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The Flying Dutch Mann

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Message par Dr. Apfelgluck Ven 6 Juil 2012 - 15:52

Détails insignifiants, mais j'ai remarqué que dans plusieurs films d'Anthony Mann certains personnages ont des noms de familles hollandais ou sont régulièrement surnommés "Dutch".

- Dans "Winchester 73", le personnage de McNally est surnommé "Dutch.
- Dans "The Naked Spur", Young se nomme Ben van der Groat. Quand au personnage de Stewart, ils se nomment Kemp.
D'après ce que j'ai pu lire, Kemp est un nom qui remonte au Moyen Âge et dont on affublait les mercenaires hollandais venus se battre sur les îles britanniques (les "kempas", que l'ont peut traduire plus ou moins par "Les champions du Roi" car réputés pour leur hardiesse au combat).

- Dans "Strategic Air Command", Stewart est Robert "Dutch" Holland.
- Dans "The Furies", on trouve un Anaheim (ville fondée par des allemands et des hollandais).

D'autres personnages, bien qu'ayant des noms à consonances anglo-saxonnes, sont également surnommés "Dutch".

Ne connaissant pas du tout la biographie de Mann, je croyais qu'il était peut être d'origines hollandaises. Mais non, ses parents étaient autrichiens. C'est amusant en tout cas (surtout quand on sait que Dutch était le surnom d'un autre acteur de Westerns : Reagan).

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Message par Borges Ven 6 Juil 2012 - 17:19

Il faudrait peut-être partir de l'image, du stéréotype du "hollandais", et de l'expression "going Dutch" (chacun paye pour soi, au resto, etc.)

The phrase "going Dutch" probably originates from Dutch etiquette. In the Netherlands, it is not unusual to pay separately when dating (...) The particular stereotype associated with this usage is the idea of Dutch people as ungregarious and selfish.

Le "dutch" ce serait alors, positivement ou négativement : l'individualisme, le refus de se mêler des affaires des autres, de payer pour eux, l'égoïsme ou l'indépendance; c'est les personnages de AM (ceux que je connais, essentiellement les westerns avec JS)

cette valeur de "dutch" rejoint les analyses de Rancière :

"L'action des films de AM obéit à quelques règles constantes d'individualisation et de construction. La première règle est de singularisation du personnage principal. Cet être qui vient d'ailleurs et ne représente que lui-même (...) La communauté mannienne n'est pas de lieu, de famille ou d'institution. Elle est essentiellement de rencontre".

(rancière, quelque chose à faire : poétique de anthony mann, in la fable cinématographique, p. 123)

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Message par Borges Ven 6 Juil 2012 - 17:41

Dr. Apfelgluck a écrit:
Ne connaissant pas du tout la biographie de Mann, je croyais qu'il était peut être d'origines hollandaises. Mais non, ses parents étaient autrichiens. C'est amusant en tout cas (surtout quand on sait que Dutch était le surnom d'un autre acteur de Westerns : Reagan).


Dutch, c'est aussi allemand, german (usage archaïque)

En argot ça peut signifier : Anger or temper.





(james stewart est un acteur hyper doué quand il s'agit de jouer la colère; il devient complètement dingue, hystérique...)

http://www.etymonline.com/index.php?term=Dutch
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Message par Dr. Apfelgluck Ven 6 Juil 2012 - 17:58

Borges a écrit:
En argot ça peut signifier : Anger or temper.

C'est vrai, d'ailleurs "Dutch" Schultz n'était pas hollandais. En plus, ce n'est même pas pour son tempérament qu'il a reçu ce surnom. Un autre gangster new-yorkais, surnommé également "Dutch" Schulz, était mort quelques jours auparavant. Ce dernier était réputé pour être très dangereux, et beaucoup de personnes le craignant même sans l'avoir vu. Les "collègues" de Schultz ont décidé de l'affubler du même surnom pour faire planer l’ambiguïté, pensant que cela donnerait au petit juif trapu qu'il était un air terrifiant..
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Message par Dr. Apfelgluck Lun 9 Juil 2012 - 12:37

Dans "The Man From Laramie", l'endroit où la patrouille de cavalerie s'est faite massacrer par les Apaches se nomme "The Dutch Creek".

Drôle également le nom de famille des propriétaires terriens : Waggoman / Wagon Men. Les chariots, la première chose que les Indiens essayaient de savoir quand des rumeurs à propos d'arrivés de blancs se propageaient était de connaître s'ils voyageaient avec des chariots ou non. Car les chariots étaient synonymes de quantité (un groupe, une famille voir plus) et bien souvent d'une installation sédentaire sur le territoire.
C'est d'ailleurs ce qui oppose Stewart du reste du village. S'il y a une chose qu'il ne cherche pas, c'est bien à s'installer quelque part. Tout le contraire du personnage de Cathy O'Donnell qui ne fait que de rêver d'un foyer (sur le canapé, elle est toujours assise du côté où se trouve le coussins avec l'inscription "Home"). Stewart se fait même déposséder de ses chariots, brûlé par le fils Waggoman justement. Les chariots, pour lui, n'ont plus l'utilité des pionniers de 1840. Les voyages, c'est terminé maintenant qu'il a ses terres (d'ailleurs son mur d'enceinte est fait... de roues de chariots. Subtil recyclage). Non, pour lui le chariot sert de cache pour carabines à répétition.
Attention, je vais peut être écrire une immense bêtise (Borges, Jerzy ou un autre me corrigera sévèrement), mais l'opposition entre le militaire Stewart et les propriétaires terriens Waggoman ne s'inscrit pas dans ce que disait Deleuze à propos des appareils d'état et machines de guerre ? L'opposition guerriers nomades et cités sédentaires ? Je ne suis pas assez calé pour en dire plus.

Le village se nomme d'ailleurs Coronado, comme le conquistador espagnol Francisco Vásquez de Coronado (qui a fait tuer un de ses guides indigènes car il était sure qu'il n'avait pas le sens de l'orientation. Il avait peur de se perdre sur des terres qu'il n'avait jamais franchies).
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Message par Invité Lun 9 Juil 2012 - 14:44

Dans Taxi Driver, Jodie Foster a un nom typiquement néerlandais, : Steensma (apparemment Frison, le territoire du Nouvel âge Glacier de van der Keuken, où les enfants lui ressemblent). Et Gus van Sant ou Townes van Zandt c'est pas des noms Comanche...

Ceci dit c'est l'essence des USA, d'être porté par des noms qui viennent d'ailleurs, qui fonctionnent comme des signes culturels d'une autre manière qu'en Europe (comme le patrimoine urbain est rarement plus vieux que le XIXème siècle le nom de famille fonctionne là bas de la même manière que la référence à la cathédrale chez nous). Ce sont les "fondateurs" de New York après-tout et des noms comme Harlem ou Hoboken viennent de Hollande et d'Anvers, dans les films cela fonctionne comme une référence a un ancrage presque aussi vieux mais rival à celui du Mayflower.



Dernière édition par Tony le Mort le Lun 9 Juil 2012 - 15:00, édité 2 fois

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Message par Dr. Apfelgluck Lun 9 Juil 2012 - 14:56

Tony le Mort a écrit:
Ceci dit c'est l'essence des USA, d'être porté par des noms qui viennent d'ailleurs

(déjà posté précédemment sur le forum par Breaker)
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Message par Invité Lun 9 Juil 2012 - 15:02

Pas seulement aux USA, mais dans toute l'Amérique

La mère de Herman Melville s'appelait Gansevoort.
http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Gansevoort


Dernière édition par Tony le Mort le Lun 9 Juil 2012 - 15:06, édité 1 fois

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Message par Dr. Apfelgluck Lun 9 Juil 2012 - 15:05

Toujours dans "The Man From Laramie", un moine donne son opinion sur les "bons" et les "mauvais" Indiens.
Pour lui, les Pueblos sont des chics types car ils sont sédentaires, pas comme ces "vermines" d'Apaches. Et, ce qui ne gâche rien, ils se laissent très facilement convertir à la religion catholique.

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Message par Invité Lun 9 Juil 2012 - 16:51

C'est d'ailleurs ce qui oppose Stewart du reste du village. S'il y a une chose qu'il ne cherche pas, c'est bien à s'installer quelque part. Tout le contraire du personnage de Cathy O'Donnell qui ne fait que de rêver d'un foyer (sur le canapé, elle est toujours assise du côté où se trouve le coussins avec l'inscription "Home").
Dans the naked spur, le chercheur d'or, au moment où le groupe est suivi par des guerriers blackfeet entonne ce qui semble être le refrain d'un chant: "o happy home, where .." .
peut être cet hymne luthérien:
http://www.lutheran-hymnal.com/lyrics/tlh626.htm


Dernière édition par erwan le Mar 10 Juil 2012 - 14:13, édité 1 fois

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Message par Borges Lun 9 Juil 2012 - 19:27

Attention, je vais peut être écrire une immense bêtise (Borges, Jerzy ou un autre me corrigera sévèrement), mais l'opposition entre le militaire Stewart et les propriétaires terriens Waggoman ne s'inscrit pas dans ce que disait Deleuze à propos des appareils d'état et machines de guerre ? L'opposition guerriers nomades et cités sédentaires ? Je ne suis pas assez calé pour en dire plus.

Il faut peut-être distinguer le militaire et le guerrier. Le militaire, c'est le guerrier au service de l'Etat, c'est une espèce de flic, dans le western, c'est celui qui règle les problèmes entre Indiens et Blancs, alors que le shérif, en général, c'est des affaires internes aux blancs.

Le militaire dans le western, c'est l'Etat, la construction de l'Etat (qui est toujours contre la guerre, dit Deleuze), conquête, installation, communication, frontières, partages des terres, des espaces, répartition des parts...

Au sens de Deleuze, le guerrier du western, c'est le mauvais indien, le nomade absolu qui interdit toute installation, c'est l'Apache, les outlaws... tous ceux qui interdissent précisément que ne se construise un Etat (Liberty V, bien entendu).

Ethan est aussi un guerrier, sans foi, sans loi, sans lieu... et donc nécessairement exclu de la demeure (de l'Etat).

Les deux films de Ford "l'homme qui tua..;" et "the searchers"...pourraient porter un titre à la dumézil (Heur et malheur du guerrier).

on sait l'importance de Dumézil pour D/G

"
-Du point de vue de l'Etat, l'originalité de l'homme de guerre, son excentricité, apparaît nécessairement sous une forme
négative : bêtise, difformité, folie, illégitimité, usurpation, péché ... Dumézil analyse les trois "péchés" du guerrier dans la tradition indo-européenne : contre le roi, contre le prêtre, contre les lois qui découlent de l'Etat."
(D/G)

là c'est vraiment Ethan.



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Message par Borges Mar 10 Juil 2012 - 8:07

The Flying Dutch Mann Vlcsnap-2010-07-22-07h08m00s238png
Broken Arrow
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Message par Dr. Apfelgluck Mar 10 Juil 2012 - 8:56

Young et sa "Ditch Trilogy".

Ditches are commonly seen around farmland especially in areas that have required drainage, such as The Fens in eastern England and the Netherlands.

Merci Borges pour les précisions sur Deleuze. On trouve d'ailleurs les cours "Appareils d'Etat et machines de guerre" en audio sur Youtube.
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Message par Invité Mar 10 Juil 2012 - 9:11

Le "bon" Jeffords de Broken Arrow c'est d'ailleurs un militaire, un espèce de chef du train : s'il met en place le système des réserve c'est avant tout pour permettre le passage du courrier. En fait son coup stratégique c'est d'associer Cochise, chef vieillissant et contesté, à la police de ces réserves. Le film est d'ailleurs assez explicite sur cela (mais dissimule le fait que Cochise était en réalité déjà vieux).
Le seul élément politiquement" progressiste" qui le singularise par rapport aux autres colons, c'est son absence (irréelle) d'esprit de vengeance et sans doute sa haine du meurtre et une culture humaniste (que porte aussi l'autre militaire du film, appelé je crois "Général Espoir"), mais il est hormis cela politiquement très efficace pour reconfigurer l'ouest américain. Il est le point de vue nordiste sur les Indiens.
Le film est plus singulier par la place qu'il donne aux Apaches et au personnage de Cochise lui-même que pour Jeffords.

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Message par Invité Mar 10 Juil 2012 - 10:41

Et en effet, la frange la plus violente des blancs qui n'accepte pas l'accord devient elle-même des nomades outlaws, le résultat d'une scission de la communauté (c'est presque l'OAS) au même titre que la bande de Geronimo (le film fait une équivalence entre les deux)

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Message par Invité Mar 10 Juil 2012 - 17:56

la vidéo de Godard me fait bondir : la seule histoire qu'avait l'Amérique celle des indiens, les américains l'ont supprimée !

et notre histoire de Vichy ou de l' Algérie : on en a fait quoi ( un film de Louis Malle, une polémique par ci par là ) ?

sur ce coup là il n'est pas inspiré.

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Message par Invité Sam 14 Juil 2012 - 17:00

Strategic air command 1955

The Flying Dutch Mann Stewartp

au début du film, j'étais assez accablé ; le personnage de Stewart, « Dutch », un joueur de base-ball célèbre , ayant participé à la seconde guerre mondiale comme pilote de bombardier, est remobilisé par la Strategic Air Command, dans les années 50, afin d'apporter son aide à l'édification d'une puissante armada de destruction.
Un des personnages, acteur fordien, à la mention de la SAc, commente, visiblement épaté : « ce sont les gars qui ont balancé la bombe sur le Japon ». Un truc du genre ; ébloui par l'aspect technique que cette opération pouvait requérir peut-être. Les Etats-unis étaient alors dans une course à l'armement et à la technologie menée contre les adversaires soviétiques.
60 plus tard, on entend cette phrase qui semble témoigner de la position conforme de l'américain moyen de l'époque vis à vis des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki. On est à peine surpris, mais quand même, c'est un petit choc.
On peut cependant s'interroger : quel est le regard que porte Mann sur ce récit qui semble au premier abord apologétique, propagandiste, militariste ?
Dans un premier temps, on est frappé par le fascination quasi érotique qu'exerce sur lui les exercices aériens : il les filme avec la précision d'un esthète amoureux, d'un géomètre des surfaces, des fuselages.
Jamais on n'avait mieux éprouvé la sensation physique du décollage d'un avion à réaction, été saisi par les images d'un parachute freinant l'atterrissage du jet sur la piste. Des corps nouveaux qui naissent de la masse d'acier ou s'y dissimulent à la manière des trains d'atterrissages une fois la terre délaissée.
Dans le ciel, l'avion de mort transperce des nuages ouatés, avec une douceur inimaginable.
Mann redessine une anatomie intime de ses carcasses d'acier qui plonge le spectateur dans un émoi proche de celui que peut éprouver Stewart.
Un maître du ciel.
Un pourvoyeur de foudre.
Le bras armé de la colère divine.
La profession de Stewart, au début , c'est joueur de base Ball ; lanceur ; C'est important.
The Flying Dutch Mann 200px-SAC_Shield.svg

Dans un second temps, on s'intéresse à la vie de Stewart avec son épouse (le même couple que dans The Glenn Miller Story, deux ans plus tôt) ; un changement de vie, ils quittent leur maison coquette pour un logement militaire.
La première nuit, le passage d'un avion terrorise sa femme, ils contemplent ensemble le plafond, de simples êtres étonnés par cette frayeur soudaine, comme une ombre qui plane sur le film lui même.
Bien sûr elle n'aime guère ces nouvelles attributions, ces départs soudain dans des lieux inconnus, effectuant des tests dans des environnements dangereux.
Un jour, il a un accident, un crash, dont il se sort vivant mais qui laisse des séquelles: son épaule de lanceur se ressentira de douleurs cycliques.
Au moment de l'accident, sa femme accouche d'un fille.
Un peu plus tard, la question du prénom se pose, alors qu'il vient juste d'être sauvé par les secours ; il envoie un télégramme à sa femme lui expliquant qu'ils prendront une décision ensemble à son retour, mais l'absence de ponctuation l'induit en erreur et elle opte pour le prénom  « Hope »,  l'espoir, mot qu'il a employé dans son message.
Ainsi son accident et sa blessure à l'épaule sont synonymes d'espoir :
Pour les hommes, l'espoir peut être personnifié par Prométhée
C'est le tour maintenant de Zeus d'être menacé par Prométhée.
Cette menace réside essentiellement dans la perte du monopole de la puissance divine, dans sa dissémination, 29 sa démocratisation.
Blessé à l'épaule, Dutch est dans l'obligation de renoncer à sa position de pilote de bombardier, de renoncer à la beauté entraperçue dans le ciel ; mais c'est également je crois, symboliquement, que Zeus n'a plus le droit de manier la foudre, de la lancer sur les hommes, de bombarder avec la bombe A des populations civiles en somme.
Alors peut être que d'un programme en apparence militariste, Mann introduit une réflexion sur l'usage de la puissance … etc … plutôt un beau film.


Dernière édition par erwan le Sam 16 Nov 2013 - 5:41, édité 1 fois

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Message par Invité Sam 14 Juil 2012 - 23:06

___


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Message par Invité Dim 15 Juil 2012 - 8:03

Merci pour le lien Breaker;
pour le film, je te dis ça en mp.

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Message par Borges Jeu 19 Juil 2012 - 10:13

The Flying Dutch Mann Tumblr_luaeh2o5nn1qgxbs4o1_500


Interviewer: You were a real fighting hero in World War II. And you really didn’t have to do that. So many other actors just joined USO troupes. What made you want to go to the front?

Stewart: I thought it was my duty and I, uh, wanted to do it. And the second reason was if I hadn’t done it, my father would have come out and shot me.

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Message par Dr. Apfelgluck Jeu 19 Juil 2012 - 19:52

Mann a eu quelques déboires pendant la grande "chasse aux sorcières". Plusieurs personnes accusaient ses Westerns d'être anti-américains, montrant une vision jugée trop crépusculaire et peu reluisante du mythe de la Frontière. Un terme fut d'ailleurs inventé pour décrire le style de Mann : "The Film Noir Westerns". "Strategic Air Command" fut une commande pour "se refaire une santé" parmi les studios.

Deleuze disait que Mann préfigurait Peckinpah et Penn ; la violence étant l'impulsion principale des "héros". Il n'y a d'ailleurs, contrairement à Ford, pas de mythe sacré autour de la communauté américaine. Toujours selon GD, il n'y a que des rencontres chez Mann mais pas d'associations possible à long terme. C'est d'ailleurs pour cela que, très souvent, le personnage principal fuit l'idée de couple, de foyer. Alors certes, il y a formation de couple à la fin de "Winchester 73". Mais, lors du baiser final, la caméra opère un travelling avant afin de faire un gros plan sur la crosse de la carabine à répétition (signe de mauvais présage, tout ses anciens possesseurs sont morts brutalement. Le couple n'a pas d'avenir). Il en fait également un grand réalisateur représentatif de la "petite forme", l'action n'était jamais déterminée par une situation.

Le couple Stewart/Leigh de "The Naked Spur" est également très ambigu. Ils se mettent ensemble un peu par dépit, tel deux survivants. A la fin, il n'y a pas de grande effusion de passion entre eux. Ils montent en selle et disparaissent dans la nature, comme s'il n'y avait finalement pas d'autre solution.
Dans "Winchester 73", un des lieux d'une fusillade est la maison des Jameson qui finit criblée de balles (et dont le mari est étrangement absent). "No more Home Sweet Home".
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Message par Dr. Apfelgluck Dim 5 Aoû 2012 - 12:51

"Winchester '73" est un des films à l'affiche dans "The Last Picture Show" de Bogdanovich. Il y a évidemment des parallèles entre les deux films : la désillusion de la communauté, l'instabilité des couples et relations (amicales aussi bien que sexuelles).
Les personnages de Bogdanovich cherchenent constamment à partir de la ville. Chacun le fait selon ses moyens : les ouvriers en allant en virée au Mexique, les "middle class" en se mariant et les gosses de familles aisées en s'inscrivant à l'Université.
A Coronado, dans "The Man From Laramie", la situation est plus ou moins similaire. Tout le monde est bien à sa place. C'est quand il y a mélange entre classes que tout commence de déraper.

Ce n'est non plus par pour rien que Bogdanovich a fait jouer Ben Jonhson dans son film, ex-champion de Rodéo qui est ensuite devenu un des "stunt men" préférés de Ford (Timothy Bottoms perd d'ailleurs l'usage d'un oeil dans le film). Mais son personnage semble plus être du côté de Stewart que de Wayne. Il vit dans les souvenirs et dans une désillusion perpétuelle, il ne s'est d'ailleurs jamais remarié. Son fils muet, le seul qui semble réellement en communion avec le cinéma, est un des moutons noirs de la ville ("il n'arrive pas à baiser", "il n'est bon à rien". Car oui, le sexe est déterminant dans le Bogdanovich. C'est l'étape ultime à passer pour être "admit". Mais personne n'arrive a avoir une vie sexuelle épanouit : voyeurisme et pédophilie chez les "riches", sainte-nitoucheries chez les "Middle Class", lassitude du couple chez les "woking class". Alors on compense comme on peut, avec des flingues, du sports ou des voitures).
Johnson était condamné à mourir terrassé par une crise cardiaque, il n'était pas "digne" de la communauté et lui a donné un enfant "débile".
Ce dernier finira d'ailleurs écrasé par une bétaillère. La foule, assemblée autour de lui, ne se contentera que de rabâcher : "c'était un bon à rien". En arrière plan, l'ancienne d'un magasin : "City Cleanners".

Le dernier film de "The Last Picture Show" est "The Red River" de Hawks. On y voit la scène où Wayne donne le signal du départ aux vachers. Le départ après la dernière séance, pour Bridges, ce sera la Corée. Lui aussi était un bon à rien, il ne lui resta que l'armée. Pour Bogdanovich, c'est le gâchis d'une génération d'ados qui auront 25 ans lors du début du Vietnam. Sentiment accentué par les vers de "Ode on a Grecian Urn", de Keats, récité par le prof d'anglais :

"When old age shall this generation waste,
Thou shalt remain, in midst of other woe
Than ours, a friend to man, to whom thou say'st,
"Beauty is truth, truth beauty," - that is all
Ye know on earth, and all ye need to know."
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Message par Invité Jeu 24 Jan 2013 - 13:00

au diable Ford. Jacques Lourcelles dans son dictionnaire dit de Je suis un aventurier/The far country 1955 d'Anthony Mann, avec James Stewart qu'il est le plus complet des 5 westerns qu'ils ont faits ensemble, le plus synthétique, le plus riche de sens et peut-être tout simplement le plus beau western du cinéma américain.
C'est à voir.

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Message par Invité Jeu 24 Jan 2013 - 16:43

La fin du film est consacrée à une - relative - ouverture aux autres de Stewart, une empathie et une défense de la communauté qu'ils veulent créer, grosso-modo des déclassés que l'homme de loi qu'on voit presque dès le début du film - ça commence par une descente du Mississipi sur un bateau à aube qui transporte un troupeau et ça termine dans les mines d'or du canada, assez moqué du reste - veut empêcher en exerçant sa tyrannie. Les choses n'ont pas changé depuis outre atlantique : le rempart contre toute tentative d'exercice d'un pouvoir tyrannique est l'arme à feu, comme ici.
Pour les amateurs une excellente ellipse pour la première rencontre sexuelle entre Stewart et la femme qui lui plaît. Le film est truffé de violence, de cupidité et de malveillance et de leurs contraires. Il y a sans arrêts des allers-retour nombreux sans être binaires, entre l'individualisme et le sentiment partagé et désiré de la formation d'une communauté, Stewart passant de l'un à l'autre, pas franchement, pas de happy-end.

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Message par Invité Mar 22 Oct 2013 - 18:03

Mann a réalisé un petit film très sympathique en 1944: two o'clock courage.

Le titre possède une saveur un peu mystérieuse je trouve. On n'a pas d'information sur sa signification.
Au sein de l'intrigue, qui emprunte essentiellement au monde du théâtre, c'est le nom d'une pièce à succès; la seule chose que nous sachions à son propos, c'est que l'auteur véritable aura été dépossédé de sa paternité, de ses droits de créateur à la reconnaissance. Comme une part de soi qui s'en va; et de fait, c'est la morale de l'histoire; mais commençons, je sais que ce n'est pas très original, par le commencement:
Il faut imaginer le croisement de deux rues; un peu plus loin un bateau à quai. On entend une corne de brume.
Une silhouette titube sur le trottoir en s'éloignant des abords, noyés dans l'ombre, de la caméra.
C'est un homme vêtu à la mode du film noir, mais sans le pardessus idoine.
Pris de faiblesse, désorienté, il s'adosse contre un panneau indiquant le nom des rues au croisement. Deux noms: Ocean view et Arch Street.
Un taxi s'arrête, une comédienne, ne courant plus le cachet, en sors et offre par la suite son aide à cet inconnu qui a tout oublié.
En se regardant dans un miroir à maquillage, il constate, amer: whoever he is, he's a stranger.
L'importance du visage chez Mann:
quelle vérité en tirer? dans un film suivant, pas RKO mais Republic, un chirurgien dit à l'héroïne, en substance, "vous pouvez changer de visage mais vous ne pouvez pas changer la personne que vous êtes à l'intérieur". Comment atteindre cette vérité intérieure, invisible quand le visage est le lieu même du visible, un cache, une surface plane sur laquelle l'acteur déploie sa compétence.

Dans the last frontier, quelqu'un dit du colonel sombrant dans la folie: "it doesn't show because it's locked inside his head". Et puis l'on peut penser à la porte du diable, comment Mann monte ses plans sur les visages des acteurs quand ils luttent, comment le visage grimé de R Taylor, ce visage, ce territoire, est déjà le lieu de la spoliation, l'anticipe, par le mouvement de l'Histoire qui transfigure le mouvement du film, ce territoire spolié à l'autre, à l'indien.
La surface du visage et la surface calme de l'océan qui dissimule les profondeurs de la mémoire: C'est devant une image de l'océan que la fille et le type discutent, assis sur un banc, à la pêche aux idées, à ce qu'il convient de faire.
Lui est amnésique à la manière d'un acteur entrant en scène et qui aurait oublié son texte, trop conscient du vide angoissant sous ses pas. Elle est le guide idéal, lui souffle ses répliques face aux autres acteurs en comédienne qu'elle fut, c'est l'un des plaisirs, d'écriture syncopée, que procure le film, mais elle est également passeuse, d'un lieu à un autre, dans la cité. "Arch street".
En premier lieu, je pensais bêtement au "arch" d'architecture, à la construction d'un vivre en commun, où chacun aurait déterminé, par lui, pour lui, contre lui, sa place, les relations à l'espace qui l'enserrent, qui sont autant de liens avec l'identité perdue; _ l'identité est elle donc autant extérieure qu'intérieure?
Mais "arch" c'est aussi l'arche, avant tout, celle dont Mann usera, omniprésente, comme un signe, peut être son obsession pour Lang, dans la construction du Cid;
et puis l'arche de Noé, là où figure un exemplaire de tous les êtres vivants, le symbole de la connaissance. Un homme, amnésique, effacé comme une ardoise d'écolier, ne désirerait-il pas retrouver la connaissance de lui -même, retrouver ses propres mots: " Le mot biblique est en lui-même une énigme: en effet "tébah" ou taw/bet/hé est un contenant, une boîte, mais il désigne aussi "le mot", comme si le mot était le véhicule de survie d'un trésor qu'il contient."

C'est intéressant parce que la faute initiale de ce type, c'est d'avoir été l'intermédiaire entre la famille de l'auteur spolié et le producteur assassiné par la suite, et il aurait été décidé d'un commun accord de recouvrir la vérité sous le boisseau contre une somme d'argent. C'est donc une faute vis à vis du créateur véritable, du nom du créateur qui est nié, ommi, et l'homme, comme acteur du film, two o clock courage, à la fois titre du film et titre de la pièce, par translation dans la pièce lui même, se perd, perd le contact avec ses propres mots, ses dialogues, son personnage.

"Car encore sept jours et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits et j'effacerai de la surface du sol tous les êtres que j'ai faits"

L'idée du déluge, de la catastrophe, peut raccorder le film, il date de 44, à d'autres perspectives, plus angoissées, celles qui concourent au cinéma américain d'après guerre.
De nombreuses histoires suivent le même fil, qui englobent amnésie et violence: je pense au beau somewhere in the night de Mankiewicz, ou à High wall de Curtis Bernhard. La seule différence c'est qu'il s'agit de vétérans, des revenants du théâtre de la guerre piégés dans un cauchemar de film noir, héritage de l'expressionnisme européen. A leur retour, sont ils devenus des meurtriers? Les expériences, vécues, subies, les ont ils rendus fous, inaptes à une vie en société?
La conclusion de ces films est ambiguë. Le héros est exempté de toute responsabilité (pourtant dans high wall, il couve des pulsions meurtrières vis à vis de sa femme); le meurtre, la violence est interne à la société américaine.
Voir peut être strategic air command de Mann, j'sais pas.

Bientôt une réactualisation, en puissance, avec la suite des aventures de Capitaine amérique, adaptation d'une série de scénarios écrits par Ed Brubaker et intitulée the winter soldier: la neige qui recouvre comme un manteau le paysage de la mémoire. Dans les années 70, les comics de CA revenaient constamment, par des flashbacks, aux temps "héroïques" de la guerre, à l'intérieur des aventures contemporaines.


Dernière édition par erwan le Lun 11 Nov 2013 - 12:42, édité 3 fois

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