans les photos que toi-même a postées. Évidemment, tu vas rétorquer que c'est de la frime pour épater les gogos, un truc dans le genre...

Finalement, tu reproches à Brando de ne pas avoir été un "activiste" au sens le plus plein et radical de ce terme (au sens où Rocha l'était, on imagine). Tu insistes avec ces "quand on est ou a été un activiste comme Brando": ça veut donc dire que tu reconnais qu'il a été un activiste, mais peut-être est-ce une manière fort subtilement (sic) ironique de souligner que tu penses qu'il ne l'a jamais été...

Si tu tiens à démontrer que Brando n'était pas un Black Panther, mais un acteur de cinéma blanc et hollywoodien, doublé d'un bateleur, histrion, etc, tu as parfaitement raison. Qui le contestera, d'ailleurs?
Mais je ne saisis toujours pas comment, de là, tu passes à "invariablement réactionnaire".
Tu dis que tu proposes juste une critique de Glauber Rocha: tu ne fais pas que la proposer, tu tentes de la justifier sans produire la moindre justification. Seulement les montages habituels censés produire du sens par effets de résonances.


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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 14:44

Ah non, faut bouloter un peu, là. C'est le minimum... Étudier les sources, opérer des recoupements, historiques, géographiques... S'intéresser au bazar, quoi.

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 15:05

http://www.omartelo.com/omartelo22/materia1.html
=>
avec un coup de Big Brother translate on comprend qu'il a quand-même flashé sur le chef de la police politique, il a un peu pêté les plombs en effet
http://en.wikipedia.org/wiki/Golbery_do_Couto_e_Silva

 
Brando invariablement réactionnaire Golbery+do+Couto+e+Silva+12

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Message par Baldanders Mer 23 Avr 2014 - 15:51

Dès 1971, il voyage à travers l’Amérique Latine, l’Europe, il s’installe ensuite un temps à Cuba et commence la réalisation de Historia do Brasil (1972), puis il partage son temps entre Paris et Rome. En 1974, il crée la polémique en flattant le régime militaire brésilien et en affirmant que le général Golbery do Couto e Silva, militaire nationaliste et artisan du coup d’Etat de 1964, est un génie (lettre à Zuenir Ventura 31 janvier 1974, publié avec l’accord de Glauber Rocha en mars 1974 dans la revue Visão).
(...)
L’exil de Glauber Rocha est en réalité une série d’exils ou de déracinements successifs. Un déracinement politique tout d’abord lorsque l’on considère que même si lors de ces voyages Glauber Rocha rencontre les grandes figures de la gauche brésilienne exilée comme João Goulart, Darcy Ribeiro, Luis Carlos Prestes et qu’il voyage à travers les pays socialistes comme le Chili d’avant Pinochet, Cuba ou Moscou, son retour au Brésil en 1976 est précédé d’un éloignement par rapport aux thèses socialistes auxquels il adhérait avant son exil. Cet éloignement politique avait déjà pris la forme d’un acte particulier en 1974 lorsqu’il soutient ouvertement le régime militaire dans une lettre envoyée à son ami Zuenir Ventura. Marcelo Rubens Paiva, journaliste et écrivain brésilien rappelle l’implication importante de Glauber Rocha dans la gauche brésilienne dans les années qui ont suivi le coup d’Etat. Prétendant vouloir filmer les séquestrations d’ambassadeurs et autres actions révolutionnaires, Glauber Rocha se rapproche des groupuscules de gauche prônant la lutte armée. En 1971, il fréquente les membres de l’ALN (Aliança Libertadora Nacional), VPR (Vanguarda Popular Revolucionária) et du MR8 (Movimento Revolucionário 8 de Outubro) en exil à Cuba. Ce revirement vers la droite et son soutien au régime militaire à partir de 1974 se manifestent très clairement lorsque Glauber Rocha déclare en 1977 que « ceux qui combattent le régime militaire ne méritent pas son respect ».
(...)
Dans une lettre écrite de Paris en juin 1973 il écrit : « Je suis un apocalyptique qui va mourir tôt [...] des fois je me crois fou et parfaitement heureux dans un infinie solitude ». Dans son programme télévisuel Abertura en 1979, il parle ainsi de lui-même en agitant un livre face caméra : « J’ai dédié 20 ans de ma vie au cinéma brésilien, je suis l’un des principaux artistes de Embrafilme, j’ai réalisé des filmes brésiliens reconnus internationalement et je me trouve ici au Brésil, complètement marginalisé et sans perspective... » Cette émission, qui devient sa tribune, donne de lui une image d’intellectuel torturé qui a perdu la raison. On le voit parler seul le long de la plage, habillé comme un mendiant, ses anciens amis, décontenancés par ses attitudes racontent qu’il se promène avec un microphone. « Je sais que la CIA m’espionne et le KGB aussi ». Lors d’un entretien confus accordé au journaliste Miguel Pereira en 1979, Glauber Rocha revient sur la perception que les autres ont de lui et sur les menaces qui pèsent sur lui : « Il y a eu une violente dispute à Paris car Terra em transe a été un des films qui a le plus influencé mai 68 en France (...) Mon travail est connu en europe. Mais on me traite de fou à Paris, à Rio, à Rome. Tu comprends ? Mais maintenant c’est prouvé que je ne suis pas fou ». L’interview se poursuit plus loin sur l’idée que sa sœur a finalement été assassinée à sa place parce qu’il existe une conspiration contre lui au Brésil. Son délire rend obscur certains de ses échanges. C’est le cas d’une lettre envoyée, six mois avant sa mort, au directeur de Embrafilme en décembre 1980 : « une image tragique : à 42 ans je suis pauvre, malade, persécuté et en grande phase créative : d’où l’arrêt cardiaque, le cancer, l’assassinat (see John Lennon) ».


http://erikathomas.free.fr/ouvr/HDR_DossierTravaux.pdf
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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 17:44

Il donne surtout l'impression d'avoir souffert et pataugé mentalement à partir de son exil, que cela s'est aggravé à partir des années 73-74 et que le délire réconciliait plusieurs choses inconciliables: la chute d'Allende au Chili, la méfiance par rapport au castrisme, sans doute le Révolution des Oeillets au Portugal (où la transition était accompagnée par l'armée), une critique sociologique des militants de gauche, un espionnage réel de sa vie, une propagande militaire prise pour argent comptant, le fait qu'au Brésil avec Vargas des régimes autoritaires axaient leur propagande sur le fait que c'est justement leur autoritarisme qui était censé garantir le métissage entre les cultures indiennes et européennes. Il y a peut-être un procédé de reprendre la lettre du discours de ses ennemis qui était d'abord esthétique et ironique (qui se sent dans Antonio das Mortes, le seul film de lui que j'ai vu) qui est devenu de plus en plus viscéral, et qui a fini par le dominer

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 19:50

Il donne surtout l'impression d'avoir souffert et pataugé mentalement à partir de son exil, que cela s'est aggravé à partir des années 73-74 et que le délire...


Oui enfin, bon, il donne aussi l'impression qu'il pataugeait déjà pas mal avant... Son programme "esthético-nationaliste-révolutionnaire" très incandescent, exalté, et a little funny in the head (en tout cas, ça sonne très artaudsien-surréaliste-powète-sado-tendance écorché, ce qui ne manquera pas de séduire tout contempteur de la "raison" séquestrante), se proposait, en prophète illuminé, de libérer le "peuple" en combattant la misère par un misérabilisme (waouw) introjecté puis recraché sans passer par le tube digestif. Le tout assaisonné d'une fascination plutôt smart - de style fascinus - pour la violence mortifère, capiteuse, décapante et décapiteuse...





De Aruanda à Vidas Secas, le Cinéma Novo a narré, décrit, poétisé, discuté, analysé, excité, les thèmes de la faim : des personnages bouffant la terre, des personnages bouffant des racines, des personnages volant pour bouffer, des personnages tuant pour bouffer, des personnages fuyant pour bouffer, des personnages sales, moches, décharnés, habitant dans des maisons sales, moches, sombres : c’est cette galerie d’affamés qui a identifié le Cinéma Novo avec le misérabilisme tant condamné par le Gouvernement, par la critique au service des intérêts antinationaux, par les producteurs, et par le public – ce dernier ne supporte pas l’image de sa propre misère.


Ce misérabilisme du Cinéma Novo s’oppose à la tendance du digestif, préconisé par le critique-en-chef de Guanabara, Carlos Lacerda : des films de gens riches, dans des belles maisons, conduisant des voitures de luxe : des films heureux, comiques, rapides, sans messages, avec des objectifs purement industriels.

[...]

Nous savons, nous qui avons fait ces films laids et tristes, ces films criés et désespérés que ce n’est pas toujours la raison qui parle le plus fort – que la faim ne sera pas guérie par les planifications de cabinets et que les raccommodages du Technicolor ne cachent pas ses plus graves tumeurs. Ainsi, seule une culture de la faim, minant ses propres structures, peut se dépasser qualitativement et la plus noble manifestation culturelle de la faim, c’est la violence. (…) L’amour que cette violence implique est aussi brutal que la violence elle-même, car ce n’est pas un amour de complaisance ou de contemplation, mais un amour d’action et de transformation.

Esthétique de la faim, 1965.

http://www.derives.tv/Esthetique-de-la-faim


C bô.

Une tambouille fantasmatique faite de bric et de broc, somme toute assez classique, cad bien dans l'air du temps d'un post-surréalisme "révolutionnaire" d'après-guerre, nourri de Sade, Bataille, etc. Ce qu'il en faisait esthétiquement, lui, pour son propre compte... après tout. Une esthétique de la faim, une esthétique de la misère... De là à l'imposer comme une politique (désirable) pour les autres aussi, je vois pas trop ce qu'on pouvait en faire, ce qui pouvait sortir de ce cycle subversif stérile, totalement clos sur lui-même... Je vois bien le poison, mais où est le remède? Camper dans une poétique de la misère, parce que ça ferait soi-disant chier les puissants...

Y s'en foutent bien, les puissants, qu'un Rocha poétise la misère. Ils le digèrent bien plus qu'il ne l'imagine. Je m'en vais renvoyer à la gueule du Gouvernement, et à la gueule du public, l'image de cette sale tumeur, de ce cancer à laquelle le Gouvernement substitue l'image inverse: bonheur et drôlerie. Hahahah! Le pouvoir ne s'en remettra pas! Et le public aliéné va enfin ouvrir les yeux sur sa misère, qu'il fuit dans l'opium de l'imaginaire (le truc classique de La société du spectacle: les aliénés ne savent pas qu'il sont aliénés, faut leur ouvrir les yeux). Quelle drôle d'idée... On touche typiquement ici les limites de la "subversion" comme trip intellectuel pur. La "subversion" en tant que telle n'"agit" pas et ne "transforme" rien, c'est une variation de la conscience malheureuse, une intériorisation du malheur (je suis libre dans ma tête, je retourne en poésie, en esthétique, l'abjection de ce monde).

On ne voit absolument pas en quoi "une culture de la faim peut se dépasser qualitativement", mais on saisit très bien, malgré sa dénégation, que "l'amour que cette violence implique" est "de complaisance et de contemplation": la sienne. Où va cette "violence", "la plus noble manifestation culturelle de la faim"? Nulle part: il ne la dirige que sur lui-même, et dans un élan oblatif sur le "peuple".


Dernière édition par syndic des dockers le Mer 23 Avr 2014 - 22:20, édité 2 fois

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 21:38

ok, reprenons depuis le début.  Smile 

1. je proprose des textes de Glauber Rocha : "invariablement réactionnaire", ce sont les mots de Glauber Rocha quand il parle de Brando sur Apocalypse Now(que j'ai cités dans le premier post). C'est volontairement provocateur, mais à aucun moment je cherche une démonstration. (@ Jerzy : t'as juste embrayé fast and furiousse dans ton style habituel)

2. J'associe deux images pour questionner l'activisme de Brando, partant notamment du travail de Godard sur Fonda.



MARLON BRANDO AUX FUNERAILLES DE BOBBY HUTTON, LE 15 AVRIL 1968

Suivant l'enterrement, plus de 2.000 personnes assistèrent à l'hommage à Hutton au Park Lakeside à Oakland. Marlon Brando, qui avait assisté à la cérémonie, prit le mégaphone et dit : «  ça pourrait être mon fils étendu là. C'est à chacun de faire quelque chose. J'ai beaucoup à apprendre. Je n'ai pas souffert comme vous souffrez.»


Extrait de Letter To Jane:
Regardons comment les Vietnamiens traduisent leur combat, et posons-nous des questions, puisque nous voulons aussi traduire notre combat. Et demandons-nous d'abord honnêtement ce qui nous permet de dire que nous combattons réellement...
Toi et nous, on est dans le même bain, un grand bain/bordel dont cette photo peut servir de révélateur...
Tout ça est organisé d'une certaine façon, fonctionne d'une certaine façon. Nous avons envie d'en discuter, de partir de là...
A notre avis, nous risquons de leur faire plus de mal que de bien en nous fabriquant une bonne conscience à si bon marché...
Il nous faut avoir le courage de dire que nous n'avons rien à dire en les regardant, à moins qu'il y ait une légende dessous qui balbutie des sottises ou des mensonges que nous reprendrons à notre compte.


Que dit la légende en l'occurrence? : "ça pourrait être mon fils étendu là..."
ça, "C bô", comme dit syndic des dockers.

Godard parlait d'ailleurs de Brando dans ce film :
Cette expression employée par l'actrice, nous la connaissons depuis longtemps en France. C'est celle du cogito cartésien : je pense, donc je suis, momifiée par Rodin et son penseur. Mieux vaudrait promener la célèbre statue dans toutes les grandes et petites catastrophes pour apitoyer les foules. La supercherie de l'art capitaliste, de l'humanisme capitaliste éclaterait tout de suite. Il faut bien voir qu'une vedette ne peut pas penser, car c'est une fonction sociale : elle est pensée, et elle fait penser (il suffit de voir des penseurs comme Marlon Brando ou Pompidou jouer comme ils le font pour comprendre pourquoi le capital a besoin de l'appui d'un art de cette sorte pour augmenter la force de la philosophie idéaliste dans son combat contre la philosophie matérialiste des Marx, Engels, Lénine et Mao, représentant leurs peuples dans ce domaine).

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 22:07

Pourquoi tu attaques (comme d'habitude sur le mode du jugement d'exclusion comminatoire, toujours plus royaliste que le roi) Rocha là-dessus plutôt que Brecht, Bunuel, Oshima, van der Keuken ou Wiseman qui vont beaucoup plus loin que Glaucha dans l'intérêt pour la misère sociale, ont un intérêt pur la vie travaiillée par le mortifère et qui savaient très bien ce qu'ils faisaient politiquement...
De plus tu réduits la misère à être un sujet.
Je ne connais qu' Antonio, cela ne m'a pas bouleversé. J'ai quand-même trouvé que c'était un film intéressant, mais très différent de la manière dont il était présenté lors de sa sortie.  Je ne voyais pas un film préoccupé de se situer dans la gauche internaionale de l'époque, on était plus proche du nationalisme libéral bolivarien décrit par Conrad dans Nostromo (au passage: l'histoire d'une mine, et du rapport entre le minérai et l'expoitation de l'homme par l'homme) avec le personnage de Decoud (un retourné lui aussi), la question d'une synthèse entre "modernité" et "tradition" était plus importante  que la question sociale (propriétaire - peuple)  et la contenait. Cela ne m'étonne pas qu'il se soit reconnu dans des militaires. Les deux personnages qui s'affrontent s'équilibraient, et la  foi était située uniquement du côté du peuple pour maintenir continuement cet équilibre.
En tout cas j'ai eu pas l'impression que c'est un film mortifère sur la misère façon "On the Bowery", pour le coup unilatéraal (et filmé par un millionaire). Il y avait plutôt une tension constante entre un folklore à incarner en parmanence par delà la mort et un rapport analytique à la  lutte des classes, la singularité christique et le populisme, individualisme et croyance en une sorte de génie national, un discours à la fois symboliste et consensuel  (un aspect que l'on retrouve pas exemple chez de Oliveira quand il parle du Portugal alors qu'il décrit des situations plus bourgeoises - quoique Aniki Bobo...).

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Message par Invité Mer 23 Avr 2014 - 23:10

Tony le Mort a écrit:Pourquoi tu attaques (comme d'habitude sur le mode du jugement d'exclusion comminatoire, toujours plus royaliste que le roi) Rocha là-dessus plutôt que Brecht, Bunuel, Oshima, van der Keuken ou Wiseman qui vont beaucoup plus loin que Glaucha dans l'intérêt pour la misère sociale, ont un intérêt pur la vie travaiillée par le mortifère et qui savaient très bien ce qu'ils faisaient politiquement...
[...]

Merci de poser une question à laquelle tu donnes aussitôt une réponse... Je n'attaque pas Rocha (qui me semble au demeurant extrêmement sympathique et de bourré de qualités, comme dirait Pierre à Thérèse, et il est difficile de ne pas trouver saisissante et poignante cette énergie qui l'habitait et le consumait) là-dessus (cad, en l'occurrence? Ce sur quoi tu dis d'un ton comminatoire que je l'attaque, et qui ne correspond pas forcément à ce sur quoi je l'attaque).

J'ai vu plusieurs films de Rocha. Et vu qu'on parle ici d'une critique de Brando par "Glaucha" (glauque, cha), prétexte à "questionner l'activisme de Brando" (qui rappelons-le quand-même, n'était pas Karl Marx ou Bakounine, mais un acteur qui dans ses limites et celles du milieu où il évolua fit ce qu'il pouvait, et on pourra toujours ironiser sur le fait qu'il n'en fit pas assez, qu'il fut ceci, cela, etc. Il en fit sans doute plus que John Wayne ou Clint Eastwood) ...
Mais déjà je ne comprends pas bien: tu me demandes pourquoi j'attaque Rocha et pas d'autres qui selon ta formulation vont bcp plus loin que lui et savaient très bien ce qu'ils faisaient politiquement: ce qui sous-entend que Rocha allait bcp moins loin et ne savait pas très bien ce qu'il faisait politiquement. Tu donnes donc toi-même la réponse à ta propre question, en attaquant Rocha sur les points que tu relèves tout en me demandant pourquoi je l'attaque...

Je ne sache pas que Brecht, Bunuel, VDK ou Wiseman firent l'éloge d'une dictature militaire après l'avoir dénoncée. Je donne plus haut (dans un édit) ma petite interprétation de la "logique", pas si étonnante selon moi, alors qu'on semble s'en étonner (en première instance), menant du programme esthétique de Rocha à ce genre de "retournement".


Je ne parle pas ici "d'intérêt pour la vie travaillée par le mortifère"...



De plus tu réduits la misère à être un sujet.

Je ne vois pas où je ferais pareille chose. Ce n'est pas moi qui la réduis à être un "sujet", ou un "objet", mais Rocha, me semble-t-il...


* * * *


Ceci étant dit... :

https://youtu.be/-2w233bAwgY

https://youtu.be/Nmt1vhUgaw4

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Message par Invité Jeu 24 Avr 2014 - 6:40

Non c'est pas cela que je demande, je sais qu'Oshima ou VDK étaient plus à gauche que Rocha: mais  tu reproches à  Rocha d'avoir représenté la misère et le  mortifère plutôt que de les combattre comme si on ne pouvait forcément pas s'opposer à ce que l'on représente, que la  duplicité et l'ambiguïté de Glocha étaient déjà dans sa forme  et ses sujets -voyant les films  en 1966 tu saurais ce qu'il dirait en 1976. Tu reproches à Gloacha le mortifère et son érotisme à la George Bataille comme le PCF qui reprochait à Nizan d'avoir représentés des traîtres, pour prouver qu'il en était un.
A ce moment tous les autres cinéastes que j'ai mentionné et que tu innocentes maintenant sont aussi fautifs que Rocha. De la même manière que tu reprochais à Stengers de parler d'écologie au détriment de la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme ("maman Gaïa", le concept de Gaïa n'a ailleurs n'a rien à  voir avec Stengers qui inclut les  problèmes environnementaux dans un point de vue sociologique et de critique académique -on pourrait lui reprocher justement plutôt l'inverse de ce que tu fais- et ton ton est finalement un amalgame injurieux fait sur son féminisme). Le raisonnement est dans les deux cas le même.
D'où la question: que signifie la lutte des classes ou la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme pour toi, que tu invoquse à chaque fois pour dénigrer des discours eux-mêmes critiques? Cela apparaît surtout un procédé pour maintenir une sorte d'interdiction portant sur l'ensemble  d'un problème jusqu'au bout.
Tu opposes pareillement le discours scientifique et le l'esthétique à un discours moralisateur (on est forcément complice de l'alénation dont on parle ou qu'on montre). Dans le fond le simple fait de prendre la peine de se situer t'emmerde profondément.

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Message par Invité Jeu 24 Avr 2014 - 16:43

Tony le Mort a écrit:Non c'est pas cela que je demande, je sais qu'Oshima ou VDK étaient plus à gauche que Rocha: mais  tu reproches à  Rocha d'avoir représenté la misère et le  mortifère plutôt que de les combattre comme si on ne pouvait forcément pas s'opposer à ce que l'on représente


Je ne fais pas de reproche, j'attaque le programme d'esthétique de la faim (misère). Je ne parle nulle part de représentation. Tu m'as déjà fait le coup dans une conversation sur Columbo. Représentation est ton mot fétiche, que tu mets à toutes les sauces. Mais ce n'est pas le mien.

Cette manie de "retraduire" vos propos, sans les avoir compris, pour vous faire dire ce que vous ne dites pas.

"Tu opposes pareillement le discours scientifique et le l'esthétique à un discours moralisateur" ---> Où ça, donc?

Pour le reste, tu mélanges tout. Pas la peine de...


J'ai dit ce qu'il m'importait de dire. Ce que t'en comprends et ce que t'en fais, je te le laisse...


Pour terminer, et comme écrit à côté:

"J'ai toujours trouvé bcp d'intérêt à Glauber Rocha. Je trouve aussi que c'était un grand critique de cinéma. Son énergie incroyable, de l'ordre d'une compulsion de qqun qui semble savoir que sa vie sera courte, m'a toujours ému. Je l'ai attaqué conjoncture​llement, dans le cadre strict d'une oppostion esquissée, qui me paraissait sans objet, avec Brando, et j'ai appuyé sur le champignon, relevé la poutre dans le discours de celui qui dénonçait la paille dans l'oeil du voisin.

J'ai critiqué également:
- son "programme", qui me paraissait assez confus;
- une conception de la "subversion" qui me paraît stérile (j'ai indiqué pq);
- ses grosses oppositions métaphysiques binaires non-critiques (raison/folie);
- la tentation d'une mystique irrationaliste (procès facile et classique de la "raison", donc, identifiée à "l'impérialisme" et opposée à une sacralisation de la "folie" et du "rêve", empruntée au stock surréaliste, donnant lieu à d'éternelles incantations martelées de façon répétitive. Son "esthétique du rêve" est assez gratinée aussi);
- sa rhétorique conceptuelle (empruntée à une sorte de "vulgate marxiste" - qu'il faudrait distinguer du "marxisme") qui me semble elle aussi assez mécanique, donnant lieu à une sorte de "graphomanie" névrotique tournant en rond sur elle-même (mais c'était la rhétorique dominante de l'époque chez les "intellectuels de gauche").

En dehors de ça, on peut difficileme​nt faire l'économie de Rocha..."

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