Par Kitano

je lis, en ce moment, une espèce d'autobiographie de Kitano : "Par kitano", chez Grasset ; c'est un des pires livres sur le cinéma, un auteur, ou je sais pas, que je connaisse ; est-ce la traduction ? À chaque page, on peut se marrer, tellement ça pense au niveau d'un Johnny Halliday, ou Mireille Mathieu...

On ne sait pas quoi penser, quoi sentir : soit il est complètement fou, soit c'est vraiment un comique hors norme, et malgré lui, le plus souvent...




faut lire, ce livre...












on ne peut rien en dire, comme dans la poésie, tout est ici lié, la pensée, la forme, la sensibilité ; on doit juste citer.



Kitano dit n'avoir pas vu tant de films que ça, ne pas connaître très bien le cinéma, son histoire, mais il cite quelques influences, et des gars qu'il aime (Keaton, plus que Chaplin, Eastwood, Mel Gibson, il adore Apocalypto, qui fera date ; Scorsese ; au japon, Kurosawa surtout, pas tellement Mizoguchi, ou Ozu ; chez Ozu, les scènes sont trop longues, les personnages passent leur temps à discuter, boire, manger). De Kubrick : son cinéaste favori, avec Godard et Kurosawa, il dit : "Peu de films à son actif, mais lesquels ! Des genres différents, mais jamais vraiment de comédie. Chacune de ses réalisations a marqué son temps et un public hétéroclite. Je crois qu'il a été influencé par le cubisme, probablement malgré lui."




Tout le passage sur Godard et la Nouvelle Vague sent la récitation d'une leçon et la volonté de faire plaisir aux lecteurs français, à la france : de Godard, il aime surtout À bout de souffle, et... La Chinoise, qui est à ses yeux "un film culte".

Il aime aussi Oshima et Fukasaku...







du jeune mec qui joue dans Zatoïchi, Taichi Saotome, il dit le plus grand bien, il lui prédit un grand avenir : "Je sais qu'à Hollywood, des agents s'intéressent à lui et suivent son parcours. Dès que possible, je voudrais l'emmener à New York, lui faire découvrir Broadway. J'aimerais qu'il découvre le rap et qu'il apprenne le hip hop."



Kitano, autodidacte, comme il se présente, parle de tout et de rien, dans les termes les plus clichés, consensuels, il pense les relations entre les cultures, l'aide à l'Afrique, les sciences dures... Il fait de la philo, beaucoup de politique, sérieusement, on lui conseille de se présenter, et même comiquement (Chirac et le japon).





Après son grave accident de scooter, presque mortel, il s'est mis aux sciences ; d'autres c'est Dieu qu'ils découvrent, dit-il, après des expériences de presque mort, lui, c'est la science, mais plus il s'intéresse aux sciences, surtout les maths, plus Dieu lui semble évident.


Les maths : il anime une émission sur le sujet à la télé, une espèce de "la tête et les jambes"; des gars doués doivent résoudre des problèmes de maths, en studio, alors que des mecs pas doués en maths mais doués en muscles doivent résoudre les mêmes problèmes dans leurs versions pratiques hors studio.


"La philosophie et les mathématiques devraient être enseignées dans un seul et même cours, selon des méthodes plus ambitieuses. On découvrirait comment deux parallèles se rejoignent à l'infini, en philosophie comme en mathématiques."

(Badiou ne serait pas contre ; lui aussi se plaint de la séparation de ces deux disciplines).




il raconte ses émissions télé ; c'est vraiment de la télé italienne, terrible, surtout qu'il ne cesse de renvoyer aux scores qu'il fait, 20 millions de Japonais me suivent, dit-il.




le temps, dieux, les sciences :

"Sur terre, nous avons tous l'impression de vivre dans un temps synchrone et égal à chacun. Mais cette impression est absolument fausse. Le temps n'est pas perçu à l'identique selon les cultures. Le temps n'est pas un concept universel. Il ne représente pas la même chose pour chaque homme. Pour la petite histoire, il se trouve que je suis un homme très occupé, mais que j'ai toujours l'impression d'avoir du temps devant moi. D'ailleurs je ne porte pas souvent de montre. A tel point, qu'à chacun de mes anniversaires, je reçois des montres en cadeau - des amis, des connaissances croient que je n'en possède pas. Un jour, un des hommes d'affaires les plus fortunés du Japon m'en a offert une d'une valeur inestimable. Elle est encore dans la boîte à gants de ma voiture..."



les inégalités sociales :

"Je roule en Rolls-Royce. C'est un cadeau de ma femme. Un signe de richesse que tous les Japonais ne peuvent pas se permettre... A ce propos, je vais vous le dire : au Japon, si cela continue, la classe moyenne va disparaître. J'exagère bien sûr."





"Tandis qu'une minorité fréquente les meilleurs restaurant et les boutiques de luxe, la majorité des Japonais n'osent même plus sortir dans les beaux quartiers."


"Je ne suis ni de droite ni de gauche. Je ne suis pas davantage d'extrême droite ou d'extrême gauche. Ceux qui croient le contraire se trompent."



"En général au Japon, quand on vient d'une famille modeste, on reste toute sa vie relativement modeste."


"Jadis, le Japonais était honnête, brave, audacieux et courageux. L'est-il encore aujourd'hui ?"




Je retrouve plus le passage sur les Français, la France, qui doit servir de modèle pour son courage...

Sarkozy, il aime bien, même s'il n'est pas d'accord avec toutes ses idées ; il aime ce type de tempérament...

"La politique internationale, c'est une affaire très sérieuse, très compliquée" ; en donnant la palme d'or à Michael Moore, Cannes s'est mis dans de sales draps.



"Je n'ai pas honte de le dire, je m'incline devant un grand nombre d'œuvres cinématographiques américaines."

"J'ai atteint un certain âge. Mais ce n'est pas pour autant que je ne drague plus"

(Par kitano, 298)

"au fond, je crois être un peu narcissique. Je m'intéresse d'abord à moi"

(304)



"Les français sont de véritables aventuriers. Je pense d'ailleurs que le caractère courageux des Français, qui peuvent se montrer aussi sérieux que les Japonais, est très bénéfique pour le monde entier."

"La france est aussi le pays de l'abolition de la peine de mort! Et je suis contre la peine de mort"








pour ceux qui l'ont vu dans "dernier domicile connu"; hier, à la télé :







"j'ai toujours adoré l'acteur michel constantin. Il avait une gueule! Beaucoup de charme et de l'élégance. Un sourire de tombeur."



(290-291)

il aime aussi gabin, belmondo, ventura (lino, pas costa)






le passage sur "achille et la tortue", la fable de zénon, et le film, sont à mourir de rire; c'est page 184/185;

hello à tous :

ceci est intéressant : kitano aime Eastwood, mais surtout celui de l'inspecteur harry; il n'aime pas "MDB", "Flags", "les lettres d'iwo jima, "qui reste quoi qu'on en dise pensé et réalisé du point de vue américain et non pas japonais."