Oslo 31 août

C'est une journée d'Ivan Denissovitch à Oslo aujourd'hui et nous avons hâte qu'Anders, au sortir immédiat de sa cure de désintoxication en finisse de ce 30 août et qu'au petit matin le feu devienne follet et cessent ces rapides de l'intérieur auquels le son nous associe de manière insupportable.

" Seule les freins rendent la pensée lente et utilisable, car elle est naturellement extrèmement vite, follement vite " dit Freud. Cette vitesse la drogue la révèle. Michaux ajoute : " les drogues nous ennuient avec leur paradis. Qu'elles nous donnent plutôt un peu de savoir. Nous ne sommes pas un siècle à paradis ".

C'était peu être un lundi.

Ce mot d'esprit est rapporté par Freud ; un condamné à mort doit être éxécuté un lundi. Il s'exclame en montant à l'échafaud : " la semaine commence mal ".

Les allemands parlent des voitures du lundi, mal ficelées.

Ce cinéaste ami peu dormir sur ces deux oreilles : son Feu follet nous agrée.

Peu avant la tuerie d'Oslo un type court après son surmoi et se suicide parce que le Teknicart local lui a refusé un job.
Quand-même doublement réactionnaire, à l'image époque actuelle. Le film est à la fois dans la condamnation sociale des parents de la génération de mai 68 ("ces salauds n'ont pas éduqué leurs enfants, n'ont transmis qu'une idée abstraite de la liberté au lieu d'un savoir vivre quotidien, ne cuisinaient pas mais avaient une jolie vaisselle, ont finalement pensé à la fois en critique de la réussite et en terme de transmission tous le temps tout le temps, nous ont condamnés au double bind") et dans le regret de mai 68 comme phénomène culturel ("maintenant on n'a plus de films mais que des images, séries ou jeux vidéo").
C'est sûr que les parents de la génération 14-18 ou 39-45 étaient bien meilleurs. Belle idée que ce personnage qui souffre de ne pas avoir eu Pasolini pour papa. Fatalement le public se reconnaît et est content: "mais moi aussi bordel, ce film parle de moi...". Mais ça aurait aussi marché avec Winston Churchill.

Le film lui-même ne parle que de transmission, comme si la culture ou la capacité d'abstraction n'étaient enseignés que par la famille (le hors champs du film, finalement montré comme un domaine à rejoindre)

Au passage le moment bien misogyne, où le mec lui-même suicidaire sort que c'est quand-même plus difficile pour une femme sans enfant qu'un homme d'avoir raison, enfin d'avoir 35 ans.
C'est dommage que le film se prenne trop au sérieux, façon Desplechin qui veut s'ouvrir les bras avec un couteau de cuisine pendant 2 heures, parce qu'il y avait le potentiel d'une bonne comédie.
Pardon pour cette critique ventriloquée.
Bref bien aimé, avant de comprendre que je pense comme une merde.

pfuitt

Plus je repense à ce film plus il m'apparaît con