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Side Effects (S. Soderbergh), et divers navets spoilés

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Message par balthazar claes Jeu 4 Juil 2013 - 14:07

Soderbergh a une carrière fourre-tout, son catalogue pléthorique fait se cotoyer l'inutile et l'évitable. Sides Effects est l'histoire d'un excellent psychiatre (Jude Law) qui prescrit à une patiente suicidaire (Rooney Mara) un nouveau type d'antidépresseur. Celle-ci s'en porte plutôt mieux, si ce n'est qu'elle se met à faire du somnambulisme ; au cours d'une crise, elle poignarde son mari. Les juges choisissent de la considérer irresponsable : elle est innocentée mais enfermée provisoirement pour aliénation mentale, et Jude est blanchi mais discrédité ; sa femme et ses collègues s'éloignent, c'est la défaite. Au lieu de tourner la page, il s'obsède sur cette affaire bouclée, y a un truc qui le chiffonne, il commence à perdre pied.

Bon, ce début est pas mal, on se dit que ça va partir sur une histoire de complot de l'industrie pharmaceutique. C'est assez à la mode, les films sur les méfaits des corporations. Il y a le film de Matt Damon et Gus Van Sant (Promised land) sur l'industrie du gaz de schiste, bien plaisant et bucolique. Ou celui avec Ben Affleck et Tommy Lee Jones (The Company men), sur la crise qui frappe l'emploi des cadres commerciaux même les plus performants. Le genre de film où on médite sur les horreurs sournoises du capitalisme, contrebalancées par l'intégrité de quelques américains moyens irréprochables.

Mais en fait non, la chute est bien plus décevante. Ce n'est pas la faute du trust pharmaceutique, mais d'un tandem de lesbiennes vicieuses : on se retrouve dans Basic Instinct. La femme était en fait de mèche avec sa précédente psychiatre, et elles avaient organisé ensemble ce meurtre parfait, de manière à spéculer à la baisse sur les actions de l'entreprise qui produit l'antidépresseur (avec quels capitaux, ce n'est pas très clair). Meurtre parfait mais terriblement risqué, puisque la femme, internée, est à la merci des prescriptions et mesures de contrainte décidées par Jude, très remonté de s'être fait berner. En la menaçant de lui faire subir des électrochocs, il parvient à lui faire avouer qu'elle simulait sa dépression depuis le début, puis à faire arrêter la psychiatre, puis à faire interner définitivement la femme prise à son propre piège (et assez comiquement stupéfaite de la tournure que prennent les événements), estimant, quelque part à juste titre, que le niveau de sociopathie de celle-ci justifie largement une réclusion définitive. Puis il retrouve son couple et sa respectabilité.

Le pouvoir psychiatrique, vaguement mis en doute au début, en sort renforcé : certes, il y a des psys qui se font berner et d'autres qui sont pervers ; mais dans les bons cas, ce sont des sortes de flics spécialisés dans les coups retors, et dont l'autorité sur leurs patients est un pouvoir policier légitime. Finalement les médocs ne posent aucun problème, sont en réalité plutôt inoffensifs, et il n'y a pas de trust diabolique. A partir du moment où on l'apprend, l'ombre de l'adversité dans le film se réduit à pas grand chose ; on se sent floué d'avoir investi de son empathie dans ce pétard mouillé. Du coup c'est un navet : ça se laisse suivre de bon coeur, et à l'arrivée ça n'a aucun goût, les enjeux soulevés ont été résolus avec si peu d'accrocs qu'il n'en reste rien.

On veut bien flipper pour un ignoble psychopathe en goguette, ou alors pour une corporation gigantesque aux pouvoirs illimités ; mais un complot à deux personnes, franchement... En y repensant c'est à peu près l'histoire des Diaboliques ; sauf qu'ici le mari n'a pas les mêmes torts que chez Clouzot.
Plus précisément, il y a un motif qui se trouve dans le film, mais qui n'est pas vraiment traité : au début, le mari sort de prison, où il vient de passer quatre ans pour délit d'initié. C'est lui, modèle accompli du golden boy, très gentil à part ça, qui a commencé par offrir à sa femme une "vie parfaite" : voyages en voilier blanc, champagne et berlines ; avant de la décevoir irrémédiablement, et d'inspirer le moyen même qui conduira à son meurtre. Il y a là l'image d'une fausse vie, faite de vaine richesse, de belles apparences, de cocktails mondains et de conformisme social, qui peut mener à la destruction des valeurs : en ce sens la première partie du film rappelle un peu le Safe de Todd Haynes. II fait alors résonner l'idée d'une vie artificielle, inconsistante, dans des maisons trop bien rangées, qui rend d'autant plus plausible le désarroi psychique de cette femme. Le psychiatre lui-même, si calme et pondéré, fait penser dans sa vie de couple à un robot social.

Mais toutes ces notations sont balayées par la conclusion de l'intrigue, qui remet les pendules à l'heure : il n'y a aucun problème avec le successful american way of life, mais seulement avec ses interruptions, qui ouvrent le champ aux lesbiennes manipulatrices...

balthazar claes

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Message par Invité Jeu 4 Juil 2013 - 16:02

C'est sûr qu'à côté de l'affaire Cahuzac mari et femme le scénario est vraiment téléphoné, Hollywood ne peut rien contre Villeneuve sur Lot, et le film méconnait gravement que les Docteur Mabuse d’aujourd’hui travaillent plutôt dans l'implant capillaire que dans la psychiatrie.
Sinon il y avait le même genre de twist déjà à la fin de Bubble, mais dans l'autre sens (un femme commettait un crime sur sa meilleure amie, que l'on pensait fondé par un désir de s'arracher à son milieu où elle était prise pour une gentille demeurée, mais qui s'expliquait in extremis par une tumeur au cerveau). Soderbergh est le spécialiste des films qui avortent volontairement, où il est surligné que le premier à ne pas croire aux personnages est celui qui les a écrit. Par exemple il est capable de refaire entièrement le Troisième Homme (mais en ratant la fin,a lors que le casting n'était pas si mal: Cate Blanchett à la palce d'Alida Valli) pour nous expliquer que cette poésie morbide et éroto-catholique de Greene, consciente de la liberté paradoxale de l'après-guerre, une fois le développement du mal achevé, est bien démodée. Notez que la légitimité culturelle de la démarche demeure complète, ceux qui ne connaissent pas le Troisième Homme apprennent du même coup l'existence du film.

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Message par Invité Dim 7 Juil 2013 - 20:16

Vu en strim-chose y a quelques mois. Oui, très bof, ça ressemble à du Hitchock basse calorie mixé à du Cronenberg dernière manière low-fi, ça part pas mal, mais rapidement ça part en c..., avec, pour t'achever, un final totalement ridicule (au petit jeu des "retournements" artificiels qui n'intéressent personne) et qui laisse un goût de fiasco. Jolie photographie numérique, un peu comme pour Contagion.

Du même, dans une filmo assez peu engageante, j'ai vu Solaris, que je trouvais potable mais dispensable, Traffic, que j'ai trouvé moyen, laid et plutôt ennuyeux, Bubble, que j'ai trouvé pas mal mais dont j'ai tout oublié, Contagion, que j'ai trouvé bien. Et son Magic Mike, qui est une horreur nulle et molle du genou d'un inintérêt confondant - à côté de laquelle Side effects (qu'il a annoncé comme son ultime contribution à l'art cinématographique avant de prendre une retraite anticipée, ce qu'on peut comprendre parce que le gars a dilapidé bcp d'énergie pour brasser de l'air. L'est temps qu'y se repose) est un chef d’œuvre fracassant.
Ah oui, vu aussi, y a une éternité, son premier: sexe, mensonges et vidéo (incompréhensiblement plébiscité par Wenders à Cannes). Film là encore pas vraiment nul mais surtout complètement inutile et vain, annonçant quelque part la tonalité de sa carrière future...

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Message par Invité Dim 7 Juil 2013 - 21:59

Juste pour ajouter kékchoz. Je parle de films "inutiles", mais ne suis pas - oh que non, c'est même souvent le contraire - utilitariste, ni en cinéma ni ailleurs. Simplement, il y a "inutile" et "'inutile". Vous m'avez compris, pas la peine d'expliquer.

Exemple tout frais de deux films foncièrement inutiles. Le premier, que j'ai trouvé assez super, du genre c'est juste un énorme plaisir formel et ludique (enfin, pour moi): Hanna (Joe Wright). Le second, qui s'essaie au même genre de truc, mais qui est juste mortifiant d'ennui, plus ses chromos clipesques abominables, et s'oublie pendant même qu'on essaie de le regarder: Transe (Danny Boyle).

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Message par Eyquem Mar 24 Sep 2013 - 15:43

Bidibule, Jerzy & Baudouin Associates a écrit:son Magic Mike, qui est une horreur nulle et molle du genou d'un inintérêt confondant
Je confirme. Y a plus de sensibilité dans une caméra de vidéosurveillance que dans ce film.

Vu aussi le dernier, "Liberace". Moins antipathique, mais sur une échelle de 1 à 12, l'intérêt est de 0,2 .

"Les émotions qui se dégagent... Cette belle histoire d’amour au masculin bouleversante... Amour, humour, émotions... Enivre et éblouit... Un grand cinéaste... Confine au sublime... Virtuose dans l’intimité... Un film impitoyable sur la domination sociale... Euphorisant, drôle et terriblement touchant... Un hymne à la liberté d'aimer... Une mise en scène d'un superbe classicisme... Des postures, des costumes et des situations surprenantes..." (La Presse)
Lol, re-lol, et re-re-lol
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