La blonde explosive de Frank Tashlin 1957
La blonde explosive de Frank Tashlin 1957
Film adoré par Godard, mis 3ème dans sa liste des films de 1957 :"au lieu de rénover, Tashlin a crée. Et dorénavant, quand vous parlez d'un film comique ne dites plus, c'est chaplinesque, mais dites très haut : c'est tashlinesque". cdc n°73. Rohmer, cdc 76 a aussi écrit sur L'art de la caricature chez Tashlin.
La comédie en elle même caricature les deux phénomènes contemporains de son tournage, la généralisation de la télévision dans les foyers américains et le développement corrélatif de la publicité. Même si Tashlin a commencé dans le cartoon on ne peut pas dire néanmoins que c'est un cinéaste de l'image car la caricature justement ne prend jamais le pas sur la satire ; second degré, name dropping, référence et clins d'oeil au cinéma, ça va très vite.
Le film propose une généalogie des médias : la publicité et la télé dérivent de la presse et du cinéma (Daney, Godard, ne diront pas autre chose). Mais le cinéma jouit encore dans le film de ses prérogatives au sein de la société du spectacle et traite en vassaux ses ennemis déclarés. Rita Marlowe (Rita Marlowe ?!?) le personnage interprété de manière comique par Jane Mansfield, est utilisé par le "créatif" d'une agence pour la promotion d'un Kissproof lipstick "Stay-put", cynique appellation qui veut à la fois dire rouge-baiser et pas-bougé à son chien quand on veut qu'il reste tranquille.
Bref gags en cascades, apparition muette de Groucho Marx, régressions en tous genres (dans l'agence le must avoué est d'avoir ses toilettes personnelles), utilisation de la couleur avec des filtres dont Godard se souviendra au début de Pierrot le Fou au moment de la soirée en rouge orangé où Belmondo s'ennuie ferme, chacun débitant son laïus publicitaire.
Bref un excellent film.
La comédie en elle même caricature les deux phénomènes contemporains de son tournage, la généralisation de la télévision dans les foyers américains et le développement corrélatif de la publicité. Même si Tashlin a commencé dans le cartoon on ne peut pas dire néanmoins que c'est un cinéaste de l'image car la caricature justement ne prend jamais le pas sur la satire ; second degré, name dropping, référence et clins d'oeil au cinéma, ça va très vite.
Le film propose une généalogie des médias : la publicité et la télé dérivent de la presse et du cinéma (Daney, Godard, ne diront pas autre chose). Mais le cinéma jouit encore dans le film de ses prérogatives au sein de la société du spectacle et traite en vassaux ses ennemis déclarés. Rita Marlowe (Rita Marlowe ?!?) le personnage interprété de manière comique par Jane Mansfield, est utilisé par le "créatif" d'une agence pour la promotion d'un Kissproof lipstick "Stay-put", cynique appellation qui veut à la fois dire rouge-baiser et pas-bougé à son chien quand on veut qu'il reste tranquille.
Bref gags en cascades, apparition muette de Groucho Marx, régressions en tous genres (dans l'agence le must avoué est d'avoir ses toilettes personnelles), utilisation de la couleur avec des filtres dont Godard se souviendra au début de Pierrot le Fou au moment de la soirée en rouge orangé où Belmondo s'ennuie ferme, chacun débitant son laïus publicitaire.
Bref un excellent film.
Dernière édition par slimfast le Dim 27 Oct 2013 - 21:25, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: La blonde explosive de Frank Tashlin 1957
Marrant, quand on jette un œil sur le conseil des dix de ce mois (novembre 1957); godard n'avait pas joué...
-"La blonde explosive" avait récolté 4 étoiles (chef d'oeuvre), par rohmer; 3 par rivette, par bazin, étonnamment, comme par les autres; les seuls à n'avoir pas adoré, c'est sadoul, sans surprise, et benayoun : une étoile..
-"les nuits de cabiria" : rivette, 3; rohmer, 2; bazin, 4; sadoul, 4..
-"l'invraisemblable vérité", de lang, tout de même; bazin, inutile de se déranger; rivette, 4; rohmer, 2; sadoul, abstention, pas vu
-"elle et lui", de McCarey, tout de même; seul rivette, le sauve, 3 étoiles; pour tous les autres, inutile de se dérange, abstention, ou pas vu
-"l'aigle vole au soleil", de Ford tout de même; une fois de plus, seul rivette, une étoile; les autres, c'est soit inutile de se déranger, soit pas vu, ou abstention.
Daney aimait par contre "l'aigle vole au soleil", prolongation du dernier plan de "the searchers"..."tout ce qui était familier devient soudain effrayant, car innommable, inconnu. Tout ce qui allait de soi est remis en question, il faut réapprendre jusqu'au premier geste. Un monde qui s'était voulu solide et autonome est restitué aux jeux du hasard..."
(Daney, 1966)
-"La blonde explosive" avait récolté 4 étoiles (chef d'oeuvre), par rohmer; 3 par rivette, par bazin, étonnamment, comme par les autres; les seuls à n'avoir pas adoré, c'est sadoul, sans surprise, et benayoun : une étoile..
-"les nuits de cabiria" : rivette, 3; rohmer, 2; bazin, 4; sadoul, 4..
-"l'invraisemblable vérité", de lang, tout de même; bazin, inutile de se déranger; rivette, 4; rohmer, 2; sadoul, abstention, pas vu
-"elle et lui", de McCarey, tout de même; seul rivette, le sauve, 3 étoiles; pour tous les autres, inutile de se dérange, abstention, ou pas vu
-"l'aigle vole au soleil", de Ford tout de même; une fois de plus, seul rivette, une étoile; les autres, c'est soit inutile de se déranger, soit pas vu, ou abstention.
Daney aimait par contre "l'aigle vole au soleil", prolongation du dernier plan de "the searchers"..."tout ce qui était familier devient soudain effrayant, car innommable, inconnu. Tout ce qui allait de soi est remis en question, il faut réapprendre jusqu'au premier geste. Un monde qui s'était voulu solide et autonome est restitué aux jeux du hasard..."
(Daney, 1966)
Borges- Messages : 6044
Re: La blonde explosive de Frank Tashlin 1957
oui c'est marrant, pour moi c'est un jeu qui n'a rien de déterminant
pour compléter la liste des 10 meilleurs films de 57 selon Godard:
1 - Amère victoire, Ray
2- Le faux coupable, Hitch
3- la blonde ...
4- Un vrai cinglé de cinéma, Tashlin, mordu le Jean-Luc !
5- Les 3 font la paire, Guitry (plus étonnant)
6- Un roi à new york (là je partage)
7 Invraisemblable vérité
8-La vie criminelle d'Archibald de la Cruz (j'aurais pas cru)
9-La nuit des forains, Bergman
10-Sainte Jeanne, preminger
c'était pas une mauvaise année.
pour compléter la liste des 10 meilleurs films de 57 selon Godard:
1 - Amère victoire, Ray
2- Le faux coupable, Hitch
3- la blonde ...
4- Un vrai cinglé de cinéma, Tashlin, mordu le Jean-Luc !
5- Les 3 font la paire, Guitry (plus étonnant)
6- Un roi à new york (là je partage)
7 Invraisemblable vérité
8-La vie criminelle d'Archibald de la Cruz (j'aurais pas cru)
9-La nuit des forains, Bergman
10-Sainte Jeanne, preminger
c'était pas une mauvaise année.
Invité- Invité
Re: La blonde explosive de Frank Tashlin 1957
its was comme dirait sinatra a very good year...slimfast a écrit:
c'était pas une mauvaise année.
Borges- Messages : 6044
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