Boardwalk Empire - House of Cards

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Message par Borges Mer 24 Juil 2013 - 10:06

Tony le Mort a écrit:Vient de chopper 10 minutes de "Broadwalk Empire", reconstitution fouillée(cela fait penser au bouquin de Lehane sur la police de Boston) mais je comprends pas comment on peut suivee cela pendant des années. Tout est au passé (ils replongent un gangster kennedyen ans les années 1920, qui a raison sur tout, sur le problème racial, eur la féminsime). Il n'y a pas de raison qui n'ait pas pour objet direct l'histoire ou la sociologie, et pas réellement de communication réelle entre les personnages (c'est déjà dans le Parrain et les films de mafia jusqu'à Nos Funérailles : les personnages ne communiquent pas ente eux, mais savent tous leur situation historique, la mère de famille semble connaître en 1940 l'heure de Pearl Harbou), tout est toujours dit au passé (Mad Men, le truc avec les hôtesses de la Pan Am) ou au futur (les machins de zombie), alors que paradoxalement le seul sujet de ces séries est la discontinuité entre l'ancien et le nouveau monde. En revanche la seule représentation du présent est toujours policière.
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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 15:14

Hé je disais cela comme cela, la remarque de je sais plus qui sur le fait qu’aujourd’hui Colombo aurait une équipe à ses ordres (du profiler à l'informaticien) était plus profonde.

ce que je n'aime pas dans les séries c'est:
-c'est un genre foncièrement familiariste (ni groupe ni individu). La destruction de la famille est montrée comme la perte du paradis,  sa reformation ou la présence d'une famille de substitution  comme une situation d'innnocence
-c'est toujours du recyclage du cinéma (moins dans les années 1960 et 1970, j'aime bien les trucs foireux comme "le Juge et le Pilote", finalement moins régressif qu'ils ne le semblent, où les séries comme the Avengers et le Prisonnier bien-sûr, qui étaient au delà de ce que le cinéma faisait alors), la citation du cinéma sert à déterminer directement le public à qui on s'adresse et à le flatter
je me répète, mais devant une série, je ressens de plus en plus ce que Truffaut montrait dans Farenheit 451, avec l'acteur qui attend la réponse de Julie Christie pour continuer, la scène est génial parce que Truffait reprend le cadrage des séries

La 5ème Victime de Lang c'est d'ailleurs un bon film sur le devenir série des médias (à la place prise jadis par Citizen Kane), c'est la même esthétique que les séries policières actuelles (le film est sur la constitution d'une équipe d'enquêteur qui fonctionne trop bien, si bien que trouver le coupable devient une tâche assez emmerdante et aussi déprimante qu'un job de copiste, il suffit que le journaliste ait son ton habituel juste en fronçant un peu les sourcils: il s'ennuieé de son propre pouvoir). Lang filmait cela mieux que Kazan

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Message par adeline Mer 24 Juil 2013 - 15:33

C'est fou comme un forum n'a pas de mémoire… On avait eu une énorme discussion sur les séries, il y a très longtemps. Très vive et tendue, beaucoup de choses avaient été dites et pensées :

https://spectresducinema.1fr1.net/t352-pourquoi-les-spectres-ne-parlent-pas-des-series?highlight=s%C3%A9ries

On peut dire en tout cas que depuis cette discussion, on a parlé des séries !

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Message par balthazar claes Sam 29 Mar 2014 - 9:36

Chaque nouvelle série creusant le filon The Wire/Sopranos épuise ce filon, réduit la puissance narrative initiale à une suite d'effets, de schémas, de ficelles. Ce genre-là finit par atteindre ses limites, et révèle rétrospectivement comment les meilleures scènes des meilleures séries fonctionnaient déjà elles aussi comme trompe l'oeil. Il s'agit toujours d'une espèce d'épopée sociologique américaine, intriquant argent, sexe, sang et pouvoir. Figures obligées : la mort inopinée de personnages principaux en cours de route ; l'ascension irrésistible d'un politicien ou d'un homme d'affaires sociopathe ; le complot comme mode d'action permanent ; la progression inexorable de la corruption dans le corps social ; le pessimisme quant à la démocratie américaine ; la famille comme seul et dernier rempart face à un espace social impitoyablement violent.

Dernière en date, House of Cards révèle le manque de réalisme, le schématisme de la vision, qui étaient sans doute déjà là chez ses glorieuses aînées, mais qu'on ne percevait pas à cause de la nouveauté de leur format. C'est annoncé dès le titre, pour ainsi dire : le scénario est bien un "château de cartes". La série est faite pour être consommée directement et jetée. On a expérimenté avec elle un nouveau mode de diffusion en se basant sur l'observation du visionnage compulsif, ou "binge-watching" des séries cher à jerzy : ainsi tous les épisodes d'une saison sont livrés en une seule fois au public. La série parvient à provoquer la même addiction que ses modèles, mais ne laisse aucun souvenir, et on se demande pourquoi on a regardé ça. C'est qu'on a été formaté par le visionnage des séries antérieures.
Il s'agit de l'ascension grand guignolesque d'un homme d'état américain. Son cynisme est tel qu'il perce le quatrième côté de la scène : Kevin Spacey s'entretient régulièrement avec le spectateur pour faire le point sur sa situation. Le modèle se veut être Richard III.

On parlait dans le topic breaking bad du dédoublement du héros dans les films et séries us actuels :


Borges a écrit:y a aussi Dexter,  tueur en série justicier et expert en reconstitution de scènes de crime (le principe de l'intrigue est toujours le même, faut pas que l'on découvre que je est un autre.)

c'est pas seulement les séries... c'est un truc que l'on retrouve partout dans la culture us, en ce moment, le dédoublement blockbuster des supers héros se retrouve dans sa version familiale dans les séries, en négatif...


ce qui m'intéresserait c'est de voir comment on est passé du dédoublement positif-négatif incarné par deux personnages, ou trois (par exemple dans la prisonnière du désert, ou dans l"homme qui shota liberty)... à la forme deux en un, annoncée par le bouquin de RL stevenson, et aussi sans doute fortement liée au contexte politique, idéologique...
https://spectresducinema.1fr1.net/t1455p60-breaking-bad#42703

Ici peut-on encore parler de dédoublement du héros, lequel a certes une face publique lisse et une face privée démoniaque, mais dont la face lisse est un masque de carnaval à deux sous qu'il ne cesse d'enlever pour faire des clins d'oeil au specateur ? La série repose par ailleurs sur la figure du couple arriviste, Spacey étant épaulé dans ses entreprises machiavéliques par son épouse interprétée par Robin Wright ; les deux se livrant en quelque sorte à un concours de cynisme et de cruauté envers le reste du monde, et se retrouvant chaque soir pour partager la paix et la confiance d'un foyer exemplaire. Je suppose que la figure du dédoublement s'est déplacée ici sur ce couple, ce qui la neutralise plus ou moins. On peut imaginer que le mûrissement du scénario amènera ses auteurs à faire s'entre dévorer ces deux monstres.

balthazar claes

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