I am number 4

un film de traque, de trac adolescent face aux mutations d'un corps, ce n'est donc pas essential killing mais bien numéro 4 de DJ Caruso: un disc jockey _en partie_ en effet avec un goût pour le sample, la reprise, mais il structure plutôt bien son film, sans originalité, dessine l'univers des signes de la puberté _ainsi un lézard qui se métamorphose en des proportions terrifiantes _ jusqu'au climax final.
Une scène étonne tout de même, celle où les pouvoirs du jeune héros se manifestent pour la première fois, en plein cours, alors que des images d'archives sont projetées sur un écran auprès du prof: j'ai seulement discerné ,sur ces images en noir et blanc, des hommes, penchés sur de vieilles caméras montées sur pieds, au bord de l'eau; au même moment des faisceaux de lumière surgissent des paumes du jeune homme, comme s'il était lui même, physiquement, un appareil de projection. C'est l'une des idées étonnantes et belles du film, qu'il file avec l'usage que font, dans l'esprit des producteurs, les spectateurs potentiels ado, d'internet, du partage des images et des intimités.
Mais il me reste une gêne, tout de même, ressentie tout au long du film. L'usage de la reprise, du sample, semble avant tout racoleur, faire semblant de partager avec le spectateur quelque chose qui tiendrait en des images communes (scène de jaws, style amblin), à défaut de créer une authenticité; autre exemple, les trois jeunes au centre du film ne sont que des figures à peine dépoussiérées des personnages de rebel without a cause, embourbés dans les mêmes situations éternelles, ce qui est sympathique, mais ce sont-ils demandés qui étaient les lycéens d'aujourd'hui, au delà de l'Épinal?
Enfin, au niveau symbolique (je me fais sans doute des idées), il y a un archaïsme qui effraie un peu dans cet univers très propre, très wasp.