Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
3 participants
Re: Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
Je suis allé voir Alice, finalement.
Ca m'a fait de la peine. Le récit n'a jamais été le fort de Burton, qui a toujours eu tendance à penser ses films par vignettes, sans travailler les enchaînements, le rythme de l'ensemble, même dans ses bons films des années 90, qui étaient toujours un peu lâches d'un point de vue narratif. Ici, c'est aussi calamiteux que dans Charlie et la chocolaterie : les scènes se suivent, sans aucun feu ; même les répliques des acteurs semblent mal calées et venir toujours à contretemps, avec une seconde de retard. A côté, le Walt Disney de 1951 est une merveille de précision et de drôlerie.
La seule chose étonnante dans le film (aussi pénible qu'étonnante d'ailleurs), c'est de voir à quel point Burton se complaît dans la morbidité. C'était déjà le cas dans Sweeney Todd où Burton faisait rouler les têtes de manière tellement obsessionnelle qu'on en sortait mal à l'aise. Même avant, dans Charlie et la Chocolaterie, le seul "événement" du film, c'étaient ces quelques gros plans où on voyait vraiment les rides de Johnny Depp sous le plâtre du clown qui se voulait sans âge.
Ici, c'est difficile d'imaginer un pays des merveilles plus cireux, moins joyeux. La table du chapelier inquiète comme une visite dans une unité hospitalière de long séjour et les créatures que rencontre Alice évoquent davantage les limbes de Dante, avec ses "grandes figures dont les visages ne sont ni gais ni tristes", que le monde de Carroll.
La seule chose qui soit réussie dans le film, ce sont les voix : celle du Chat, celle de la chenille, par exemple. Si bien qu'au lieu de booster le film pour le sortir en 3D au dernier moment, ils auraient mieux fait de le compresser dans une version de 30 minutes pour le sortir en vinyle, dans la même collection que les petits 45 tours que j'écoutais quand j'étais tout gosse :
Ca m'a fait de la peine. Le récit n'a jamais été le fort de Burton, qui a toujours eu tendance à penser ses films par vignettes, sans travailler les enchaînements, le rythme de l'ensemble, même dans ses bons films des années 90, qui étaient toujours un peu lâches d'un point de vue narratif. Ici, c'est aussi calamiteux que dans Charlie et la chocolaterie : les scènes se suivent, sans aucun feu ; même les répliques des acteurs semblent mal calées et venir toujours à contretemps, avec une seconde de retard. A côté, le Walt Disney de 1951 est une merveille de précision et de drôlerie.
La seule chose étonnante dans le film (aussi pénible qu'étonnante d'ailleurs), c'est de voir à quel point Burton se complaît dans la morbidité. C'était déjà le cas dans Sweeney Todd où Burton faisait rouler les têtes de manière tellement obsessionnelle qu'on en sortait mal à l'aise. Même avant, dans Charlie et la Chocolaterie, le seul "événement" du film, c'étaient ces quelques gros plans où on voyait vraiment les rides de Johnny Depp sous le plâtre du clown qui se voulait sans âge.
Ici, c'est difficile d'imaginer un pays des merveilles plus cireux, moins joyeux. La table du chapelier inquiète comme une visite dans une unité hospitalière de long séjour et les créatures que rencontre Alice évoquent davantage les limbes de Dante, avec ses "grandes figures dont les visages ne sont ni gais ni tristes", que le monde de Carroll.
La seule chose qui soit réussie dans le film, ce sont les voix : celle du Chat, celle de la chenille, par exemple. Si bien qu'au lieu de booster le film pour le sortir en 3D au dernier moment, ils auraient mieux fait de le compresser dans une version de 30 minutes pour le sortir en vinyle, dans la même collection que les petits 45 tours que j'écoutais quand j'étais tout gosse :
Eyquem- Messages : 3126
Re: Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
autrement dit,
je me souviens de ces 45 tours...ils m'ont fait pas mal souffrir, je rêvais des images...
Alice Doesn't Live Here Anymore
; je me souviens de ces 45 tours...ils m'ont fait pas mal souffrir, je rêvais des images...
Borges- Messages : 6044
Re: Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
Borges a écrit:
je me souviens de ces 45 tours...ils m'ont fait pas mal souffrir, je rêvais des images...
Et moi donc.
J'ai surtout un souvenir précis d'un vinyl du "Retour du Jedi" qui misait tant sur la narration que sur les bruitages qui emplissaient le film. N'ayant jamais vu un Star Wars de près ou de loin, mon effort d'imagination était souvent épuisé par des sons incongrus sur lesquels cette dernière butait...
lorinlouis- Messages : 1691
Re: Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
C'est vrai que sans l'image, ça devait être dur d'identifier le cri de l'Ewok, le soir, au-dessus des jonques...
Eyquem- Messages : 3126
Re: Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
Eyquem a écrit:C'est vrai que sans l'image, ça devait être dur d'identifier le cri de l'Ewok, le soir, au-dessus des jonques...
Exactement.
Mais ce qui me rendait encore plus circonspect, c'était celui de Chewbacca. Il m'a hanté des années durant.
lorinlouis- Messages : 1691
Alice (Tim Burton) ... Alice n'est plus ici
Eyquem a écrit:Je suis allé voir Alice, finalement.
Ca m'a fait de la peine.
"Cause the Snark was a Boojum, you see ?"
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