La jalousie (Philippe Garrel)
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Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Divin Innommé à l'imprononçable nom, aka --- a écrit:Je te suggère d'en rajouter une couche, profite sans crainte tu es béni des Dieux du forum.
Joue à te poser en victime... Second acte. Un autre tour de passe-passe que tu maitrises bien.
Bonne nuit.
(ou God Nicht)
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Bidibule ou le triomphe du narcissisme, l'humour dans l'invulnérabilité du moi, victorieusement affirmée. Mortel.
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Pour en revenir à Garrel, en 2008, lors des célébrations des ans quarante de Mai 68, des documentaires de télévision, ont sans tambour ni trompette, injecté au milieu des images d'archives, des plans tournés par Garrel en 2005 pour Les Amants réguliers.
Garrel exultait y voyant le signe que ses images, toutes fictives soient-elles, avaient assez de vie et de vérité profonde pour se mesurer aux vraies images de Mai 68.
En fait ce beau film tourné en 2005 s'appuie sur le sentiment de révolte d'une jeunesse qui joue l'instant présent sans imiter ses pères.
Garrel c'est toujours ça : rendre présent l'instant qui s'incarnera au tournage, seul antidote à l'imitation, au décalque, au souvenir, souvenir qui ne produit que du fétiche, contrairement à la mémoire.
Garrel exultait y voyant le signe que ses images, toutes fictives soient-elles, avaient assez de vie et de vérité profonde pour se mesurer aux vraies images de Mai 68.
En fait ce beau film tourné en 2005 s'appuie sur le sentiment de révolte d'une jeunesse qui joue l'instant présent sans imiter ses pères.
Garrel c'est toujours ça : rendre présent l'instant qui s'incarnera au tournage, seul antidote à l'imitation, au décalque, au souvenir, souvenir qui ne produit que du fétiche, contrairement à la mémoire.
voilà, c'est donné en pâture aux gorets.
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Je pense que t'es en train de saborder ta carrière sur ce forum pib; t'en fais trop, depuis très longtemps...
Borges- Messages : 6044
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
épargne moi les commentaires que tu devrais tenir à d'autres. le mot carrière est on ne peut plus mal choisi.
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Dommage, en effet.
Il y aurait des choses intéressantes à répondre à ton dernier message. Il n'est pas inintéressant.
Mais tu ne cultives pas l'envie de l'autre.
Il y aurait des choses intéressantes à répondre à ton dernier message. Il n'est pas inintéressant.
Mais tu ne cultives pas l'envie de l'autre.
dreampeace- Messages : 140
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
dreamspace a écrit:Dommage, en effet.
Il y aurait des choses intéressantes à répondre à ton dernier message. Il n'est pas inintéressant.
Mais tu ne cultives pas l'envie de l'autre.
Qu'est-ce que tu veux dire : que je n'intéresse pas l'autre ou que l'autre ne s'intéresse pas à moi. C'est très différent.
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
et réciproquement, non ? sauf quand une administration, quelle qu'elle soit par ses représentants les plus éminents vient tailler des croupières. Mais partout où je me serait tourné, et je suis en fin de parcours, non de carrière, j'aurais eu cette confirmation. Quand tu es différent, en effet comme Garrel je crois, j'ai une maladie mentale, tu n'entends qu'un son, au final, doux-dur, toujours brutal : dégage. C'est ici comme ailleurs une question d'homéostasie. Effectivement l'autre ne m'a jamais vraiment intéressé j'ai tout juste appris à ne rien nourrir à son endroit.
J'ajoute que je pense sauf si on est carriériste pour le coup, qu'on n'aime pas le cinéma par hasard. Qu'il faut être utopiste pour aimer ça. C'est pour ça quand j'entends le mot réel je suis sourcilleux.
Je n'ai pas retrouvé deux posts que je voulais accoler pour montrer ça.
Dans l'un une fiction, une lettre reproduite d'une certaine Charlotte, et posée sur la porte de je ne sais plus quel intello ; aussitôt Bidibule s'insurge, retenez moi, je vais faire un malheur ces crétins se moquent - au nom de quoi - de cette fille qui fait des fautes d'orthographe. Ca c'est la fiction. Tout y est étranger.
Dans un autre post, contemporain, Bidibule parodie à l'outrance, dans le but de l'humilier Tony le mort. Ca, c'est le réel, entre familiers.
La réel est souvent contaminé par la fiction (et non l'inverse comme on le pense habituellement).
J'ajoute que je pense sauf si on est carriériste pour le coup, qu'on n'aime pas le cinéma par hasard. Qu'il faut être utopiste pour aimer ça. C'est pour ça quand j'entends le mot réel je suis sourcilleux.
Je n'ai pas retrouvé deux posts que je voulais accoler pour montrer ça.
Dans l'un une fiction, une lettre reproduite d'une certaine Charlotte, et posée sur la porte de je ne sais plus quel intello ; aussitôt Bidibule s'insurge, retenez moi, je vais faire un malheur ces crétins se moquent - au nom de quoi - de cette fille qui fait des fautes d'orthographe. Ca c'est la fiction. Tout y est étranger.
Dans un autre post, contemporain, Bidibule parodie à l'outrance, dans le but de l'humilier Tony le mort. Ca, c'est le réel, entre familiers.
La réel est souvent contaminé par la fiction (et non l'inverse comme on le pense habituellement).
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Borges a écrit:Je pense que t'es en train de saborder ta carrière sur ce forum pib; t'en fais trop, depuis très longtemps...
je tremble. Il vaut mieux en faire trop que pas assez ; et dans ce trop il y a parler ce cinéma. De ce point de vue là j'anime le forum. Tu m'as dit que t'aimais pas mes images. J'en mets plus. Je crois que tu aimes ma musique.
Ne sois pas allusif : qu'est-ce qui te déplaît ? Que je traite Bidibule de goret. Juste retour des choses, non ? Sois honnête Borges au fond de toi.
Invité- Invité
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Réciproquement, ça n'a pas d'importance. L'autre, ce n'est pas Jerzy, Borges, ou moi... L'autre devrait être dans tes écrits, et, malheureusement, je ne le sens pas... Garrel est perpétuellement tourné vers l'autre; comment autrement pourrait il faire des films avec cette foi, cette croyance, qu'un visage humain vaut et contient toutes les histoires du monde ? Impossible. Les plus grands solitaires, volontairement ou non, sont même allé jusqu'à trouver l'autre en eux, pour créer des espaces d'échanges; je pense à Pessoa, mais aussi à Kierkegaard, qui, dans sa préface à crainte et tremblement, confie sa certitude: Personne ne le lira. Il sera massacré. Après ça, il y a l'amour de l'écriture et de la pensée, débarrassée de cette certitude.
Ces deux là ne sont pas des exceptions; l'autre est toujours le point de départ d'une oeuvre, d'une pensée, d'un écrit, quel qu'il soit, du moment qu'il ne s'attarde pas trop sur ce que l'autre, au final, pensera de lui. Malheureusement, je te sens toujours contre quelqu'un ou quelque chose, sur la défensive, dans ton désintérêt de l'autre; alors que tes pensées pourraient créer des espaces et être intéressantes. Donc, je le répète, j'étais sincère, sans ironie: je trouve ça dommage.
Ces deux là ne sont pas des exceptions; l'autre est toujours le point de départ d'une oeuvre, d'une pensée, d'un écrit, quel qu'il soit, du moment qu'il ne s'attarde pas trop sur ce que l'autre, au final, pensera de lui. Malheureusement, je te sens toujours contre quelqu'un ou quelque chose, sur la défensive, dans ton désintérêt de l'autre; alors que tes pensées pourraient créer des espaces et être intéressantes. Donc, je le répète, j'étais sincère, sans ironie: je trouve ça dommage.
dreampeace- Messages : 140
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
MurielleJoudet chez le balournatique a écrit:Tout à fait d'accord avec vous Buster sur Mouglalis dans La Jalousie. De toutes façons il faudra, chez Garrel, toujours compter avec la distinction maman/putain. Mouglalis rompt avec Louis Garrel pour des raisons assez dégueulasses : elle part parce qu'il est pauvre et parce qu'un autre homme lui offre un appart. Je ne vois rien d'autre, tout le reste n'est qu'extrapolation, il aurait suffit de quelques scènes en plus pour faire de son dégoût de la pauvreté quelque chose de plus compréhensible, de plus subtil. La façon dont il fait disparaître les deux femmes pour ne plus que se concentrer sur LG est assez représentative de la misogynie ambiante qui traverse son cinéma : il filme les femmes comme des nuages, des apparitions, des animaux intrigants, c'est l'Eternel Féminin, les Femmes, avec ce que cela suppose de clichés et de conneries. Mais ça produit aussi des trucs très beaux, c'est un peu l'envers de la beauté de ses films, ou du moins, les présupposés de son cinéma (une certaine définition de la femme, de l'artiste, du couple, etc. qu'on pose a priori). J'aime assez le film.
-On lit ça, on se dit que c'est bien; on relit, et on se retrouve dans la situation du gars qui s'endort dans un palais pour se réveiller dans un chaumière. Inconsistance des idées.
-On ne peut pas à la fois filmer une fille qui quitte un type pour des raisons "jugées" dégueulasses de fric, et faire un cinéma de l'éternel féminin; l'éternel féminin, c'est une idée très flatteuse de la femme, une idée qui lie la femme à l'éternité, à Dieu, à l'absolu. L'éternel féminin, c'est la femme comme salut de l'homme. L'expression, si je ne m'avance pas trop, vient du Faust de Goethe : « L'Eternel féminin nous tire vers le haut ."
-Et puis, on ne peut pas trouver dégueulasse qu'une femme quitte un mec pour une question de fric, si on est féministe, donc matérialiste, libéré des images romantiques aliénantes de la femme, et de l'amour idéalisé, on doit trouver ça au contraire émancipateur, comme le dit Lorelei : « Don’t you know that a man being rich is like a girl being pretty ? You might not just marry a girl because she’s pretty but, My Goodness !, doesn’t it help ? »
-Dans "loulou" de Pialat, une femme quitte un mec riche, cultivé, qui l'aime mais ne la fait pas jouir, pour un loulou qui assure au lit...
-Garrel, c'est pas la maman et la putain, C'est la sainte famille : Marie, Joseph et l'enfant; on me dira que la putain n'est pas loin, et on aura raison.
une analyse "féministe" de "les femmes émancipées préfèrent les milliardaires"...
http://lmsi.net/Ce-que-les-femmes-preferent
(lien signalé y a bien longtemps par B.C., si je me trompe pas)
Borges- Messages : 6044
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Hello,
Oui, pas très intéressant ce texte, on sent beaucoup de jugements pas véritablement critiques.
Ca renvoie un peu au texte de Pasolini que, je crois, tu avais posté sur facebook:
"La société préconsumériste avait besoin d'hommes forts, donc chastes. La société de consommation a besoin au contraire d'hommes faibles, donc luxurieux. Au mythe de la femme enfermée et séparée (dont l'obligation de chasteté impliquait la chasteté de l'homme) s'est substitué le mythe de la femme ouverte et proche, toujours à disposition. Au triomphe de l'amitié entre hommes et de l'érection s'est substitué le triomphe du couple et de l'impuissance. Les hommes jeunes sont traumatisés par l'obligation, que leur impose la permissivité, de faire tout le temps et librement l'amour." (Lettres luthériennes)
J'avais lu dans "Une caméra à la place du coeur" certains propos de Garrel; il disait qu'il ne pouvait jamais se raccorder à un récit, une histoire, une direction, une action, lorsqu'il filmait une femme. Le sens (sémiotique) devient sens (physiologique) et le film part dans une autre direction (un autre sens). Il sombre dans la contemplation, l'éternel. Ca rejoint un peu ce qu'on disait à Pib, sur l'idée; avant, aucune idée, aucun jugement ne pouvait émaner de ça, sauf celui d'un fait, le fait que ce monde là, celui du matériel, ne pouvait pas s'accorder avec celui de l'intemporel, de l'amour éternel. Le spectateur pouvait, lui, foisonner d'idées, de pensées. Ca n'invente rien, mais il avait tout de même le mérite de ne jamais pouvoir faire un film "normalement construit" à cause de ce phénomène. Aujourd'hui, comme si il avait enfin lâché cette affaire, il rend seulement compte du fait, par un récit plus précis, sans l'amour qui vient lutter contre le temps... Les deux suicidés de "La Frontière de l'aube" ont signés une fin. Daney attendait ça, à priori. Je le regrette un peu pour ma part. Il était mieux dans le paradoxe; comme Marie, vierge et mère...
Garrel n'est pas Godard face à Anna Karina, dans Vivre sa vie, qui regarde une synthèse, et offre une ouverture vers la "Femme philosophe (ou philosophie)", quoique putain... Elle se fait tuer avant de pouvoir être mère. Eve qui cherche à devenir Marie, et non l'inverse.
Dans un "Eté brûlant", il n'y a plus rien... Ni foi, ni croyance, que ce soit en l'homme, en la femme, en L'Homme... Et je refuse la sempiternelle "Il montre le vide".
Je vais peut être aller voir cette "Jalousie", finalement...
Oui, pas très intéressant ce texte, on sent beaucoup de jugements pas véritablement critiques.
Ca renvoie un peu au texte de Pasolini que, je crois, tu avais posté sur facebook:
"La société préconsumériste avait besoin d'hommes forts, donc chastes. La société de consommation a besoin au contraire d'hommes faibles, donc luxurieux. Au mythe de la femme enfermée et séparée (dont l'obligation de chasteté impliquait la chasteté de l'homme) s'est substitué le mythe de la femme ouverte et proche, toujours à disposition. Au triomphe de l'amitié entre hommes et de l'érection s'est substitué le triomphe du couple et de l'impuissance. Les hommes jeunes sont traumatisés par l'obligation, que leur impose la permissivité, de faire tout le temps et librement l'amour." (Lettres luthériennes)
J'avais lu dans "Une caméra à la place du coeur" certains propos de Garrel; il disait qu'il ne pouvait jamais se raccorder à un récit, une histoire, une direction, une action, lorsqu'il filmait une femme. Le sens (sémiotique) devient sens (physiologique) et le film part dans une autre direction (un autre sens). Il sombre dans la contemplation, l'éternel. Ca rejoint un peu ce qu'on disait à Pib, sur l'idée; avant, aucune idée, aucun jugement ne pouvait émaner de ça, sauf celui d'un fait, le fait que ce monde là, celui du matériel, ne pouvait pas s'accorder avec celui de l'intemporel, de l'amour éternel. Le spectateur pouvait, lui, foisonner d'idées, de pensées. Ca n'invente rien, mais il avait tout de même le mérite de ne jamais pouvoir faire un film "normalement construit" à cause de ce phénomène. Aujourd'hui, comme si il avait enfin lâché cette affaire, il rend seulement compte du fait, par un récit plus précis, sans l'amour qui vient lutter contre le temps... Les deux suicidés de "La Frontière de l'aube" ont signés une fin. Daney attendait ça, à priori. Je le regrette un peu pour ma part. Il était mieux dans le paradoxe; comme Marie, vierge et mère...
Garrel n'est pas Godard face à Anna Karina, dans Vivre sa vie, qui regarde une synthèse, et offre une ouverture vers la "Femme philosophe (ou philosophie)", quoique putain... Elle se fait tuer avant de pouvoir être mère. Eve qui cherche à devenir Marie, et non l'inverse.
Dans un "Eté brûlant", il n'y a plus rien... Ni foi, ni croyance, que ce soit en l'homme, en la femme, en L'Homme... Et je refuse la sempiternelle "Il montre le vide".
Je vais peut être aller voir cette "Jalousie", finalement...
dreampeace- Messages : 140
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Hi;
c'est le risque et la chance à courir; dès qu'on écrit, pense... un film, même sans l'avoir vu, on finit par le trouver intéressant...
dreamspace a écrit:
Je vais peut être aller voir cette "Jalousie", finalement...
c'est le risque et la chance à courir; dès qu'on écrit, pense... un film, même sans l'avoir vu, on finit par le trouver intéressant...
Borges- Messages : 6044
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
j'avais été très touché par "La Frontière de l'aube", après ce film, étrangement, j'ai plus eu envie de voir ses nouveaux films...La lecture de son entretien avec la superbe isabelle régnier n'a pas arrangé les choses, pour ce film; on me dira qu' un entretien, c'est comme tout, faut un partenaire-adversaire pour que ça donne quelque chose...mais le mec doit être assez éloigné du monde pour croire trouver les gens du peuple dans le dernier film des Coen; gens du peuple, qui s'en tapent bien qu'on s'identifie à eux au cinéma...
P Garrel a écrit:J'ai tourné mes deux derniers films dans un milieu bourgeois, et j'ai eu le sentiment que ça n'allait pas. On regarde vivre des gens dans un confort qu'on n'a pas, c'est frelaté. Je trouve qu'on s'identifie mieux aux gens du peuple ou à des personnages qui galèrent, comme, par exemple, le Llewyn Davis des frères Coen.
Borges- Messages : 6044
Re: La jalousie (Philippe Garrel)
Ben on a vu des crus Garrel pires que ça. Le précédent en couleurs, avec Monica Bellucci, un Eté brûlant, était très pénible ; il se consacrait à exposer l'arrogance de nartistes révolutionnaires géniaux et top sexy, à baffer. La couleur était supposée nous apporter la chaleur et la sensualité italiennes : ça ne marchait pas. Le noir et blanc réussit mieux à Garrel, pour exprimer sa froideur mélancolique, son idiome personnel : la morosité apathique du drogué désenchanté. Et osons le dire : le noir et blanc va mieux aux cheveux de LG. Le tif déployé, explosé, proliférant, rend un tantinet crade en couleurs ; en n&b ça devient de la sculpture.
C'est Freud qui a tracé le schéma de la division maman/putain ; un schéma qui concernait ses clients bourgeois. C'était pour ce genre de trouble qu'il recevait le plus de clients, à part ceux qui venaient pour l'angoisse. Impossible de coucher avec la femme légitime, impossible de respecter la secrétaire.
Chez Garrel c'est un peu le contraire, la légitime est désacralisée, et la putain est toujours la sainte putain, sublime et sublimée ; femme torturée, un pied dans le sublime, l'autre pied dans l'abjection. La légitime, trop prosaïque, trop terre-à-terre, est abandonnée pour la femme fatale, mais celle-ci finit par partir, par trahir ; c'est structurel. Toutefois c'est son amour qui est le plus puissant, ce qui fait qu'à partir de là tout le monde veut se suicider, à commencer par elle, toujours marquée par le nihilisme et la dépression.
Cette fois à l'arrivée ça fait une sorte de feel-good movie familial paradoxal, qui parle surtout de la complicité de Louis avec sa fille et sa soeur ; petits moments de grâce légère, petits machins, balades dans le parc... Ça va vite, ça coûte trois sous, ça mange pas de pain ; c'est sympa.
C'est Freud qui a tracé le schéma de la division maman/putain ; un schéma qui concernait ses clients bourgeois. C'était pour ce genre de trouble qu'il recevait le plus de clients, à part ceux qui venaient pour l'angoisse. Impossible de coucher avec la femme légitime, impossible de respecter la secrétaire.
Chez Garrel c'est un peu le contraire, la légitime est désacralisée, et la putain est toujours la sainte putain, sublime et sublimée ; femme torturée, un pied dans le sublime, l'autre pied dans l'abjection. La légitime, trop prosaïque, trop terre-à-terre, est abandonnée pour la femme fatale, mais celle-ci finit par partir, par trahir ; c'est structurel. Toutefois c'est son amour qui est le plus puissant, ce qui fait qu'à partir de là tout le monde veut se suicider, à commencer par elle, toujours marquée par le nihilisme et la dépression.
Cette fois à l'arrivée ça fait une sorte de feel-good movie familial paradoxal, qui parle surtout de la complicité de Louis avec sa fille et sa soeur ; petits moments de grâce légère, petits machins, balades dans le parc... Ça va vite, ça coûte trois sous, ça mange pas de pain ; c'est sympa.
balthazar claes- Messages : 1009
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