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Vol spécial (Fernand Melgar 2011)

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Message par adeline Sam 20 Aoû 2011 - 10:37

L'entretien dont il est question plus haut sur le site de Télérama :

http://www.telerama.fr/cinema/le-producteur-paulo-branco-les-cineastes-sont-dix-fois-plus-mechants-que-n-importe-qui,71328.php

Normalement, Libération devrait publier lundi une tribune de Branco, et mardi une réponse de F. Melgar.

J'ai écouté l'interview radio de Melgar, c'est assez triste en effet. Cette manière de se montrer "démocrate", "moi je suis démocrate, je donne la parole à tout le monde". Et surtout, dire des idioties comme "je montre une réalité". On dirait un journaliste qui n'a jamais pensé que toute réalité est construite dès lors qu'elle est perçue par l'un ou l'autre…
Et comme il dit "l'idéologie soixante-huitarde, que je respecter énormément, qui voyait tout en noir et blanc. Mais je la respecte. Mais elle ne faisait que de la propagande…".

Ceci dit, le film est à mon avis plus intelligent que ces propos. En tous cas, il me semble que le film tient un point de vu plus ferme que celui de son auteur.

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Message par Eyquem Dim 21 Aoû 2011 - 15:57

Adeline a écrit:Le directeur, dégueulasse, se comporte de manière paternaliste, la main sur la nuque, faisant appel au bon sens, au courage de ceux qu'il expulse. "Je suis désolée, c'est ajourd'hui, hein, tu seras fort et courageux. Mais je suis sûr que tu en retireras du positif, c'est un nouveau départ pour toi, je te fais confiance, on est tous avec toi". Il dit vraiment ce genre d'horreurs.
On voit certaines des scènes dont tu parles dans la bande-annonce :


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Message par Largo Lun 22 Aoû 2011 - 16:43

Donc...

Tribune | 22 août 2011
«Vol spécial», un documentaire qui met le feu au lac
Par Paulo Branco Producteur indépendant, président du jury 2011 du festival du film de Locarno

Je persiste et signe dans mon indignation et ma révolte contre le documentaire Vol spécial de Fernand Melgar (1), qui montre «de l’intérieur» un centre de rétention administrative suisse. Comment ne pas l’être lorsque, sous prétexte de dénoncer une loi abominable, le réalisateur ne cesse d’adopter le point de vue de ces simples «exécutants», ces «gardiens humanistes» que l’on entend à longueur de film répéter leurs bonnes intentions et qui ne seraient que les victimes collatérales d’un système sur lequel on ne leur demandera jamais leur avis ? Un point de vue dont le réalisateur se fait le complice permanent, au point de filmer leurs réunions et prendre connaissance d’informations vitales, qui ont eu pour conséquence la mort de plusieurs hommes, et qu’il ne transmettra pas aux détenus pour mieux «saisir» leurs réactions, filmées dans leur plus profonde et abjecte intimité.

Est-ce cela, filmer à la distance juste, alors qu’il faut attendre la fin du film pour apprendre que l’un des détenus a trouvé la mort, étouffé après avoir été embarqué par des policiers dont on aura pris soin de préserver, pour eux oui, l’anonymat ? Est-ce chercher la distance juste que de rendre un hommage et de faire applaudir le directeur du centre de rétention par 3 000 spectateurs lors de la présentation du film, sans qu’une parole ne soit prononcée en la mémoire de l’homme décédé, sans qu’aucun regret ne soit exprimé ?

Est-ce encore la distance juste que de se permettre de filmer ces réfugiés dont on sait le sort sans le partager, en gros plans, lors de rares réunions familiales, ou dans leur cellule, cherchant leurs larmes, tandis que les gardiens ne sont filmés que dans leur sympathie désincarnée, dans cet environnement si neutre qu’est le centre de rétention de Frambois, sorte de prison cinq étoiles pour touristes égarés ? La distance juste n’aurait-elle pas été plutôt trouvée par le questionnement de leur participation à un système mortel dont on ne saura rien sinon la vision, forcément «personnelle», des réfugiés, et celle, forcément «objective» et confortablement impuissante, du directeur ?

N’y a-t-il rien qui gêne lorsqu’on parle de «radicalisme», cher Philippe Azoury, à l’heure de dénoncer la complaisance vis-à-vis de ce fascisme ordinaire, dans cette bienveillante neutralité vis-à-vis de ces bons citoyens que l’on devrait admirer parce qu’ils participent au système, certes, mais avec douceur et gentillesse ? N’y a-t-il rien qui gêne Libération dans cette évidente absence de pudeur à deux vitesses, dans l’héroïsation de complices actifs et de premier ordre de cette abomination censément dénoncée ?

Entre Pennebaker et ce cinéaste franco-suisse, Jean-Luc Godard, que vous n’avez pas même le courage de nommer dans votre billet d’humeur, Edouard Waintrop, j’ai, il y a longtemps de ça, fait le choix d’un certain cinéma, celui qui refuse la pâmoison devant les «images justes». C’est pourquoi je n’ai cessé d’appuyer les œuvres d’un autre réalisateur suisse, Alain Tanner, qui, il y a dix ans, traitait exactement du même sujet dans la Femme de Rose Hill. Une fiction qui n’avait pas l’hypocrisie de distinguer le «système» de son principal pilier, ces exécutants zélés et collaborationnistes auxquels Fernand Melgar a rendu hommage avec la complicité du festival de Locarno, après avoir montré le processus de mise à mort auquel ils continuent à participer. Tout en douceur.

(1) Lire Philippe Azoury, «Libération» du 16 août et le blog d’Edouard Waintrop, Cinoque, sur liberation.fr.

Réponse de Waintrop :

Tribune | 22 août 2011
Il faut faire confiance au réel
Par EDOUARD WAINTROP Délégué général de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes

Cher Paulo Branco, Nous avons à la fois vu le même film et nous en avons tiré des enseignements très différents. Oui Fernand Melgar descend dans l’enfer aux côtés des gardiens, avec comme une majorité du public, une sorte d’a priori en faveur de ces gardiens qui semblent si humains. Trop humains, dirait l’autre. Vous parlez à leur propos avec justesse de «sympathie désincarnée» mais c’est bien ce que le réalisateur a montré et ce que le spectateur ressent… D’abord la caméra reste auprès des enfermés, des promis à l’expulsion, plus longtemps qu’auprès des puissances invitantes. Ensuite, les oreilles de l’équipe, leurs micros, écoutent leurs sentiments, qui deviennent vite des revendications et des conceptions du monde, avec plus d’attention. Très vite, le discours des premiers personnages, les employés «humanistes», comme vous les appelez (et comme je les qualifierais également avec guillemets) paraît stéréotypé, vide de sens, et ceci quoi qu’ils en pensent, alors que celui des seconds, les condamnés au départ forcé, au vol spécial, prend une singularité et une profondeur convaincantes. A la fin, il est difficile de ne pas être bouleversé par leur sort, comme de ne pas être révolté par la dernière séquence pendant laquelle, après la mort d’un de ces proscrits, l’un des gardiens les «plus à l’écoute» reprend sa besogne comme si rien ne s’était passé.

Fernand Melgar n’a pas embouché une trompette pour clamer sa douleur ou pour se situer. Il est le représentant d’un documentaire que je dirais pragmatique et démocratique, qui écoute l’avis des «bourreaux» comme celui des victimes (pour reprendre une plaisanterie de Jean-Luc Godard), parce qu’il a confiance dans le réel et pense que le spectateur saura trier le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire trouver inacceptable ce que vous trouvez (et ce que je trouve également) abominable. Il fait à la fois confiance au réel (ce qui est indispensable quand on est documentariste) et au cinéma. Pensant que l’inouï viendra peu à peu rencontrer la subjectivité du spectateur. Est-il trop optimiste ? Peut-être. En tout cas, ce que vous avez ressenti à Locarno vous pousse à affirmer qu’il se trompe. Ce que j’ai vu moi, qui ai senti le film passer d’un bord à l’autre du spectre, du côté des gardiens à celui des enfermés promis à l’expulsion… me pousse à penser le contraire. Cela recoupe un vieux débat.

Il y a une quinzaine d’années, à Beaubourg, une discussion vive avait opposé sur ce sujet Albert Maysles et Robert Kramer, deux Américains dont le premier pensait que l’important était avant tout de savoir placer la caméra pour capter le réel, alors que le second expliquait, à la manière des philosophes contemporains, que ledit réel était construction et déconstruction. Quoi que l’on pense de ce débat éthique et métaphysique, les tenants des deux camps ont réalisé des films étonnants et dénonciateurs. Le premier signant Salesman et Gimme Shelter, le second filmant l’étonnant Notre nazi et, encore plus loin du documentaire classique, Route One USA et Milestones. Même si a priori la caméra de Maysles n’était pas dénonciatrice, il ne serait pas venu à l’idée de Kramer de la qualifier de collaborationniste. Ni a fortiori de fasciste. C’eût été absurde. Alors que la discussion sur ce qu’est le point de vue au cinéma ne l’est pas et mérite d’autres qualificatifs.

J’espère cher Paulo Branco que nous pourrons bientôt continuer cette discussion sans invective ni monter sur nos grands chevaux… Amicalement.

Tribune | 22 août 2011
Comment filmer un centre de rétention
Par PHILIPPE AZOURY Journaliste à Libération

«Je suis content de te voir libre, tu le mérites, tu es quelqu’un de bien, Serge.» Michel, le gardien, est si bon qu’on en oublierait presque qu’il est venu ici pour annoncer à Serge qu’il part dans le prochain vol à destination de Kinshasa, capitale d’une république démocratique du Congo que Serge avait fui, espérant trouver asile politique en Suisse. Libre ? Michel entend sûrement par là libre du centre de détention de Frambois, en Suisse, non loin de Genève. Libre de dégager et de retourner là où il ne voulait plus jamais aller. Et puisque ce type de rhétorique folle durera une heure et demie, on dira que Michel est un cas étrange de chic type. Sa voix est douce et attentionnée. Pour autant, on ne sait rien de ce qu’il en pense. On sait qu’il ne sait plus qui il doit être : un gardien de prison où des innocents purgent des courtes peines ? Un travailleur social aidant à l’intégration des demandeurs d’asile ? Dans sa dialectique, Michel a oublié qu’il accompagne des sans-papiers durant leur période de détention avant que l’administration ne décide de leur expulsion vers leur territoire d’origine : Niger, Kosovo, etc. Michel refuse de dire «détenus», il préfère «pensionnaires». Par volonté humaniste. Mais aussi pour mieux se voiler la face. Ne pas s’avouer qu’il reste un maillon d’une chaîne qui brise des vies, expulse des gens qui ont en Suisse une famille, un travail, paient des taxes, les renvoie là où il n’y a plus d’espoir. «Dans la dignité, dans le respect, dans le calme», dira plus loin le directeur de Frambois. On croirait entendre Jean-Louis Debré, un funeste 23 août 1996, vidant à la hache l’église Saint-Bernard de ses sans-papiers.

On entend tellement tout et son contraire à l’intérieur du Vol spécial de Fernand Melgar qu’il est difficile de ne pas se sentir aspiré par la logique du cinéaste. Lequel a voulu filmer les détenus et les gardiens à valeur égale, suivant une certaine transparence. Pourtant, le film diffuse un malaise. Dans ce qu’il montre (c’est son but), et dans la façon dont il le montre (c’est son échec). «Fasciste», l’adjectif proféré par Paulo Branco, pour le qualifier n’est pas le mieux choisi. Naïf et empêtré dans sa propre erreur, dirons-nous plutôt. Persuadés par là que Melgar, documentariste de gauche, est tombé tout seul dans le piège que lui tendait son propre dispositif. Que visait-il, d’ailleurs ? Montrer le quotidien des pensionnaires de Frambois et de leurs gardiens ? Dénoncer comment la Suisse expulse ? On ne saurait le dire, la visée de Melgar devenant de plus en plus floue au fur et à mesure de son déroulé. Filmer Frambois de l’intérieur est une chose, mais il fallait savoir montrer combien Frambois n’est que le nom d’un écheveau autrement plus complexe. Frambois, c’est ce moment où le pouvoir ne s’exerce pas encore tout à fait, où les êtres humains sont mis en attente - l’anesthésie avant l’opération.

A la place, Melgar fonde son immersion dans Frambois sur une sorte de jeu présupposé démocratique où chacun a droit à un temps de parole équivalent. Lequel débouche sur un discours biaisé. Qui passe par un chemin tout en séduction : je te donne ma position (de demandeur d’asile), je te réponds en te disant que tu vas pouvoir tirer «des choses positives» de cette expulsion. Je te montre comment j’ai de la compassion pour toi et, en partant pour l’aéroport, tu me serreras dans tes bras. «La raison du plus fort est toujours la meilleure», dira un des détenus, résigné, au moment de se faire expulser. Voilà dans le détail la matière de l’échange dans lequel s’enlise le film.

A l’intérieur de cette forteresse soudain devenue transparente, le spectateur tranchera, aura l’intelligence d’y voir clair, dit Melgar (et Edouard Waintrop après lui). Pourquoi pas, en effet ? Bien qu’on ait compris quelle stratégie de séduction est ici mise en œuvre par l’administration, et bien qu’il soit toujours intéressant de voir une telle stratégie se dire, le spectateur, et surtout le spectateur de gauche, sent monter une colère. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans le dispositif mis en place par Melgar ? Son exposition dialectique ne prend pas parce qu’un tel dialogue ne vaut rien dès lors que l’un des deux intervenants se ment en permanence à lui-même, et par conséquence ment à la caméra. Et que sur la durée (qui travaille contre les intentions de Melgar, car elle finit par inscrire des choses), le film n’aboutit jamais que sur le spectacle d’une administration prise uniquement en flagrant délit d’exquise délicatesse. Et le film de ne rien dire des deux détenus qui, à Frambois, ont tenté de se suicider fin septembre 2008 ? Ni de la vingtaine de pensionnaires qui s’y sont mutinés en octobre 2010 ? Il préfère montrer à la place un gentil gardien s’adressant poliment à un gentil pensionnaire. Une vision Bisounours des rapports de force. Où toute violence est immédiatement amortie. Le dispositif «transparent», «démocrate» de Melgar ne pouvant produire que cela. Ce n’est pas un hasard si celui des jurés du festival de Locarno qui s’est emporté le plus la semaine passée contre ce film soit producteur. Branco sait bien quel jeu de dupe se met en place dès que l’on demande des autorisations de filmer dans des endroits clôturés. Il sait que si Frambois a laissé Melgar filmer comme il l’entendait, c’est parce que l’administration avait tout à y gagner en matière d’image, saisissant l’occasion de retourner un docu de gauche en une publicité pour ses méthodes humanistes. Frambois ne travaille qu’à ça : à être un coussin mou par lequel on endort une dernière fois les sans-papiers avant reconduite à la frontière. Or, voilà : l’un des passagers du vol Zurich-Kinshasa mourra, étouffé dans l’avion tant ses sangles avaient été serrées trop fort par les policiers zurichois. On l’apprend à la fin du film, par un extrait du journal de 20 Heures de la Radio télévision suisse. Soit via une autre source d’image. Une source extérieure. A l’intérieur de Frambois, Melgar n’avait rien vu venir. Cette mort, dit Melgar, éclaire le film. Cette mort, dit Branco, rend au contraire le film encore plus insupportable. Elle est, de fait, la démonstration de son échec. La question théorique que soulève la dispute autour de ce film, ce n’est pas de savoir si on doit filmer l’ennemi (oui, et plutôt deux fois qu’une) ; mais que gagne-t-on à vouloir jouer un jeu démocratique lorsqu’il s’agit de décrire une mécanique inhumaine, antidémocratique ?

A la fac autrefois, on nous apprenait à lire les génériques, où l’inconscient du film - ce qu’Althusser appelait les appareils idéologiques d’Etat - montrait souvent son vrai visage. Que lit-on au générique de Vol spécial : qu’il est coproduit par la Radio télévision suisse (ça ne l’entache en rien, mais il est juste que ça soit à un moment dit). On lit surtout que les détenus ne sont désignés au générique que par leurs seuls prénoms. Cette absence de nom les nie. Sans papiers, ils sont devenus ici des sans-nom ! En revanche, le personnel de Frambois, les flics, la juge, l’avocat, tous ont droit à avoir l’intégrité de leur nom. Enfin, il y a cette dernière phrase : «Retrouvez les expulsés sur www.volspecial.ch». Expulsés de fait, leur destin renvoie désormais à des formules de télé-réalité, et à ses tribunaux populaires. Si tu veux que Serge reste en Suisse, tape un. Si tu veux que Serge se fasse expulser vers le Congo, tape deux.
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Message par Largo Jeu 25 Aoû 2011 - 8:57

Tribune | 23 août 2011
Cher Paulo Branco
Par FERNAND MELGAR Cinéaste, auteur de Vol spécial, en salles en France au printemps 2012.

Ainsi, je suis «fasciste», le film Vol spécial est «obscène» et les malheureux spectateurs sont des collabos (1). L’énormité de l’accusation, venant d’un homme qui a fui la dictature de Salazar, laisse tout d’abord éberlué. Il est vrai que selon le même Paulo Branco, président du jury international, Olivier Père, directeur du festival de Locarno, s’est déshonoré en sélectionnant ce film, Edouard Waintrop est un lâche, Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse ne sait pas de quoi il parle, etc. : tous ceux qui ne partagent pas la hargne du maître se voient disqualifiés par lui. Une arrogance hallucinante qui renvoie aux mots de Freddy Buache dénonçant en son temps «l’arrogance fasciste» de la Nouvelle Vague et de Godard en particulier. Mais le temps a passé et nous ne sommes plus dans les années 60. Cinquante ans plus tard, il y a belle lurette que le cher Freddy a changé d’époque et de manière.



Il est difficile de discuter sérieusement avec quelqu’un qui accumule à ce point, outre l’insulte, les erreurs, les approximations et les contre-vérités : «Ce documentaire témoigne de la mort d’un immigré durant un vol spécial sans que le réalisateur ne censure a posteriori les images tournées avant son décès.» (2) Une affirmation absurde : le Nigérian décédé à l’aéroport de Zurich lors de la préparation d’un vol spécial n’apparaît à aucun moment dans le film, pour la simple raison qu’il n’a jamais séjourné au centre de rétention de Frambois et que j’ignorais avant le drame jusqu’à son existence. Dans mon film, sa mort est commentée le lendemain par les détenus et le directeur. Sur plus de 3 000 spectateurs qui ont ovationné le film à Locarno, Branco semble être le seul à nager dans cette confusion totale.

Allons pourtant à l’essentiel : «Le réalisateur filme les réunions (des surveillants) et prend connaissance d’informations vitales qui ont pour conséquence la mort de plusieurs hommes» (d’où tient-il cette histoire invraisemblable de plusieurs morts ?). Le réalisateur «ne transmettra pas ces informations aux détenus pour mieux "saisir" leurs réactions, filmées dans leur plus profonde et abjecte intimité». Je suis donc complice des «bourreaux» et coresponsable de la mort d’un homme.

Il est parfaitement exact que nous assistions aux réunions de travail des surveillants, et que nous savions donc qui allait être expulsé et quand. Mais j’avais clairement expliqué aux détenus que je connaîtrais avant eux le moment de leur expulsion. Réponse unanime : «De toute façon, c’est foutu pour nous. Ce qui compte, c’est qu’on ne nous oublie pas, qu’on sache ce qui se passe.» Et ils nous ont demandé d’être là, jusqu’au bout, si possible jusqu’à l’entravement, parce qu’ils avaient peur et que nous étions les seuls témoins.

M. Branco est outré parce que j’ai fait monter sur scène le directeur de Frambois, au même titre qu’un ancien détenu, sans que ce premier ait été amené à se justifier. Après la projection du film, il y a eu une rencontre d’une heure avec le public. La première question d’un spectateur a été pour le directeur de Frambois : «Comment pouvez-vous vous regarder dans la glace le matin ?» Il a répondu : «Je fais juste le sale boulot que vous m’avez demandé de faire. Et j’essaie de le faire le mieux possible.» Le directeur faisait allusion à la Loi fédérale sur les mesures de contrainte, qui permet d’incarcérer jusqu’à dix-huit mois toute personne dès l’âge de 16 ans résidant illégalement sur le territoire suisse. Cette loi a été acceptée en votation populaire en 1994 à une majorité de 72,9% des votants.

Malgré la solidité de ce consensus national anti-immigrés, la présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey, faisait partie du public de Locarno. Bouleversée par le film, la première citoyenne du pays a fait une déclaration (3) le lendemain au journal télévisé pour dénoncer l’horreur des vols spéciaux. Pas mal pour un film exaltant le travail des bourreaux ordinaires ! Ajoutons tout de même, pour faire bonne mesure, qu’aucun pays européen n’a jamais ouvert les portes d’un centre de rétention à un documentariste. La Suisse a cette étonnante franchise. C’est pourquoi je peux y faire mes films. C’est un des aspects étonnants de ce pays : on peut remettre en cause les institutions et les soumettre à la critique démocratique.

Monsieur Azoury est, quant à lui, moins dans l’insulte que dans la lourde ironie : j’avoue que son bon mot sur la télé-réalité, à propos du travail en cours sur le Web, est assez dur à avaler. Le site www.volspecial.ch - un web documentaire coproduit avec les trois chaînes nationales suisses et Arte GEIE - va permettre de ne pas perdre la trace des expulsés et de suivre leurs destinées. Il permet de faire savoir par exemple que Geordry, a été arrêté à Yaoundé, incarcéré et sauvagement torturé durant cinq mois pour le seul fait d’avoir demandé l’asile en Suisse. Un requérant d’asile qui n’avait pas menti en se disant menacé de mort par les autorités de son pays, mais qui n’a pas pu présenter devant les commissions suisses les «preuves crédibles» des menaces planant sur lui. Afin de protéger tant bien que mal les expulsés, ce travail de suivi est essentiel ; difficile et onéreux, il doit absolument être poursuivi et élargi au niveau européen. Au lieu de se moquer de cette démarche indispensable et précieuse, le journaliste Philippe Azoury devrait plutôt se battre pour que le même travail soit fait en France sur le destin des 30 000 expulsés annuels de M. Guéant.

Je vis dans un pays dont les murs sont couverts d’affiches racistes et xénophobes fleurant bon les années 30, dans un pays où l’extrême droite séduit le tiers du corps électoral et où la droite, toutes tendances confondues, rafle depuis toujours entre 65% et 70% des voix. Dans un tel pays, les débats qui ont suivi la diffusion de mon précédent film la Forteresse, succès documentaire de l’année tant en salle qu’en diffusion prime-time sur la première chaîne nationale avec en bonus le meilleur taux d’écoute, ont permis de faire naître des discussions aussi passionnantes que révélatrices des peurs et des ignorances du grand public concernant «les étrangers». Des sentiments souvent extrêmes qui se ressemblent hélas d’un bout à l’autre de l’Europe.

Nous espérons bien poursuivre ce travail de discussion, de réflexion et de pédagogie politique avec Vol spécial. C’est pour moi la seule chose qui compte et c’est le sens de mon travail.

(1) Président du jury 2011 du festival de Locarno, Paulo Branco avait sévèrement attaqué «Vol spécial», de Fernand Melgar, qui y était présenté. Il persistait hier dans une tribune parue dans ces pages, à laquelle répondaient Philippe Azoury et Edouard Waintrop («Libération» d’hier).

«24 Heures» du 17 août 2011, pp. 31 (repris dans www.facebook.com/volspecial).

http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/ ?year=2011&month=8&day=7#id=3339531
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Message par lorinlouis Jeu 25 Aoû 2011 - 12:47

J'ai vu dernièrement "La forteresse" que je désirais voir depuis longtemps. Il y a effectivement quelque chose de troublant dans la "manière" qu'a Melgar de monter, de "montrer", bien que cette façon frappe peut-être moins dans cette réalisation que dans "Vol spécial", la première se situant à un bout de la procédure que semble conclure le deuxième film.

Maintenant, il y a comme un écho, a posteriori, que l'on retrouve au regard de "La forteresse" à cette présente polémique. Du moins, c'est ainsi que je l'ai senti, voyant ce premier film après avoir pris connaissance de cette dispute. Ce qui est reproché dans VS se retrouve -ou se redécouvre- dans LF et ce qui est mis en avant comme ligne de défense, y est également en exergue.

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Message par Largo Jeu 25 Aoû 2011 - 13:31

C'est bien gentil de faire des arabesques, mais maintenant il va falloir nous dire ce que tu penses de tout ça ! What a Face
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Message par lorinlouis Jeu 25 Aoû 2011 - 13:43

Il me faut vraiment prendre position ? Laughing

Non, je ne sais pas vraiment quoi en penser car je n'ai pas vu le film "Vol spécial" et si certaines des critiques de Branco et des contre-arguments de Melgar se retrouvent dans "La forteresse", le contexte distinct des deux films, s'ils s'inscrivent dans une même procédure, semble plutôt différents.

Je louvoie certainement encore, mais peut-être me sera-t-il possible de développer davantage. tongue
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Message par Invité Lun 29 Aoû 2011 - 2:52

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Message par Invité Mer 31 Aoû 2011 - 12:36

lorinlouis a écrit:Il me faut vraiment prendre position ? Laughing

Non, je ne sais pas vraiment quoi en penser car je n'ai pas vu le film "Vol spécial" et si certaines des critiques de Branco et des contre-arguments de Melgar se retrouvent dans "La forteresse", le contexte distinct des deux films, s'ils s'inscrivent dans une même procédure, semble plutôt différents.

Je louvoie certainement encore, mais peut-être me sera-t-il possible de développer davantage. tongue

salut Lorin,
il s'agit d'une idéologie raciste, il n'y a pas à s'interroger plus d'une seconde quant aux pseudo bonnes intentions de ces "gardiens humanistes". L'expression "fascisme ordinaire" renvoie certainement au concept d'Arendt sur la banalité du mal.
Hâte de découvrir ces films de Melgar, mais la bande-annonce dit déjà pas mal de choses sur "une sorte d’a priori en faveur de ces gardiens qui semblent si humains".
Le parallèle avec le camp nazi à Westerbork dessert sûrement le propos, mais il est bon de savoir que les Nazis avaient aussi leurs gardiens humanistes, ça faisait partie des protocoles de déportation.

M. Branco est outré parce que j’ai fait monter sur scène le directeur de Frambois, au même titre qu’un ancien détenu, sans que ce premier ait été amené à se justifier. Après la projection du film, il y a eu une rencontre d’une heure avec le public. La première question d’un spectateur a été pour le directeur de Frambois : «Comment pouvez-vous vous regarder dans la glace le matin ?» Il a répondu : «Je fais juste le sale boulot que vous m’avez demandé de faire. Et j’essaie de le faire le mieux possible.» Le directeur faisait allusion à la Loi fédérale sur les mesures de contrainte, qui permet d’incarcérer jusqu’à dix-huit mois toute personne dès l’âge de 16 ans résidant illégalement sur le territoire suisse. Cette loi a été acceptée en votation populaire en 1994 à une majorité de 72,9% des votants.

si Melgar prend le sujet par ce biais là, c'est qu'il a ses raisons... Je me souviens de ce papier très important dans le Monde Diplo, Protocoles de l'expulsion par Tassadit Imache:
"Depuis des années, nous avons été nourris de constats fallacieux et de faux débats visant à définir comme problématique la présence des immigrés dans notre pays..."
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/IMACHE/16505




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Message par Invité Mer 31 Aoû 2011 - 15:03

après, pour dire un mot qui surplombe ce gros machin,
c'est certainement une polémique des plus idiotes qui fait un bon commerce pour les journaux cités, ici Libération en l'occurence ; on tire des gros boulets rouges qui passent au-dessus de toutes les têtes, et au final on regarde des tortues de 68 mètres comme dit Bourdieu dans le film de Carles sur la sociologie...

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Vol spécial (Fernand Melgar 2011) - Page 2 Empty Re: Vol spécial (Fernand Melgar 2011)

Message par adeline Lun 5 Sep 2011 - 18:39

Merci pour le texte de Tassadit Imache, Breaker, et le film de Farocki. C'est très important de le regarder avec Vol spécial en tête. Vol spécial devrait sortir d'ici la mi 2012 je crois.

Un texte du Blog du Monde diplo qui ne se pose pas tant de questions sur le film (je ne l'ai pas encore lu vraiment) :
http://blog.mondediplo.net/2011-08-22-A-Locarno-le-leurre-des-terres-promises

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Message par adeline Mer 12 Oct 2011 - 17:55

Des nouvelles de la sortie suisse de Vol spécial : ça crée une gigantesque polémique. Levée de boucliers un peu partout de la part de la droite suisse à l'encontre du film et du réalisateur, de manière très dure. Si j'ai bien compris, des députés UDC ont demandé l'interdiction de la projection du film dans les écoles, demande refusée mais qui a provoqué des annulations de projections :

Le communiqué de presse du réalisateur :
http://www.clap.ch/actualite/article/vol-special-interdit-de-projections-scolaires/news-cat/vaud.html

http://emploi.letemps.ch/Page/Uuid/28a2713a-f408-11e0-84fc-e4ea8b9942c0/Pas_dinterdiction_de_Vol_sp%C3%A9cial_dans_les_classes

L'horizon de réception décide de ce qu'on dit du film…

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Message par Abdou Sam 15 Oct 2011 - 22:41

Bonjour,

Je ne sais pas si vous connaissez déjà le récit détaillé de mon "histoire" ( ou cause) qui fait déjà 33 pages où j'ai détaillé tout mon parcours de 18 ans en Suisse, surtout la barbarie et l'acharnement des nazis de l'OCP vaudois et genevois et du criminel Bernard Ducrest de l'OCP genevois et toute sa bande de la gestapo administrative (Maria Rey) et police ...La torture psychique, tabassement très violent à l'aéroport de Genève devant la salle d’attente !!! et ensuite emprisonnement criminel à Champ Dellon et sans aucune justification si ce n'est avoir été tabassé ....Et Retorture à la prison des iles à Sion dans des conditions dignes des camps de concentration ! Même si j'étais emprisonné à Frambois et mon transfert à la pire prison de la suisse juste pour me pousser au suicide peut être vu les conditions de torture trop barbare et mon grave état de santé….Et pourtant je vivais à Genève où mon dernier job était informaticien au département informatique de l'ONU ...Mais le nazi Bernard Ducrest et probablement d'autres nazis à Genève et en Suisse ca leur faisait sauter de joie de me voire souffrir et, comme on me l'avait dit, pour que je puisse être un exemple pour les autres....personnes… instruites, bien élevées et éduquées, très bien "intégrées" voire même plus...qui, malheureusement, ne peuvent ou ne veulent pas quitter un pays où ils ont passé la moitié de leur vies et où ils ont un travail très qualifié dans une organisation internationale où en principe le droit international du travail qui doit etre appliqué pour l'octroi du permis de séjour et travail....Et on va faire avaler à beaucoup de « petits » suisses que tous ceux qu'on torture, emprisonne, expulsent sont des dealers, criminels, etc....Ah les nazis et leur propagande légendaire …

Oui, j'étais expulsé, depuis mon appartement à Grand Lancy à Genève, pour la première fois en 2005 ‘accompagné’ mais menotté même dans l’avion par deux nazis en civile de la gestapo genevoise jusqu'à l'aéroport de Casablanca ....Et la deuxième fois c'était trop barbare et trop incroyablement tragique...où j'étais expulsé via un vol dit « spécial » pour moi c’était vraiment très spécial, le 23 février en 2007, depuis la fameuse prison de Frambois où 4 ou 5 nazis avec l’aide de certains gardiens et notamment le trop nazi, mais de sang trop froid comme toujours! directeur de ce centre, m'avaient jeté à moitié mort dans un petit avion venant de Dusseldorf....,enchaîné mains et pieds tout le long du trajet et ‘accompagné et contrôllé !!!’ par 2 autres nazis genevois et un représentant de l'ODM (un nazi avec cravate donc!) qui portait une valise « diplomatique » qui probablement contenait, une partie au moins, de mes documents personnels (médicales, administratifs, académiques, etc..) que cette même gestapo m'avait volé à Frambois et dans un coin caché » de L'aéroport De Genève. Et probablement cette merde de l’ODM a transmis beaucoup de choses à la mafia policière marocaine de l’aéroport de Casablanca…où j’étais emprisonné durant 13 heures….où j’ai failli y rester aussi pour trop longtemps, voire même y etre torturé par les chiens du Moussad et de la CIA au Maroc !!!….Au lieu d’être hospitalisé immédiatement vu la gravité de ma santé et au lieu aussi que ces nazis soient arrêtés et jugés pour les très mauvais traitements qui m’avaient infligés durant mon expulsion…Mais la Suisse officielle sait trop bien comment les choses déroulent encore dans ce bled légendaire par la torture de ses propres citoyens et des autres aussi Et à quel point la mafia policière au Maroc est encore et comme toujours trop à la botte de ses maitres esclavagistes en Occident …..

Mon histoire raconte aussi la lâcheté de certains politiciens suisses dits de gauche, comme Ueli Leuenberger mais surtout : Calmy Rey, Laurent Moutinot, le journal « le courrier », les organisations de soit disant droits de l’Homme (Blanc bien sûr !), certains avocats, le SIT, collectif des sans papiers, etc….Ca fait déjà trop de monde !

Hélas, vu que je suis au Maroc (Marrakech) je ne peux pas voire le film…mais j’ai vu la bande d’annonce sur Internet….Et je tiens à dire que lorsque j’étais à Frambois en 2007 (et aussi en 2005 mais enfermé 24 heures sur 24 heures durant les 3 jours passés là bas..) j’ai vu un directeur trop trop trop nazi et trop manipulateur et trop flic comme certains gardiens comme Mike ( un serbo-suisse, un double nazi donc qui ( et la pétasse avec qui il était une fois à la garde) m’avaient laissé durant une nuit, avec un total mépris, VRAIMENT crever à presque mort dans ma cellule !!! ) et le responsable de l’atelier, à mon avis, trop haineux et UDC…Et bien sûr le soit disant médecin surnommé « le boucher » digne des camps de concentration ….
Mais il y avait aussi pas mal de gardiens gentils et corrects comme ‘Georges’ (D’origine africain ou antillais je crois, qui voulait signer un papier auprès de la direction comme quoi il ne serait pas responsable de près ni de loin…si par malheur je crevais un jour dans cette prison vu la très grave état de ma santé (asthme + problèmes psychiatriques causés par ces nazis depuis quelques années ..Et que selon lui ma place devait être à l’Hôpital et pas à la prison suicidaire de frambois encore moins celle de Champ Dellon ou des iles à Sion !!!!! ) et d’autres messieurs suisses ou francais, assez humains aussi, ils trouvaient ce qu’il m’arrivait à moi spécialement: trop dégueulasse et se demandaient eux aussi où vas la Suisse et Genève….avec des actes criminels pareils ??? Un de ces gardiens me disait que le fils même du premier nazi de Genève qui s’acharnait depuis des années sur mon sort, prénommé Bernard Ducrest de l’OCP, détestait ce même père et s’opposait à ces actes fachistes depuis une longue date à Genève !!!! L’assistante sociale « Ines ou Agnes », et une ou deux personnes de l’administration étaient corrects et faisaient ce qu’ils et elles pouvaient je crois…. ,Elle me demandait comment je fais pour encaisser toute cette atrocité perpétuelle….et pourquoi les autorités de nos soit disant pays respectifs acceptaient nos refoulements…Mais peut être elle ne sait pas à quelle point la mafia policière marocaine est totalement disponible non seulement pour nous « recevoir à leur manières bien sûr» mais aussi nous torturer si cela peut faire plaisir à leurs maîtres en Occident, D’ailleurs, ils existent que pour ça…..

Mais il faut me croire, que le seul « crime » que je commettais (et malheureusement je vais encore le commettre, jusqu’à la fin de mes jours) c’est d’être justement originaire du Maroc, un Certain Maroc…

Une fois, le nazi Bernard Ducrest me disait dans son bureau, « Monsieur Touili, vous avez une bonne éducation, bien intégré et sans aucune histoire….et une intelligence supérieure à la moyenne suisse mais vous devez partir de la suisse vers votre pays ….là bas il ya des médecins et du soleil (il aurait dû ajouter les nanas aussi…..car il y en a trop même…Et il le sait très bien, cet espèce de pédophile!) »

Certes, depuis 24 janvier 2007, et après une longue absence, je suis à Marrakech (ma ville natale mais devenue très méconnue pour moi !), le soleil n’y est plus le même goût et la même sensation et chaleur….Tout est devenu trop bizarre …Le médecin et les médicaments j’en manque terriblement ! Mais, entre nous, j’en ai pas trop besoin même si je dois les prendre….., Il ya d’autres choses qui m’ont fait, et feront toujours, tenir debout si ce n’est seulement que pour cracher sur la gueule de mes tortionnaires, nos tortionnaires qui nous empêchent de vivre dans un monde vraiment meilleur….au moins pour ceux qu’ils le méritent!

A mon avis, mon histoire (A ‘aménager’ peut être !) peut faire l’objet d’un autre chapitre de cette saga ou trilogie dite « volspecial » de notre temps moderne désenchanté et déjanté!


Mes salutations
Abdellah Touili

Abdou

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