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KISS ME DEADLY Robert Aldrich

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 1:00

film noir sans vedettes connues, féminines surtout, pour empêcher l'identification et qui fait voler en éclats les codes du genre. Chabrol disait que les plans étaient projetés " à la truelle " mais ça marche, c'est un bon film série B, nerveux auquel on comprend de moins en moins à mesure qu'il avance. David Lynch le cite dans ses références, Tarantino aussi et la nouvelle vague française, Godard bien sûr. On en a fait un film sur l'ère atomique alors qu'Aldrich avait voulu en faire un brûlot contre l'inquisition de Mc Carthy. Il a regretté longtemps l'adaptation de ce personnage violent et fasciste selon ses dires. La violence est omniprésente dans ce film, souvent hors champ. Spillane, le détective a souvent à faire avec plus petit que lui, difforme, voire étranger et il est sans pitié. De toutes façons personne n'est sympathique dans ce film et les femmes trahissent ( Godard pas loin : Patricia trahit Michel Poiccard dans A bout de souffle ). Le travail sur le son est prodigieux dans ce film. Le son diégétique ( la radio, les disques, le répondeur téléphonique, les bruits de pas, pas de télé encore ) est constamment utilisé en contrepoint du son ajouté à des fins dramatiques plutôt réussies. En 97 on a retrouvé des plans qui modifient l'intrigue : Spillane et sa secrétaire sont maintenant sauvés de la catastrophe, la maison brûle mais il se sauvent, spectateurs, vers la mer ; une sorte de rédemption. D'ailleurs un bouquin a pour titre Aldrich, violence et redemption.

Le film commence par une scène répétée trois fois : une femme court au milieu de la chaussée, sur la ligne, pieds nus. On suit ses jambes en contre-plongée. Puis la caméra l'attend plein champ face à elle : elle est alors tout au bord de la route. Ce décentrement signifie à la fois le fait que le personnage est en rupture, au bout du rouleau mais annonce de façon programmatique l'enjeu du film à savoir qui occupera le centre de l'écran et ce sera Spillane le détective, sauf un passage difficile pour lui ( je crois sans pouvoir me tromper affirmer qu'il est de tous les plans ) et qui sera rejeté dans les marges.

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 16:24

Chabrol qui qualifiait le film noir de genre tough le datait du début à la fin des années 40, simplement parce que fondé sur le choc et la surprise il offrait de fait un nombre restreint de situations dramatiques nouvelles.

N'empêche que, même s'il pense que les plans d'Aldrich sont "jetés à la truelle" il écrit dans les cdc : Le voici, le film policier de demain, libéré de tout et surtout de lui même. Pour le bâtir RA a choisi le pire marériau qui se puisse trouver, le plus lamentable, le plus nauséeux produit du genre tombé en putréfaction : un roman de Mickey Spillane. Cette peau de lapin aux poils usés, ternes, maculés, Bezzerides et lui l'on retournée violemment et sur l'impeccable cuir obtenu, ont dessiné les plus énigmatiques arabesques".

c'est gros dans tous les sens, la métaphore carnassière et le tournage comme pierre philosophale !!


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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 16:55

il faut quand même remarquer que l'objet qui donne au film son "énergie", cette boîte que Lily Carver n'a de cesse d'ouvrir - d'un désir de petite fille assez comique devant la tirade tragique du docteur Emerich auquel elle propose de partager, c'est impossible : elle le tue - cette boîte quand elle l'ouvre, diffuse une lumière blanche aveuglante sur toute la surface de l'écran où il n'y a plus de représentation, plus rien ( quand le film noir devient blanc !!!).

On peut donc dire que ce qui a motivé tout le film, cet espace vide, ce manque, et bien, plus il a été rendu visible et moins il y avait à voir.
En quatrième vitesse s'est donc tourné vers une impasse.

Raison, que le principe même de création soit travaillé par son contraire, l'anéantissement, la destruction de l'oeuvre, pour laquelle ce film a été essentiel pour Godard notamment

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 20:30

je me demande maintenant pourquoi les écrans de télévision n'ont pas été intégrés au film d'Aldrich ? Pour ne pas en adoucir les contours violents ?

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Message par glj Mer 11 Avr 2012 - 20:49

aldrich it's big cinema
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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 20:31

il y a une espèce de filiation entre Le quai des brumes, En quatrième vitesse et A bout de souffle.

Certains ont dit qu' A bout de souffle était Le quai des brumes des années 60. C'est pas faux, c'est pas faux. Mais quel besoin Le quai des brumes a t-il de confesser systématiquement ses personnages ?

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 20:34

En tous cas dans les trois films il y a trois manières de penser les dialogues au cinéma.

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 20:42

mais dans aucun des trois cas les dialogues ne sont pris pour leur valeur intrinsèque comme dans Boulevard de la mort de Tarantino.

Ils sont toujours peu ou prou un support, un intermède à l'action.
Dans ces trois films mettre en scène c'est un) agir puis 2)parler, dialoguer.
parler ne peut pas être considéré en soi comme une action.

une exception, le chien du Quai des brumes qui comme dans The artist apparemment ( je ne l'ai pas vu ) donne la réplique muette.

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 21:06

pour en venir à la vielle distinction de Bazin : La vie au ranch est du cinéma de la réalité. Les blocs pendant lesquels ont entend les filles raconter des trucs plus ou moins compréhensibles ou intéressants rendent compte de la réalité de leur échange.

avec Quai des brumes on a un cinéma de l'image, son artillerie du montage, des lumières et des effets sonores etc .
Ford est un cinéaste de l'image par excellence.

Mon choix personnel va vers la première conception, héritière des Lumière.

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Message par Invité Sam 14 Avr 2012 - 21:14

Fuller a refusé Vera Cruz dont le pacte de l'amitié signé par un Gary Cooper qui gagne la partie ne lui plaisait pas. A côté du métadiscours qui montre la voie au western spaghetti tout aussi bien qu'aux bains de sang chez Peckinpah, tout le monde trompe tout le monde dans ce film touné dans un Mexique vaguement anarchiste et qui déteint et détonne dans l'inivers du western de l'époque, élevé au rang de catéchisme national et censé comminiquer une éthique sommaire, une lutte pathétique entre le bien et le mal ... bof, c'est plutôt raté, enfin, réussi !

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Message par Borges Dim 15 Avr 2012 - 9:24

slimfast a écrit:pour en venir à la vielle distinction de Bazin : La vie au ranch est du cinéma de la réalité. Les blocs pendant lesquels ont entend les filles raconter des trucs plus ou moins compréhensibles ou intéressants rendent compte de la réalité de leur échange.

avec Quai des brumes on a un cinéma de l'image, son artillerie du montage, des lumières et des effets sonores etc .
Ford est un cinéaste de l'image par excellence.

Mon choix personnel va vers la première conception, héritière des Lumière.

hello

letourneur, dit avoir fait le marin masqué, un film qu'elle dit entièrement artificiel, pour montrer que son cinéma n'a rien de "naturaliste", qu'elle ne pose pas sa caméra là, pour saisir ce qui se passe...elle fait pas du documentaire, au sens non- pensé de ce terme, ou impensé; à moins que le documentaire ne soit par essence l'impensé du cinéma, ne nous donne à penser le cinéma dans son impensé


http://www.artcinema.org/spip.php?article18



sinon, je crois qu'à côté de cette distinction de la croyance entre mage et réalité, on peut ajouter, une autre, qui opposerait les cinéastes qui croient à la parole, au langage, et ceux qui croient au silence; ce qui complique les choses, ou les simplifie, parce que l'effet de naturalisme des films de letourneur est essentiellement un effet du langage, du ton, de cette expression du corps par le langage, langage qui disait bazin augmente la densité ontologique, réaliste, du cinéma...le parlant n'est pas une rupture dans l'histoire du cinéma, c'est une appropriation par le cinéma à travers les moyens techniques de sa destination, de son essence; le muet manque de réalisme; le réel parle, en tous les cas est "sonore"...

le mot important chez bazin, c'est tout de même "croyance", selon moi




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Message par Invité Dim 15 Avr 2012 - 9:37

hier soir j'ai vu de Paris nous appartient le sketch de Jean Rouch. On pourrait penser qu'il s'agit de réalité, et puis la fille descend par l'ascenseur travailler après s'être brouillée avec son partenaire et par je ne sais quel tour de passe-passe la caméra se trouve elle aussi embarquée dans l'ascenseur.

impossible dans la suite du film de ne pas faire retour à cette occurence contingente et ne pas le voir maintenant comme une petite fabrique d'images et de plus y croire justement.

cela tient juste à une petite prouesse de montage, mais en trop, qui nous berne.

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Message par Invité Dim 15 Avr 2012 - 9:48

la valeur du vrai mise moralement au dessus du bien et esthétiquement au dessus du beau.

d'où cela sort ? je ne sais pas.

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