Arabes, encore un effort
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Arabes, encore un effort
Que se passe-t-il en Tunisie ?
Des avocats, des étudiants, des chômeurs, des professeurs, des conducteurs de bus, des commerçants...
Apparemment, Ben Ali ne pouvait plus compter sur le soutien de l'armée :
http://nawaat.org/portail/2011/01/14/a-nawaat-cest-limage-que-nous-noublierons-jamais/
Des avocats, des étudiants, des chômeurs, des professeurs, des conducteurs de bus, des commerçants...
Apparemment, Ben Ali ne pouvait plus compter sur le soutien de l'armée :
http://nawaat.org/portail/2011/01/14/a-nawaat-cest-limage-que-nous-noublierons-jamais/
Eyquem- Messages : 3126
Re: Arabes, encore un effort
C'est une révolution, je pense. Ou le début d'une révolution. Ça n'arrive pas tous les jours.
Il faut courager les Tunisiens.
Le jour même où Ben Ali a quitté le pouvoir, et où la France a soi-disant refusé de l'accueillir, la France a battu la Tunisie au handball, 32-19. Drôle de défaite pour les handballeurs tunisiens, et dans l'histoire des relations entre la France et la Tunisie, je trouve ça tristement ironique.
J'ai vu un seul film tunisien, mais je crois qu'il fait parti des films qui m'ont le plus marquée. C'est Fatma, de Khaled Ghorbal.
Il faut courager les Tunisiens.
Le jour même où Ben Ali a quitté le pouvoir, et où la France a soi-disant refusé de l'accueillir, la France a battu la Tunisie au handball, 32-19. Drôle de défaite pour les handballeurs tunisiens, et dans l'histoire des relations entre la France et la Tunisie, je trouve ça tristement ironique.
J'ai vu un seul film tunisien, mais je crois qu'il fait parti des films qui m'ont le plus marquée. C'est Fatma, de Khaled Ghorbal.
adeline- Messages : 3000
Re: Arabes, encore un effort
Oshima " il est presque impossible que, dans le domaine de la politique, l'imaginaire puisse réaliser une action réelle. Mais je dis "presque"impossible. Quand cela se produit, on a une révolution".
Ben Ali dégage. Ben Ali a dégagé.
Ben Ali dégage. Ben Ali a dégagé.
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
bien sûr, rien n'est joué, les intérêts qui soutenaient Ben Ali sont encore en place, etc... mais quand même, qu'est-ce que je suis content pour les tunisiens. et fiers, même si je n'y suis pour rien, je ne peux pas dire les choses autrement : je suis fier pour eux. ça veut dire quoi ? peut-être seulement qu'ils revalorisent mon humanité.
il y a quelques jours, Alliot-Marie disait que la France n'avait pas de leçon à recevoir de la Tunisie. et le contraire ?
il y a quelques jours, Alliot-Marie disait que la France n'avait pas de leçon à recevoir de la Tunisie. et le contraire ?
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
Stéphane Pichelin a écrit:il y a quelques jours, Alliot-Marie disait que la France n'avait pas de leçon à recevoir de la Tunisie. et le contraire ?
un autre rappel de cette triste c :
Michèle Alliot-Marie a suggéré que "le savoir faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type". "C'est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays de permettre dans le cadre de nos coopérations d'agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité."
careful- Messages : 690
Re: Arabes, encore un effort
largo a écrit:Il faut courager les Tunisiens.
C'est l'expression que badiou utilise dans le livre qui l'a rendu médiatique, sur sarkozy; il l'emprunte aux "sans-papiers"; notons qu'à Paris dans leurs manifs les sans-papiers chantent parfois le fameux hit tunisien "y a baba";
Borges- Messages : 6044
Re: Arabes, encore un effort
Stéphane Pichelin a écrit: je suis fier pour eux. ça veut dire quoi ? peut-être seulement qu'ils revalorisent mon humanité.
dans "le conflit des facultés", kant parlait d'enthousiasme, devant la révolution française; sentiment politique qui rend sensible l'idée d'un progrès dans l'histoire de l'humanité; c'est un sentiment d'autant plus désintéressé qu'il est expérimenté par le spectateur...
signalons pour tonylemort que "l'enthousiasme" est le titre d'un livre de JFL;
Borges- Messages : 6044
Re: Arabes, encore un effort
adeline a écrit: Drôle de défaite pour les handballeurs tunisiens
défaite handballeuse mais victoire politique; espérons et voulons. Comme disait l'autre, nous ne sommes pas dans l'ordre de la description de ce qui se passe, mais dans la prescription; il faut décider que c'est une révolution; parmi les images qu'on nous montre, j'aime beaucoup celle de cette femme, toute petite, qui s'adresse à la caméra, au monde, et dit trois fois aux peuples du monde entier "n'ayez pas peur des dictateurs". Ne pas avoir peur, l'essentiel; vraiment, la révolution, c'est l'imprévisible... ça part de rien; un événement...
Borges- Messages : 6044
Re: Arabes, encore un effort
Borges a écrit:largo a écrit:Il faut courager les Tunisiens.
C'est l'expression que badiou utilise dans le livre qui l'a rendu médiatique, sur sarkozy; il l'emprunte aux "sans-papiers"; notons qu'à Paris dans leurs manifs les sans-papiers chantent parfois le fameux hit tunisien "y a baba";
Merci pour la précision.
Re: Arabes, encore un effort
slimfast a écrit:Oshima " il est presque impossible que, dans le domaine de la politique, l'imaginaire puisse réaliser une action réelle. Mais je dis "presque"impossible. Quand cela se produit, on a une révolution".
Ben Ali dégage. Ben Ali a dégagé.
Je t'emprunte la citation de Oshima. =)
Re: Arabes, encore un effort
Borges a écrit:Stéphane Pichelin a écrit: je suis fier pour eux. ça veut dire quoi ? peut-être seulement qu'ils revalorisent mon humanité.
dans "le conflit des facultés", kant parlait d'enthousiasme, devant la révolution française; sentiment politique qui rend sensible l'idée d'un progrès dans l'histoire de l'humanité; c'est un sentiment d'autant plus désintéressé qu'il est expérimenté par le spectateur...
signalons pour tonylemort que "l'enthousiasme" est le titre d'un livre de JFL;
merci Borges,
j'ai le sentiment qu'on est pas mal de Monsieur Jourdain à faire du Kant sans le savoir par ici.
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
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Dernière édition par breaker le Dim 30 Jan 2011 - 14:33, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
Un document traduit provenant de WikiLeaks; un télégramme diplomatique US décrivant la corruption de la sphère du régime de Ben Ali.
(l'original)
(l'original)
Memo numéro 08 Tunis 679
DATE : 23 juin 2008
ORIGINE : AMBASSADE DES ETATS-UNIS A TUNIS
CLASSIFICATION : SECRET
SUJET : CORRUPTION EN TUNISIE : CE QUI EST A VOUS EST A MOI
[…]
UNE GRANDE FAMILLE AVEC BEAUCOUP DE RESSOURCES
3- La famille élargie du président Ben Ali est fréquemment présentée comme le carrefour de la corruption en Tunisie. Souvent qualifiée de quasi mafia, une vague allusion à "la Famille" suffit à indiquer de laquelle vous voulez parler. Il semble que la moitié de la communauté tunisienne des affaires peut se targuer d'être lié aux Ben Ali par un mariage, et nombre de ces relations ont su profiter à plein de leurs connexions familiales.
Ce sont surtout l'épouse de Ben Ali, Leila Ben Ali, et sa famille élargie – les Trabelsi – qui provoquent la colère des Tunisiens. En sus de nombreuses allégations de corruption, les Trabelsi sont la cible fréquente de piques concernant leur manque d'éducation, leur statut social inférieur et leur frénésie de consommation. Si certaines critiques à l'égard du clan Trabelsi semblent émaner d'un mépris pour leur comportement de nouveaux riches, les Tunisiens remarquent également que leurs méthodes musclées et leur abus flagrant du système en font facilement des objets de détestation.
Le frère de Leila, Belhassen Trabelsi, est le membre le plus connu de la famille et passe pour avoir trempé dans un grand nombre d'affaires de corruption, depuis la réorganisation récente du conseil d'administration de la Banque de Tunisie [au sein duquel Trabelsi s'est fait coopter avant d'y acquérir un poids déterminant durant les mois suivants] jusqu'à des opérations d'expropriation et d'extorsion de pots-de-vin. Trabelsi possède par ailleurs de nombreuses entreprises, parmi lesquelles une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, une des deux radios privées tunisiennes, des usines d'assemblage d'automobiles, le réseau de distribution Ford, une société de développement immobilier, et la liste n'est pas finie. [...]
Pourtant, Belhassen n'est qu'un des dix membres connus de la fratrie de Leila, et chacun a eu à son tour des enfants. Parmi cette vaste famille élargie, le frère de Leila, Moncef, et son neveu Imed sont eux aussi des acteurs économiques de premier plan.
4- Le président lui-même est souvent absous, beaucoup de Tunisiens soutenant qu'il est utilisé par le clan Trabelsi et qu'il ignore leurs agissements douteux. XXXX, fervent partisan du gouvernement et membre de XXXX, a déclaré à l'ambassadeur que le problème n'était pas Ben Ali, mais que c'était "la Famille" qui dépassait les bornes et enfreignait les règles.
Il est toutefois difficile de croire que Ben Ali ne soit pas au courant, ne serait-ce que vaguement, du problème croissant de la corruption. Cela pourrait toutefois refléter la répartition géographique qui semble exister entre le fief des Ben Ali et celui des Trabelsi, le clan Ben Ali opérant principalement dans la région côtière centrale tandis que le clan Trabelsi, surtout actif dans la région autour de Tunis, prêterait par conséquent plus le flanc aux rumeurs.
Le côté Ben Ali de la Famille, avec les enfants et beaux-parents issus du premier mariage du président, est également impliqué dans de nombreuses affaires. Ben Ali a sept frères et sœurs, parmi lesquels feu son frère aîné Moncef était un trafiquant de drogue notoire condamné par contumace [avant sa mort en 1996] à dix ans de réclusion par un tribunal français. Ben Ali a eu trois enfants de sa première femme Naima Kefi : Ghaouna, Dorsaf et Cyrine. Elles ont épousé respectivement Slim Zarrouk, Slim Chiboub et Marouane Mabrouk – trois hommes ayant un poids économique significatif.
TA TERRE EST A MOI
5- Avec le boom du développement immobilier et la hausse du prix des terrains, posséder une propriété ou une terre au bon endroit peut être soit une aubaine, soit le chemin le plus court vers l'expropriation. A l'été 2007, Leila Ben Ali reçut gratuitement du gouvernement tunisien un terrain bien situé où fut construite une institution à but lucratif, la Carthage International School [...]. En sus du terrain, le gouvernement tunisien fit don à l'école de 1,8 million de dinars (1,5 million de dollars) [1,1 million d'euros], et, en quelques semaines, fit construire des routes et installer des feux tricolores pour faciliter l'accès à l'école.
On raconte que Mme Ben Ali aurait revendu la Carthage International School à des investisseurs belges, mais l'ambassade de Belgique n'a pour l'instant pas été en mesure de confirmer ou de démentir la rumeur. XXXX a affirmé que l'école avait en réalité été vendue pour une somme énorme mais non divulguée. Il a souligné que l'opération avait été tout bénéfice pour Mme Ben Ali, puisque ayant reçu gratuitement le terrain et les infrastructures, elle a encaissé le montant juteux de la vente.
6- Depuis un an, une immense et luxueuse résidence est en construction à proximité de la résidence de l'ambassadeur. De multiples sources nous ont affirmé que ce bâtiment appartiendrait à Sakhr Materi, gendre du président Ben Ali et propriétaire de Radio Zitouna. Le propriétaire de ce terrain de valeur aurait été exproprié par le gouvernement tunisien, qui prétendait vouloir utiliser les lieux pour y installer l'Agence de l'eau, avant qu'ils soient attribués à Materi pour son usage privé.
Un propriétaire de café a raconté une histoire similaire à un employé de l'ambassade, lui expliquant que Belhassen Trabelsi l'avait obligé à lui céder le café qu'il possédait auparavant dans un lieu bien situé contre l'établissement qu'il dirige à présent. Le cafetier précisa que Trabelsi lui avait dit qu'il pourrait faire ce qu'il voulait dans ses nouveaux locaux ; si les pots-de-vin de 50 dinars versés aux policiers du quartier ne suffisaient pas, le cafetier n'avait qu'à appeler Trabelsi qui "règlerait ça".
L'AFFAIRE DU YACHT VOLE
6- En 2006, il est signalé que Imed et Moaz Trabelsi, deux neveux de Ben Ali, ont volé le yacht d'une homme d'affaires français bien introduit, Bruno Roger, président de Lazard Paris. Le vol, auquel la presse française donna un large écho, fut attesté lorsque le yacht, entièrement repeint pour camoufler les détails caractéristiques qui auraient pu le faire identifier, fit son entrée dans le port de Sidi Bou Said. La position éminente de Roger dans l'establishment français risquait de provoquer des frictions dans les relations bilatérales et, d'après plusieurs rapports, le yacht lui fut rapidement restitué.
L'affaire du yacht volé refit surface au début de 2008 en raison du mandat d'arrêt émis par Interpol à l'encontre des deux Trabelsi. En mai, les deux frères furent traduits devant les tribunaux tunisiens, probablement pour complaire à la justice internationale. On ignore de quelle façon s'est conclue l'affaire.
MONTRE-MOI TON ARGENT
7- Le secteur financier tunisien est plombé par de graves allégations de corruption et de mauvaise gestion financière. Les hommes d'affaires tunisiens disent en plaisantant que la meilleure relation qu'un homme puisse avoir, c'est avec son banquier, traduisant par là la prépondérance des connexions personnelles sur la validité de votre projet commercial pour l'obtention d'un financement.
La conséquence de cette activité bancaire fondée sur les liens personnels est, dans l'ensemble du secteur, un taux d'emprunts non performants à 19 %, qui reste un niveau élevé, même s'il est inférieur aux 25 % qui prévalaient en 2001 [...]. Les contacts que nous avons s'empressent de souligner que beaucoup de ces emprunts sont souscrits par de riches hommes d'affaires tunisiens qui utilisent leurs liens avec le pouvoir pour ne pas les rembourser [...]. Le manque de contrôle fait du secteur bancaire un réservoir inépuisable de bonnes affaires, et les histoires d'opérations douteuses réalisées par la "Première Famille" sont nombreuses.
La récente réorganisation du conseil d'administration de la Banque de Tunisie [...], dont l'épouse du ministre des affaires étrangères a pris la présidence tandis que Belhassen Trabelsi y faisait son entrée, en est le dernier exemple en date. D'après un représentant du Crédit Agricole, Marouane Mabrouk, un autre gendre de Ben Ali, a acheté 17 % des parts de l'ancienne Banque du Sud (aujourd'hui Attijari Bank) juste avant sa privatisation. Ces 17 % de parts lui ont permis d'acquérir une position de contrôle, puisque la privatisation de concernait que 35 % de la totalité des parts de la banque. Le représentant du Crédit Agricole a précisé que Mabrouk avait revendu ses parts à des banques étrangères avec un confortable bénéfice, tandis que le groupe qui a remporté l'offre de cession des parts de l'Etat tunisien dans la Banque du Sud, le consortium hispano-marocain Santander-Attijariwafa, a versé de la main à la main une prime à Mabrouk.
XXXX, ancien président de l'Arab Banking Corporation, nous a raconté qu'à l'époque où il travaillait encore dans cette banque, il recevait des coups de téléphone de clients paniqués lui disant que Belhassen Trabelsi leur demandait de l'argent. Il n'a pas précisé s'il leur conseillait ou pas de payer.
[…]
COMMENTAIRE
13- Si les Tunisiens digèrent déjà mal a corruption courante, les abus de la famille du président Ben Ali suscitent leur fureur. Alors que la population fait face à une montée de l'inflation et à un fort taux de chômage, l'étalage de richesses et les rumeurs persistantes de corruption ne font qu'alimenter son ressentiment. Les récents mouvements de protestation qui ont agité la province minière de Gafsa constituent un puissant rappel du mécontentement sous-jacent. Le gouvernement a fondé sa légitimité sur sa capacité à assurer la croissance économique, mais un nombre croissant de Tunisiens trouvent que ceux qui occupent le sommet de l'échelle en gardent les bénéfices pour eux.
14- La corruption est un problème à la fois politique et économique. Le manque de transparence et de responsabilité qui caractérise le système politique tunisien porte aussi gravement tort à l'économie en dégradant les conditions de l'investissement et en alimentant une culture de la corruption. En dépit de ce que l'on entend dire sur le miracle économique tunisien et les statistiques positives, le fait que les investisseurs tunisiens eux-mêmes se tiennent en retrait en dit long. La corruption est un problème énorme et flagrant, mais nul n'est prêt à en reconnaître publiquement l'existence.
Fin du commentaire
careful- Messages : 690
Re: Arabes, encore un effort
La Révolution française aussi a commencé par de soi-disant émeutes de la faim. On l'a déjà dit, il faut décider que c'est une révolution. L'Histoire, elle, fait ce qu'elle veut. Mais dire avant toute chose que ce n'est pas une révolution, soi-disant pour dénoncer ceux qui pourront en tirer profit, c'est ne pas respecter beaucoup ceux qui étaient dans la rue ces derniers jours pour faire tomber le régime. Il y a des milliards de causes pour une révolution. Il faut savoir lesquelles on veut nommer en premier.
adeline- Messages : 3000
Re: Arabes, encore un effort
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Dernière édition par breaker le Dim 30 Jan 2011 - 14:32, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
breaker a écrit:La révolution française et les émeutes de la faim en Afrique? est-ce que tu es pas un peu loin de l'événement?
Loin ? Parce que pour penser un événement historique y'a un périmètre géographico-temporel à respecter ?
Peu importe que les médias appellent ça "émeutes de la faim", ou les sociologues des Nations Unis, et que ce soit ainsi qu'on nomme les mouvements de révolte depuis 2007 2008 dans les pays pauvres. Evidemment que la faim est un déclencheur autant qu'une constante, et évidemment que la répression est bien organisée, et que le manque de ressources alimentaires dans les pays du Sud a des responsables, et évidemment qu'on sait très bien qui ils sont.
Nommer les choses est important, et dire que ce n'est pas une révolution mais des émeutes de la faim ôte au gestes des Tunisiens qui se battent dans la rue pour faire tomber un dictateur toute volonté et toute raison proprement politique. C'est minimiser leurs désirs et leurs espoirs. Dire "émeutes de la faim", c'est s'en tenir à une description des causes. Dire "révolution", c'est intégrer le désir politique des Tunisiens.
Peut-être que l'histoire dira demain que c'était surtout des émeutes de la faim. Moi je dis aujourd'hui que c'est avant tout une révolution, car je veux que ce soit une révolution. C'est tout.
adeline- Messages : 3000
Re: Arabes, encore un effort
d'accord avec toi adeline. La révolution francaise par exemple fut fromenté et instrumentaliser par la bourgeoisie francaise qui n'en tenait plus de ne pas faire partie de la noblesesse. N'empéche ce n'est pas elle qui fut en première ligne et au première loge, ce n'est pas elle qui_ declencha cette revolution, ce fut simplement le peuple qui n'en tenait plus de justement tenir depuis des siécles dans un systéme forclos et qui se craqueler par l'entremise des idées neuves et des techniques nouvelles : les breches et les fissures multiples de l'ancien régime firent le reste. Ce sont evidement les gens qui n'ont rien à perdre qui sont en première ligne..
glj- Messages : 518
Re: Arabes, encore un effort
L'islamiste Rached Ghannouchi, chef du parti Ennhadha, dit préparer son retour à Tunis
le chef du parti islamiste Ennhadha, Rached Ghannouchi, a déclaré à l'AFP ce samedi 15 janvier 2011 qu'il préparait son retour en Tunisie. Il a aussi dit qu'il était prêt à participer à un gouvernement d'union nationale. En exil depuis 1988, Rached Ghannouchi a été condamné par contumace en 1992 pour complot contre le président Ben Ali; il vit actuellement à Londres.
Révolution ou pas, certains partent, d'autres arrivent...
lorinlouis- Messages : 1691
Re: Arabes, encore un effort
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Dernière édition par breaker le Dim 30 Jan 2011 - 14:32, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
ils ont appelé ça révolution du jasmin paraît-il
balthazar claes- Messages : 1009
Re: Arabes, encore un effort
Oh là là qu'est-ce que vous êtes rabats-joie et pessimistes dites.
Evidemment que ça va être la merde, qui a jamais dit qu'une révolution se terminait en deux jours avec un chouette gouvernement d'union nationale sans islamistes et le peuple aux urnes trois jours après et l'économie florissante, etc. Une révolution c'est violent, c'est des luttes pour le pouvoir, c'est le sang et la mort. C'est dur. Et c'est souvent confisqué au peuple. Mais si personne n'y croit jamais, ça ne peut pas arriver, qu'un vrai gouvernement démocrate se mette en place.
Vous êtes dans le ton des médias "Oh là là, il y a des pilleurs, c'est le chaos, c'est n'importe quoi".
La Tunisie n'est pas du tout dans la situation que connaissait l'Algérie à la fin des années 90.
Evidemment que ça va être la merde, qui a jamais dit qu'une révolution se terminait en deux jours avec un chouette gouvernement d'union nationale sans islamistes et le peuple aux urnes trois jours après et l'économie florissante, etc. Une révolution c'est violent, c'est des luttes pour le pouvoir, c'est le sang et la mort. C'est dur. Et c'est souvent confisqué au peuple. Mais si personne n'y croit jamais, ça ne peut pas arriver, qu'un vrai gouvernement démocrate se mette en place.
Vous êtes dans le ton des médias "Oh là là, il y a des pilleurs, c'est le chaos, c'est n'importe quoi".
La Tunisie n'est pas du tout dans la situation que connaissait l'Algérie à la fin des années 90.
adeline- Messages : 3000
Re: Arabes, encore un effort
d'accord avec Adeline.
une révolution, classiquement, c'est "quand ceux d'en haut ne peuvent plus gouverner et ceux d'en bas ne veulent plus être gouvernés". un signe de cette situation, c'est justement cette multiplication des fouteurs de merde plus ou moins directement liés avec le pouvoir (des partisans de Ben Ali, dit-on, mais tous les réseaux gouvernants étaient liés d'une façon ou d'une autre avec Ben Ali) : foutre la merde pour faire peur et finalement amener la population à demander à genoux le retour des gouvernants. réussiront, réussiront pas ? mais quoiqu'il arrive, pour paraphraser Engels, l'Histoire prendra les pires chemins.
je pense aussi à Gramsci : le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté. l'un ET l'autre.
une révolution, classiquement, c'est "quand ceux d'en haut ne peuvent plus gouverner et ceux d'en bas ne veulent plus être gouvernés". un signe de cette situation, c'est justement cette multiplication des fouteurs de merde plus ou moins directement liés avec le pouvoir (des partisans de Ben Ali, dit-on, mais tous les réseaux gouvernants étaient liés d'une façon ou d'une autre avec Ben Ali) : foutre la merde pour faire peur et finalement amener la population à demander à genoux le retour des gouvernants. réussiront, réussiront pas ? mais quoiqu'il arrive, pour paraphraser Engels, l'Histoire prendra les pires chemins.
je pense aussi à Gramsci : le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté. l'un ET l'autre.
Invité- Invité
Re: Arabes, encore un effort
Lundi 17 janvier
Ghannouchi a révélé la composition du gouvernement de transition
Certaines informations concernant la composition du nouveau gouvernement de transition vient d'être confirmées par le premier ministre Mohammed Ghannouchi, qui reste à la tête de la formation jusqu'aux élections présidentielles, annonce El Watan. Les trois chefs de l'opposition sont bien aux postes révélés il y a quelques heures par Jeune Afrique: Néjib Chebbi (PDP) est ministre du Développement régional; Ahmed Brahim (parti Ettajdid) ministre de l'Enseignement supérieur et scientifique; Mustapha Ben Jaafar (Forum Démocratique pour le travail et les libertés) ministre de la Santé.
Six membres de l'ancien gouvernement ont été reconduits malgré les protestations de ce matin, dont Ahmed Friaâ et Kamel Morjane, respectivement au ministère de l'Intérieur et à celui des Affaires étrangères.
Selon le site Numerama, le blogueur Slim Amamou, arrêté par la police tunisienne le jeudi 6 janvier et libéré le 13, aurait hérité du Secrétariat à la Jeunesse et aux Sports.
Le ministère de l'Information, qui gérait la censure sur le Net, aurait été supprimé. La libération de tous les prisonniers d'opinion a également été annoncée.
La Libye touchée par des protestations sociales
Le monde arabe continue de ressentir l'effet domino de la «révolution de jasmin» tunisienne qui a fait tomber le régime de Ben Ali.
En Libye des manifestants sont descendus dans les rues ce week-end pour protester contre la corruption et l'incompétence du gouvernement dans la distribution des logements sociaux, rapporte le magazine égyptien Ahram Online.
A Bani Walid, une ville situé à 180 km de la capitale Tripoli, des centaines de personnes ont investi des appartements vides, et des rassemblement auraient eu lieu dans les villes de Bidaa, Darna et Sabhaa à l'est du pays.
Il est assez rare d'avoir accès à de telles informations dans ce pays, car les médias sont verrouillés par le régime de Mouammar Khadafi. Comme en Tunisie, ce sont Twitter et YouTube qui ont joué un rôle majeur dans la médiatisation de ces revendications. Quelques vidéos circulent sur Internet pour en témoigner.
Ce matin, RFI présumait que la Libye serait la prochaine terre d'accueil de Ben Ali et sa famille. Le général Khadafi est en effet le seul à avoir exprimé son soutien envers de l'ancien président tunisien.
Pour un gouvernement en rupture avec l'ancien régime
Après avoir provoqué la chute et l'exil du président Ben Ali en Arabie Saoudite, la révolution» continue lundi, rapporte le journal algérien El Watan.
Alors que l'annonce d'un nouveau gouvernement de transition est attendue dans la journée, ce matin à Tunis des centaines de manifestants ont demandé la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu; ils ne veulent pas qu'un membre de l'ancien régime figure dans le nouveau gouvernement. Les forces armées auraient fait usage de gaz lacrymogène et tiré en l'air pour disperser la foule.
Ce sont les déclarations de Mohamed Ghannouchi, le premier ministre qui assure l'intérim depuis le 14 janvier, qui ont provoqué cette colère. Il a annoncé qu'il formerait le 17 janvier un gouvernement d'union nationale dans lequel le ministre de l'Intérieur, Ahmed Friaâ (nommé le 12 janvier par Ben Ali) et celui des Affaires étrangères, Kamel Morjane, devraient garder leur place, suppose RFI. Ils sont tous les deux membres du RCD, ce que la population n'accepte pas.
La composition du gouvernement n'a pas été rendue publique, mais le site de Jeune Afrique fait état de «fuites». Les partis d'opposition devraient faire partie de la nouvelle formation et notamment «Néjib Chebbi, pour le Développement régional, Mustapha Ben Jaafar pour la Santé, Ahmed Ibrahim, à l’Enseignement supérieur, Lazhar Karoui Chebbi à la Justice et Yadh Ben Achour aux Réformes.»
Les élections devaient être organisées dans les deux mois, comme le stipule la Constitution, mais elles auraient été repoussées à dans six mois. Selon The Guardian, cette initiative viendrait du parti d'opposition PDP (Parti démocratique progressiste) qui fait valoir que «les Tunisiens ont besoin de temps pour se familiariser avec les partis après des décennies de règne du parti unique. C'est la crédibilité de ces élections qui est en jeu.»
Pour l'instant, le seul candidat déclaré est Moncef Marzouki du Congrès pour la République (CPR), la gauche laïque. Il est rentré de France, où il s'était réfugié pendant 20 ans.
Immolations en série
Presqu'un mois après l'immolation de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, déclencheur de la «révolte de jasmin» en Tunisie, l’Algérie, dont le pouvoir redoute un effet domino, connaît une vague de suicides par le feu.
El Watan rapporte plusieurs tentatives dans différents endroits du pays, en l’espace de 48h. Un homme de quarante ans, agent de sécurité, s’est immolé «pour protester contre son exclusion de la liste des bénéficiaires de logements sociaux de sa localité»; un jeune de 26 ans parce qu’il «(n’arrivait) plus à faire face à ses problèmes sociaux»; ainsi qu’un homme de 27 ans.
Par ces actes d’une extrême violence, les auteurs de ces tentatives de suicide dénoncent les conditions de vie et la hogra (le «mépris») dans lequel les tiennent selon eux les dirigeants politiques algériens.
Le pays a connu de violents affrontements les 5 et 6 janvier derniers, de nombreux jeunes sont descendus dans la rue pour protester contre la hausse des prix.
Sud Ouest rapporte également l'immolation d'un homme ce matin devant l'Assemblée du Peuple, au Caire. Il aurait ainsi cherché à protester contre le fait «qu'il n'avait pas reçu de coupons pour acheter du pain pour son restaurant».
L'or des Ben Ali
[Le Monde] Selon les services secrets français, la famille Ben Ali se serait enfuie vendredi 14 janvier avec 1,5 tonnes d'or (soit 45 millions d'euros). C'est Leïla, la femme de l'ex-président, qui aurait pris cette initiative, d’abord contre l’avis de son époux, qui lui aurait ensuite donné son aval. Une information pourtant démentie par la Banque centrale de Tunisie: «Je n'ai reçu aucun ordre verbal ni écrit de sortir de l'or monétaire. Notre stock d'or n'a pas bougé.»
Le Monde cite néanmoins un conseiller de l’Elysée selon qui «l'information vient essentiellement de source tunisienne, en particulier de la Banque centrale. Cela a l'air relativement confirmé.»
[UPDATE] Le Monde a mis son article à jour, rapportant les propos d'«un membre haut placé des services secrets français», qui précise que ce retrait n'aurait pas été effectué vendredi dernier mais fin décembre, et «l'or se trouverait aujourd'hui en Suisse».
SOURCE
lorinlouis- Messages : 1691
Re: Arabes, encore un effort
http://www.lemonde.fr/idees/ensemble/2011/02/18/les-intellectuels-face-aux-revoltes-arabes_1481795_3232.html
pas lu, m'en tape;
pas lu, m'en tape;
Borges- Messages : 6044
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