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Un discours de Monsieur le Président de la République.

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Un discours de Monsieur le Président de la République. Empty Un discours de Monsieur le Président de la République.

Message par IQI Ven 27 Avr 2012 - 14:03

Non, non, non, c'est pas travail famille patrie....



Discours de Nicolas SARKOZY

Cernay, [Haut-Rhin, pas le 9-5] mercredi 25 avril 2012


Merci, merci à tous ! D’abord, il faut que je vous présente des excuses, notamment à toi, Michel, parce que je crois qu’il y a eu trois fois des cartons d’invitation, c’est intégralement de ma faute, François FILLON n’y est absolument pour rien ! Je vais vous expliquer pourquoi. C’est parce que ce soir, je suis invité à la télévision et je voulais rentrer suffisamment tôt pour adresser, à travers la télévision, un message aux Français.


Parce que pour tout vous dire, cette campagne du deuxième tour est quand même légèrement plus agréable pour moi, parce qu’un certain nombre d’amis très proches ont disparu de la scène ! Parce que la conception qu’ils avaient de l’égalité, neuf contre un, je préfère un contre un ! Parce que ça me fait tout drôle d’avoir 50 % du temps de parole, là où on considérait que 10 % du temps de parole et 90 % sans temps de parole, c’était la démocratie, l’égalité, la République et que, au fond, même on se demande si ces 10 %, il fallait vraiment les garder ! Donc, merci à toi, Philippe, merci Michel, merci à tous les parlementaires, merci Jean-Marie, merci Arlette, merci à tous ceux qui ont participé à cette organisation. Et puis, alors, surtout, merci à vous ! Parce que vous êtes vraiment, vous êtes des incorrigibles ! Vous êtes ininfluençables ! Vous êtes indécourageables ! Vous êtes inébranlables ! Vous êtes le peuple de France ! Formidable !


Je vais vous dire une chose, si vous saviez, si vous saviez l’émotion qui m’a étreint, qui nous étreint tous devant la volonté, la mobilisation de tous ces Français qui n’ont pas toujours partagé notre route, ne sont pas forcément des militants, mais qui se disent, ce n’est pas possible, la France est devant un choix historique, la France n’a pas le droit à l’erreur ! Vous voir si nombreux, de plus en plus nombreux, jour après jour, résistants à tout, aux mensonges, à la calomnie, aux spécialistes, aux observateurs, aux sondeurs, aux prédicateurs, à tous qui se sont trompés lamentablement, qui avaient dit une chose extraordinaire, cette campagne n’intéresse personne ! Mais dites-moi, qu’est-ce que ça aurait été si ça vous avait intéressé ? Vous avez été 80 % de Français à aller voter pour le premier tour, donnant une leçon de civisme extraordinaire !


Quand je pense que ceux qui affirmaient si bien connaître la France, qu’ils expliquaient, avant même que vous vous soyez prononcés, quel serait le résultat et qu’ils se sont trompés dans de telles proportions, quand je pense qu’ils osent encore prendre la parole et donner leur avis ! Mais quand on a subi un échec pareil, un minimum de pudeur et de discrétion, je leur dis simplement : Laissez-nous tranquilles, les candidats et les Français, juste pendant deux semaines. Après, vous pourrez à nouveau vendre vos fausses prédications !


Alors, cette campagne du deuxième tour, elle est un moment de vérité, il s’agit de savoir quel avenir pour notre pays, quel avenir pour vos familles, quel avenir pour vos enfants. Ce choix, je vous demande de le faire en ayant à l’idée que les seules contraintes de l’intérêt général, peu importe quels furent vos choix politiques dans le passé, la seule question qui compte, c’est : Où voulons-nous aller ? Je pense que cette campagne ne sera utile que si elle se fait en vérité, que vous puissiez savoir quel est le projet de l’un, quel est le projet de l’autre, quelle est la personnalité de l’un, quelle est la personnalité de l’autre.


J’ai considéré qu’il fallait mettre tout sur la table, dire la vérité, être le plus précis possible. C’est la raison pour laquelle quand il y a eu ce mouvement assez historique, où toutes les radios de France, publiques comme privées, se sont mises ensemble, les grandes radios, pour proposer aux deux candidats du deuxième tour de s’expliquer, de présenter aux Français leur projet et de répondre à leurs questions, j’ai accepté, bien naturellement, de participer à ce débat auquel on m’invitait. C’est une question de respect, de respect pour les Français, je n’ai rien à cacher.


Je ne prétends pas avoir tout réussi, je ne prétends pas avoir raison sur tout, je ne prétends pas détenir la vérité. Mais j’ai un devoir, les Français m’ont mis dans la situation de devoir faire campagne au deuxième tour, j’avais le devoir d’accepter. J’étais persuadé que quand il reste deux candidats, on est à égalité de droits et de devoirs. Je me suis dit, ce n’est pas possible, il refuse, il y a un problème ! Le mercredi ne lui plaît pas, allons pour le jeudi ! Et puis, si jeudi, il a une obligation, le vendredi ! Le week-end, ça ne me gêne pas de travailler, moi, je n’ai jamais cru aux 35 heures ! Donc, par conséquent, je suis disponible le week-end !


Il y a juste, je ne pose juste qu’une condition, une condition et une seule, c’est que je pense que le débat serait plus utile avant le 6 mai qu’après ! C’est la seule. Alors, je me suis dit, dans le fond, c’est les thèmes qui ne lui plaisent pas. Les thèmes, moi, je suis prêt à parler de tous les thèmes ! Il n’y a pas de problème ! Là, je vois que pour le débat du deuxième tour, organisé par les télévisions, il pose un certain nombre d’exigences. Je dis les choses pour qu’elles soient très claires. C’est les télévisions qui organisent ce débat, qu’ils choisissent le réalisateur qu’ils veulent et les journalistes qu’ils veulent. J’irai à ce débat avec mes convictions, avec mes idées, sans aucun préalable, juste pour que les Français et le peuple de France décident et choisissent !


Je ferai simplement une remarque, une seule, une seule. C’est que quand je fais campagne, je parle au peuple de France, à vous tous, et je ne vous demande pas pour qui vous avez voté dans le passé. Ça ne me regarde pas. Vous êtes des citoyens à part entière, tous. Mais lorsqu’il s’est agi de supporter pendant des mois le matraquage sur les primaires socialistes, à ce moment-là, le même qui refuse de débattre avec moi acceptait de débattre à trois reprises avec ses camarades socialistes. Voilà la vérité de la gauche, la gauche sectaire, ce qui est bon pour les socialistes n’est pas bon pour les Français. Il y a, d’un côté, le peuple de gauche, de l’autre, le peuple de France. Ce qui était possible de faire lorsqu’il s’agissait de parler et de débattre entre camarades, il n’est plus possible de le faire devant les Français. Chacun le notera.


D’ailleurs, je dois la vérité de dire que je n’ai pas toujours été d’accord avec madame AUBRY. Pourtant, je vais la citer, parce que, après tout, il y a des auteurs qu’on peut ne pas forcément apprécier, mais qui, dans un éclair de génie, peuvent dire une chose vraie. Madame AUBRY, parlant de François HOLLANDE pendant les primaires socialistes, a dit : « Quand il y a du flou, c’est qu’il y a un loup. » C’est elle qui l’a dit, ce n’est pas moi ! Oui, si on ne veut pas de débat, c’est qu’il n’y a pas un loup, c’est qu’il y en a plusieurs ! C’est que le candidat socialiste pense qu’une campagne électorale, ça consiste à éviter les écueils, à ne pas dire la vérité et à présenter l’addition aux Français après qu’ils aient décidé. Moi, je veux tout le contraire, je veux la vérité, je veux la transparence et je veux la clarté. Voilà pourquoi j’ai accepté de répondre à l’invitation des radios.


Il y a une deuxième chose que je voudrais vous dire et je voudrais le dire dans ce département du Haut-Rhin et dans cette région d’Alsace. Je voudrais en parler très franchement et très librement avec vous. C’est à vous que je veux parler, je ne viens pas ânonner quelque chose, je n’ai pas négocié un projet, je ne suis pas en permanence dans ma tête en train de me dire, mon Dieu, si je dis ça, ça va exploser d’un côté ou si je dis ça, ça va exploser de l’autre ! Je suis un homme libre, je ne suis l’otage de personne. Moi, je ne me présente pas comme otage de madame JOLY ou de monsieur MELENCHON. Je viens avec les idées et avec l’immense rassemblement de tous ceux qui ont bien voulu m’apporter leur soutien.


Donc, je vais vous parler très librement du Front national et je vais vous en parler très librement, je vais vous parler avec mon cœur et je vais vous dire une chose. Je n’ai pas l’intention d’accepter la moindre leçon de morale de la part de tous ceux qui donnent des leçons de morale aux Français, notamment aux Français qui souffrent, alors qu’ils habitent confortablement dans des quartiers où il n’y a aucun problème et qu’ils mettent leurs enfants dans des écoles où il n’y a aucun problème ! Ce n’est pas eux qui vont donner des leçons de morale, ni aux Français, ni à moi ! Aucune !


Le petit jeu qui consiste à se pincer le nez pour reprocher à des Français qui souffrent d’exprimer un vote qui ne leur plaît pas ! Je voudrais vous dire que la démocratie, elle est, de mon point de vue, dans le sens suivant, c’est les candidats que nous sommes qui doivent écouter le peuple quand le peuple s’exprime, ce n’est pas simplement le peuple qui doit écouter les candidats. Ça passe dans les deux sens le dialogue, ça va de haut en bas et de bas en haut, c’est ça la République et c’est ça la démocratie !


Quand j’ai vu monsieur HOLLANDE, le soir du premier tour, dire : « Les électeurs qui se sont portés sur madame LE PEN se sont trompés ! Ils ont succombé au vent mauvais ! Ils ont tort ! » Je me suis dit, mais de quel droit porter un jugement à l’endroit de millions de Français ? Après tout, si la République – je vous demande d’y réfléchir – autorise ces candidats à se présenter, c’est que voter pour ces candidats n’est pas un acte antidémocratique. Toute ma vie, j’ai combattu les thèses du Front national. Jamais dans ma vie politique, qui est longue, je n’ai fait alliance avec qui que ce soit. Mais je ne vais pas prendre des leçons de la part de monsieur HOLLANDE qui trouve normal de travailler et d’espérer gouverner avec monsieur MELENCHON, qui a déclaré que Cuba était une démocratie et que Fidel CASTRO, un démocrate ! C’est eux qui vont nous donner des leçons ? Ou de quelqu’un qui ose dire : « Si vous croisez un riche dans la rue – comprenez quelqu’un qui est au-dessus de 4 000 euros par mois, je cite les bons auteurs – n’hésitez pas à lui faire les poches ! » C’est un comportement républicain ? C’est la France que l’on veut ? C’est l’exemple que l’on veut donner à nos enfants ? L’envie ? La jalousie ? La haine ? C’est bien beau d’appeler au rassemblement, mais quand on a à côté de soi des gens qui appellent à la haine, c’est qu’on est hypocrite, qu’on n’appelle pas au rassemblement, c’est qu’on appelle à la détestation, voilà, et à la division, elle est là la vérité !


La République autorise les candidats du Front national à se présenter. Je suis la cible du Front national. Pourquoi ? Parce que dans le passé, jamais monsieur MITTERRAND n’aurait fait deux septennats s’il n’y avait pas eu Jean-Marie LE PEN. Aujourd’hui, Marine LE PEN réserve ses coups les plus féroces à moi. Donc, je ne vais pas prendre la leçon de la part d’eux et en plus la leçon de la part de la gauche qui n’a eu de cesse que de vouloir faire prospérer un vote de protestation pour empêcher le centre et la droite républicaine d’exercer les responsabilités du pouvoir ! Pas vous, pas ça, pas maintenant !


J’ajoute, d’un point de vue moral, cher François, d’un point de vue moral, qu’il est quand même extravagant comme raisonnement que la République autorise des candidats à se présenter, donc les électeurs ont le choix, puisque quand ils arrivent dans un bureau de vote, il y a des votes, il y a des bulletins qui étaient à mon nom, qui étaient au nom de monsieur HOLLANDE, qui étaient au nom de madame LE PEN ! Au lieu de dire, je vais écouter, entendre ce qu’ont voulu me dire ces électeurs, leur reprocher, les mépriser, les traiter de populistes, de protestataires !


Mais moi, je ne donnerai pas cette leçon à une femme ou un homme qui vit dans un quartier où je ne vis pas, qui a peur, qui ne veut pas que son mode de vie change et qui pense que la seule façon de se faire entendre, c’est de renverser la table et peu importe qu’elle la renverse sur elle-même ! Je ne cautionne pas ce choix. Je dis qu’il faut l’entendre ce cri, qu’il faut en tenir compte, qu’il faut prendre des engagements précis, pour que ces gens, ces Français, qui ont été tentés par ce vote, puissent se retrouver dans le discours qui est le nôtre et élargir le rassemblement qui apportera des réponses concrètes et précises à la souffrance qu’ils ont exprimée.


Si je dis à ces Français : Vous vous êtes trompés, vous avez tort, vous n’êtes pas des bons citoyens, vous n’êtes pas des bons républicains ! La prochaine fois, ils feront plus ! Parce que s’ils ont fait ce vote, c’est pour qu’on les entende ! Pas simplement moi, tous les candidats, pas simplement en France, dans tous les pays démocratiques. Pourquoi ? Parce qu’il y a beaucoup de gens qui disent ça ne peut plus durer, le monde tel qu’il se construit, nous n’en voulons pas. Nous voulons garder notre mode de vie, nous voulons garder nos territoires, nous voulons garder nos valeurs et nous voulons transmettre à nos enfants les valeurs que nos parents nous ont transmises ! Voilà ce qu’ils ont voulu nous dire ! Ils nous l’ont dit peut-être mal, peut-être trop fortement, mais je ne peux pas leur reprocher de nous avoir dit ça !


Alors, la cohorte des aimables observateurs, qui croyaient tellement en moi, cela en était touchant ! Le soir du premier tour, de voir le rayonnement d’un certain nombre de nos bons amis, visiblement, la réponse des Français n’était pas ce qu’ils attendaient qu’elle fut. Je veux qu’ils comprennent bien, avant même que j’avais été candidat, on disait que j’allais chasser sur les terres d’extrême droite. Absurde ! Mensonge ! Calomnie ! D’abord, parce que je conteste qu’il y ait une terre d’extrême droite. Je vais même vous dire mieux, les millions et les millions de Français qui ont voté pour moi ne m’appartiennent pas. Vous êtes libres, vous êtes des femmes et des hommes libres. Je vous remercie du fond de mon cœur de m’accompagner, de m’aider, de me soutenir, de me faire confiance ! Si vous saviez à quel point je vous suis reconnaissant ! Mais vous n’êtes pas ma propriété ! Vous êtes des femmes et des hommes libres ! Vous comptez chacun pour une voix et, moi, je compte pour une voix.


Je sais parfaitement que le plus proche de moi ici peut être libre de son vote pour une législative, pour une cantonale, pour une municipale ! Parce que c’est la France, un peuple libre, frondeur, indomptable ! Restez Français, restez libres, restez frondeurs ! Restez indomptables ! Mais ce que je pense pour nos propres amis, je le pense pour eux aussi ! Qu’est-ce que ça veut dire « les terres du Front national » ? Il y aurait donc des terres où on n’aurait pas le droit d’aller ? Comme « les territoires interdits de la République » à l’époque de monsieur JOSPIN ? J’affirme que je peux aller n’importe où sur le territoire de la République. J’affirme qu’il n’y a pas de terres qui appartiennent aux extrêmes ou à qui que ce soit d’autre ! J’affirme que cette analyse de la politique est une erreur complète.


Je veux convaincre ces femmes et ces hommes. Je veux leur dire qu’on en a besoin et que s’ils ne nous rejoignent pas, ils auront la politique exactement contraire à l’avertissement qu’ils ont voulu donner. Ces femmes et ces hommes, je suis dans mon devoir de républicain, candidat, en leur disant : Si vous ne participez pas au vote, si vous ne nous rejoignez pas, alors, vous aurez le droit de vote pour les immigrés en France, c’est ce que vous voulez ou c’est ce que vous ne voulez pas ? Il y a un moment donné où chacun doit être mis devant ses responsabilités. Vous voulez garder votre mode de vie, vous considérez qu’il n’y a pas assez de frontières, qu’on ne parle pas assez de nation et que nos valeurs sont importantes. J’ai pris des engagements en matière de maîtrise de l’immigration, des engagements précis, la division par deux du nombre d’immigrés qui, pendant les cinq ans qui viennent, entreront en France. J’ai mis un certain nombre de conditions, par exemple, pas d’allocations si on ne cotise pas pendant cinq ans, pas de RSA si on n’est pas présent pendant dix ans et l’apprentissage du français avant même de rentrer sur le territoire de la République !


Monsieur HOLLANDE a dit hier soir à la télévision : « Je régulariserai tout le monde. » Oui, tout le monde, parce que la régularisation au cas par cas, c’est tout le monde ! Pourquoi ? Parce que dans la République, il y a des cas qui sont prévus par la loi, si on s’exonère de ces cas, c’est qu’on veut régulariser tout le monde ! Soit, vous rentrez dans un cas prévu par la loi et dans ce cas-là, c’est normal ! Si vous commencez à dire « je régulariserai au cas par cas », ah bon ! Quel cas ? En fonction de quels critères ? On comprend, on connaît, c’est la régularisation globale ! Moi, je dis, si vous voulez dire que vous régularisez un tout petit peu, alors dites que c’est une régularisation à titre humanitaire. Mais la régularisation au cas par cas, ce n’est rien d’autre que la régularisation générale. Si les électeurs qui se sont portés sur la candidate du Front national veulent ça, alors, qu’ils ne nous apportent pas leurs suffrages !


Mais je veux que le débat soit clair entre nous et, encore une fois, en faisant ça, je fais un travail profondément républicain. On m’a dit : « Ah, il ne faut pas mettre le balancier à droite, comme on me disait, il fallait le mettre au centre ! » Mais où ai-je mis un balancier ? Je parle à des Français qui aiment leur pays, je leur parle avec des idées de bon sens. Peu m’importe les idéologies du 20ème siècle ! Nous sommes au 21ème siècle ! Quand je dis qu’il est inacceptable que celui qui travaille, qui paye ses cotisations, gagne moins que celui qui ne travaille pas et ne paye pas ses cotisations, ce n’est pas une idée de droite, c’est une idée de bon sens ! Quand je me bats pour le respect du travail, mais ce n’est ni de gauche, ni de droite, ni du centre !


Toute ma vie, j’ai considéré que le travail était une valeur d’émancipation, que c’est le chômage qui est une aliénation. Toute ma vie, j’ai pensé qu’on ne pouvait réussir que par le travail, que par l’effort, que par le mérite. C’est de droite ? C’est l’extrême droite ? C’est simplement du bon sens, c’est profondément français de réfléchir comme ça. Alors, voilà que j’ai fait une erreur terrible, un épisode m’avait manqué, je n’avais pas vu que monsieur HOLLANDE avait privatisé le 1er mai. Que le 1er mai, c’était réservé, réservé, à la CGT – on est en bonne compagnie ! – et au Front national ! Ce 1er mai, là, va être différent. Parce que nous avons des choses à dire et nous voulons les dire. Je le dis ici, dans ce département du Haut-Rhin, je le dis ici, où j’ai tellement apprécié le soutien des ouvriers, vendus honteusement par monsieur HOLLANDE à Fessenheim ! Ils ont compris, eux, à Fessenheim, ce qui allait se passer, si c’était monsieur HOLLANDE.


Le 1er mai, nous vous appelons tous à vous rassembler pour parler du travail. Alors, on m’a dit : Mais qu’est-ce que c’est votre idée du travail ? Je vais m’expliquer. Je pense que tout le monde travaille, qu’il a un emploi. Mais que, malheureusement, et en tant que chef de l’Etat, je le sais, il y a des Français qui sont plus exposés que d’autres. Ça ne veut pas dire que les autres ne travaillent pas. Mais quand la crise souffle avec une violence inouïe, ceux qui ont un statut travaillent dur et doivent être respectés. Mais que la crise souffle ou pas, l’Etat n’étant pas en faillite, l’Etat paye les salaires et protège ses collaborateurs. Quand vous êtes ouvrier d’une entreprise, que cette entreprise voit son carnet de commandes divisé par deux, quand la crise souffle avec une violence inouïe, vous êtes beaucoup plus exposé que les autres. Quand vous êtes artisan, quand vous êtes commerçant, que les gens n’ont plus de pouvoir d’achat, vous êtes beaucoup plus exposé que les autres.


Bien sûr que nos compatriotes sous statut travaillent dur, doivent être respectés et jamais dans ma carrière, je n’ai dit un mot contre eux. Mais quand même, il y a une France de salariés du privé de 22 millions de personnes qui ont souffert de la crise beaucoup plus que la France qui travaille et qui se trouve avec un statut. La France qui travaille avec un statut, elle a des problèmes, elle a des difficultés, elle a des souffrances, elle a des revendications, je le comprends parfaitement. Mais le chef de l’Etat que je suis ne peut pas s’occuper de la même façon d’un homme ou d’une femme qui, quoi qu’il arrive, touchera son salaire avec l’indexation ou d’un homme et d’une femme, alors qu’il n’y est pour rien, voit son salaire divisé par deux parce qu’il y a du chômage partiel ou voit son salaire supprimé parce qu’il y a une délocalisation dont il n’y est pour rien ! Dire cela, c’est ne manquer de respect à personne !


Je m’explique. Dieu que c’est difficile d’être enseignant ! Parce que les enfants ont changé, parce que les familles ont changé, parce que la vie a changé, c’est difficile et c’est un métier éminemment respectable. Mais je dis que dans la crise, nous avons protégé les enseignants et les fonctionnaires qui n’ont pas perdu un centime de pouvoir d’achat, alors que ceux qui travaillent dans les entreprises, dans le secteur privé, quand il y a eu des difficultés, eux ont été plus exposés à la crise que les autres ! Dire cela, c’est dire la vérité aux Français !


Pourquoi je vous le dis ? Parce que – et j’en remercie François FILLON – depuis que nous sommes au gouvernement, nous avons mis un terme à cette situation profondément scandaleuse où les gouvernements cédaient, non pas parce que la revendication était la plus juste, les gouvernements cédaient parce que la revendication émanait de celui qui pouvait le plus bloquer la France ! Voilà la réalité ! Voilà la vérité ! Pour être encore plus clair, devant la crise et après quatre années de crise, si nous avons une marge de manœuvre budgétaire, je préfère qu’on la consacre à la formation ou à l’aide des ouvriers qui sont exposés à la concurrence internationale, plutôt que d’embaucher 60 000 fonctionnaires de plus dans un pays qui n’a pas les moyens d’augmenter les dépenses publiques ! Dire cela, je veux que vous me compreniez bien, ce n’est en rien manquer de respect aux fonctionnaires ! Au contraire, c’est les considérer, c’est les respecter !
Donc, nous allons parler du travail le 1er mai et je souhaite que vous soyez le plus nombreux possible. Alors, qu’est-ce que c’est le travail ? Je vais vous le dire. Je le vois sur le visage de chacun d’entre vous, le travail, c’est ce qui vous a permis de vous en sortir, c’est ce qui fait que vous pouvez être ici. Quand vous êtes ici, vous pensez à quoi ? A vos enfants, à vos petits-enfants, à la maison, à l’appartement, à l’entreprise, au commerce. Quand vous regardez votre patrimoine, vous, la France, la France qui a travaillé dur, vous ne regardez pas l’argent que ça représente, vous regardez les dizaines de milliers d’heures de travail, de sueur, de souffrance qu’il a fallu pour créer ce patrimoine familial, c’est cela la France qui travaille ! La France à laquelle je veux parler, elle n’est pas cupide, elle n’est pas intéressée par l’argent, elle ne fera pas fortune, mais elle considère que son patrimoine, c’est important, parce qu’il a une valeur affective.


Vous tous qui êtes là, il n’y en a pas un seul qui, à un moment donné de sa vie, n’a eu à mettre un genou à terre, qui a connu des difficultés, peut-être même qui en a eu assez. Il n’y en a pas un seul ici qui, un matin ou un autre, ne se dit : « La barbe, il faut aller travailler ! » Et qui ne l’a été. Il n’y en a pas un seul ici qui n’a dû sacrifier des vacances avec les enfants, avec la famille, le week-end, parce qu’il fallait travailler, travailler toujours plus dur. Quand vous êtes arrivé devant un problème, ici, vous vous êtes dit, pour m’en sortir, il faut d’abord que je compte sur moi, sur mon effort, sur mon mérite, sur mon travail. Pas que je tende la main. Quand vous avez souffert, vous avez eu trop de pudeur pour vous plaindre. Parce que la France qui travaille comme cela, quand elle n’est pas d’accord, elle ne casse passe, quand elle n’est pas d’accord, elle ne manifeste pas et quand elle a une souffrance, elle ne demande pas, elle assume elle-même ! Voilà la France qui travaille, notamment en Alsace !


Alors, cette France-là, cette France-là que vous représentez, c’est à elle que nous avons pensée quand j’ai voulu supprimer les droits de succession sur les successions petites et moyennes. Parce que je n’ai pas changé d’avis, quand on a travaillé toute sa vie, dur, il est normal de transmettre à ses enfants le fruit d’une vie de travail parce que vous avez payé vos impôts toute la vie ! Ce sont les valeurs qui sont les nôtres. Je veux d’ailleurs dire un mot de la famille, pour être bien sûr de me faire comprendre. La famille a changé, il y a le divorce qui est toujours une épreuve, qui est toujours une souffrance, je suis sûr que dans vos familles, chacun a pu connaître ça. Il y a les familles recomposées, j’en sais quelque chose ! Mais apparemment, je ne suis pas le seul ici ! Mais je voudrais que vous compreniez une chose, si la forme de la famille a changé, l’attachement que l’on a pour la famille n’a pas changé. Le besoin qu’on a de sa famille, le besoin d’amour qu’on a n’a pas changé. Ça reste une valeur centrale, ce n’est pas parce que la forme de la famille a changé, ce n’est pas parce que la conception de l’amour a changé que le besoin d’amour a diminué. La famille reste le cœur, la famille est quelque chose qui compte. C’est la raison pour laquelle je n’accepterai jamais – vous m’entendez bien – jamais qu’on remette en cause le quotient familial. Jamais. Parce que remettre en cause le quotient familial, c’est détruire l’institution que représente la famille dans notre pays.


Mes chers amis, il va donc y avoir ce débat pendant ces deux semaines de deuxième tour. Je veux que chacun d’entre vous, le 6 mai, vous puissiez faire un choix le plus clair possible. Je souhaite que chacun soit informé des conséquences de ce qu’il fera. Je souhaite que vous compreniez que ce choix est véritablement historique. La question n’est pas de faire peur. La question, c’est que chacun voit les conséquences. Y a-t-il un seul Alsacien qui souhaite pour la France le sort de l’Espagne ou de la Grèce ? Vous êtes bien placés pour savoir que la sanction est immédiate aujourd’hui, immédiate. Si la France, après cinq années d’efforts, recommence à considérer que les dépenses peuvent filer, qu’on n’a pas assez de fonctionnaires, qu’on n’a pas besoin de travailler davantage, qu’il faut remettre en cause la réforme des retraites pour le seul fait qu’elle a été faite par nous, si la France donne le sentiment au monde qu’elle n’est plus prête à faire des efforts, croyez-vous une seconde que la France sera épargnée du sort que connaissent aujourd’hui l’Espagne, l’Italie, le Portugal ou les autres ?


J’entendais le candidat socialiste dire : « Je m’opposerai aux marchés financiers. » Ah là, on est impressionné ! Déjà, on les voit trembler ! Ça ne fait pas envie ! Si vous voulez être libérés des marchés financiers, comme je le souhaite, il suffit de rembourser ses dettes, de diminuer ses dépenses et de réduire son déficit. Il n’y a pas d’autre solution. Qu’est-ce qui se passe ? C’est tout simple. Nous avons 1 700 milliards de dette, merci les 35 heures, merci la retraite à 60 ans, que nous n’avions naturellement aucun moyen de financer, nous devons emprunter chaque année 180 milliards d’euros, nous versons 42 milliards d’intérêts de la dette et nous avons retenu une ligne de réduction du déficit qui nous amène à un déficit zéro en 2016. Je dis une chose très simple, avant la fin de l’année 2012, je ferai voter la règle d’or, cette règle qui obligera une nouvelle majorité à tendre vers le déficit zéro. Mais qui peut être contre cette idée ? Qu’un gouvernement doive aller vers la réduction du déficit plutôt que vers l’augmentation du déficit ? Tous les pays d’Europe se sont engagés à le faire. Si le Sénat devait s’opposer à l’adoption de cette règle, avant la fin de l’année 2012, j’organiserais un référendum pour demander au peuple français ce qu’il en pense.


Et c’est vous qui trancherez, personne d’autre, c’est vous qui trancherez ! Pourquoi c’est vous ? Parce que le candidat socialiste oublie une chose, c’est que la poche du contribuable n’est pas inépuisable. Le candidat socialiste, il est bien dans la tradition des autres socialistes, ils adorent dépenser un argent qui n’est pas le leur. Voilà ! Mais il y a une différence avec ce que nous avons connu en 1981 – je parle pour les plus anciens – c’est qu’en 1981, ils ont fait la fête pendant deux ans, il n’y avait pas de limites, il fallait tout dépenser ! De ce côté-là, ils ont été d’une efficacité extraordinaire, au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Puis, en 1983, ils se sont rendu compte qu’il n’y avait plus rien, il a fallu changer complètement la politique. Mes chers amis, en 2012, on n’est pas dans la situation de 1981, en 2012, là où il a fallu deux ans, il faudra deux jours. Parce que pourquoi voulez-vous qu’un pays comme l’Espagne ou l’Italie connaissent la situation qu’ils connaissent et que, nous, nous en soyons épargnés ? Il n’y a pas d’autre solution.


J’entends beaucoup parler du pouvoir d’achat, qu’on va distribuer tout, augmenter tout, notamment le SMIC. Mais je voudrais rappeler une chose, c’est qu’avant de penser à augmenter le pouvoir d’achat, autant, il faut le garantir. Lorsque j’entends le candidat socialiste dire « j’augmenterai le SMIC », le SMIC est touché par 13 % des salariés, dans le même temps, il veut supprimer les heures supplémentaires et la défiscalisation des heures supplémentaires, 9 millions de salariés. Il y a trois fois plus de salariés qui, malgré la crise, touchent des heures supplémentaires qui ne touchent le SMIC. Ce qu’on va donner à moins de 3 millions de personnes, on va le retirer à 9 ? Mieux que ça, pour la réforme des retraites, puisqu’il veut revenir sur notre réforme, il a prévu d’augmenter les cotisations salariales payées par les salariés pour financer une réforme de la retraite dont il ne veut pas parce que ça consiste à dire aux gens travaillez davantage ! C’est bon pour le pouvoir d’achat ? Plus d’heures supplémentaires ? Des cotisations retraite augmentées ? C’est comme ça qu’on défend le pouvoir d’achat ?


Lorsque nous avons voulu faire le plan qui a sauvé les banques, nous avons été injuriés. Mais ce n’était pas pour sauver les banques ! Parce que l’argent des banques, c’est lequel ? C’est le vôtre. Imaginez qu’avec le gouvernement, nous n’ayons pas fait ce que nous avons fait, imaginez que vous ayez été obligés d’aller faire la queue aux guichets de la banque pour retirer le reste de votre épargne, parce que si la banque fait faillite, elle fait faillite avec quel argent ? Le vôtre ! Il n’y a pas un Français qui a perdu son épargne. Peut-être qu’on a bien travaillé pour protéger l’épargne des Français, pas un seul, pas un seul ! Imaginez, si nous ne l’avions pas fait, le procès qui nous serait fait aujourd’hui !


Alors, voilà, mes chers compatriotes, il va y avoir cette campagne, projet contre projet, je prendrai des engagements très précis, des engagements que je pourrais tenir et vous serez les garants de ces engagements. C’est pour cela que j’ai voulu remettre la question du référendum sur le devant du débat public. Je le dis à vous et je le dis à tous les Français qui ne se sont pas reconnus au premier tour de ma candidature. Je prends l’exemple exaspérant pour nombre de nos compatriotes du chômage, d’un côté, et des offres d’emploi non satisfaites, de l’autre. J’étais hier dans la banlieue parisienne, j’ai visité un certain nombre de commerçants, notamment un artisan boucher qui m’a dit : « Si vous connaissez un jeune qui veut travailler, dites-le-moi ! Je cherche un apprenti de toute force, je cherche un apprenti à toute force ! » C’est inacceptable. C’est inacceptable d’avoir tant de chômage et des offres d’emploi non satisfaites.


Alors, on va changer quelque chose. On va faire en sorte désormais que chacun d’entre vous aura le droit à la formation professionnelle, à apprendre un nouveau métier. Parce que dans la conception de la société qui est la nôtre, chacun a en soi un potentiel de confiance. Chacun doit savoir faire quelque chose, personne n’est foutu. Chacun doit avoir une deuxième ou une troisième chance. Donc, qui que vous soyez, l’Etat, la société vous aidera à apprendre un nouveau métier. Mais en échange de ce droit, je veux mettre une obligation, c’est l’obligation, après que vous avez acquis cette nouvelle compétence professionnelle, l’obligation d’accepter l’offre d’emploi qui correspond à cette formation professionnelle. Il ne peut pas y avoir un droit sans devoir. Si la CGT n’en veut pas, qui est maintenant devenu un parti politique, puisqu’elle appelle à voter pour un candidat à l’élection présidentielle, alors, avant la fin de l’année, je poserai la question au peuple de France : Etes-vous d’accord pour un droit à la formation professionnelle pour chacun de vous ? Deuxièmement, êtes-vous d’accord pour qu’on oblige quelqu’un à accepter une offre d’emploi qui corresponde à sa formation professionnelle ?


Enfin, je voudrais terminer par là, je veux m’inspirer du droit alsacien et du droit mosellan. Parce que moi, je ne remettrai pas en cause le Concordat. Je ne remettrai pas en cause ce qui fait l’équilibre, cher Michel, cher Philippe, de votre société et de votre territoire. Quelle drôle d’idée de vouloir le remettre en cause ! Pour quelle raison ? Y a-t-il un problème particulier ? Il existe ici quelque chose auquel je suis très attaché, c’est au fond le droit pour celui qui a eu un gros problème à une nouvelle chance. Je veux parler de la faillite civile. Autant, je pense que le mauvais payeur doit être puni, que le fraudeur doit être condamné et que même, il n’est pas inimaginable de poser la question de la suppression pendant un temps d’un certain nombre de prestations à celui qui fraude parce que, après tout, s’il fraude, il n’y a aucune raison d’accepter la fraude ! Aucune.


Mais celui qui a connu la maladie, la femme qui élève seule ses enfants, qui a connu le divorce et parfois qui a la malchance d’avoir le père de ses enfants qui ne paye pas ou l’ouvrier, le salarié d’une usine délocalisée ou fermée, il y est pour quoi ? Pour quoi ? Quelle est sa responsabilité ? Aucune. Il y a 1,2 million de familles dans cette situation, je souhaite que le système de la faillite civile puisse être généralisé à l’ensemble du territoire, pour qu’une nouvelle chance soit donnée, dans la clarté. Alors, on vendra ce qu’on pourra vendre pour rembourser les dettes que la personne peut rembourser, mais on lui donnera une nouvelle chance. Elle ne sera pas condamnée jusqu’à la fin de ses jours à trainer le boulet d’un accident qu’elle a connu vingt ans, quinze ans ou vingt-cinq ans auparavant.
Je crois, mes chers amis, à la société du travail, à la société du mérite et de l’effort. Mais je crois à l’humanisme, je crois à l’humanité, je crois à la solidarité, qui est très différente de l’assistanat. La solidarité, c’est la communauté nationale qui vient au secours de celui qui n’y est pour rien dans ses problèmes et qui a besoin d’être aidé. L’assistanat, c’est une société qui vient au secours de tout le monde dans n’importe quelle condition, n’importe comment, sans demander à celui qu’elle aide la contrepartie à cette aide. Voilà la différence entre la solidarité et l’assistanat. Nous avons créé le RSA, je souhaite que les personnes qui touchent le RSA, qui n’ont pas de formation et pas d’emploi soient contraintes d’exercer 7 à 8 heures de travail d’intérêt général au service de la société, pour rendre à la société un peu de ce que la société lui donne !


Pareil pour l’école, nous n’avons pas tous des enfants qui sont faits pour réussir dans la classe, pour réussir à l’école. Il y a des chiffres absolument considérables, 100 000 enfants sur 750 000, à chaque génération, qui n’arrivent pas à suivre dans la classe, qui se noient dans la classe ! Vous pouvez me dire quand on est dyslexique, la chance que l’on a de suivre dans la classe ? Il y a des problèmes familiaux, des problèmes sociaux, des problèmes comportementaux ! Tous ces enfants, nous allons nous en occuper dès le CP, à la charnière entre la maternelle et le primaire, on donnera aux directeurs d’école et aux maires la possibilité de réunir les spécialistes et nous assumerons le coût de ces spécialistes pour que ces enfants, qui sont les enfants de la République, soient remis en situation de réussir dans la classe. Ça, c’est un droit nouveau. Mais nous exigerons une chose, c’est qu’au moment de passer de primaire en collège, tous ces enfants sachent lire, écrire et compter. Parce que si on ne sait pas lire, écrire et compter, on n’a aucune chance de réussir dans sa scolarité !


Je souhaite une société plus juste, plus humaine, mais la justice, ce n’est pas le nivellement et ce n’est pas l’égalitarisme. La justice, c’est le respect du patrimoine de chacun, c’est le respect du travail de chacun, c’est le respect de la personnalité de chacun, c’est même le respect de l’identité de chaque région. Je souhaite une société où on fasse une part plus forte au travail, une société plus humaine, où quand on parle du travail, on ne parle pas seulement de la quantité de travail, mais de la qualité de vie au travail. Je souhaite des Français qui soient encore plus fiers de leur pays. Je les sens mobilisés pour défendre la France. Mais exaspérés par la remise en cause permanente de notre pays, de notre identité. Je pense que nous avons fait une erreur immense, immense, en n’acceptant pas dans le projet de Constitution européenne de reconnaître l’identité chrétienne de la France et de l’Europe. Grave erreur ! Grave erreur ! Je ne le dis pas pour parler au nom d’une église, que m’importe !

Je dis simplement que quand on nie son identité, que quand on ne s’aime pas soi-même, on ne peut que détester les autres. Je dis simplement que quand on oublie d’où on vient, on ne peut pas dire à ses enfants voilà où il faut aller. Je dis qu’en reniant les racines chrétiennes de la France, ce n’est pas une église qu’on reniait, c’est une histoire. Nous sommes les enfants d’un pays particulier, d’un pays qui a vu Victor HUGO, VOLTAIRE, MAUPASSANT, d’un pays où il y a eu Jeanne d’ARC, où il y a eu de GAULLE, c’est la France ! Nous ne sommes pas les héritiers d’une page blanche ! Même sans le savoir, nous sommes ces Français où l’on peut dire, devant la place de la Concorde, on peut citer PEGUY, il n’y a pas un autre pays au monde où un homme politique peut aller, place de la Concorde, devant 120 000 personnes, et citer Victor HUGO et PEGUY ! C’est la France ! C’est la France, qui a une histoire beaucoup plus longue que nous ! Cette histoire, nous voulons l’assumer !


J’ai, en Alsace, cher Philippe, tu te souviens, j’ai parlé des « malgré nous », peut-être vous en souvenez-vous ! Moi, ça ne me gêne pas, parce que ça fait bien longtemps que je pensais à cela ! Parce que moi, je me bats pour la France forte, pas pour la France faible. La France forte est une France qui regarde son histoire et qui n’a pas honte de dire aux Alsaciens, il y a eu des Alsaciens qui ont eu la double peine. Parce qu’ils ont été embarqués par le torrent de l’histoire quand ils avaient 15 ou 16 ans et que, en plus, quand ils sont rentrés, ils avaient le regard des autres, qui les voyaient, non pas pour des victimes, mais pour des coupables ! J’ai voulu, j’ai voulu, parce que je pense, moi, que… !


Il y a bien longtemps, je ne vous avais peut-être pas raconté cette histoire, j’avais lu ce livre bouleversant, « Le soldat oublié » de Guy SAJER, qui parlait de toute cette histoire. Je l’ai voulu, je l’ai fait, pas pour accuser qui que ce soit. Souviens-toi, François, pour la première guerre mondiale, j’ai voulu réhabiliter les jeunes qui n’avaient pas eu le courage de sortir des tranchées après des mois de vermine, de froid, qu’on avait sortis de leurs champs, qui étaient venus, qui s’étaient battus et qui n’en pouvaient plus ! Je n’ai pas voulu réhabiliter les objecteurs de conscience professionnels et politiques. J’ai voulu réhabiliter le souvenir du petit paysan qui se trouvait brisé par l’histoire d’un pays, que physiquement, il ne pouvait pas supporter ! C’est ça que j’ai voulu réhabiliter ! J’ai pensé, cher Jean-François, j’ai pensé que la France était suffisamment forte pour entendre cela !


Et puis, dernièrement, j’ai fait quelque chose qui me tenait énormément à cœur. J’ai voulu réparer l’injustice faite aux Harkis qui avaient choisi la France et que la France a laissé tomber. J’ai voulu parler à la mémoire de ceux qu’on appelait « les pieds noirs ». Je l’ai fait en disant le sens de l’histoire collective, oui, mais ça concerne aussi les Alsaciens, parce que l’Alsace, c’est la France et que la France est une communauté de territoires, de personnalités différentes qui mettent tout ça en partage ! J’ai voulu dire que, naturellement, que l’Algérie avait le droit d’être indépendante, franchement, c’était le sens de l’histoire, que personne ne peut contester ce sens-là ! Mais que ce sens de l’histoire collective venait briser des histoires familiales et individuelles et que nous devions les réparer, les secourir, les encourager.


J’ai voulu, hier encore, devant les Arméniens de France, tous les héritiers de ces Arméniens apeurés, qui, au début du 20ème siècle, après le génocide – car, ce fut un génocide – qui ont trouvé refuge en France, accueillis par la France, j’ai voulu dire que nous étions de leur côté et pas du côté d’un négationnisme qui serait inacceptable. C’est la France forte.


Quand je plaide en disant regardez le long manteau d’églises et de cathédrales sur notre territoire, ses racines chrétiennes, ça ne veut pas dire que la France est uniquement chrétienne naturellement. Mais que nos racines sont là. Si nous disons que nous n’avons pas le courage de regarder ses racines et de les assumer, au nom de je ne sais quelle pensée unique, alors, à ce moment-là, nous envoyons un message désastreux à tous ces Français – je termine par où j’ai commencé – qui expriment leur inquiétude en disant, nous, on comprend bien qu’il faut s’adapter au nouveau monde, mais notre mode de vie, nos territoires, nos valeurs, préservez-les, protégez-nous. Voilà pourquoi je parle de ça aussi.


Le monde d’aujourd’hui, c’est un monde qui a besoin de nation, qui a besoin de frontières. Mais la frontière, la frontière, imaginez que votre maison ou votre appartement, il n’y a pas de titre de propriété ou de titre de location ! Imaginez une minute que vous ne soyez pas assuré de la propriété ou de l’acte de location ! A ce moment-là, vous voyez le voisin comme un adversaire, pas comme un ami. Si vous êtes assuré de votre titre de propriété, de votre titre de location, vous tendez la main, le cadastre vous protège, vous ne voyez pas le voisin comme un adversaire, vous êtes bien chez vous. Imaginez qu’on vous empêche de fermer la porte, de fermer les fenêtres et les volets, dans quel état seriez-vous dans votre chambre ? La frontière protège, la frontière est là pour cela. La frontière n’est pas une barrière entre les uns ou les autres. La frontière établit un droit de propriété des nations, des pays, des volontés collectives. Une nation qui n’a pas peur est une nation qui peut choisir l’audace. Le jour où vous faites tomber toutes les frontières, tous les cadastres, tous les droits de propriété, à ce moment-là, qu’est-ce qui reste ? La force, la force pour faire respecter l’espace vital qu’on ne vous reconnaît pas par le droit.

Voilà pourquoi j’ai entendu le message de nos compatriotes. Qu’est-ce qu’ils nous disent ? Faites attention, on ne veut pas changer notre mode de vie, on ne veut pas que la France disparaisse. Faites attention, regardez le monde, quels sont les pays qui réussissent ? Vous voyez la Chine abandonner la Chine ? Quand vous allez aux Etats-Unis, c’est merveilleux, une maison sur deux, il y a le drapeau des Etats-Unis, personne aux Etats-Unis n’a envie de dire « je n’aime pas mon pays » ou « je ne suis pas fier de mon pays » ! Nous, en France, c’est pareil ! C’est ce qu’on veut ! C’est le choix qu’on veut ! C’est les valeurs que l’on veut défendre ! C’est ça le message qui nous a été adressé, pas un autre !


Alors, je rentre dans cette campagne, vous l’avez compris, avec une énergie comme jamais je n’en ai eue ! Jamais ! Je rentre dans cette campagne avec une volonté que je n’ai jamais exprimée à ce niveau. Je rentre dans cette campagne avec une conviction qui n’est guidée que par une chose, l’amour profond que j’ai pour mon pays et la reconnaissance profonde que j’ai pour chacun d’entre vous de m’avoir fait l’honneur de conduire notre pays pendant cinq ans. Cet honneur m’oblige, cet honneur me crée un devoir, cet honneur me crée le devoir de vous écouter, de vous parler et de me battre pour nos idées, nos convictions et nos valeurs ! Alors, c’est simple, peuple de France, si vous voulez, le 6 mai, que ce soit votre choix, mobilisez-vous ! Debout ! Ensemble, nous allons montrer la plus formidable épopée de la vie politique récente ! Vous êtes la majorité silencieuse ! Vous êtes le peuple de France ! Ici, en Alsace, dans ce département, cher Philippe, cher Michel, je vous lance un appel, mobilisez-vous comme jamais ! Aidez-nous comme jamais ! Vive la République ! Et vive la France !

Il sont tous en ligne sur le site la France Forte :

http://www.lafranceforte.fr/medias/presse/discours-de-nicolas-sarkozy-a-cernay-haut-rhin-mercredi-25-avril-2012

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Message par Invité Ven 27 Avr 2012 - 17:09

Il serait dommage que l'histoire oublie le nom de ce génial continuateur du combat de Jean Vilar pour un théâtre qui puise tenir à la fois de la démocratie et du patrimoine, qui aura permis aux usines et préfecture de province de découvrir l'œuvre d'Alfred Jarry, y compris les pièces inédites.

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Message par IQI Sam 28 Avr 2012 - 7:59

Un extrait du discours de Dijon :

Pour être Président de la République, Nicolas Sarkozy a affirmé, avec l’expérience qui est la sienne qu’ « il faut être capable de prendre des décisions, de s’y tenir, d’être un homme libre et non l’otage de Mme Joly et de M. Mélenchon ».

« Je suis devant vous avec 35 années de vie politique, je suis le responsable qui a le plus débattu et affronté Jean-Marie Le Pen et voilà que depuis lundi le déchainement du système médiatique qui ne comprends rien à la France, vient dire « Nous vous interdisons M. Sarkozy de parler à 6,5 millions de Français ». Personne ne m’empêchera de parler au peuple de France, à tout le peuple de France, de respecter des gens qui souffrent. » a poursuivi le Président de la République candidat qui comprend et entend le vote de crise dans lequel 6,5 personnes se sont réfugiés le 22 avril dernier.

Allez, on répète après moi :

Nicolas Sarkozy est l'homme qui a le plus affronté Jean-Marie Le Pen,
Nicolas Sarkozy est l'homme qui a le plus affronté Jean-Marie Le Pen,
Nicolas Sarkozy est l'homme qui a le plus affronté Jean-Marie Le Pen,
Nicolas Sarkozy est l'homme qui a le plus affronté Jean-Marie Le Pen,
Nicolas Sarkozy est l'homme qui a le plus affronté Jean-Marie Le Pen,

Alors, ça rentre?

Il nous prend vraiment pour des burnes, et pis y a quand même quelque chose de totalement schizophrène dans sa position. Comment qu'y veut à la fois avoir les voix des électeurs FN, et celles des républicains anti-FN avec de telles déclarations?

Au fond, et cela restera une des raisons principales de sa défaite (y en a tellement que ça deviendra un modèle dans les écoles de management), une raison du coté de la logique, ce qui le perd, c'est qu'il arrive dans la même phrase, dans le même discours, et ce très régulièrement, à dire tout et son contraire, parce qu'il confond deux choses au fond, les classes sociales, et leurs idéologies, qu'il croit en bijection parfaite, alors qu'elles ne le sont qu'en très grossière approximation (sauf dans une bonne dictature où on ferme sa gueule et on dit juste "oui chef").

IQI

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