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News on the march; we the people

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Message par Borges Mer 14 Oct 2009 - 12:21



"Allumer la télévision, c’est voir, entendre, mesurer le bruit du monde et ses peines. Ouvrir un journal, c’est lire, apprendre des nouvelles, parfois réfléchir grâce à quelque éditorial ou reportage. Dans les deux cas, c’est se distraire aussi.

Quoi qu’il en soit de cette quotidienneté du souci d’information, on ne peut ignorer que, simultanément, nous nous lisons nous-mêmes et nous regardons tels que les médias nous le rapportent ou pensent que nous sommes. Aussi croyons nous d’abord à un « nous-même » produit par des moyens extérieurs de grande ampleur, avant même de savoir si cette image est fidèle à la nôtre. L’immédiateté de la perception auditive et visuelle s’infiltre en nous : nous voici celui ou celle que les médias viennent de décrire. De plus, consciemment ou inconsciemment, nous diffusons aux autres cette information.

La boucle est bouclée, les anneaux ici tressés ressemblent à ceux des enfers ou des délices peints par Jérôme Bosch.
"

(Arlette Farge, L’existence méconnue des plus faibles. L’Histoire au secours du présent)







Sur France 2, à la télé donc, on a vu Lindon, Vincent (je confonds toujours avec Jérôme; son frère, ou quelqu'un de la famille?, je sais pas; si quelqu'un pouvait vérifier, ce serait bien utile). Il était, un peu comme tout le monde, pas très content de l'état du monde, et surtout de la France. Triste et déçu de ce qu'il voit du gouvernement. Son nouveau film ne changera rien à cette affaire, à la réalité, mais comme il était là, il en a profité pour en parler. Ce film ça s'appelle "Mademoiselle Chambon". Ca raconte une histoire assez simple, mais tout de même assez jolie; émouvante. Lui, il joue le rôle de Jean, un type bien, et un bon maçon, ce qui ne gâche rien; il y a tant de types bien qui n’y connaissent rien à la maçonnerie, et inversement, tant de maçons qui ne connaissent aucun type bien. Jean, le type que joue Vincent Lindon, c’est aussi un bon fils, un bon père et un bon mari ; il a tout bon, en quelque sorte. Rien d'incroyable, ou de superhéroïque, juste quelqu’un de bien, comme on dit ; mais c’est déjà bien ; c’est peut-être même l’essentiel. Je dis ce que j’ai lu, j’ai pas encore vu le film, si ça se trouve, je le verrai pas bientôt, si ça trouve aussi, c’est pas du tout de ça que c’est le sujet.

Tout aurait pu continuer ainsi, dans l’ordre du bon ; mais il faut bien un événement qui disturbe tout ça, sans quoi pas d’histoire ; y a pas d’histoire dans l’ordre du bien, comme on disait dans la poétique antique ; quelque chose doit arriver, pour que le récit se mette en mouvement, pour que le cinéma soit possible. L’événement, comme toujours, surtout dans le cinéma français, c’est la rencontre, une rencontre, d’une certaine Mademoiselle Chambon (c’est le titre du film, et je le trouve horrible ; peut-être est-ce intentionnel, mais ça fait trop penser à Jambon; pas le film, la chose-même). Cette mademoiselle, c’est l'institutrice de son fils (c'est pour ça qu’on dit « Mademoiselle » dans le titre ; c’est comme ça que disent les élèves, et leurs parents pour désigner une instit pas mariée, jeune ou pas). La suite est connue.

Avant ce film où il joue le rôle de ce maçon, Vincent Lindon, il avait fait un autre film, c’est un acteur qui a la chance de tourner ; par chance ce film, il sort en DVD, donc il en a profité pour en parler ; mais sans trop insister.

(Welcome, ça s’appelle ; c'est ironique comme titre, en fait ; et c'est en anglais parce que ça parle de types qui veulent aller à Londres tenter leur chance ; ils aiment pas la France, mais on ne leur donne pas les moyens de la quitter ; c'est le paradoxe. Vincent Lindon joue le rôle d’un maître nageur (une fois maçon, une fois maître nageur ; mais toujours aussi bon) qui aide un jeune Irakien à aller en Angleterre ou quelque chose comme ça.)



Comme ce film ça parlait d’un sujet aussi important que l’éducation, Vincent en a profité pour faire savoir qu’il est un homme engagé (dans la tradition de Voltaire). Quand le journaliste, lui a demandé ce que ça lui faisait, à lui qui connaît bien ce sujet, "la fin de la jungle". Voilà ce qu’il a dit, et c’est assez violent, je dois reconnaître ; un bon acteur, un bon maçon, un bon maître nageur, mais parfois un peu violent :

"Je vais être un peu violent. On ne peut pas se présenter comme un pays qui rase la jungle et qui repousse les gens à leurs frontières. S'ils viennent, c'est qu'ils ont des raisons de venir. Quand il fait beau d'un côté de la rue, et mauvais de l'autre côté, on empêche personne de traverser la rue et ça sera comme ça tout le temps. Je n'aime pas du tout être un citoyen français et accepter ce qui se passe dans la jungle. On est une terre d'accueil et il faut se débrouiller. C'est leur problème au gouvernement. Ils sont payés pour ça. C'est leur métier. Qu'ils trouvent une solution."




La souffrance vue en direct et les grandes pages d’histoire à ne jamais oublier sont deux pôles de notre vie collective qui ne s’articulent pas, parce que l’événement-parole (ou la parole-événement) fait défaut.

Quotidiennement acculés au déferlement de témoignages singuliers et douloureux censés expliquer les drames et les injustices du monde, les groupes sociaux n’ont pas la possibilité de faire émerger un sens à ce vacarme. Au mieux ressentent-ils de l’indignation, mais comment et où la transporter vers un ailleurs plus convenable et efficace ? Au pire, ils tombent dans une saturation mélancolique, un fatalisme exaspéré ou l’indifférence. Seule une sorte d’étrange philanthropie se met en place, où se mêlent les sentiments d’un bon vieux XIXe siècle paternaliste, la modernité des ONG et leur ambiguïté, les invocations outrées de personnages plus ou moins célèbres surfant sur la vague du désespoir. Sans oublier l’appel à l’argent privé, scellant l’ensemble avec conviction.

Il ne faut pas être aveugle : cet état de choses convient aux responsables politiques ainsi qu’à certains intellectuels. L’incitation constante des politiques et chefs d’État à la compassion et à la commisération permet de faire l’économie de toute analyse. Les paroles dites en ces occasions par les chefs d’État, par exemple, ne sont que simulacres, esquisses d’un dialogue qu’ils ne désirent pas, proximité qu’ils redoutent et dont la mise en scène médiatique laisse par moments échapper la visible manipulation. Cela ressemble à des comptines pour enfants : les couplets sont marqués par les événements douloureux, le refrain est le lieu de la parole dite consolante, sur un air de déjà-vu. Ici, les témoignages de personnes singulières se ressemblent tous, et c’est bien là l’injustice. Même si l’imagination collective est frappée, le statut de ceux qui sont dans la peine ne renvoie jamais à une analyse précise des contextes sociaux et politiques. Aucune autre perspective que le chagrin n’est proposée, tandis que l’émotion mise en exergue conforte l’individualisme même si elle incite à « faire quelque chose ». « Autrui » reste absent, puisque les politiques ne parlent pas aux « autres » mais à eux-mêmes.

En allant ainsi du même au même, rien ne se déplace, tout s’immobilise, se fige et s’étiole.

La limite des voix singulières

Par le travail de journalistes en déficit d’analyse, les voix singulières sont prises en otages dans une sémiologie et une signification qui les réduisent au maximum. Les longues pages des journaux – « Témoignages de survivants », « Paroles d’ouvriers », « Paroles de prostituées », « Paroles de grévistes », « Paroles de femmes », « Paroles de chômeurs »… – assignent les personnes à être définies de façon modique et limitée.

Un chômeur n’est pas seulement un chômeur, c’est un être pensant, aux divers imaginaires et passions ; une femme n’est pas seulement définie par son sexe, elle est aussi intelligence et prospective, membre à part entière de la société économique ; un gréviste est un homme ou une femme comme les autres, ayant pris la décision d’interrompre son travail pour revendiquer un droit ou lutter contre une injustice ; une infirmière a un métier mais n’est pas un métier. Cet effacement de l’infinie alchimie des êtres humains et ce curieux amalgame entre une situation et une identification sont une des marques les plus dures de nos incompréhensions face au monde. Or, il n’y a de grève que parce qu’existent des manques, il n’y a d’infirmières que parce qu’il y a des maladies, il n’y a de chômeurs que parce que le travail se fait rare.

Ainsi, nous nous autorisons à faire abstraction de la nécessité pour tous d’une conscience sociale et politique permettant à chacun d’être à la fois partenaire et compagnon d’autrui. L’individualisation et l’exhibition de la parole sans hiérarchie ni autre valeur que les mots prononcés font ressembler chacun à tout le monde, dans un patchwork d’individus isolés qui, certes, ne peuvent ignorer la détresse des autres, mais ne peuvent guère la relier à un sens collectif ou à des projets politiques. La société, le monde deviennent comme une vaste nappe envahie de malheurs sur laquelle se pose notre regard de compassion, sans que soit jamais cherché un « arrangement » au sens goffmanien du terme, ou une interaction, c’est-à-dire des interlocutions de parole, des négociations et des « prises » de parole. Bien entendu, il n’est pas question d’incriminer les personnes dont la parole a été recueillie. Entraînées par le courant, elles y trouvent trace d’existence. C’est peut-être là que gisent en partie l’absurdité et la difficulté de la tâche incombant aux individus : « Assurer seuls, individuellement, une continuité qu’une société ne veut plus assurer. Autrement dit : trouver des réponses individuelles à des problèmes collectifs. » Ce qui favorise l’implosion du politique, l’impossible subversion, la négation des engagements, l’illisibilité d’autrui, le refus de la création et peut-être même de l’art.



(Arlette Farge, L’existence méconnue des plus faibles. L’Histoire au secours du présent)




Quand j’ai zappé, j’ai eu de la veine, j’ai souvent de la veine quand je zappe, je tombe rarement, très rarement, sur des passages sans le moindre intérêt. Au même moment, sur TF1, il y avait Depardieu ; quand je l’ai vu, ça m’a assez surpris ; j’avais en tête qu’il était plus ou moins interdit d’antenne sur cette chaine, pour avoir insulté Nikos, il y a quelque temps. Il l’avait carrément traité d’abruti, ai-je lu. C’était il y a un temps déjà, et en Suisse ; pourquoi il a fait ça, règlement de compte personnel ? Je sais pas. Je sais pas tout. Comment les choses ont fini par s’arranger ? Peut-être que le mec qu’il a insulté n’est plus aussi abruti, peut-être que les dirigeants de TF1 savent pardonner, même l’impossible, peut-être que c’est autre chose ; on se croirait dans Watts de Beckett, avec toutes ces hypothèses ; ça ne nous avance pas ; peu importe ; ça tombait bien, parce que Depardieu avait aussi un film qui sortait sur les écrans et c’est toujours bien d’avoir Depardieu quand France 2 a juste Vincent Lindon (j’ai encore failli écrire Jérôme).

On peut le détester et tout, mais il sait causer ; personne ne cause comme lui dans le cinéma français ; je dis bien personne ;

(avant de continuer, à causer de Depardieu, deux mots sur un passage très symbolique du dernier film de Ang Lee (symbolique je dis, mais c’est pas le mot qui convient), et qui dit des choses très profondes sur notre relation au corps, au temps, à l’image, à la télé ; au début du film, on voit la mère regarder sa télé en noir et blanc, toute petite, d’abord, il y a le Vietnam, on parle des morts (américains ; pas trop dit le journaliste, un bon chiffre ; le plus bas depuis un temps), mais la vieille dame ça ne l’intéresse pas, on sent que c’est pour elle des nouvelles pas très nouvelles, et surtout tristes, elle veut changer, et c’est là que c’est intéressant, car, comme c’est avant la télécommande, elle doit se lever (ou juste s'avancer vers la télé, je me souviens plus si elle est assise, ou debout) elle le fait, et elle tombe sur des infos pas plus réjouissantes, sur les guerres du Moyen Orient (n’oublions pas qu’elle est juive) ; elle reste debout, un moment, même espèce de fatigue, d’ennui, de trop, toujours la même chose, rien ne change, le monde semble s’être immobilisé dans le malheur, dans la violence, dans la guerre ; à ce moment, devant cette lassitude, je crois qu’elle va à nouveau changer de chaine, mais pas du tout, quelque chose de nouveau se passe, on sent un autre fatigue, peut-être la même mais cette fois exprimée au niveau du corps, de la vieillesse, de l’âge : la femme, pourtant hyper énergique, semble trop fatiguée pour se déplacer à nouveau vers sa télé ; et c’est à ce moment, que j’ai senti ce que c’était que d’avoir une télécommande ; à ce moment, j’ai trouvé Ang Lee, génial ; il rend notre présent, dans ce passé ; nous sentons la nécessité de la télécommande, le progrès technique, combien nous sommes plus libres de changer, de zapper, de hachurer le temps, de couper les durées, et en même temps ; cela ne nous coûte aucun effort, rien ; le spectateur a perdu l’expérience du corps devant la télé ; mais en même temps, c’est l’un des thèmes du film, ce progrès technique fait contraste avec le progrès moral : rien n’a changé, nous vivons aussi dans la guerre, dans des guerres ; changement technique, et éternité des guerres. On dit souvent que pendant la guerre du Vietnam la télé était plus libre, on ne dit jamais que les gens alors n’avaient pas de télécommande. La guerre en noir et blanc, sans la télécommande, c’était une toute autre expérience du monde, du corps, du temps)


Trois tempos principaux scandent le rythme de cette appréhension du monde : s’effrayer, s’endolorir, compatir aux malheurs survenus (accidents d’avion, guerres barbares, crimes effroyables, cyclones, tsunami, incendies, morts routières, enfants maltraités, viols…). Loin de moi l’idée de l’ignorer ou de n’y être point sensible. Mais le fait est là : comme une houle incessante apparaissent sur l’écran et les feuilles de journaux les drames d’un monde déclaré comme déréglé. Notre tête est à peine hors de l’eau qu’une nouvelle déferlante nous fait sombrer encore et encore. Pour sortir de ce cycle infernal, la compassion devient le moyen indiqué pour guérir et nous guérir. Ils pleurent, et leurs visages blessés viennent poignarder notre sensibilité ; alors il est demandé aux victimes de parler. Mais n’est-ce pas nous qu’elles rassurent ? La réalité est peut-être autre.


(Arlette Farge, L’existence méconnue des plus faibles. L’Histoire au secours du présent)




(la suite, après; je dirai quelques mots de l'amour de Depardieu pour saint Augustin)
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Message par Borges Ven 16 Oct 2009 - 17:30




« Ne pas avoir vu son film n'empêche pas de s'y intéresser, de poser des questions. On lui offre une tribune ; il fait la gueule. »


http://fr.news.yahoo.com/63/20091016/tcu-bignolas-sur-le-clash-avec-dupontel-52323b4_1.html
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Message par Borges Ven 16 Oct 2009 - 17:32

La fin est très forte de la part du journaliste : "nous intéresser à de vrais sujets..."
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Message par DB Lun 19 Oct 2009 - 11:03

Tiens une citation d'arlette farge.... Wink
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Message par DB Lun 19 Oct 2009 - 21:51

Me demande pas pourquoi je commence par ce texte, Borges, mais j'ai bien l'impression qu'il n'est pas fini, que des passages m'ont vachement plu mais que tout ça a l'air un peu foutraque (vachement pertinent ce que tu dis sur la scène d'un film de ang lee mais c'est un peu brut comme raccord)
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Message par Borges Mar 20 Oct 2009 - 10:54

Oui, c'est un peu de la critique-monologue, mais c'est pas du molly bloom; tout de même; c'est intentionnel, en fait le côté foutraque; je m'étais dit : écrire, ce qui vient, presque comme ça; courant de conscience, mais à plusieurs (polymonologue) avec des strates, des citations, italiques, parenthèses...de la dérive critique...avec pour fin, mais sans trop y penser, que si un passage devait être très riche, si cette dérive devait arriver à une idée, alors, peut-être, la soustraire, et l'arrêter, pour mieux la penser, ailleurs, autrement...l'essentiel c'est de toujours un peu parler du peuple, des "people", et de la télé...
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Message par Borges Mer 21 Oct 2009 - 17:59

Je m'étais demandé quoi en faire, où poster ça; ça doit venir ici; Depardieu, dont j'avais promis de parler, attendra; il a pour lui l'éternité.

Ca parle des gens et des peuples; à l'époque, j'en avais rien su; mais si j'avais su, j'y aurais pas pu grand chose; c'est par hasard, le hasard d'une émission fameuse de la bbc, one, que je suis tombé dessus; un racisme conduisant à l'autre; ce n'est pas telle mère, telle fille, mais bien plutôt la fille peut parfois vous en apprendre bien des choses sur la mère; la mère et la fille, c'est les Tatcher; le fils, c'était pas un gars honnête, mais la fille, comme le prince héritier de la couronne, c'est une nazie :



La fille de l'ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, licenciée par la BBC pour avoir comparé un tennisman à une poupée de chiffon au visage noir et aux cheveux hérissés, faisait référence au tennsman français Jo-Wilfried Tsonga.

c'est ici : comme disent ceux qui savent manipuler les liens,

mais c'est ici qu'il faut cliquer :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/europe/20090207.OBS3616/tsonga_etait_la_cible_des_propos_racistes_de_la_fille_d.html

et ne vous abonnez pas, le nouvel observateur ça ne vaut pas mieux que la fille tatcher;




pour rester de l'autre côté, où nos amis de Calais, veulent aller, y a cette émission de la bbc, panorama; des journalistes undercover mènent une enquête; comment ça fait d'être musulman chez les anglais?

ne croyez pas que les enfants soient meilleurs que leur parents, c'est la même leçon;



Caught on camera - the moment an 11-year-old tried to mug Tamanna Rahman, an undercover Panorama reporter who spent eight weeks living on a housing estate in Bristol to investigate racism in Britain.

Panorama - Undercover: Hate on the Doorstep, BBC One, Monday, 19 October at 8.30pm.


c'est ici,
je veux dire ici :

http://news.bbc.co.uk/panorama/hi/front_page/newsid_8315000/8315087.stm



dans le même ton, mais en français, et chez les grands :


C'est lors du journal de 8 heures de France Inter, ce matin, que la boulette a été lancée ! Alors que le reportage explique que la secrétaire d'État au Sport, pressentie à l'origine dans les Hauts-de-Seine, pourrait se voir atterrir dans le Val-d'Oise, plusieurs politiciens donnent leur sentiment sur la situation. Tandis que Nicolas Dupont-Aignan voit Sarkozy derrière tout cela, Jean François Copé, président de l'UMP pratique la langue de bois en déclarant : « Si je dois me livrer aux commentaires sur chacun des candidats aux listes régionales, on n'a pas fini. Cela dit, c’est bien que Rama Yade soit candidate aux régionales en Île-de-France parce que l’on a besoin de son talent. » Jusque-là rien de bien palpitant, mais c'était sans compter sur la présence d'une responsable UMP qui, en « off », s'est lâchée en commentant : « Rama Yade dans le Val-d'Oise, ce sera bien plus couleur locale que dans les Hauts-de-Seine. » Une réflexion dont elle aurait pu s'abstenir…

Ils appellent ça des boulette, et ils aiment; ça fait de l'émotion; juste de quoi faire de l'info, et faire réagir; on imagine le Net, et les forums dans les années 30, chez les Nazis.
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Message par DB Mer 21 Oct 2009 - 18:28

Formidable outil de propagande aussi l'internet...
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Message par Borges Mar 27 Oct 2009 - 17:35

Parler de Dr House, à cause de Zizek...



Vu un épisode à la télé de la série Dr. House, ils en montrent trois à la suite ; c’est affligeant , mais ça doit marcher comme le montre les tonnes de pubs qu’ils vous donnent en prime ; j’imagine qu’il doit y avoir des tas de cerveaux vides devant leur écran, à ce moment de la nuit , obsédés par leur santé ; pensez à la grippe, et vous verrez que c’est un sujet absolument central dans l’organisation psychique occidentale; plus la vie est seulement la vie, plus la santé est plus que la santé, l’âme, le salut, la transcendance ; vous pouvez penser aux aventures d’Obama, pour changer le système Usien ; c’est un communistes disent-ils ; cela veut dire quelque chose ; on ne peut pas être égaux devant la santé, c’est impossible, cela voudrait dire être en fait égaux, essentiellement égaux ; c’est sur ce truc que repose cette série ; le malade est une exception ; je sais, je dois développer ; tout le monde n’a pas le sens de l’intuition conceptuelle, comme moi ; mais c’est pas le lieu de développer ; ce que je conseille, c’est plutôt de voir comment cette série ne tourne jamais qu’autour d’un cas absolument atypique, au diagnostique impossible ; des symptômes, des signes, comme des indices pour un super flic ; le docteur est un flic ; alors qu’est donc le malade ? Je ne sais pas ; il n’est pas un criminel, ou parfois si …

Dr House, c’est une série pour les filles, comme les Beatles étaient un groupe pour les filles, mais les temps ont changé, si les filles sont restées les mêmes ; le héros, l’un des plus artificiels, qu’on puisse imaginer, dans la série la plus artificielle, est étudié pour plaire spécialement au fille ; les mecs peuvent s’identifier à lui, mais c’est surtout pour les filles, que la série marche réellement ; c’est de la psychologie de dernière zone ; si vous voulez que les filles vibrent, il faut leur donner un héros parfait, mais frappé de quelques mystérieuses tares, d’un handicaps, qui le mette à leur portée, et éveille le côté maternel, et tout ça ; et le docteur House rentre dans ce cadre, caricaturalement ; il est beau, mal rasé, doué, hyper libéré, un peu le héros à la Eastwood, ou à la Sarkozy, il est comme on dit décomplexé, désinhibé (il ne respecte rien, il est pas correct, comme on dit, politiquement ; comme il est malheureux, en plus d’être hyper doué, on le comprend ; surtout qu’au fond, il est bon ; là, il faut encore penser au dernier Eastwood) ; et je crois qu’on peut pousser loin la comparaison avec sarkozy, du côté du corps qui permet l’empathie ;

l est aussi très original, jamais habillé comme les autres, et surtout il a un handicap, terrible, il boîte, et il a une canne, dont il se sert comme un de ces emblèmes qui configurent un personnage, et qu’on apprend dans les manuels de scénario, genre le chien, ou la voiture, ou l’imperméable de Columbo ; mais si Columbo est un mec heureux, le docteur housse, est malheureux ; le gars n’a pas de chez soi, de famille, d’amour, de femme , c’est pour ça qu’il s’appelle le docteur house, il a tout sauf une maison, un foyer; c’est en fait un docteur sans house (comme tous ces américains qui ont perdu leur chez-eux ) ; alors c’est l’hôpital, sa maison, sa famille… et tout ça ; c’est un sitcom, presque ; tout se passe en un lieu, on marche dans les couloirs en discutant ;

Dans l’épisode que j’ai vu, hier, on nous parle de la tuberculose, mais c’est pas la tuberculose, en fait, c’est autre chose ; je sais plus quoi ; un médecin humanitaire dénonce les morts en Afrique, scandaleuses, à cause de la pauvreté, Dr Housse, qui n’a rien d’un humaniste, humanitaire, philanthrope, s’en moque…


Voilà comment j’en arrive, sans savoir comment à Zizek :

First as tragedy then as a farce :

« Towards the end of 2008, a research group studying trends in tuberculosis epidemics in Eastern Europe over the last few decades made their main results public. Having analyzed data from more than 20 states, the researchers from Cambridge and Yale established a clear correlation between loans made to these states by the IMF and the rise in cases of tuberculosis-once the loans stop, the TB epidemics recede. The explanation for this apparently weird correlation is simple: the condition for getting IMF loans is that the recipient state has to introduce "financial discipline;' Le., reduce public spending; and the first victim of measures destined to reestablish "financial health" is health itself, in other words, spending on public health services. The space then opens up for Western humanitarians to bemoan the catastrophic condition of the medical services in these countries and to offer help in the form of charity. »


Pas de charité, ici ; dans cette série.

Dans un des épisodes on a aussi parlé des Noirs, non des afro-américains; dr house est-il raciste?

Y a t il des médicaments pour les Noirs, et pour les Blancs?



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Message par Eyquem Mar 27 Oct 2009 - 18:44

(ce message devait pas aller dans le topic des séries ?)

Y a t il des médicaments pour les Noirs, et pour les Blancs?
(en Allemagne, en ce moment, gros scandale : les vaccins anti-grippaux pour la population et pour les hommes politiques ne sont pas les mêmes )
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Message par D&D Mer 28 Oct 2009 - 1:57

Shocked

(Sinon, moi qui commençais à bien saturer des séries, je crois que je m'arrêterai à ces présentations pour le Dr House Laughing )
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Message par Borges Mer 28 Oct 2009 - 19:50

Les choses sont en marche, personne ne semble les contrôler; quand Badiou parlait du transcendantale pétainiste de "Sarkozy"; certains pensaient qu'il blaguait; bon, alors que l'autre con fait semblant de lancer un grand débat sur l'identité nationale et la burka (la burka n'est pas française, dit-il en somme; comme bien des choses disent les plus malins, après tout y a pas qu'elle qui n'est pas française...), Sarkozy précise que la terre elle est bien française;

la terre est française, mais pas la burka;

On voit où l'on va, sans doute; retour au sang, et au sol; mais lentement, sans y toucher :


« La terre fait partie de l'identité nationale française »,

(Nicolas Sarkozy, discours du 27 octobre 2009 à Poligny)

« La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. » (Pétain)


donc pas la burka, la terre oui; je pense que Finkielkraut serait d'accord; après tout Tarantino nous a montré qu'il n'y avait aucune contradiction entre l'amour du sol, de la terre, et l'identité juive; et les Israéliens semblent d'accord.




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Message par ^x^ Jeu 28 Jan 2010 - 15:09

http://www.rtlinfo.be/info/votre_region/liege/302824/explosion-a-liege-un-cadavre-extrait-des-decombres#videoPlayer