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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:07

erwan a écrit:Broken arrow se trouve être l'adaptation d'un œuvre qui décrit de manière romancée les événements qui ont conduit Cochise, chef de la bande des apaches Chokonens, à conclure la paix avec un émissaire du président Grant, le « christian general » Oliver O. Howard.

C'était l'après guerre civile qui avait vu des milliers d'hommes se faire tuer et Grant décida d'une politique de pacification (peace policy) qui s'accompagnait d'une volonté de christianisation des populations indiennes.
Dans le film, le christian general est une figure positive, digne de confiance, dont la lecture de la bible est emprunte d'humanisme et d'égalitarisme (nulle mention d'une couleur de peau dans la bible).

Le rôle de l'intercesseur entre Cochise et Howard, Tom Jeffords, échoie à James Stewart.

Dans une version finale du scénario, Jeffords était dépeint sans aucun défaut, un homme empreint de noblesse, purement dévoué à la réhabilitation des indiens ; Zanuck demanda à ce qu'on noircisse légèrement le tableau de crainte que le public ne s'enthousiasme pas pour un personnage si parfait. Il fut donc décidé que Jeffords se trouverait, au début du film, sur le territoire contrôlé par la bande à Cochise, dans un but plus mercantile, celui de trouver de l'or.

Une voix off, celle de Stewart, fait comprendre au spectateur, au tout début, que ce qui suit « happened exactly as you ll see it » ; ce qui n'est pas tout à fait exact. Jeffords était un personnage plutôt ambiguë, controversé parmi les soldats ou les officiers stationnés pour ses relations amicales avec les apaches ; il avait été accusé à de nombreuses reprises de leur vendre de l'alcool et des armes. Il prétendait s'être rendu auprès de Cochise, seul, afin de parlementer avec lui et l'amener à laisser les messagers de la southern overland mail, avec laquelle il avait conclu un contrat, passer sur le territoire apache (c'est ce que l'on voit dans le film, un peu plus tard).

Or la version collectée du côté apache est tout autre : il aurait été capturé et ensuite amené devant Cochise ; ce dernier lui aurait laissé la vie sauve, impressionné par le courage qu'il aurait déployé.

Il convient d'ajouter qu'à cette époque, celle où il rencontra Cochise pour la première fois, Jeffords ne travaillait plus pour la compagnie postale, et que les attaques des apaches contre les cavaliers transportant le courrier ont continué.
Il devait donc effectivement arpenter ce territoire soit en qualité de prospecteur, soit en qualité de marchand et non pour parlementer avec le chef des Chokonens.

Cela n'amenuise en rien son apport à la paix qui suivit, son amitié réelle avec les indiens dont il partageait la haine des mexicains, sa connaissance de la langue et des coutumes.

Ce rappel historique (réf. Cochise Chiricahua Apache Chief par Edwin Sweeney) est sans doute superflu si ce n’est qu'il permet de relativiser la promesse du narrateur de s'en tenir à la vérité.

Il s'agit d'une représentation, qui semble caractéristique du tournant qui eut lieu dans la politique indienne à partir des années 30, sous Roosevelt, avec le Indian Reorganization Act. John collier en fut le principal ordonnateur : une modernisation des institutions traditionnelles « , en en gardant la forme et en en modifiant le contenu, pour l’élaboration duquel Collier propose les mécanismes de la démocratie américaine ,notamment … la règle de la majorité relative. » (l’entaille rouge de Nelcya Delanoë)

Représentation caractéristique également de l'évolution des mentalités, du regard porté sur l'indien, plein de commisération ; l'image de victime, sans prise avec les changements, le progrès, des populations hors de l' « Histoire ».
Quand Tom Jeffords prête secours à un jeune apache, blessé et déshydraté, au début du film, il symbolise une Amérique charitable qui prend soin des indiens victimes des mensonges de l'homme blanc, indiens dont les conditions de vie se sont détériorées, et qui ne pourront pas lutter très longtemps contre une nation américaine en pleine croissance, économique, démographique.

Le propos du réalisateur, Delmer Daves, est limpide dans un contexte, une cinématographie, un genre, le western, qui contribua à façonner une image, des images, déplorable des indiens :

positif a écrit: (…) On a dit que la flèche brisée, (…), était le premier western adulte du parlant ; nous avons essayé de présenter les apaches non comme des sauvages, mais comme des êtres humains. (…) C'était le thème de notre film : la nécessité de « comprendre » nos voisins, sans distinction de race et de couleur de peau, pour en arriver au seul genre de vie raisonnable que l'on puisse mener, la vie pacifique. Notez que l'aigle solitaire et la flèche brisée étaient tous deux des films historiques avant tout ; ils présentaient des faits avec un minimum d'invention romanesque. (…)

Cette dernière phrase doit être nuancée. S'il est vrai que les faits historiques sont plus ou moins respectés, la fiction est très présente si ce n'est que par le personnage de Soonseearhay, l'idylle de Stewart au sein de la tribu.

D'une part ce personnage permet de montrer des phases de la vie traditionnelle apache: cérémonie liée aux rites de passage, danses, interactions sociales et amoureuses qui témoignent d'une précision ethnologique véritable, ainsi que d'une volonté, je crois, dans la représentation _ Stewart y participe, d'accentuer ce qui fait lien, ce qui est proche, des spectateurs américains de l'époque.

(De ce point de vue, les licences que s'accordent Delmer Daves vis à vis de la réalité renforcent cette volonté de rapprochement : les indiens s'expriment en anglo-américain et non en apache ou en espagnol [alors que d'autres films tels Across the missouri ou the big sky, accordent une large écoute aux dialectes autochtones]; les principaux personnages indiens sont « joués » par des acteurs hollywoodiens, ainsi Jeff chandler impose sa prestance dans le rôle de Cochise. Ce qui pose la question de savoir quelle altérité nous renvoie cette image, quel visage Soonseearhay personnifiée par une jeune Debra Paget voit réellement dans le miroir circulaire que lui tend Stewart?)

D'autre part, la relation amoureuse et le mariage de Stewart et Soonseearhay interroge la place accordée à l'indien dans la société américaine des années 50, telle que symbolisée par ce monde rêvée.

Cochise leur adresse un avertissement au moment où il les surprend ensemble dans les bois : ce qui les attend au cours de cette tentative de miscégénation n'est que diatribe populaire, moquerie, ou l’exil. Leur romance s'achève d'ailleurs de manière peu vraisemblable à la fin.

La place dans l'espace est également évoquée au cours du traité de paix. Stewart prétend devant l'émissaire de Grant, Howard, que la question de la terre ne soulèvera aucune difficulté de la part de Cochise.

C'est une assertion fort curieuse puisqu'au contraire, si on revient au cadre historique, cela s'est révélé être une question essentielle : Howard proposant Cañada Alamosa comme lieu d'établissement de la réserve quand le conseil de chefs réunis à cette occasion par Cochise demandera la région comprise entre les dragoon mountains et les Chiricahua mountains.

Cela est plus anodin mais dans le film, un groupe mené par Géronimo fait « sécession » durant le conseil, trouvant inacceptable les conditions envisagées par le traité, or, historiquement, la présence de Géronimo est sujette à caution, et en tout état de cause, il n'afficha aucune opinion. Comme si la figure de ce chef de guerre ne pouvait être remise au goût du public américain comme cela a été fait en faveur de Cochise.

Dans « du mensonge à la violence », Hannah Arendt cite Tocqueville en rappelant « le plus redoutable de tous les maux qui menacent l'avenir des Etats-Unis … » venait du fait
(…) que ces populations (les noirs et les indiens) avaient été tenues à l'écart du premier consensus universalis de la communauté politique américaine. Rien, dans la Constitution ou dans l'intention de ses auteurs, ne pouvait permettre d'inclure la population esclave dans le pacte originaire. Même les partisans de l'émancipation à terme songeaient à une ségrégation des noirs ou, de préférence, à leur expulsion.
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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:07

slimfast a écrit:j'ai vu La flèche Brisée le nez sur l'écran. Je ne suis pas connaisseur du genre mais c'est un western qui privilégie le point de vue indien déjà, et surtout qui est d'une mise en scène à couper le souffle.

C'est bête à dire mais j'ai eu le sentiment que tous les plans du film et leur grande variété avaient leur nécessité. Un film captivant aussi bien dans les scènes intimes que dans les scènes de bataille avec un didactisme au final sympathique parce qu'authentique, honnête.

C'est pas génial mais c'est diablement beau.

Je croyais qu'on en avait parlé ici mais j'ai pas retrouvé.
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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:08

Tony le Mort a écrit:La Fléché Brisée, belle histoire, mais à part pour la très belle scène où James Stewart arrive au village apparemment désert sans voir que les Indiens se cachent derrière lui, il faut reconnaître que c'est une mise en scène de téléfilm et que la stabilité morale de Cochise rappelle plus celle d'un éducateur spécialisé organisant les vacances d'un centre fermé que celle d'un chef indien face à un vrai problème politique (le film raconte l'invention des réserves).
Seuls les visages et les corps sont cadrés, il n'y pas comme chez Mann une attention pour les objets qui concentrent l'histoire des personnages, où la manière de Ray de laisser transparaître le mystère de l'épaisseur des personnage en nous montrant le monde tel qu'ils le voient eux, et le personnage de la princesse si positive est sacrifiée redouble celui de Cochise pour montrer que si lui ne meurt pas, ce n' est légitime que dans les limites de son positionnement politique.
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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:08

Sibelius a écrit:Esthétiquement la Flèche brisée est un des plus beaux films américains. Daves était d'ailleurs un des grands esthétes du cinéma hollywodien et un des paysagistes les plus sensibles: la dernière caravane, la coline des potences, outre les fameux mélos (Susan Slade, A Summer Place, Rome Adventure) qu'on compare de plus en plus avec ceux de Sirk.
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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:09

Tony le Mort a écrit:Bon on va quand-même pas s'engueuler pour la place du paysage chez un cinéaste post-rooseveltien pré-cayatien d'avant le mccarthysme...
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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:09

Sibelius a écrit:Ah non, je me contente de donner mon avis sur un cinéaste que je trouve important, et qui est considéré comme tel par ailleurs, La Flèche brisée étant un classique encensé pour des raisons que je trouve justes.
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Message par Borges Sam 24 Nov 2012 - 13:12

La citation d'Arendt ne doit pas tromper sur Tocqueville :
http://www.gauchemip.org/spip.php?article2136
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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 18:28

thanks Borges.
Pour la respiration; et pour le lien.
Personnellement, sensiblement, concernant "la flèche brisée", je me rangerais naturellement du côté de Tony (même si l'histoire des réserves indiennes ne commence pas là Smile ), afin qu'on soit plus à égalité dans la répartition des forces sur le sentier de la guerre lol

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 19:34

Je me permets de m'autociter, quand je l'avais vu en mai dernier j'avais un jugement plus nuancé, même si je trouvais déjà que le film a une certaine fadeur...(si je me souviens bien c'est uniquement des dialogues à deux avec James Stewards qui font avancer l'intrigue, il n'y a pas de "réel" en arrière-plan)

« La Flèche Brisée » de Delmer Daves (1950).
Souvent considéré comme le premier western « pro-indien ». Pas mal.
L'histoire:
dans une région aride de l'Arizona en guerre avec les Apache, un éclaireur de l'Armée américaine, Jeffords (James Stewards), sauve la vie d'un jeune Apache blessé, puis est pris comme otage après une attaque américaine. Il est relâché, et revient en ville. On ne sait pas encore qu'il ne croit déjà plus à la justification morale du colonialisme ("nous apportons la civilisation"). La très belle voix off du film permet de faire progresser l'intrigue à partir de cette ambiguïté.

En ville, la bêtise "patriotique" de ses compatriotes l'effraie. Il se rend au camp de Cochise, le chef Apache principal, pour négocier une trêve. Cochise (très bon Jeff Chandler, à mon sens meilleur que Steward) est un leader à la fois charismatique, démocratique, posé et un bon soldat; il accepte une paix limitée à un arrêt des attaques de courrier entre le village blanc et Tucson. Jeffords tombe amoureux d'une vierge sacrée jouée par Debra Paget (-après être tombé amoureux du jeune Apache et de Cochise lui même - ).
La trêve tient plus ou moins, mais à chaque accrochage entre les Apaches et les Américains, Jeffords est menacé dans la ville. Arrive de Washington un général ("le général Chrétien") qui a un plan de règlement global du conflit (en fait: le parcage en réserve) et demande à Jeffords d'être un des négociateur. Il repart vers le camps de Cochise, négocie difficilement la paix, et obtient aussi le mariage avec la femme qu'il aime. Mais Cochise doit lui-même négocier (ou plutôt présenter le plan de paix dans une sorte de parlement) avec les tribus qui se sont fédérées sous son autorité. Géronimo, un lieutenant de Cochise, refuse le plan et avec une scission des Apache part au Mexique pour continuer la guerre (le film montre ça très bien). Finalement la princesse est tuée par une embuscade de cow-boy Américains auxquels les Apaches auraient volé des chevaux.
Fin



La vision humaniste du film n’est pas ridicule parce que le discours du film est économe et neutre. Montage rapide, courte séquences, pathos jamais développé: on ne s'appesantit pas sentimentalement sur la mort au cours d'une bataille du jeune Apache qui permet la rencontre entre Jeffords et les Apaches, ou quandle lynchage du personnage principal est empêché de justesse, parce qu’une loi ou l'ordre des choses ne sont pas des objets d’épanchement. D’où une impression bizarre: à la fois de la fadeur, et de l’élégance morale dans la réactivité émotive.

Mais de belles exceptions dans cette fadeir :la première arrivée de Jeffords/James Stewards au camp de Cochise –très beaux plans où les Apaches envahissent le paysage dans le dos de Jeffords, qui saisrqu’ils sont là, tout en voulant garder le regard tourné vers le paysage vide -ce qui est peut-être résuma la position idéologique de Jeffords-, ainsi que la bataille centrale contre le convoi, très belle, très proche de Kagemusha de Kurosawa.

Le film ne dramatise pas ce à quoi il s’oppose : on ne montre ni la préparation des Américains et des Apaches pendant la bataille centrale contre le convoi (dernière occasion où Cochise peut avoir l’avantage militaire dans la configuration du cessez-le -eu : laisser passer le courrier, mais pas les convois militaires ou les colons), ni celle de la dernière embuscade pour tuer Cochise.
De même Jeffords échange et temps en temps avec Cochise et "le Général Chrétien" quelque mots sur son rôle passé dans l’armée américaine, sans que cela soit développé : c’est pourtant la mention « j’ai survécu à Apache Pass » qui lui vaut définitivement l’écoute de Cochise. Mais c'est une réplique.

Une interprétation de l'histoire, peut-être boursouflée et abusive: le film défend et illustre l’existence du libre arbitre etde la liberté, mais uniquement chez les Justes. La partie la plus raciste des Américains est dépourvue de mauvaise foi, son conservatisme est un essentialisme moral, mais non dépourvu d’un sens politique efficace, ou peut-être justement une essence fondée sur cette aptitude politique. Il n’y pas de dialectique entre le repli sur soi et l’ouverture à l’altérité car le conservatisme radical est lui-même, par rapport au sujet humaniste, une figure de l’altérité radicale et originaire.

Dans le film, on a quand-même l’impression que Cochise se fait largement entuber, et perd son statut de chef pour devenir auxiliaire de police des Américains (ce que lui dit Stewards/Jeffords : "tu as déjà perdu, tu ne peux plus gagner, on est trop nombreux, si tu ne fais pas la paix maintenant tu auras les pires d'entre nous sur le dos "), cela correspond d’ailleurs à la réalité, où fort habilement il semblerait que Cochise ait demandé à Jeffords d’être le chef de la réserve Apache qui allait finalement être créée après l'histoire que raconte le film.

Mais belle idée à la fin, où Cochise lui répond, et précisément, reproche peut-être à Jeffords lui-même de n’avoir pas compris que la nécessité de son propre pardon à l’égard des Américains qui ont tué sa femme est une conséquence du plan
politique qu’il a lui-même proposé aux Apache. Comme souvent le pardon est proposé comme solution morale par des hommes qui n’ont pas conscience qu’il est aussi un comportement politique. Le point aveugle de Jeffords: il croit représenter une "majorité morale" car il pense aussi que le pardon a pour but de permettre l’apparition un « partage », une reconnaissance égale et consensuelle, de la culpabilité. Alors que c'est au contraire le pardon qui suppose que cette reconnaissance existe déjà, posé par un rapport de force plus politique, peut-être la guerre elle-même.

De la même manière Jeffords il comprends pas sa propre solitude par rapport aux Américains : il arrive justement à les entraîner dans un accord politique car il n’a de relation qu’avec des personnages qui représentent l’autorité (le général Chrétien), la logistique (le postier) ou les communautés (l’Apache américanisé, que d’ailleurs il choisit comme instructeur sans qu'aucun lien d'amitié ne préexiste), mais pas avec des « vrais » personnages (ainsi le couple est un déracinement pour lui, un projet à constituer et à refaire, alors qu'à l'opposé sa sensibilité humaniste est toujorus là chez lui, comme une réserve précédant n'importe quelle action, finalement un capital corporel et moral).

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Apparemment ce serait une photo de tournage avec Debra Paget et Stewart, très belle.


Dernière édition par Tony le Mort le Sam 24 Nov 2012 - 21:43, édité 8 fois

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 19:35

Tony le Mort a écrit:Broken arrow (Delmer Daves) Cochise_sculpture_%28Cie%C5%84%29

Jeff Chandler a bien la même apparence que ce Cochise-là. Par contre là où
le film triche, c'est qu'il avait déjà 62 ans dans la réalité et allait
bientôt mourir, le film renforce l’impression d'un rapport de force égal
entre Cochise et les Américains.
Le roman d'Elliott Arnold doit être intéressant...

L'histoire c'est que je n'aurais pas vu spontanément le film, mais
qu'avant l'été mon père s'est rendu au Canada pour visiter sa belle-sœur
qui est là-bas et ne reçoit pas trop de visite alors qu'elle est venue
en Europe lors de moments difficiles pour nous.
Il cherchait un
cadeau mais ne savait pas trop quoi, et a acheté un coffret DVD de 4
Western un peu oubliés qui ont l'air pas mal (c'est un truc low cost de
la Warner, le nom des réalisateurs n'est pas donné sur la jaquette)

-la Flèche Brisée (Daves)
-la Lance Brisée (Dmytryk)
-l’Homme aux Colts d'Or (Dmytryk)
-le Jardin du Diable (Hathaway)


Mais:
il n'a pas pensé qu'il n'allaient sans-doute pas passer à cause du zonage
américain et ils ont échoués depuis des mois au pied de la télé.

J'ai tilté sur la Flèche Brisée car on en parlait comme d'un cap politique.
chaque week-end je me dis qu'il faudrait que je vois les 3 autres.

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 20:10

Borges a écrit:La citation d'Arendt ne doit pas tromper sur Tocqueville :
http://www.gauchemip.org/spip.php?article2136

Rien à voir, mais j'ai vu récemment une planche de Chris Ware hilarante sur Tocqueville et son exploitation politique actuelle, qui est plus élégante mais aussi plus corrosive (et plus courte) que ce lien qui pratique allégrement le contresens historique (cette manière de cacher son positionnement réel par rapport aux enjeux du présent, tout en se plaçant dans une logique de démarchage politique électoral), je avais essayer de mettre la main dessus.

Parce que c'est vraiment prendre les gens pour ces cons, il suffit de lire une page de Tocqueville prise au hasard pour comprendre qu'il est sociologiquement et économiquement libéral et orléaniste, et son projet explicite est de le fondre dans une démocratie représentative.


Dernière édition par Tony le Mort le Sam 24 Nov 2012 - 20:33, édité 4 fois

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 20:23

Je serais plus curieux de savoir ce que le FdG pense du 18 brumaire de Marx, et de son analyse du comportement politique de la Montagne, tiens.
Ce serait plus emmerdant pour eux, ils seraient obligé de commenter des idées et des comportements politiques réels.

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 21:43

hello Tony.
La photo que tu partages, très belle il est vrai, ne me semble pas être Stewart et Paget mais plutôt James Dean et Elisabeth Taylor.
Je crois que quelqu'un l'avait postée sur le facebook des spectres Smile
Broken arrow (Delmer Daves) 1288337262_1-25
http://www.ellf.ru/photos/28452-oshelomlyayushhaya-podborka-retro-znamenitostej.html
Si je m'étais remémoré ton riche texte, je n'aurais sans doute pas osé écrire sur ce film ^^.
cela correspond d’ailleurs à la réalité, où fort habilement il semblerait que Cochise ait demandé à Jeffords d’être le chef de la réserve Apache qui allait finalement être créée après l'histoire que raconte le film.
j'ai lu une version différente dans le livre d'Edwin Sweeney
Howard appointed Tom Jeffords agent for the proposed Cochise Reservation, which he planned to reestablish at Cañada Alamosa (...) This contrats with the traditional version, as related by Jeffords, that cochise insisted upon him as agent and that Howard had to persuade him to accept the job.
Version qui est corroborée par le Journal du Capitaine Joseph Alton Sladen, aide-de-camp de Howard.
http://books.google.fr/books?id=xWpXH4b0HQMC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false p141

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 21:44

Pas grave je m'en fous, pour moi c'est StewarT et Paget pour toujours...


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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 21:45

ainsi soit-il Wink

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 21:47

C'est quoi un agent de réserve en fait?

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Message par Invité Sam 24 Nov 2012 - 21:58

Je crois que c'est la personne chargée par l'administration de faire respecter les accords du traité sur le périmètre de la réserve.
Elle s'occupe des vivres, des couvertures, de leur distribution, du recensement des indiens présents, ce genre de truc. Elle est responsable devant l'administration fédérale.
Le général Crook n'aimait guère Howard et ne se privait pour lui mettre des bâtons dans les roues; il essayait de faire annuler le traité.
Le fait que de jeunes Chiricahua aillent piller et effectuer des raids du côté mexicain, dans la sonora, il y a eu de nombreux morts, n'était pas pour apaiser les esprits. Il semble que Cochise n'est rien fait pour les en empêcher, mais d'une part, les indiens vouaient une haine profonde aux mexicains, d'autre part les envois de vivres promis par le gouvernement lors du traité ont été plus réduits que prévu et la réserve s'est vite endettée.
je dis ça de mémoire, à préciser ou à raturer lol
La suite, c'est Taza, fils de Cochise.
Douglas sirk

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Message par Invité Ven 30 Nov 2012 - 17:34

erwan a écrit:Je crois que c'est la personne chargée par l'administration de faire respecter les accords du traité sur le périmètre de la réserve.
je dirais plutôt que c'est le type chargé de s'assurer que les Indiens respectent leur part du traité, qui peut aller beaucoup plus loin que des questions de périmètres (école, passage à l'agriculture à la place de la chasse), pendant que les Blancs s'assoient dessus, une fois le gouvernement fédéral, une fois le gouverneur d'Etat, une fois le "simple" citoyen.
à suivre l'histoire des Sioux par Georges Hyde, l'agent est supportable uniquement si il est inefficace - efficace, il doit être tyrannique ou limogé.


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Message par Invité Ven 30 Nov 2012 - 18:29

elle fait parler cette flèche, brisée !
c'est d'ailleurs l'indien, qui la brise !

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Message par Invité Mar 4 Déc 2012 - 22:16

Je m'excuse, en fait Tocqueville était justement un des chefs du parti légitimiste (le 1/4 du 18 Brumaire de Marx est consacré à la distinction Légitmistes/Orléanistes). Pour aller vite au délà de la fidélité à la branche principale des Bourbons, le légitimisme aussi une manière dans la droite française de faire valoir que la propriété foncière prime politiquement sur le capitalisme industriel alors que les Orléanistes c'est l'inverse, conflit sur lequel Napoléon III pour manoeuvrer le parlement et forcer une alliance etre les royalistes et la Montagne, le centre gauche non-révolutionnaire, qui rendait chaque camps minoritaire au parlement).
Entre parenthèse les intellectuels français disent souvent que c'est René Rémond qui a dégagé ces concepts, mais en fait Mar en fait un des centres du son analyse du Second Empire...ce qu'il décrit n'est pas sans rappeler la crise à l'UMP, avec Sarkozy dans le rôle de Napoléon III

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Message par Invité Mar 1 Jan 2013 - 17:50

J'ai commencé l'année avec La colline des potences de Daves. Pas d'indien empathique ici mais que des personnages qui sont, ou sont mis, dans des conditions peu reluisantes et le miracle de Daves opère en une espèce de retournement à la Capra, où la ténacité dans la volonté des héros de s'élever juste un poil au dessus de leur condition triomphe, sans héroïsme juste avec un peu d'humanité. Gregory Peck impérial dans un rôle de docteur plutôt bienfaiteur et William Holden assez surprenant dans un rôle de salaud macho, ivrogne, grande gueule. Un ravin sépare métaphoriquement et réellement la ville des chercheurs d'or en bas de la maison du docteur en haut, l'arbre à potence est au sommet de la colline et le village vient chercher des poux dans la tête du médecin - qui soigne et protège une femme seule rescapée d'une attaque de diligence - avec à sa tête un bonimenteur obscurantiste tout droit sorti des enfers. On ne peut pas nier un fond de morale, le même qu'on aime chez Sirk.

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Message par adeline Mar 1 Jan 2013 - 18:10

Ah oui, j'avais vraiment aimé ce western. Je ne me souvenais plus que c'était Delmer Daves, mais j'en garde un fort souvenir. Un grand petit film. Par contre, ça n'est pas Gregory Peck, le docteur, mais Gary Cooper, bien mieux, je crois, non ?

J'ai vu il y a quelque temps La Maison rouge. J'ai bien aimé, mais le film est quand même bizarrement construit, un peu boiteux, et la copie dvd était d'une qualité telle que ça le gâchait presque. E. G. Robinson est l'un des plus tops acteurs de cette période, on aura beau dire. Mais je me souviens aussi que je n'ai pas forcément tout compris au scénario.

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Message par Invité Mar 1 Jan 2013 - 18:20

oui bien sûr tu as raison, bonne mémoire et l'oeil Wink c'est bien Gary Cooper.
Pas vu la Maison Rouge mais ce Daves au fur et à mesure où je le découvre me plaît.
Est-ce qu'il a fait autre chose que des westerns ?

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Message par adeline Mar 1 Jan 2013 - 19:06

Ah mais La Maison rouge ça n'est pas un western. C'est plutôt une espèce de film de mœurs à suspense et noir. Quelque chose d'hybride, incertain, mais quand même c'est très bien, malgré mes réserves. Peut-être existe-t-il une meilleure édition que le dvd pourri que j'avais :
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Et si on consulte sa filmographe sur wiki, on voit qu'il a fait plein plein plein de films dont Les Passagers de la nuit, un film en Italie, La Montagne des 9 Spencers, etc. Mais je suis pas du tout une spécialiste Wink

adeline

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Message par Invité Mar 1 Jan 2013 - 20:19

moi non plus ; j'ai compté une vingtaine de films au rang desquels en plus des films que tu cites émergent Prides of the marines (dans le bonus de broken arrow Tavernier est très chaud et aussi Bird of Paradise. Je crois qu'il a eu une carrière assez courte et que les Cahiers l'ont mis sous l'éteignoir au profit de Mann. En plus il est co-scénariste et dialoguiste de An affair to remenber, un chef-d'oeuvre. C'est bien d'avoir des perspectives de découvertes. Je dirai ce que j'ai vu.
Wink

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