Shutter Island
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Re: Shutter Island
On a dit que Shutter Island était un film fantastique. Mais si on veut être précis et suivre la terminologie proposée par Todorov (salut à Van Stratten), ce n’est pas un film fantastique : c’est un film de l’étrange.
(je vois des limites à la définition de Todorov, mais je les laisse de côté pour le moment.)
Borges, plus haut, disait deux choses :
- tout film de Scorsese est une descente aux Enfers
- aucun de ses héros ne fait le voyage jusqu’au bout de la nuit, ou de l’enfer
Mais qu’est-ce que c’est que ces Enfers, si on suppose, comme au-dessus, qu’ils sont de plain-pied avec le monde ordinaire que nous connaissons ?
Et qu’est-ce qu’une descente aux Enfers qui ne parvient pas au bout, qui ne conduit à aucune révélation ?
Car c'est vrai qu'aucun film de Scorsese n'a une seule fin : ils en ont toujours deux. La première, c'est l'acmé du cauchemar ou de la maladie, c'est le point le plus bas de la descente, le dernier arrêt avant le fond du trou. La seconde fin, c'est une subite remontée à la surface, un retour soudain au cours ordinaire des choses. C'est le mafieux qui se réveille dans son pavillon de banlieue ou Paul Hackett qui arrive à l'heure au travail et à qui son ordinateur souhaite "Good morning Paul".
Et pourtant, cette "remontée" a tout d'une "retombée" : le malade que la fièvre a quitté en vient à regretter le bon temps de sa folie (Shutter Island) ; le mafieux rêve sur le seuil de sa villa qu'il a été le prince des Enfers (Good Fellas) ; et Paul Hackett ? Scorsese dit qu'il voit les portes du Paradis s'ouvrir à la fin ; mais tout le monde sait depuis les Talking Heads que le Paradis est un endroit où il ne se passe jamais rien, où on ne peut que mourir d’ennui.
https://www.youtube.com/watch?v=5zNdMc6wGtU
C’est peut-être ça la vérité de la descente aux Enfers : la révélation du choix, du choix du mode d’existence.
Qu’est-ce qui peut bien faire que le convalescent regrette sa maladie, et le repenti sa vie de mafieux ?
Il se pourrait que le fou ait sur les autres cet avantage de croire que rien n’est insignifiant, que tout fait signe, et que le cauchemar, la descente aux enfers, sont au moins des épreuves par quoi sa vie se transforme en destin et prend sens. Et qui ne voudrait que sa vie ait un sens ?
Car le réveil, la remontée hors des enfers peut avoir ceci de plus profondément cauchemardesque qu’il dissout cette illusion ou cette foi en son propre destin : au réveil, il est toujours midi et la pendule sonne les douze coups d’une vie sans raison.
Quelle sorte de choix faudra-t-il faire pour que nous évitions les deux, et le cauchemar et la retombée, pour que nous n’ayons ni à vivre en monstre ni à mourir en type bien, mais à « vivre, simplement vivre », d’une vie qui soit justifiée, mais par autre chose que la monstruosité ?
Dans Shutter Island, tous les faits en apparence surnaturels trouvent à la fin une explication rationnelle, qui lève toute ambiguïté et dément l’existence de tout arrière-monde. On est donc dans le genre de l’étrange.Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s'expliquer par les lois de ce même monde familier. Celui qui perçoit l'événement doit opter pour l'une des deux solutions possibles :
- ou bien il s'agit d'une illusion des sens, d'un produit de l'imagination et les lois du monde restent alors ce qu'elles sont [et Todorov appelle ça l’étrange]
- ou bien l'événement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité, mais alors cette réalité est régie par des lois inconnues de nous. [et Todorov nomme ça le merveilleux]
Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu'on choisit l'une ou l'autre réponse, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l'étrange ou le merveilleux. Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel.
(je vois des limites à la définition de Todorov, mais je les laisse de côté pour le moment.)
Borges, plus haut, disait deux choses :
- tout film de Scorsese est une descente aux Enfers
- aucun de ses héros ne fait le voyage jusqu’au bout de la nuit, ou de l’enfer
Mais qu’est-ce que c’est que ces Enfers, si on suppose, comme au-dessus, qu’ils sont de plain-pied avec le monde ordinaire que nous connaissons ?
Et qu’est-ce qu’une descente aux Enfers qui ne parvient pas au bout, qui ne conduit à aucune révélation ?
Car c'est vrai qu'aucun film de Scorsese n'a une seule fin : ils en ont toujours deux. La première, c'est l'acmé du cauchemar ou de la maladie, c'est le point le plus bas de la descente, le dernier arrêt avant le fond du trou. La seconde fin, c'est une subite remontée à la surface, un retour soudain au cours ordinaire des choses. C'est le mafieux qui se réveille dans son pavillon de banlieue ou Paul Hackett qui arrive à l'heure au travail et à qui son ordinateur souhaite "Good morning Paul".
Et pourtant, cette "remontée" a tout d'une "retombée" : le malade que la fièvre a quitté en vient à regretter le bon temps de sa folie (Shutter Island) ; le mafieux rêve sur le seuil de sa villa qu'il a été le prince des Enfers (Good Fellas) ; et Paul Hackett ? Scorsese dit qu'il voit les portes du Paradis s'ouvrir à la fin ; mais tout le monde sait depuis les Talking Heads que le Paradis est un endroit où il ne se passe jamais rien, où on ne peut que mourir d’ennui.
https://www.youtube.com/watch?v=5zNdMc6wGtU
C’est peut-être ça la vérité de la descente aux Enfers : la révélation du choix, du choix du mode d’existence.
Ca peut paraître plus qu’incongru de citer Nerval à propos d’un Scorsese, mais ici, c’est la rémanence du mythe d’Orphée, l’idée du rêve comme « seconde vie » dans « Aurélia » et dans « Shutter Island », qui peuvent l’autoriser.Je vais essayer (…) de transcrire les impressions d’une longue maladie qui s’est passée tout entière dans mon esprit ; – et je ne sais pourquoi je me sers de ce terme maladie, car jamais, quant à ce qui est de moi-même, je ne me suis senti mieux portant. Parfois, je croyais ma force et mon activité doublées ; il me semblait tout savoir, tout comprendre ; l’imagination m’apportait des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues... ?
Qu’est-ce qui peut bien faire que le convalescent regrette sa maladie, et le repenti sa vie de mafieux ?
Il se pourrait que le fou ait sur les autres cet avantage de croire que rien n’est insignifiant, que tout fait signe, et que le cauchemar, la descente aux enfers, sont au moins des épreuves par quoi sa vie se transforme en destin et prend sens. Et qui ne voudrait que sa vie ait un sens ?
Car le réveil, la remontée hors des enfers peut avoir ceci de plus profondément cauchemardesque qu’il dissout cette illusion ou cette foi en son propre destin : au réveil, il est toujours midi et la pendule sonne les douze coups d’une vie sans raison.
Quelle sorte de choix faudra-t-il faire pour que nous évitions les deux, et le cauchemar et la retombée, pour que nous n’ayons ni à vivre en monstre ni à mourir en type bien, mais à « vivre, simplement vivre », d’une vie qui soit justifiée, mais par autre chose que la monstruosité ?
Eyquem- Messages : 3126
Re: Shutter Island
ce terme de mode d'existence est important, c'est celui qu'utilise Scorsese à propos des affranchis : "c'est un film sur un mode de vie". Le film se termine, si je me souviens bien, sur "my way" (la version punk de sid vicious)
Je ne sais pas d'où vient cette idée que le paradis est ennuyeux, c'est un joli cliché; le même que celui de l'ennui que susciterait la perfection...
(cf zizek, dans son texte sur avatar (très faible; on voit que le mec est très chrétien, et marqué par la nécessité de la négativité, et de la finitude; comme disait deleuze, même le plus chrétien des chrétiens aurait honte d'écrire ce que se permettent les lacaniens... )
Borges- Messages : 6044
Re: Shutter Island
C'est assez clair qu'il n'y a pas d'"arrière-monde" chez Scorsese, ça n'est pas du tout un cinéaste "naturaliste" au sens de Deleuze..
Attention, il y a des personnages qui ne se relèvent pas chez Scorsese, après on peut chercher à voir pourquoi, pourquoi Ginger par exemple (je sais plus qui disait l'autre jour qu'il n'y avait pas de personnage féminin dans ses films, je crois que c'est mal poser la question des femmes dans son cinéma, ou plutôt éviter de se la poser)?
Chez jll, car il faut pas oublier le travail en commun avec Schrader, cette dualité dans les films de Scorsese (jusqu'à "Bringing out the dead" je crois) :
http://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm
Attention, il y a des personnages qui ne se relèvent pas chez Scorsese, après on peut chercher à voir pourquoi, pourquoi Ginger par exemple (je sais plus qui disait l'autre jour qu'il n'y avait pas de personnage féminin dans ses films, je crois que c'est mal poser la question des femmes dans son cinéma, ou plutôt éviter de se la poser)?
- Spoiler:
Chez jll, car il faut pas oublier le travail en commun avec Schrader, cette dualité dans les films de Scorsese (jusqu'à "Bringing out the dead" je crois) :
Paul Schrader : le surnaturel doit coexister avec le naturel
Paul Schrader écrivit la première version du scénario encore sous le coup psychologique de la mort de sa mère, et c'était une œuvre bouleversante. Il pensait que le surnaturel devait coexister avec le naturel ; il ajouta donc une scène où Jésus enlevait son cœur de sa poitrine ainsi qu'une version littérale de la scène où l'on mangeait effectivement la chair et le sang du Christ. Je lui dit "Paul voyons !" mais il m'a répondu que c'était un vieux contentieux entre nous, un calviniste qui titillait un catholique, et, dans la seconde version, il enleva cette scène et en revint au texte de Kazantzakis. Mais cette vision se prolonge dans la manière dont sont traités les miracles dans ce film. C'est comme si l'on disait : était-ce de d'hypnose, était-ce un véritable miracle ou une sorte de thérapie ? Quand il guérit l'aveugle, Jésus met des herbes dans sa main, ajoute de la salive, les frotte l'une contre l'autre et les pose sur ses yeux. J'ai effectué beaucoup de recherches et découvert qu'à l'époque, beaucoup de guérisseurs utilisaient la salive comme ingrédient ; c'est pourquoi je l'ai mise là. Et au lieu de sourire à ces miracles, Jésus est terrifié. Chaque miracle l'emmène un peu plus vers quelque chose qu'il pressent difficile ; et, selon Kazantzakis, il finit par découvrir que ce sera la croix.
http://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm
Invité- Invité
Re: Shutter Island
Si je dis que le Paradis est ennuyeux, c'est en raison de ce que disent le finale des films de mafieux, ou de Shutter Island, qui sèment le doute sur la valeur de ces existences ordinaires.
Mais quand on regarde la fin d'After Hours, il n'y a pas de doute : la caméra virevolte sur du Mozart. C'est de la pure joie.
Dans le même genre, peut-être, la fin de "Bringing out the dead" : le héros est dans les bras de celle qu'il aime ; ils ne disent rien ; le soleil se lève. Ils ne s'ennuient pas, ils ne manquent de rien ; ça pourrait durer toujours.
Mais pour en arriver là, faut être passé par les enfers.
Que penser de la fin de "King of comedy" ?
Mais quand on regarde la fin d'After Hours, il n'y a pas de doute : la caméra virevolte sur du Mozart. C'est de la pure joie.
Dans le même genre, peut-être, la fin de "Bringing out the dead" : le héros est dans les bras de celle qu'il aime ; ils ne disent rien ; le soleil se lève. Ils ne s'ennuient pas, ils ne manquent de rien ; ça pourrait durer toujours.
Mais pour en arriver là, faut être passé par les enfers.
Que penser de la fin de "King of comedy" ?
Eyquem- Messages : 3126
Re: Shutter Island
hello eyquem, le paradis chez scorsese est affaire de point de vue. Si on regarde du coté de bringing out the dead, par exemple, on peut voir en quoi pour les junkies le repére du dealer ou va se fournir patricia arquette peut-être vue comme un paradis, avec son aquarium et sa déco zen, ses lits d'appoint pour planer tranquil. Mais ce paradis est evidement de fortune et ne marche que pour une parsonne en etat de défonce : nicolas cage en entrant dans l'appart du junk voit bien que ceci n'est qu'artifice est qu'evidement ce dealer est pervers et malsain au plus haut point. Ce paradis est plus qu'ennuyeux : il est un enfer douillet, le lit de la mort.
glj- Messages : 518
Re: Shutter Island
Hello glj,
oui, c'est un peu comme la boîte de nuit d'After Hours :
Une certaine idée de l'enfer pour Paul Hackett.
Mais pas pour Scorsese, qui joue le technicien lumière (je ne sais plus si Borges avait relevé cette apparition dans sa liste de caméos).
oui, c'est un peu comme la boîte de nuit d'After Hours :
- Spoiler:
Mais la référence à Kafka suggère aussi une autre lecture.
Une certaine idée de l'enfer pour Paul Hackett.
Mais pas pour Scorsese, qui joue le technicien lumière (je ne sais plus si Borges avait relevé cette apparition dans sa liste de caméos).
Eyquem- Messages : 3126
Re: Shutter Island
je crois que Borges disait surtout que la liste attendait sans doute d'être faite pour qu'on y voit un peu plus clair..
Invité- Invité
Re: Shutter Island
j'avais commencé, puis, en faisant quelques recherches, il y a quelques jours, je suis tombé sur ceci :
http://www.filmsite.org/directorcameos1.html
http://www.filmsite.org/directorcameos1.html
là, reste à interpréter...s'il y a des choses à interpréter;
apparaît-il dans les deux derniers?
Dernière édition par Borges le Dim 14 Mar 2010 - 17:06, édité 1 fois
Borges- Messages : 6044
Re: Shutter Island
Eyquem a écrit:(je ne sais plus si Borges avait relevé cette apparition dans sa liste de caméos).
à propos de cette apparition, scorsese dit : "Je suis le montreur de marionnettes, c'est moi qui lui fais endurer toutes ces épreuves. Comme dans un mystère médiéval. Je le mets à la torture : je lui impose un apprentissage : le personnage est un individu ordinaire qui traverse l'enfer, mais fini par en sortir. Comme l'arnaqueur de "the color of money". Il se voit octroyer une seconde chance."
(cieutat, martin S, 206)
Lieu commun, ici, du metteur en scène-Dieu.
Scorsese dit ne rien savoir de Kafka, n'avoir jamais lu; en tous les cas, à cette époque, si je me trompe pas.
Borges- Messages : 6044
Re: Shutter Island
Borges a écrit:j'avais commencé, puis, en faisant quelques recherches, il y a quelques jours, je suis tombé sur ceci :
http://www.filmsite.org/directorcameos1.html
là, reste à interpréter...s'il y a des choses à interpréter;
apparaît-il dans les deux derniers?
IMDB sait toujours tout :
Pas d'apparition dans Les infiltrés ou dans Shutter Island; donc.*The Aviator (2004) (voice) (uncredited) .... Hell's Angels Projectionist/Man on Red Carpet
*Gangs of New York (2002) (uncredited) .... Wealthy Homeowner
*Bringing Out the Dead (1999) (voice) .... Dispatcher
*The Age of Innocence (1993) (uncredited) .... Photographer
*New York Stories (1989) (uncredited) .... Man Having Picture Taken with Lionel Dobie
*The Color of Money (1986) (voice) (uncredited) .... Opening Voiceover
*After Hours (1985) (uncredited) .... Club Berlin Searchlight Operator
*The King of Comedy (1982) .... TV Director
*Raging Bull (1980) .... Barbizon Stagehand
*Taxi Driver (1976) .... Passenger watching silhouette
*Mean Streets (1973) (uncredited) .... Jimmy Shorts
*Boxcar Bertha (1972) (uncredited) .... Brothel Client
*I Call First (1967) (uncredited) .... Gangster
... aka Who's That Knocking at My Door (USA: new title (longer version))
Eyquem- Messages : 3126
Re: Shutter Island
J'aurais bien vu Thelma Schoonmaker jouer la femme au couteau dans la grotte, dans "Shutter Island" lol
Invité- Invité
Re: Shutter Island
C'est tout de même curieux, ces histoires de rêve et d'éveil (et de choix de l'un ou de l'autre). C'est le troisième film en 6 mois à parler de ça, après Clones et Avatar.
J'ai relu ce que Borges a écrit là-dessus, page 12 du topic Avatar :
https://spectresducinema.1fr1.net/conversations-autour-des-films-f1/avatar-t389-165.htm
J'ai relu ce que Borges a écrit là-dessus, page 12 du topic Avatar :
https://spectresducinema.1fr1.net/conversations-autour-des-films-f1/avatar-t389-165.htm
Eyquem- Messages : 3126
Re: Shutter Island
J'ai beaucoup d'affection pour le film. Je rapprocherais Shutter Island au Alice in Wonderland de Burton, bien que le Burton soit nettement en dessous. Pourquoi, dabord pour le plaisir visuel que les deux films procurent. Shutter Island est plus physique tout de même, la présence de la nature, l'ile en elle même, la tempête donnent de belles images au film. Cela m'a fait pensé à du Malick un peu. Après la transcription de l'histoire par Scorsese est ce qu'elle est... Mais en même temps moi cela fait longtemps que cela ne me dérange plus dans le cinéma de divertissement. Et puis à aucun moment Scorsese n'a été un cinéaste de la morale, de l'Histoire. C'est un conteur d'histoires, celle de couples, celle d'hommes, le film manque certes de sueur, de bleues, de sémence mais je crois que le cinéma étant passé à l'ère du digitale, il faut un bout d'un moment être passé à autre chose...
Ineedadollar- Messages : 3
Re: Shutter Island
Eyquem a écrit:C'est tout de même curieux, ces histoires de rêve et d'éveil (et de choix de l'un ou de l'autre). C'est le troisième film en 6 mois à parler de ça, après Clones et Avatar.
J'ai relu ce que Borges a écrit là-dessus, page 12 du topic Avatar :
https://spectresducinema.1fr1.net/conversations-autour-des-films-f1/avatar-t389-165.htm
dans "Missing" l'un des récents films de Tsui Hark (jamais sorti en salle en France je crois, sorti en 2008 en Chine), vague mélange du Grand Bleu et de KKurosawa, une partie du scénario fait aussi appel à ce que l'on voit lorsqu'on est entre le sommeil et l'éveil, dans l'état d'hypnose. Le film peut être rapproché du Scorsese puisqu'il s'agit en quelque sorte d'un film dont la mise en scène est une "thérapie" pour le personnage principal (ce qu'on apprend à la fin mais qui est à peu près aussi téléphoné que dans le Scorsese), cette fille qui a "perdue la tête", qui a commis le meurtre de son futur époux dans les fonds marins et qui après ceci "vit dans son monde" via un dédoublement de personnalité.
Il y a tout un jeu de Tsui Hark avec l'oeil, il multiplie à certains moments (en particulier dans le bureau de travail de la fille) les symboles d'yeux, comme si le personnage était entouré par quelque chose qui la regarde. Peut-être s'agit-il de l'oeil de la culpabilité qui ne serait autre qu'un oeil des fonds marins qui appelle ses élus, je sais pas trop. Le film qui part, il me semble, un peu dans tous les sens est assez déstabilisant.
Invité- Invité
Re: Shutter Island
Vu ! (curieux objet, vulgaire et rance, très irritant, et qui ne serait que ridicule s’il n’était parfois très antipathique… Scorsese est donc un maître dans l’art du clip et de la vignette, il dépasse Cameron dans l’utilisation des images de synthèse, et, last but not least, il est devenu le plus irresponsable des cinéastes… il ne suffit pas d’être brillant).
Van Stratten- Messages : 165
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