To never more
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To never more
Vu "Yesterday once more" de Johnnie To en DVD.
Un couple de voleurs passe son temps à se chamaille pour le partage de leurs butins.
Ça commençait plutôt bien avec cette mise en scène de bateaux modèles réduits au moment où l'on s'attend à une traditionnelle course-poursuite en maous jets surpuissants. Je me dit que To assume et désamorce, avec une bonne dose d'ironie plutôt fine (ton plaisant que l'on retrouve dans d'autres de ses films), le côté gros joujou de son cinéma. Et puis, très vite, je déchante, la désinvolture astucieuse se transforme en un désagréable je m'enfoutisme. Rien, tout au long de cet (inter)minable long métrage, qui ne donne pas l'impression d'un tournage en roue libre. Scénario (tournant laborieusement autour d'une idée évoquée ci-dessus, incapable de broder toute une comédie autour, plaçant constamment les spectateurs dans un consternant clivage soif de fric/amour), dialogues, réalisation (aucun sens du cadre, travellings latéraux, zooms optiques, ralentis obsolètes), acteurs (pantins ternes ou cabotinant), musique (d'ascenseur) tout est laborieux. Mais cela ne serait pas grand chose si le film ne charriait pas avec lui un matérialisme très "nouveau riche" absolument vulgaire. Le pompon est atteint lorsque To nous sert, entre deux spots publicitaires, une ou deux louches d'imagerie catholique sortie d'on ne sait trop où. On ne s'étonnera pas, d'ailleurs, de retrouver à peine le mot fin inscrit sur l'écran, en gros, la liste de tous les sponsors du film. "YOM" : gros film publicitaire ? Sans aucun doute : film qui n'existe pas.
Revenons sur le commentaire introductif de J-P Dionnet, directeur de la collection de DVD dans laquelle le film est disponible. Celui-ci explique la stratégie de To au sein des studios Hongkongais. Dans ce système bien rôdé, "YOM" ferait parti des block-busters, des films moins personnels du réalisateurs, propres à la consommation sur place. "Sur place" signifie, comme le remarque Dionnet (mais peut-on partager son enthousiasme ?) Hong-Kong, mais aussi aujourd'hui la Chine populaire toute entière qui accueille les nouvelles productions Hongkongaises. Même si Dionnet affirme aimer beaucoup ce film (convoquer Hitchcock ou Edwards pour évoquer son intérêt pour le film parait quand même quelque peu roublard), il y a, je trouve, quelque chose de malsain dans (la description de) cette démarche consistant à se complaire dans la nullité (artistique et idéologique) pour les spectateurs locaux, et à offrir un travail plus personnel et exigeant pour un public occidental raffiné. Ne me reste, personnellement, qu'une position tenable face à To, ne plus porter d'intérêt à ses films, quels qu'ils soient.
Un couple de voleurs passe son temps à se chamaille pour le partage de leurs butins.
Ça commençait plutôt bien avec cette mise en scène de bateaux modèles réduits au moment où l'on s'attend à une traditionnelle course-poursuite en maous jets surpuissants. Je me dit que To assume et désamorce, avec une bonne dose d'ironie plutôt fine (ton plaisant que l'on retrouve dans d'autres de ses films), le côté gros joujou de son cinéma. Et puis, très vite, je déchante, la désinvolture astucieuse se transforme en un désagréable je m'enfoutisme. Rien, tout au long de cet (inter)minable long métrage, qui ne donne pas l'impression d'un tournage en roue libre. Scénario (tournant laborieusement autour d'une idée évoquée ci-dessus, incapable de broder toute une comédie autour, plaçant constamment les spectateurs dans un consternant clivage soif de fric/amour), dialogues, réalisation (aucun sens du cadre, travellings latéraux, zooms optiques, ralentis obsolètes), acteurs (pantins ternes ou cabotinant), musique (d'ascenseur) tout est laborieux. Mais cela ne serait pas grand chose si le film ne charriait pas avec lui un matérialisme très "nouveau riche" absolument vulgaire. Le pompon est atteint lorsque To nous sert, entre deux spots publicitaires, une ou deux louches d'imagerie catholique sortie d'on ne sait trop où. On ne s'étonnera pas, d'ailleurs, de retrouver à peine le mot fin inscrit sur l'écran, en gros, la liste de tous les sponsors du film. "YOM" : gros film publicitaire ? Sans aucun doute : film qui n'existe pas.
Revenons sur le commentaire introductif de J-P Dionnet, directeur de la collection de DVD dans laquelle le film est disponible. Celui-ci explique la stratégie de To au sein des studios Hongkongais. Dans ce système bien rôdé, "YOM" ferait parti des block-busters, des films moins personnels du réalisateurs, propres à la consommation sur place. "Sur place" signifie, comme le remarque Dionnet (mais peut-on partager son enthousiasme ?) Hong-Kong, mais aussi aujourd'hui la Chine populaire toute entière qui accueille les nouvelles productions Hongkongaises. Même si Dionnet affirme aimer beaucoup ce film (convoquer Hitchcock ou Edwards pour évoquer son intérêt pour le film parait quand même quelque peu roublard), il y a, je trouve, quelque chose de malsain dans (la description de) cette démarche consistant à se complaire dans la nullité (artistique et idéologique) pour les spectateurs locaux, et à offrir un travail plus personnel et exigeant pour un public occidental raffiné. Ne me reste, personnellement, qu'une position tenable face à To, ne plus porter d'intérêt à ses films, quels qu'ils soient.
Invité- Invité
Re: To never more
Salut JM,
Bonne année.
Il ne faut pas se payer la tête de To! Et surtout pas avec un film mineur, caché au fond près du chauffage!
Celle de Toto, à la rigueur, encore que ça n'ait aucun sens, on peut.
C'est même un jeu.
Comme la chevalerie, qui est un jeu pour les dames.
On ne retire nulle gloire à couper en deux un petit bandit des chemins, un toto.
Il faut se confronter à du lourd, genre chevalier noir (Exiled) ou Perceval (Sparrow).
Bonne année.
Il ne faut pas se payer la tête de To! Et surtout pas avec un film mineur, caché au fond près du chauffage!
Celle de Toto, à la rigueur, encore que ça n'ait aucun sens, on peut.
C'est même un jeu.
Comme la chevalerie, qui est un jeu pour les dames.
On ne retire nulle gloire à couper en deux un petit bandit des chemins, un toto.
Il faut se confronter à du lourd, genre chevalier noir (Exiled) ou Perceval (Sparrow).
Invité- Invité
Re: To never more
Erwan a écrit:Salut JM,
Bonne année.
Il ne faut pas se payer la tête de To! Et surtout pas avec un film mineur, caché au fond près du chauffage!
Celle de Toto, à la rigueur, encore que ça n'ait aucun sens, on peut.
C'est même un jeu.
Comme la chevalerie, qui est un jeu pour les dames.
On ne retire nulle gloire à couper en deux un petit bandit des chemins, un toto.
Il faut se confronter à du lourd, genre chevalier noir (Exiled) ou Perceval (Sparrow).
Salut Erwan, bonne année à toi aussi,
Oui, j'ai vu aussi les deux dont tu parles, "Exiled" et "Sparrow". En vérité je crois avoir vu presque tous les To en circulation en France. J'en ai apprécié certains, même, même beaucoup.
Il est vrai qu'une fois vu "YOM", il paraît difficile de prendre un tant soit peu To au sérieux.
A propos de Chevalier Noir, vous avez vu que le dernier Batman va être boycotté par la Chine ?
Invité- Invité
Re: To never more
JM a écrit:
A propos de Chevalier Noir, vous avez vu que le dernier Batman va être boycotté par la Chine ?
En même temps, si Batman ne respecte même pas la souveraineté et le droit territorial de la Chine...
Non, sans rire, qu'ont-ils bien pu reprocher à ce dernier opus ? Depuis que Bazin est en Chine…
lorinlouis- Messages : 1691
Re: To never more
lorinlouis a écrit:JM a écrit:
A propos de Chevalier Noir, vous avez vu que le dernier Batman va être boycotté par la Chine ?
En même temps, si Batman ne respecte même pas la souveraineté et le droit territorial de la Chine...
Non, sans rire, qu'ont-ils bien pu reprocher à ce dernier opus ? Depuis que Bazin est en Chine…
C'est pas dit que ça soit pour les bonnes raisons.. non je plaisante, c'est pas bien de censurer Batman. Les pirates auront certainement raison, de toute façon, de l'Etat chinois.
Invité- Invité
Re: To never more
Officiellement, c'est la Warner elle-même qui n'a pas proposé le film :
http://www.huffingtonpost.com/2008/12/24/dark-knight-wont-play-in_n_153426.htmlHONG KONG — Batman landed in Hong Kong but that doesn't mean "The Dark Knight" will open all over China.
The movie opened in Hong Kong theaters. But Warner Bros. decided not to release the film in mainland China _ or even submit it for censors' approval _ because of "prerelease conditions" and "cultural sensitivities," the studio said Tuesday.
Warner Bros. officials may have been concerned the film _ particularly scenes shot in Hong Kong, where Batman nabs a gangster _ would offend censors. Hong Kong is a Chinese-ruled former British colony that maintains separate political and economic systems.
Another possible sticking point is a brief appearance by Hong Kong actor-singer Edison Chen, who appeared in lurid photos with several women this year.
Bootleg copies have been available in Chinese markets for months.
Eyquem- Messages : 3126
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