X-men days of future past de Bryan Singer
X-men days of future past de Bryan Singer
Que redoute donc l'Amérique étasunienne? Beaucoup de choses.
Que le onze septembre, par exemple _ la caméra insensible de singer passe par un orifice pratiqué dans gratte ciel en ouverture du drame, ne soit le point névralgique, historique, d'un déclin de la puissance, de l'hégémonie, et d'une position fragile sur l'échiquier du monde?
Le dernier combat se situe ,dans un temple, à flanc de montagne, sur le territoire de la Chine.
Avant la projection du film, on a eu droit à une bande annonce patriotique de transformers 4 de Michael Bay qui pour une part se déroule en Chine, également.
Sa précédente "œuvre" parlait de benêts américains qui se laissaient hypnotiser par le discours simili américain d'un simili yesman américain, au nom chinois lol, une histoire de contrefaçon idéologique.
On pourrait expliquer l'apparition de ce pays dans le giron des images américaines: il s'agit d'attirer la curiosité du public chinois ou la manne d'investisseurs chinois à Hollywood.
Mais cette explication ne dit rien de l'écriture à l’œuvre. Si l'Amérique ne peut rivaliser, à longue échéance, sur le plan économique, qu'en est il du domaine culturel?
La communauté disparate de mutants, qui dit la communauté américaine, affronte des robots dont les possibilités dévastatrices d'évolution sont liées à l'adn de mystique, ce personnage qui peut répliquer l'apparence d'autres êtres. Le film situe le présent au moment des accords de Paris de 73 qui ont signé la fin de la guerre du Vietnam.
Mystique tient du bout des doigts la balance de l'histoire où les évènements se mesurent au poids de la souffrance et des larmes. Et c'est avec une certaine gène que l'on contemple Hollywood qui prend à son compte toute une partie de cette Histoire qu'elle manipule comme des pions sur l'échiquier politique.
Quels personnages Mystique va t elle personnifier? Quel est son devenir, au regard des autres?
Le sens que semble donner l'écriture à cette myriade d'apparences, c'est la menace de voir la Chine piller les œuvres de l'esprit, et la singularité américaine, y compris sur le plan culturel/racial (idée très étrange) par la puissance économique et sa supposée aptitude à répliquer, comme mystique, la physique des choses à défaut de l'âme.
Je crois que le film n'est pas sans véhiculer une imagerie élitaire des corps qui est profondément pernicieuse.
Enfin il y aurait beaucoup de choses à dire ... aussi sur l'aspect voyage temporel, ce goût pour l'effacement d'évènements tragiques, grâce à la théorie des univers parallèles, qui n'est pas sans évoquer le déni d'autres évènements (un des personnages mutants est un indien, warpath ...)
Que le onze septembre, par exemple _ la caméra insensible de singer passe par un orifice pratiqué dans gratte ciel en ouverture du drame, ne soit le point névralgique, historique, d'un déclin de la puissance, de l'hégémonie, et d'une position fragile sur l'échiquier du monde?
Le dernier combat se situe ,dans un temple, à flanc de montagne, sur le territoire de la Chine.
Avant la projection du film, on a eu droit à une bande annonce patriotique de transformers 4 de Michael Bay qui pour une part se déroule en Chine, également.
Sa précédente "œuvre" parlait de benêts américains qui se laissaient hypnotiser par le discours simili américain d'un simili yesman américain, au nom chinois lol, une histoire de contrefaçon idéologique.
On pourrait expliquer l'apparition de ce pays dans le giron des images américaines: il s'agit d'attirer la curiosité du public chinois ou la manne d'investisseurs chinois à Hollywood.
Mais cette explication ne dit rien de l'écriture à l’œuvre. Si l'Amérique ne peut rivaliser, à longue échéance, sur le plan économique, qu'en est il du domaine culturel?
La communauté disparate de mutants, qui dit la communauté américaine, affronte des robots dont les possibilités dévastatrices d'évolution sont liées à l'adn de mystique, ce personnage qui peut répliquer l'apparence d'autres êtres. Le film situe le présent au moment des accords de Paris de 73 qui ont signé la fin de la guerre du Vietnam.
Mystique tient du bout des doigts la balance de l'histoire où les évènements se mesurent au poids de la souffrance et des larmes. Et c'est avec une certaine gène que l'on contemple Hollywood qui prend à son compte toute une partie de cette Histoire qu'elle manipule comme des pions sur l'échiquier politique.
Quels personnages Mystique va t elle personnifier? Quel est son devenir, au regard des autres?
Le sens que semble donner l'écriture à cette myriade d'apparences, c'est la menace de voir la Chine piller les œuvres de l'esprit, et la singularité américaine, y compris sur le plan culturel/racial (idée très étrange) par la puissance économique et sa supposée aptitude à répliquer, comme mystique, la physique des choses à défaut de l'âme.
Je crois que le film n'est pas sans véhiculer une imagerie élitaire des corps qui est profondément pernicieuse.
Enfin il y aurait beaucoup de choses à dire ... aussi sur l'aspect voyage temporel, ce goût pour l'effacement d'évènements tragiques, grâce à la théorie des univers parallèles, qui n'est pas sans évoquer le déni d'autres évènements (un des personnages mutants est un indien, warpath ...)
Invité- Invité
Re: X-men days of future past de Bryan Singer
Hello erwan ! J'ai bien aimé ce X-Men 6, surtout l'affrontement de la fin, avec le grand montage parallèle.
Ce que tu dis m'a évidemment fait penser à l'ignoble ouverture de Wolverine 2 (le combat de l'immortel). La réécriture de l'histoire semble être une marque de la série, d'où l'importance de ce que tu dis quand tu parles des X-Men comme d'une communauté qui dit l'Amérique.
L'histoire américaine et les X-Men : la réécriture de la guerre du Vietnam dans celui-ci, la réécriture de la bombe d'Hiroshima et les rapports avec le Japon dans le Wolverine 2, l'ouverture du X-Men 1 dans les camps avec les origines de Magneto (si je me souviens bien on l'y voit aussi dans le First Class). Evidemment, la traversée des guerres américaines par Wolverine et son frère dans le Wolverine 1. C'est au Vietnam que la transformation de Wolverine commence (là où il est recruté par Stryker) : et cette scène est rejouée dans ce dernier X-Men par Mystique qui va sauver des soldats mutants au Vietman même. (On pense évidemment à Captain América, bon soldat de la Seconde Guerre, en fait l'opposé de Wolverine au Vietnam). Il y a encore un autre endroit lié à une guerre que traverse Wolverine, c'est l'Afrique, où ils cherchent l'adamentium (l'Afrique, intéressante uniquement pour son sous-sol ; c'est pas en Afrique que se termine ce X-Men-ci).
Cette fois-ci, on a carrément droit à une réécriture du meurtre de Kennedy, des accords de paix de Paris, etc.
Comme tu le dis, le fait qu'il y ait ensuite construction d'univers parallèles et annulation d'un futur possible jette une drôle de lumière sur cette réécriture de l'histoire. (Les Américains aiment bien réécrire l'histoire au cinéma, on le sait bien, comme Tarantino qui tue Hitler dans Inglourious Basterds).
Ce qui m'a frappé en regardant ce X-Men, c'est la manière dont la question de l'acceptation de l'autre, de la tolérance, de la différence (la lutte pour les droits civiques américains, en quelque sorte) est présentée à travers la mise au banc de ceux qui sont le plus doué, le plus fort, le plus puissant. C'est pas les nuls, les pauvres, les démunis avec qui on tient, qu'il faut défendre et sauver, mais au contraire, les plus doués, les plus dotés.
Ce que tu dis m'a évidemment fait penser à l'ignoble ouverture de Wolverine 2 (le combat de l'immortel). La réécriture de l'histoire semble être une marque de la série, d'où l'importance de ce que tu dis quand tu parles des X-Men comme d'une communauté qui dit l'Amérique.
L'histoire américaine et les X-Men : la réécriture de la guerre du Vietnam dans celui-ci, la réécriture de la bombe d'Hiroshima et les rapports avec le Japon dans le Wolverine 2, l'ouverture du X-Men 1 dans les camps avec les origines de Magneto (si je me souviens bien on l'y voit aussi dans le First Class). Evidemment, la traversée des guerres américaines par Wolverine et son frère dans le Wolverine 1. C'est au Vietnam que la transformation de Wolverine commence (là où il est recruté par Stryker) : et cette scène est rejouée dans ce dernier X-Men par Mystique qui va sauver des soldats mutants au Vietman même. (On pense évidemment à Captain América, bon soldat de la Seconde Guerre, en fait l'opposé de Wolverine au Vietnam). Il y a encore un autre endroit lié à une guerre que traverse Wolverine, c'est l'Afrique, où ils cherchent l'adamentium (l'Afrique, intéressante uniquement pour son sous-sol ; c'est pas en Afrique que se termine ce X-Men-ci).
Cette fois-ci, on a carrément droit à une réécriture du meurtre de Kennedy, des accords de paix de Paris, etc.
Comme tu le dis, le fait qu'il y ait ensuite construction d'univers parallèles et annulation d'un futur possible jette une drôle de lumière sur cette réécriture de l'histoire. (Les Américains aiment bien réécrire l'histoire au cinéma, on le sait bien, comme Tarantino qui tue Hitler dans Inglourious Basterds).
Ce qui m'a frappé en regardant ce X-Men, c'est la manière dont la question de l'acceptation de l'autre, de la tolérance, de la différence (la lutte pour les droits civiques américains, en quelque sorte) est présentée à travers la mise au banc de ceux qui sont le plus doué, le plus fort, le plus puissant. C'est pas les nuls, les pauvres, les démunis avec qui on tient, qu'il faut défendre et sauver, mais au contraire, les plus doués, les plus dotés.
adeline- Messages : 3000
Re: X-men days of future past de Bryan Singer
salut Adeline,
il y a des portions que j'ai aimé aussi;
la scène en slow motion avec le vif argent, sur la musique de Jim Croce, time in a bottle. Ce genre de personnage qui réinvente l'espace, la manière de l'appréhender, se joue du temps et du fatalisme a fait quelques apparitions dans le cinéma américain récent. Il représente un espoir de changement, de renouveau. Mais il ne se bat pas pour une idée, pour un groupe humain, mais pour le défi que représente l'action entreprise. Il revêt une casquette de flic je crois à la fin de la séquence lol tout comme mystique qui se métamorphose en soldat américain à la fin, devant la bannière. Le retour aux images institutionnelles.
Les personnages de Singer semblent très individualistes finalement. Mis à part la question des corps et de leur survie (la controverse entre Badiou et Milner sur la question du politique après la shoa), il n'est rien proposé comme idéal sinon inégalitaire comme tu le dis.
Il y a la scène entre Logan et le jeune Xavier qui s'introduit avec défiance dans son esprit; il a accès au passé de souffrances de son interlocuteur et répugne à y toucher, à le ressentir, et Logan lui dit que cela n'est pas important; je ne sais pas trop comment comprendre cela. Plus tard le corps de Logan est transpercé de multiples barres de fer à l'image pathétique du Sébastien martyr. Sadisme chrétien? lol
Tu mentionnes l'Afrique et son sous sol objet de toutes les convoitises; je me demande si Magneto ne désigne pas, enfermé sous terre, dans un lieu sans présence de métal, une Amérique en perte de vitesse sur le plan économique lol peut être est ce un peu tiré par les cheveux.
De nouveau le stade comme terrain des enjeux dans les relations humaines; beaucoup de films l'auront utilisé dernièrement. X-men en propose peut être une configuration plus frappante, comme si le film tenait aussi de l'état des lieux de l'image pour l'Amérique du symbolique et du présent.
il y a des portions que j'ai aimé aussi;
la scène en slow motion avec le vif argent, sur la musique de Jim Croce, time in a bottle. Ce genre de personnage qui réinvente l'espace, la manière de l'appréhender, se joue du temps et du fatalisme a fait quelques apparitions dans le cinéma américain récent. Il représente un espoir de changement, de renouveau. Mais il ne se bat pas pour une idée, pour un groupe humain, mais pour le défi que représente l'action entreprise. Il revêt une casquette de flic je crois à la fin de la séquence lol tout comme mystique qui se métamorphose en soldat américain à la fin, devant la bannière. Le retour aux images institutionnelles.
Les personnages de Singer semblent très individualistes finalement. Mis à part la question des corps et de leur survie (la controverse entre Badiou et Milner sur la question du politique après la shoa), il n'est rien proposé comme idéal sinon inégalitaire comme tu le dis.
Il y a la scène entre Logan et le jeune Xavier qui s'introduit avec défiance dans son esprit; il a accès au passé de souffrances de son interlocuteur et répugne à y toucher, à le ressentir, et Logan lui dit que cela n'est pas important; je ne sais pas trop comment comprendre cela. Plus tard le corps de Logan est transpercé de multiples barres de fer à l'image pathétique du Sébastien martyr. Sadisme chrétien? lol
Tu mentionnes l'Afrique et son sous sol objet de toutes les convoitises; je me demande si Magneto ne désigne pas, enfermé sous terre, dans un lieu sans présence de métal, une Amérique en perte de vitesse sur le plan économique lol peut être est ce un peu tiré par les cheveux.
De nouveau le stade comme terrain des enjeux dans les relations humaines; beaucoup de films l'auront utilisé dernièrement. X-men en propose peut être une configuration plus frappante, comme si le film tenait aussi de l'état des lieux de l'image pour l'Amérique du symbolique et du présent.
Invité- Invité
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