17 filles (D. et M. Coulin - 2011)

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Message par adeline Dim 21 Oct 2012 - 18:44

slimfast a écrit:dans la série des petits films en bonne santé vu et apprécié ce film tiré d'un d'un fait divers américain, transposé à Lorient la ville des deux soeurs réalisatrices Delphine et Muriel coulin, 17 filles une utopie initiée par le charisme de l'une d'elle entre barres d'immeubles et cimetières de bateau qui va lentement vers l'échec sans que rien ne soit asséné ou démonstratif dans la volonté de ces filles de prendre en défaut le discours des adultes et essayer, en vain, de ne pas vivre comme eux.

adeline

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Message par adeline Dim 21 Oct 2012 - 18:45

DB a écrit:
slimfast a écrit:dans la série des petits films en bonne santé vu et apprécié ce film tiré d'un d'un fait divers américain, transposé à Lorient la ville des deux soeurs réalisatrices Delphine et Muriel coulin, 17 filles une utopie initiée par le charisme de l'une d'elle entre barres d'immeubles et cimetières de bateau qui va lentement vers l'échec sans que rien ne soit asséné ou démonstratif dans la volonté de ces filles de prendre en défaut le discours des adultes et essayer, en vain, de ne pas vivre comme eux.

salut SF,
je l'ai vu avant-hier soir mais j'aurai pas un discours aussi laudatif que le tien.

Au contraire j'ai trouvé ça très démonstratif. A mon sens il n'existe que deux possibilités d'adapter un fait divers en fiction (que ce soit au cinéma ou ailleurs). Soit on est face à un fait divers qui nous inspire un autre chemin en réalité et celui-ci n'est qu'un point de départ. Une espèce de point zéro virgule quelque chose qui fait advenir un récit ou bien qui permet la naissance d'un projet. C'est ce que j’appellerai le fait-divers "de circonstance". D'une certaine manière, c'est ce que fait Malick avec Badlands : le fait-divers, il le reçoit et lui inspire une histoire de cavale, lui envoie deux personnages et une quête. Mais ça n'a rien à voir avec le fait divers en tant que tel. Là c'est juste un embryon pour un futur récit dans lequel le fait-divers se sera noyé.

Et puis il y a le fait-divers extraordinaire, celui qui est tellement extra justement que l'on se sent obligé de dire "inspiré par des faits réels" cette espèce d'aveu d'échec de la fiction. A chaque fois ça me frustre beaucoup cette dénomination, inspiré par. Comme si les autres fictions n'étaient pas inspirés par une matrice, qu'elles n'étaient inspirées de rien. C'est énervant à la fin.
Enfin bon, donc, le fait-divers extraordinaire, celui dont on ne sait pas trop comment l'aborder autrement que frontalement. Celui-ci on a pas trop de choix il va falloir en faire le coeur du film et alors, dans ce cas, soit on fait un téléfilm, c'est-à-dire qu'on a gentiment amassé de la documentation, tous ce que les journalistes du coin et alentour ont pu écrire dessus et on livre un téléfilm poli et bien formaté. Ou bien il faut dépasser le projet du fait-divers extraordinaire, c'est-à-dire que l'on ne fait pas que s'en inspirer, on le dépasse, on cherche à le faire déborder du cadre. Ce qu'essaye de faire Linklater dans son dernier film Bernie par exemple.

En quelque mots, c'est le cas de 17 filles, la deuxième catégorie. Mais là où il y a de jolies choses comme cette espèce de dispositif documentaire des filles assises dnas leurs chambres amorphes et apathiques, et ben, le recit lui ressemble. Il faut dire aussi que j'ai eu beaucoup de difficulté à supporter l'actrice principale que j'ai souvent trouvé poseuse, voire fausse.
J'en avais assez qu'on la présente comme une "forte tête", genre de punk a la bretonne et comme une meneuse alors qu'elle se comporte juste comme une pimbêche de premier rang. Enfin pour le dire plus clairement, je n'y ai pas cru une seconde. Du coup, l'engouement des autres filles faisait très faux, enfin, je ne voyais pas où était l'enjeu de cinéma là-dedans, où allait se nicher le cinéma dans ce fait-divers qu'on nous expose.
Tu oublies de dire qu'on a même droit au plan séquence du conseil des profs où chacun y va de sa petite phrase "tous-les-points-de-vues-sont-exprimés-sur-l-affaire"....

Finalement, force est de reconnaitre une bonne idée du scénario (mais bon c'est quand même assez transparent après réflexion), la disparition de la meneuse qui est la seule à échouer finalement. Ou alors, c'est la seule qui réussit et toutes les autres échouent. J'ai pas encore résolu l'énigme.

La seule chose que j'accorderai au film c'est que les soeurs COulin filment plutôt bien la bretagne et que la mer, les dunes ensablées sont probablement ce qu'il y a de mieux dans le film.

adeline

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 18:57

j'aime aussi le fait que deux soeurs filmant ensemble cela serve aussi bien la relation quasi sororale des deux principales ... parturientes et que la relation entre le frère et la soeur qui me semble profonde et pleine de sens, pour le garçon le plus intéressant soit comme un cadeau fait au film.
c'est vrai je suis enthousiaste : quand un film est "vrai", oui.

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 19:20

le conseil de classe j'aime bien on y voit l'impuissance de la machine à refuser de fictionner justement, comme entre les murs, un tribunal administratif, à côté de sa légitimité.
Et puis il y a une chose formelle que j'ai particulièrement apprécie c'est le jeu de chat et de souris avec l'ellipse qui m'a toujours comblé d'aise.
Enfin une chose, je me refuse de trouver vrai ou faux le jeu d'un acteur ou d'une actrice qui est demandé par un ou une metteur en scène.
Ma position est de faire systématiquement crédit.
J'aime trop l'art, les artistes ou les acteurs pour leur cracher, même un petit peu dessus.
je comprends que tu préfère un film de malick. A mon sens tout le monde doit avoir sa chance.
Je sais cela peut sembler une conception romantique du "faire avec" le travail des deux cinéastes. aucun problème j'assume et je t'entends.

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 19:39

merci Adeline d'avoir reporté ici ces posts car au fond en parler, réfléchir sur ce film, serait-il petit, m'intéresse.
DB tu dis que le film n'ouvre aucune perspective mais je crois qu'il n'en n'est rien.
Quand à moi je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec 36 fillette par le côté dépucelage de la petite gymnaste qu'on prend toujours par une gamine.
L'autre est plus sérieux ; il s'agit de l'inceste. Les familles des deux filles qu'on voit le plus - je n'ai plus les prénoms en tête - sont triangulaires, dans les deux cas conformation peut être propre à l'inceste, chez la première, le père absent définitivement, la mère toujours en vadrouille le frère et la soeur très proches, dans le cas de petite gymnaste, des scènes avec le père et une mère démissionnaire.
C'est un jalon - fantasmatique s'entend.

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Message par DB Lun 22 Oct 2012 - 7:12

Non, je ne crache absolument pas sur leur travail, pas le moins du monde.

Ni sur celui de la jeune actrice, c'est un ressenti exactement comme le tien qui m'a empêché de rentrer dans le film. Pour dire vrai, ça m'en a sorti souvent.

on y voit l'impuissance de la machine à refuser de fictionner justement, comme entre les murs, un tribunal administratif, à côté de sa légitimité.

la il faut que tu m'expliques, je ne comprend pas de quelle machine tu parles et à mon sens c'est la fiction qui tourne à plein tube : expliciter les différentes réactions possibles au fait divers en donnant à chacun la parole.

ET puis ça pose un problème de point-de-vue quand même, on suit les mômes ou bien les adultes ???


Le fait que ce soit deux sœurs qui filment, oui, bon, ok, je comprends que ça t’émeut mais je t'avoue que ça ne me fait rien voir de particulier dans le film. La relation entre la petite rousse (haut la main, la jeune actrice la plus intéressante du film) et la petite blonde que-j-aime-pas-beaucoup est assez bien caractérisée.

La dernière ellipse avec les poussettes, c'est pas terrible toutefois... Et puisque tu parles de Malick, tu ne trouves pas que l'utilisation de la voix off en introduction/conclusion est ce qu'on fait de plus convenu en matière de narration. C'est un instrument qui fait progresser l'intrigue, qui met les éléments en perspective et puis explicite ce qui était implicite...

En fin de compte je crois que ce qui me déçoit le plus dans ce film ce qu'avec ce fait divers, les réalisatrices pouvaient construire une sorte de mystère, s'intéresser à la poétique du geste des adolescentes plutôt qu'au politique. Or c'est bien ce qu'elles font finalement, "pourquoi" plutôt que "quoi".

Je ne dis pas que le film n'ouvre sur aucune perspective, je dis que le film ne cherche pas à dépasser sa propre perspective ; qu'il se cantonne à son objet de départ et en reste là. Surtout que les soeurs coulin ne font pas acte de cinéma, qu'elles se laissent embarquer par la mécanique du fait divers et pas par la narration d'un récit au cinéma.
DB
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Message par Invité Lun 22 Oct 2012 - 17:51

le fait que le film soit réalisé par deux soeurs apporte au film son sujet : la dualité.

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