Sucker Punch

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Message par Invité Jeu 31 Mar 2011 - 20:38

vu Sucker Punch de Snyder, le premier film, en ce qui le concerne, comme le signale l'article de wikipédia, qui ne s'inspire pas d'une œuvre préexistante, c'est à dire d'un récit; par contre ce nouveau film puise à l'intérieur d'imageries, de modes de représentations archiconnus, érotisme, glamour, mondes imaginaires charriant des références aux jeux vidéos, à la fantasy, au steampunk, à l'animēshon, au cinéma bien sûr ; un univers bigarré et balisé.
Ce qui étonne toujours, c'est l'assurance de Snyder en un style contrasté, naïf et sophistiqué, à la manière d'un Gene Colan, alliant les opposés, ainsi de ces personnages féminins cherchant à échapper aux lois de l'attraction terrestre en des chorégraphies aériennes que seul le slow motion permet de représenter, et, passé, ce temps au ralenti, les corps (con-substantiellement lourds dans l'esprit du réalisateur) irrémédiablement tiré vers le bas par des cordes invisibles; de même les élans, les évasions dans les mondes plateformes, ne sont que des stades intermédiaires, des interrègnes faussement excitant, diablement pessimistes, toujours reliés aux réalités sordides.
Le personnage de Baby doll, habillée comme une écolière de tripot, use de ses danses pour hypnotiser son audience, la caméra épouse l'arc de son regard et par la magie d'un léger morphisme masquant la collure, en reculant, la caméra dévoile un autre univers. Cependant on ne verra jamais la danse de Baby doll dans l'univers premier, celui de l'asile/prison, ni dans le second, celui du bordel/atelier de danse; comme si les mouvements d'un corps dansant, libres d'un assujettissement de la gravité (des combats) lol, ne pouvait exister aux yeux des spectateurs, du réalisateur.
Style contrasté, pesant, jusque dans la lumière, et goût pour le contrepoint rythmique, gros plan sur un détail, un bouton balbutiant sur le sol (pour le plus réussi) et des gros plans de serrure (pour la psychanalyse de bazar), surtout dans la première partie, synthétique et basique, baroque, accompagnant, au plus collant, des morceaux de musique assez connus _ mais il l'a déjà fait dans d'autres de ses films_.
Toujours est-il que l'opposition entre les figures masculines, dont la violence physique est ancrée dans le sol, et les figures de femmes, mi humaines mi anges, assez frigides en fait (asexuées?), capables de courts instants de libération, n'est pas si évidente que cela, enfin pas inintéressante en soi;
dans les mondes plateformes, les girls sont adjointes d'un sage qui possède les traits ridés de Scott Glen, et qui, à la fin de chaque brief, les interroge brièvement sur leurs motivations, quelles raisons pour combattre? Si ce n'est la liberté, l'émancipation ... tralalalère, moi qui pensait que Snyder n'était qu'un séide des studios, ça chamboule un chouia mon univers mental; d'ailleurs une des filles qui s'en sort est l'une de celles qui, au départ, était l'esclave la plus appréciée des tyrans du monde n°2, le film suit son évolution, de l'acceptation de sa condition privilégiée parmi les rouages, à sa compréhension finale ... comme Ulysses qui se casse de Chez la belle Circé pour s'en retourner.


Dernière édition par Erwan le Mer 6 Avr 2011 - 18:00, édité 1 fois

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