On l'aura remarqué, j'écoute énormément Roxy music, en ce moment; c'est curieux, parce qu'il aura fallu des siècles pour que je saisisse le sens, la valeur, l'émotion de cette musique; j'avais acheté leurs disques en vinyle, puis en CD remastérisés, sans jamais accrocher, en dehors de quelques titres; c'est seulement depuis quelques semaines que l'être de ce monde se dévoile... A quoi ça tient? A une certaine manière d'orienter l'oreille, d'écouter? Wittgenstein dit quelque part qu'il est passé pendant des années à côté du poème de je ne sais plus quel poète, ne le sentant qu'après avoir trouvé le rythme qui convenait à sa lecture. Existe-t-il un rythme de l'écoute, qui permettrait de piger-sentir des choses qui échapperaient autrement? A moins que ce ne soit plus complexe : certaines choses se réservent...
Vu Whiplash, y a un temps déjà; une désolante insulte au jazz, et un film sans souffle, sans vie, à aucun moment on ne sent le jazz, pas plus que le cinéma d'ailleurs; Ni Kubrick ni Parker ou Jo Jones...Bref, on peut balancer les cymbales au réalisateur, mais faut pas rêver qu'il nous revienne transformé en Stanley Bird.
J'écoute "Soon over Babaluma" de Can et "Freak out" des Mothers of invention (je connais mal Can, et rien de rien à Zappa - c'est pourtant pas faute d'avoir eu des liens sur ce forum...)
Mmwouais. Pour agrémenter une soirée lounge barbecue/cocktails, en fond sonore, je dis pas... Puis il pille sans la moindre imagination le m-base de Steve Coleman (qui a quand-même une autre gueule) ***. Et maintenant, un peu de jazz.
Une palanquée de concerts really really bath de Steve Coleman dispos sur youtube...
Mon préféré. What a band... De la bombe énergétique. Et quelle précision diabolique dans les vitesses les plus folles (à partir de 15', incluant le segment du saxophoniste Gary Thomas; Sean Rickman, le batteur: fuckin'killing machine...). Apparitions des "anciens" dans la dernière partie (le regretté Sam Rivers ** - une source d'inspiration pour Coleman, James Spaulding, ...) :
**
Spoiler:
etc
Ce mec depuis 25 ans renouvelle (presque) à lui tout seul ce qu'on nomme aujourd'hui le "jazz", terme que d'ailleurs il répudie. Un monstre, sans parler de ses musiciens.