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Ce qu'une des doxa des sciences positives semble faire de "l'être".

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Message par wootsuibrick Jeu 4 Déc 2014 - 4:23

Je suis un peu fatigué,
pas mal surfé sur internet autour des critiques faites à Heidegger et à la philosophie continentale par la doxa de l'école anglosaxone, analytique... et surtout autour de la question du dépassement de la métaphysique... par une doxa de penseurs des sciences positives (penseurs??? vraiment???), j'apprends dans ma grande naïveté que la question métaphysique a été parfois classée dans le même ordre que la question de Dieu, de la théologie, un truc soit disant mort ou à tuer. 
J'apprends aussi, toujours dans ma grande naïveté, que la question de l'être serait parfois moquée par l'idée comme quoi la seule question de base c'est celle des organes sensitifs récepteurs... ce qui ferait de la question de l'être de la pure psychologie, voire du délire d'imagination... 
Mais c'est quoi l'Art sans l'être? Et au fond rire de l'être par un principe qui le tuerait en en faisant pure fiction ou délire d'imagination c'est pas un peu rire de ce qui nous anime au-delà des circonstances bio-chimiques et de leurs relations à des signes, des paradigmes historiquement et culturellement situés? Fin de l'Histoire ou fin de l'Histoire ? L'être enlevé à l'absurde de notre soi-disant condition, ça donne quoi? Juste des animaux parmi d'autres qui inventent des manières d'habiter en poètes? Manières qui n'auraient aucune portée significative en dehors d'une tournure psychologique pour donner du sens et une Morale à la vie?

ça me fait penser à un ou deux cours de sémiologie que j'ai eu en fac de lettre durant lesquels on apprend à classer les effets de la Poésie dans des formes "grammaticales", et durant lesquels le prof après avoir fait son explication prend un air satisfait qui semble dire, "voilà tout a été résolu du Mystère de la Poésie"... Mystère, un bien joli mot... d'ailleurs... aussi désuet que Mystique? vendu à l'idée de Superstitions sans autres fondements qu'une incapacité psychologique à bien lier les signes à la réalité des mouvements de la matière...
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Message par Borges Jeu 4 Déc 2014 - 8:57

Faut pas prêter trop d'attention à ces niaiseries, de plus tellement datées; ce qui ne veut pas dire que la philo analytique soit complètement nulle, c'est juste qu'elle doit pas se mêler de  Heidegger, de phénoménologie et tout ça; elle se rend juste ridicule quand elle le fait. Son domaine, c'est le chat sur le paillasson, le mal de dents, des trucs dans le genre.


Deleuze cours a écrit:
En ce sens j'accuse la philosophie analytique anglaise d'avoir tout détruit dans ce qui était riche dans la pensée, et j'accuse Wittgenstein d'avoir assassiner Whitehead, d'avoir réduit Russel, son maître, à une sorte d'essayiste n'osant plus parler de logique. Tout ça fut terrible et dure encore. La France a été épargnée, mais nous avons nos philosophes analytiques, la France a été épargnée car elle a été réservée pour d'autres épreuves encore pires. Bien. C'est vous dire que tout ça va mal. Rien dans le domaine de la pensée ne meurt de mort naturelle, vraiment. Cette pensée anglaise et américaine , d'avant la dernière guerre, était extraordinairement riche, elle était d'une richesse...Des auteurs dont on a prit l'habitude de les traiter comme si ils étaient un peu débiles; je pense à William James. William James est un effarent génie.




(j'aime bien Wittgenstein)
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Message par Invité Jeu 4 Déc 2014 - 9:36

Hello woot.

C'est pas simple, lol.

Car d'une certaine façon, Heidegger pensait aussi que si la "métaphysique" devait être dépassée, détruite ou déconstruite, c'est parce qu'elle s'était quasi dès son origine réduite à la question de Dieu, de la théologie, etc.
Parce qu'elle avait, quasi depuis ses origines donc, substitué à une question sans réponse (que signifie "l'être" de "ce qui est", le mot "être" - qui n'est rien d'étant et qui se dérobe aussitôt qu'on pense "étant" [ce qui est]?) une réponse déjà constituée (dieu, l'être suprême, le logos, l'univers, la matière ; aujourd'hui la physique, surtout quantique, fait fureur comme "principe de causalité" de tous les principes, remplaçant ou équivalent de "dieu" ou de "l'amour" - voir le dernier Nolan). Autant de réponses déjà constituées devenues la question métaphysique la plus profonde, au sens de la plus fondamentale. Ainsi arriva la théologie, pour heidegger, ensuite les sciences, y compris les sciences psychologiques, qui recouvrirent, en l'oubliant, la question de l'être de ce qui est, par la question de "l'étant suprême", ce qui est le plus, la cause, l'origine, l'objet le plus haut de toute pensée, le principe de raison, etc.

Pour Heidegger, rappelons-nous que la "métaphysique" n'est rien d'autre, en simplifiant, que l'histoire d'un oubli, l'histoire des étapes successives suivies par cette "métaphysique" pour substituer, à ce qui demeure impensé (sans objet), la pensée ontique, ou pensée des objets: quelque chose qui est déjà donné, constitué comme objet tout fait, à la pensée: dieu (celui de la théologie positive, moins celui de la mystique ou de la théologie négative), substance, nature, sujet, homme, le donné bio-chimique, physique, le donné psychologique, tout modèle causal totalisant (comme les "neuro-sciences", la "philosophy of mind" anglo-saxonne par exemple).

Pour Heidegger, la réduction de la question de l'être (question antérieure à la métaphysique constituée comme onto-théologie de la substance) soit à ces procédures objectivantes, techniques, positives, soit à une pure fiction ou à un délire d'imagination, comme tu dis, ou des procédures strictement psychologiques, fait partie de plein à l'histoire de cette "métaphysique" même, en constitue pour ainsi dire l'aboutissement, comme logique d'arraisonnement et d'objectivation (ce qu'autrement Foucault nommait le "grand renfermement").

Mais peut-être faudrait-il se ressaisir, en un sens non-péjoratif, des notions de fiction et d'imagination.
En un certain sens, la question heideggerienne est la fiction des fictions, si on entend par fiction tout ce qui n'est pas donné sur le mode de la présence, objective, disponible, maitrisable, utilitaire, etc. La question de l'être est proche de la question du rien, et de plus elle ne sert à rien (de ce à quoi à servent les concept-outils, machines-outils: gérer, contrôler, surveiller et punir, comme dirait l'autre, dans un monde réduit à une réalité opératoire). En ce sens, la question de l'être rejoint celle de la fiction. La fiction, la philosophie, la poésie, etc, ne servent à rien. Mais c'est le plus important. Que les hommes n'habitent plus cette terre en poètes (ce qui est d'une certaine manière impossible, car le manque, le rien de l'être, qui se dérobent au savoir utile et à l'existence gérée, se rappellent toujours à eux comme un "oublié" sur lequel on ne peut mettre ni des mots, ni des pansements, ni des joints de culasse), c'était pour Heidegger la grande menace: l'annonce du triomphe de la métaphysique "ontique" comme nihilisme...


(J'hyper-simplifie, bien sûr. Par souci pédagogique, un souci qui est sans doute, quand on voit ce qu'il donne dans les écoles, une des formes les plus nocives de "l'oubli de l'être"...)




Bien, je vais me coucher. Bonne journée...  Very Happy


(Ah, je pondais mon truc pendant que tu répondais, Borges. lol)

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Message par Invité Jeu 4 Déc 2014 - 14:19

La "question de l'être" et de la séparation entre niveaux ontologique et ontique ne provient pas d'Heidegger sur lequel on la plaque toujours, il l'a lui-même récupérée, on la trouve exposée dans un fascinant article de Schelling sur l'essence de la Liberté Humaine qui doit dater des années 1820 (que Heidegger a certes commenté dans un cours- que je n'ai pas encore lu, mais cela m'intéresserait de le faire) où elle est clairement utilisée dans une perspective théiste et contre l'immanentisme de Spinoza . Schelling déborde Spinoza des deux côtés: il n'y a pas de panthéisme, mais Dieu est lui-même situé dans la scission/scission entre plan ontologique, qui procède de lui, de sa toute-puissance et de sa justice, et le fond ontique, auquel il est aussi "soumis" et qui est un arrière plan "passif" qui met Dieu sur le même plan que la nature - c'est en fait le retournement complet du panthéisme - et d'où procède le mal moral. Heidegger il me semble ne modifie pas grand chose à la démarcation de ces concepts opérée par Schelling, mis à part qu'il est moins explicitement croyant et valorise moins la nature: pour Schelling la nature est le fond ontique livré à lui-même et laissé autonome; donc l'objet principal du salut religieux, pour Heidegger un cadre situé en deça du monde, plutôt pauvre car épuisé complètement par la science et la "dialectique" - qui pour Heidegger est une autre forme de la connaissance par l'observation (qui ne l'intéresse pas beaucoup, et sur laquelle il n'a peut-être pas grand chose à dire). Je ne suis pas spécialiste comme certains éminents (mais cependant forts  désoeuvrés semble-t-il) intervenants de ce forum, mais il me semble qu'Heidegger a opéré lui même une récupération "positiviste" des thèmes théologiques de Schelling (l'article de Schelling est objectivement parfois très confus) et emprunte à celui-ci beaucoup de son positionnement dans l'histoire de la philosophie, tout en rejetant la sensibilié romantique que celui-ci manifeste encore envers la nature. L'article de Schelling est à la fois philosophiquement archaïque (il rejette, en l'exprimant de manière concise et percutante, le criticisme kantien, qu'il qualifierait déjà de "positiviste" en un sens péjoratif, et sa vision religieuse évoque plus l'ontologie néo-platonicienne déplacée au XIXème siècle que le christianisme) et hyper-moderne pour cette thématisation ontologique -qui n'est en fait pas son objet principal, l'article est au départ l'élaboration d'une sorte de "modèle théologique" voulant expliquer la cohabitation de la toute puissance de Dieu et la réalité du mal radical. Ce livre de Schelling m'a beaucoup touché (mauvais mot) par sa richesse et  ce que je crois être un scrupule de laisser les traces et incertitudes de sa réflexion visibles, en en assumant l'aspect entièrement spéculatif, que l'on trouvera moins chez Heidegger.


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Message par Borges Jeu 4 Déc 2014 - 15:02

Hi, Tony. Tu parles plutôt là, il me semble de la distinction essence/fond-existence. Non? La manière dont tu définis la différence, c'est pas du tout la différence ontologique.

Il faut être sensible aux différences, comme disait Pascal, quand on dit que le "je pense, je suis" était déjà chez tel ou tel auteur, on n'a rien dit : car le système où il intervient chez Descartes est à lui ; c'est dans ce cadre que son cogito fait sens ; avec tout ce qu'il en déduit... fiction du malin génie, vérités éternelles...

(ce qui ne veut pas dire bien entendu qu'il n'y a pas d'"influences", d'inspiration, de réécriture, d'intertexte... et tout ça et tout ça...)

La pensée de Schelling n'est pas celle de Heidegger, qui a sur lui cet avantage de l'avoir lu... Quand un mec écrit dans un truc sur Schelling que ce que Schelling appelait Existenz Heidegger le nomme Vorhandensein, le mec rate la différence : le terme de Heidegger n'a de sens que si on pige la référence à la main, donc au monde, au travail. Heidegger (celui de l'époque Être et temps) veut nous rendre sensibles à la question de l'horizon de la compréhension grecque de l'être : un horizon de la fabrication... Donc les deux mots ne peuvent pas avoir le même sens ; Heidegger fait de la généalogie, de la déconstruction... La nature saisie depuis la Grèce, c'est ce qui deviendra, dans une compréhension unique de la technè, la nature de la technique, comme matière, fonds à utiliser, le Rhin pour faire des barrages, produire de l'électricité... contre le Rhin du poème de Hölderlin...

Quand DG écrit : "C'est d'Héraclite que Nietzsche écrit qu'« il gardera éternellement raison en affirmant que l'être est une fiction vide de sens (eine leere Fiktion) »
Le terme être ici n'a pas le sens que lui donne Heidegger, il est opposé à Devenir, ce que dit Nietzsche, c'est que l'être (ce qui demeure, sans changement...) n'existe pas, il n'y a jamais que du devenir, du changement... un tel être est une fiction, mais une fiction nécessaire (cf les cours sur Nietzsche, où Heidegger lie le schématisme et la volonté de puissance) pour l'homme, qui a besoin de constituer des identités (de l'identique)...


Etc.


Il faut donc distinguer au moins deux sens à "fiction de l'être", relation de l'être à la fiction (non-être, imagination, possible...); mais comme dit plus haut Jerzy, c'est pas une mince affaire...Wink
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Message par Invité Jeu 4 Déc 2014 - 15:51

Non non,  Schelling ne distingue (justement) pas "l'essence" du fond ontologique, mais ce qu'il appelle déjà l'Existence (Existenz  certes)  et le fond (Grund). C'est bien déjà une coupure interne à l'être et Schelling insiste fort sur cela. Le mal n'est pas problématisé par opposition à l'essence de Dieu, mais  par rapport à son rôle dans la création, c'est le fond qui excède ce rôle, dans un sens qui n'est pas d'abord moral ni même métaphysique, mais directement ontologique (ce fond n'a pas de raison d'être mais a une "position" précise). Mais l'opposition entre fond existant sans devenir et création prise dans un devenir est déjà clairement exposée chez Schelling, en effet. Réinterprêter l'Existence par 'Etre-sous-la-main"' comme l'aurait fait alors Heidegger est peut-être un forçage?

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Message par Borges Jeu 4 Déc 2014 - 20:14

Borges a écrit:Hi, Tony. Tu parles plutôt là, il me semble de la distinction essence/fond-existence. Non? La manière dont tu définis la différence, c'est pas du tout la différence ontologique.


Tony a écrit:Non non, Schelling ne distingue (justement) pas "l'essence" du fond ontologique, mais ce qu'il appelle déjà l'Existence (Existenz certes) et le fond (Grund). C'est bien déjà une coupure interne à l'être et Schelling insiste fort sur cela. Le mal n'est pas problématisé par opposition à l'essence de Dieu, mais par rapport à son rôle dans la création, c'est le fond qui excède ce rôle, dans un sens qui n'est pas d'abord moral ni même métaphysique, mais directement ontologique (ce fond n'a pas de raison d'être mais a une "position" précise). Mais l'opposition entre fond existant sans devenir et création prise dans un devenir est déjà clairement exposée chez Schelling, en effet. Réinterprêter l'Existence par 'Etre-sous-la-main"' comme l'aurait fait alors Heidegger est peut-être un forçage?

Je n'ai pas dit qu'il les opposait, j'ai écrit : "Essence/fond-existence", ce qui est opposé c'est l'essence/fond à l'existence.

Ce n'est pas la différence ontologique : être-étant.

Je développerais (peut-être), les différents moments de le relation Heidegger-Schelling : dans "qu'appelle-t-on penser?", Heidegger le situe tout simplement dans l'histoire de la métaphysique (modernité) : Schelling identifie l'Etre à la volonté. L'Etre est volonté.
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Message par wootsuibrick Sam 6 Déc 2014 - 8:21

merci pour vos réponses...
La question de fiction des fictions me semble très belle,
mais n'est-elle pas trop harmonieuse, et ne semble-t-elle pas (j'insiste sur le "semble"), clore le débat? 
L'Art définitivement plus "fondamental" (dans sa relation à nous) que la science positive...
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Message par Invité Sam 6 Déc 2014 - 10:38

Hello there...

Non. Rien de tout ça: ça n'est pas harmonieux, ça n'est pas spécialement "beau", ça ne "clôt" aucun débat mais au contraire ça les ouvre tous, et ça ne suggère nullement que l'art est plus "fondamental".

Pour comprendre le sens que je donne à "fiction des fictions", faut d'abord comprendre ce que j'entends pas "fiction" (qui est une notion prisée en phénoménologie mais aussi dans la lecture critique qu'en opère un derrida...)

Je viens à l'instant de taper tout un développement, en me servant de la notion de "connaissance transcendantale" chez Kant dans son rapport avec l'empirisme de Hume (et en l'expliquant basiquement), puis de la critique de la notion d'"expérience" par Husserl (qui est fondamentalement kantienne - et en l'expliquant basiquement) montrant que l'expérience ne se déduit pas d'elle-même, mais dépend d'un concept de l'expérience qui par définition sort du champ empirique: pour faire saisir, de façon claire et limpide, au terme de ces raccourcis basiques, le sens à la fois transcendantal et phénoménologique que je donne, avec d'autres, à la notion de "fiction" - qui ne nous ramène pas strictement au domaine de l'art, ce dernier n'étant qu'une modalité parmi d'autres du "fictionnement", qui inclut aussi les sciences positives, et qu'il faut comprendre classiquement (enfin, c'est pas si "classique" que ça) comme un cadre, un horizon plus originaire à la fois de genèse et de compréhension de toute forme de savoir ou d'art...

Mais horreur et putréfaction: au moment de poster, j'ai cliqué page antérieure, et tout a disparu...
Je recommencerai... Mais demain. C'est râlant Laughing

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Message par wootsuibrick Dim 7 Déc 2014 - 17:12

syndic des dockers a écrit:
Mais horreur et putréfaction: au moment de poster, j'ai cliqué page antérieure, et tout a disparu...
Je recommencerai... Mais demain. C'est râlant Laughing

On attend encore, Wink
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Message par Invité Lun 8 Déc 2014 - 11:46

J'arrive, hein Very Happy

Flemme de retaper, d'autant que je me rends compte que je dis peu ou prou la même chose que ce que j'ai radoté ici-même 50 fois.

Pour Kant, y a des éléments là (je taperai quand-même - ou pas - un truc pas très long pour indiquer le plus simplement possible en quoi on peut établir selon moi (pour moi, ça coule de source) un rapport entre "connaissance transcendantale", le concept d'expérience selon Husserl et la notion de fiction, appliquée ou non à la "question de l'être" heideggerienne:

Spoiler:


Et au bout du compte, j'avais dit tout ce que j'avais à dire là-dessus dans un fil ancien (je ne sais plus sous quel titre...) où on causait de blair witch project et de hors-champ (j'avais rassemblé mon intervention sur un texte de mon blog). ça tournait autour de derrida, heidegger, la question du hors-champ donc (dont je dis, comme Borges, mais avec des différences, qu'au fond y en a pas), de l'archi-écriture... Et tout ça, finalement, quel que soit le biais emprunté, tournait toujours autour de cette même question de la fiction, selon la définition minimale que je proposais dans mon premier post... Donc, en fait, pas la peine de réécrire mon post perdu...

Je m'accorde de dire que c'est mon meilleur texte jamais posté en 10 années de forum. J'y "synthétisais" (si on veut...) toutes mes obsessions habituelles, et pour une fois je trouvais que c'était pas trop mal. Je suis assez d'accord avec moi-même. lol. Mais bien sûr, il est discutable, pas "fini", ou alors si, au sens de "finitude", et donc interminable  Wink

Spoiler:

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Message par wootsuibrick Jeu 18 Déc 2014 - 8:15

Question naïve, purement intuitive : Lorsque les sciences positives dans le cadre de leur propre discipline développent un langage déconnecté de la polysémie du langage commun, du "On"... n'est-il pas logique qu'elle se déconnectent aussi de la question de "l'être" et "ne pensent pas" malgré le fait qu'elles semblent se préoccuper de questions "communes" : la Raison du fonctionnement du Monde, en gros...
Mais c'est bien là un malentendu... il me semble. Il y a dans "l'être" du scientifique deux choses qui ne communiquent que grossièrement ensemble, le langage scientifique et le langage commun qui fait la psychologie du scientifique.
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Message par Invité Jeu 18 Déc 2014 - 10:13

Je ne crois vraiment pas, dans la mesure où le jargon spécifiquement scientifique est fondé sur une exigence de communicabilité (exprimer un même concept à travers plusieurs langues naturelles) et est discuté et remis en question  (de façon souvent très polémique) par la communauté de chercheurs actifs dans un domaine.
La question est vaguement obscurantiste, normative (et inquiétante dans le contexte d'un forum où les intervenant revendiquent de réfléchir, alors que c'est précisément la recherche scientifique que les logiques politiques libérales actuelles sont en train de sucrer, surtout les disciplines emmerdantes axées sur les problèmes environnementaux) car elle suppose que l'activité scientifique s'expliquerait par une déviation sur la psychologie "normale" (promue au statut de psychologie "sur-scientifique"), une perte d'intérêt pour les "vrais problèmes" et représente un ersatz de pensée.
Le prétexte de l'affaire Lyssenko c'était justement de "connecter" la science à la langue d'une idéologie et aux "questions réellement communes" (et partant de là rejeter tout ce qui invalidait des résultats temporairement validés). Le mec a d'ailleurs été nommé responsable de la recherche agronomique et génétique en Ukraine au moment des grandes famines pendant que des scientiques plus méthodiques et moins "politiques" finissaient au goulag...

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Message par Invité Jeu 18 Déc 2014 - 10:55

De plus le vocabulaire scientifique est tout autant polysémique, dénotatif et représentatif que le langage naturel. Par exemple: tous les biologistes ne s'accordent pas sur ce que représentent les termes d' "espèce" , tous n'accordent pas la même valeur à la distinction entre "phylogénie" et "taxonomie", par contre l'emploi de ces termes leur permet d'avoir une représentation partagée et spontanée des données, méthodes et outils qu'il leur faut utiliser. Mais ils n'arrivent pas pour autant à communiquer facilement leurs hypothèses (il me semble que l'on est vraiment très proche des jeux de langages que Wittgenstein élabore dans les Investigations).


Dernière édition par Tony le Mort le Jeu 18 Déc 2014 - 12:28, édité 1 fois

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Message par Borges Jeu 18 Déc 2014 - 11:26

Hi;
La distinction entre le langage scientifique et le langage ordinaire, de la pensée, et de la littérature, c'est précisément qu'il tente d'éviter autant qu'il est en son pouvoir la polysémie, le formalisme étant sa finalité. Un énoncé scientifique traduit ne doit rien perdre de son sens, de sa valeur...La science s'écrit, idéalement dans une langue transparente à elle-même, à ses objets, à son sens; on peut même dire qu'elle n'a en fait pas de référent, et que son objet est ce qu'elle construit à travers son discours; le lion de la Fontaine, c'est pas le lion du zoo, et pas non plus celui de la biologie... Un poème ne se traduit jamais vraiment, pas plus qu'il ne se résume, alors qu'un énoncé scientifique n'est scientifique que parce que la langue dans laquelle il est écrit n'a aucune importance, étant indifférente à sa valeur de vérité...

"tous les biologistes ne s'accordent pas sur ce que représentent les termes d' "espèce""... le terme ne représente rien, ni personne...c'est pas un problème de polysémie, mais de recherche, d'histoire du champ...

La science vise à éliminer la "polysémie"...et je ne sais même pas si le problème du sens est son affaire.

C'est la base, je crois; après on peut compliquer...

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Message par Invité Jeu 18 Déc 2014 - 12:04

wootsuibrick a écrit:Question naïve, purement intuitive : Lorsque les sciences positives dans le cadre de leur propre discipline développent un langage déconnecté de la polysémie du langage commun, du "On"... n'est-il pas logique qu'elle se déconnectent aussi de la question de "l'être" et "ne pensent pas" malgré le fait qu'elles semblent se préoccuper de questions "communes" : la Raison du fonctionnement du Monde, en gros...
Mais c'est bien là un malentendu... il me semble. Il y a dans "l'être" du scientifique deux choses qui ne communiquent que grossièrement ensemble, le langage scientifique et le langage commun qui fait la psychologie du scientifique.


J'avoue ne pas bien saisir le sens de cette question.

Il ne faut pas oublier que la question heideggerienne de l'être, ainsi que la question du langage approprié à l'ouverture de cette question pour Heidegger, ne sont pas des données existant en soi, ou par elles-mêmes, ou objectives, ou positives, dont on se demanderait ensuite si "les sciences positives" s'en "déconnectent" ou non: comme si elles avaient à rendre compte à Heidegger du fait qu'elles l'intègrent ou ne l'intègrent pas. Elles ne sont pas "heideggeriennes", les sciences positives, dans le cadre de leur discipline: "la question de l'être" n'est pas leur question...

Ceci amenant bien sûr à se demander à nouveau ce que tu nommes "la question de l'être". Cette question n'est pas pour lui posée - ou bien elle est posée pour aussitôt être oblitérée -, aussi bien par l'épistémologie de la connaissance positive comme connaissance des objets,  que par la tradition de la métaphysique telle qu'elle s'est constituée en onto-théologie, et par ce que tu nommes les "questions communes" posées par le "langage commun" du "on" : questions "communes" et "langage commun" qui appartiennent selon lui au processus continu d'oubli de la question de "'être" par l'opération quasi-immédiate de sa réduction à la question de "CE qui est".

Pour entendre le sens d'une telle question, il faut insister d'une certaine façon sur le fait que c'est une question transcendantale au sens kantien. Kant: "j'appelle connaissance transcendantale une connaissance qui ne se préoccupe pas tant des OBJETS (à connaître) que des conditions qui rendent possible cette connaissance".

La question heideggerienne de l'être se tient initialement dans cet horizon transcendantal de questionnement :
1- la métaphysique ne se demande pas ce qu'est "l'être" (l'étant en tant qu'étant), condition de possibilité (qu'elle oublie) pour penser "l'étant qui est le plus, suprême", etc.
2- Les sciences positives ne se demandent pas ce qui signifie "l'être" de "ce qui est", elles se préoccupent de "ce qui est", cad l'étant, cad des objets déjà constitués : traduit en un sens transcendantal kantien : les sciences positives ne se préoccupent pas de l'objet en tant qu'objet ("qu'est-ce qu'un objet"?). Elle savent déjà ("à l'avance"), ou pré-comprennent, pour Heidegger, ce que sont les objets (à connaître, qu'elles se proposent de connaître) et donc ne se posent pas la question de l'objet en tant qu'objet: des conditions de possibilité transcendantales (non-objectives, non empiriques) qui permettent que la notion d'objet lui-même soit pensée.

(C'est en sens que Heidegger disait que "la science ne pense pas". Formule toujours mal comprise, et qu'on brandit comme preuve à charge d'un obscurantisme anti-sciences, etc. H. ne dit pas simplement: "la science ne pense pas". Ce qui ne voudrait rien dire. Il veut par-là dire: "la science ne pense pas l'étant en tant qu'étant" - ce n'est pas son souci, sa préoccupation. Elle n'a pas à se demander "qu'est-ce que l'être de l'étant" parce qu'elle pré-comprend déjà "l'être" dans les limites de l'étant comme objet d'un savoir possible, manipulable, maitrisable ou opératoire... Heidegger ne fait là que réarticuler la distinction kantienne entre "connaissance empirique/objective" et "connaissance transcendantale".

Il adresse la même critique à l'anthropologie comme science positive : "elle pré-comprend déjà (d'avance) ce que signifie la notion "homme" (comme une essence) et ne peut par conséquent jamais se demander QUI est l'homme, QU'est-ce que l'homme".)

3- Les questions ou préoccupations "communes", du "sens commun", exprimées par le "langage commun", du "on" (de l'opinion) sont de la même façon, pour Heidegger, dans la réduction quasi-immédiate de la question transcendantale du "qu'est-ce l'être en tant qu'être", "qu'est-ce que "l'étantité" de "l'étant", qu'est-ce que l'objet en tant qu'objet, etc, à la pré-occupation appropriative de l'étant, objet, comme ce qui est cerné par l'horizon d'un savoir, pouvoir, maitrise, action disponibilité, utilité.

Ce sont 3 déclinaisons parmi d'autres du processus - qui est celui de la métaphysique même selon lui - d'oubli et de réduction d'une question. Question qui préoccupe Heidegger précisément au sens où, pour lui, elle se dérobe, elle est raturée aussitôt que prononcée: aussitôt déplacée sur le champ du savoir ontique (l'étant, l'objet d'un savoir opératoire).

Si tu entends ce que je clarifie ici (en simplifiant au maximum), tu entendras aussi que ta question (posée en des termes heideggeriens, d'apparence) n'a pas vraiment de signification, puisqu'elle distingue des plans que Heidegger, lui, identifie comme deux déclinaisons d'un même mouvement "métaphysique" de réduction de la question de l'être au champ ontique: celui des sciences positives, et celui des "questions communes" posées par le "langage commun".

Faut rappeler quand-même que, pour Heidegger, le "langage commun", quelle que soit sa "polysémie", ne permet pas d'effectuer une "analytique existentiale du Dasein" (comme temporalité et finitude), analytique constituant dans Sein und Zeit "l'horizon de compréhension transcendantale de la question de l'être". Le langage commun ne le permet pas selon lui, car entièrement cerné par l'horizon ontique du langage-outil appropriatif. C'est pourquoi il développe une pratique de l'étymologie qui est très loin du "langage commun", et qui opère en lui des "décompositions" pour rendre apparentes les racines (impensées) à la source de ce "langage commun", recouvertes par les sédimentations du "sens commun".
De même, après son "tournant" (cad après avoir abandonné l'analyse du Dasein, qui se tenait dans les limites de la phénoménologie transcendantale de la tradition allant de Kant à Husserl), s'il s'intéresse à la poésie, ce ne sera pas davantage la pratique du "langage commun".


Et, bien sûr, ce que tu nommes "la Raison du fonctionnement du Monde", comme "questions communes", ce n'est justement pas, surtout pas, la "question de l'être" telle qu'il la pose: c'est, au contraire, là encore la réduction typique, pour lui, de cette question, au champ ontique de pré-compréhension du monde selon le principe de raison, qui est pour lui le moteur des sciences positives autant que de la théologie...


(Sorry, j'ai tapé mon truc sans avoir pris connaissance des autres posts écrits entretemps)

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Message par wootsuibrick Jeu 18 Déc 2014 - 13:25

Je crois entendre tes éclaircissements Jerzy,
en faite une partie de ma question (celle en dehors de la singerie d'Heidegger) venait du fait  qu'on peut avoir l'impression que le langage philosophique est plus connecté au parlé de tout les jours,
la discipline philosophie, sa tradition se perçoit ainsi... Dans un espace commun, on peut s'étonner de ne pas comprendre des énoncés philosophiques, il est plus rare de s'étonner de ne pas comprendre un énoncé mathématique, par exemple. J'ai l'impression qu'en cela, la philosophie peut donner l'impression d'être plus proche des Arts et de la Littérature, une discipline plus ouverte au jugement de chacun. 
Ce que j'entendais par "langage commun", c'est cette illusion qui fait que le "On" peut avoir l'impression que la philosophie s'adresse à son opinion en dehors des "spécificités" et de "l'histoire" de sa discipline. Chacun peut avoir son opinion sur la philosophie en quelque sorte, avoir "son opinion" sur un énoncé mathématique, voire même sur un énoncé de science positive c'est plus difficile depuis l'extérieur de la discipline... quoique les sciences humaines sont plus ouvertes à l'opinion du "On"; du moins elles donnent l'illusion d'y être plus ouvertes. Est-ce dû au fait que leur sujet est immédiatement "anthropologique"?
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Message par Borges Jeu 18 Déc 2014 - 14:58

wootsuibrick a écrit:Je crois entendre tes éclaircissements Jerzy,
en faite une partie de ma question (celle en dehors de la singerie d'Heidegger) venait du fait  qu'on peut avoir l'impression que le langage philosophique est plus connecté au parlé de tout les jours,
la discipline philosophie, sa tradition se perçoit ainsi... Dans un espace commun, on peut s'étonner de ne pas comprendre des énoncés philosophiques, il est plus rare de s'étonner de ne pas comprendre un énoncé mathématique, par exemple. J'ai l'impression qu'en cela, la philosophie peut donner l'impression d'être plus proche des Arts et de la Littérature, une discipline plus ouverte au jugement de chacun. 
Ce que j'entendais par "langage commun", c'est cette illusion qui fait que le "On" peut avoir l'impression que la philosophie s'adresse à son opinion en dehors des "spécificités" et de "l'histoire" de sa discipline. Chacun peut avoir son opinion sur la philosophie en quelque sorte, avoir "son opinion" sur un énoncé mathématique, voire même sur un énoncé de science positive c'est plus difficile depuis l'extérieur de la discipline... quoique les sciences humaines sont plus ouvertes à l'opinion du "On"; du moins elles donnent l'illusion d'y être plus ouvertes. Est-ce dû au fait que leur sujet est immédiatement "anthropologique"?



Hi;

Là, je crois que je dirais presque le contraire : la philosophie depuis ses débuts s'est construite contre le langage commun, la vie commune, même si c'est pour leur donner du sens, les comprendre, les saisir; on retrouve chez tous les penseurs, depuis les présocratique, cette différence, qui était d'abord une différence de vie, de mode d'existence; penser, c'est vivre autrement;  bon tout ça a disparu, bien entendu, depuis l'institutionnalisation de la philosophie, qui est une discipline comme d'autres, on fait de la philosophie comme on fait de la géographie.  C'est Platon qui a opposé de manière décisive  la doxa (opinion) et la pensée, à la science, le monde des sens, des ombres et des idées, de la pensée. Depuis la pensée se tient dans cette séparation, d'une manière ou d'une autre; Nietzsche n'est pas platonicien, mais il oppose aussi la vie philosophique, la surhumanité au dernier homme et à l'homme; chez Heidegger cette distinction, c'est la différence entre la vie ordinaire, la vie du On, impropre, inauthentique, et la vie propre, authentique…

(la distinction platonicienne a eu bien entendu ses adversaires, Arendt, par exemple, et les pensée du langage ordinaire; ne plus demander "qu'est-ce le courage ?" mais dans quel cas employons-nous ce mot...les problèmes philosophiques ce sont des problèmes de grammaire de l'existence commune)

L'une des grandes critiques de Heidegger au devenir institutionnel de la philosophie, ce fut d'avoir séparé la vie du penseur et la pensée; dans Etre et Temps, que tu lis, on sent cela, la volonté de faire de la question de l'être, une question "personnelle"; c'est pas une question vide, théorique, générale, qui peut être posée par le premier venu, c'est la question de Heidegger, de Martin Heidegger, qui en la posant tente de se comprendre; la question de l'être, c'est aussi la question de l'être de celui qui pose cette question.



Ca rejoint ce que dit plus haut Jerzy, sur la question de l'homme telle qu'elle est posée par l'anthropologie et telle qu'elle doit être posée par la philosophie : la question de l'homme, c'est pas "qu'est-ce que l'homme?", mais "Qui est l'homme?". La réponse ne peut jamais avoir la forme "l'homme est un animal rationnel, ou je sais pas, religieux, social, politique; elle ne peut pas avoir une forme universelle, générale, générique ou spécifique; on manquerait ainsi l'essence de l'homme, à savoir que l'homme a une ipséité, un soi, et que c'est ce soi (son "qui je suis"), qui répond à sa question. La question de l'homme, c'est toujours un "Qui suis-je?". C'est de moi qu'il s'agit, de ma vie, de mon existence…tout le mouvement de Etre et temps vise à arracher le qui, le moi propre, à l'emprise, à la tyrannie du on, qui fait que l'on parle comme on parle… vit comme on vit…Bref, il ne suffit pas d'être pour être homme : être homme, c'est être un soi, une exigence qui n'a pas de sens pour un animal, dirait Heidegger. Dans "Introduction à la métaphysiques", seuls les "créateurs", qui s'attaquent à l'occultation de l'être sont réellement des hommes. Qui est l'homme? c'est Sophocle, Parménide, Oedipe... on voit où peut aboutir politiquement une telle idée...




-L'espace de la philosophie n'est pas un espace commun; la philosophie n'est pas naturel, c'est une pratique, un exercice, un mode de pensée historiquement constitué;   comme on l'a souvent dit, la philosophie suppose aussi la maîtrise de méthodes de pensée, d'argumentation, un savoir conceptuel, historique… Tout le monde pense, mais tout le monde ne philosophe pas. On ne philosophe au fond jamais sans des cadres, des contextes. Qui lit "la critique de la raison pure" pour la lire, comme on lit un roman? Personne; on  ne peut la lire que parce qu'on est dans un certain champ (scientifique, artistique…).


Philosopher n'est pas plus naturel qu'être cordonnier, dirait Hegel, mais en même temps, c'est plus naturel, en tant que la philosophie touche à notre nature, à notre être (pré-compréhension de l'être).

Il faut distinguer penser et philosophie (Heidegger le fera de plus en plus à la fin; dans sa volonté de penser "la philosophie" pour en sortir). Tout le monde pense, dirait Deleuze, les sciences, l'art, mais la philosophie c'est une pensée par invention de concept, dont on peut s'emparer à sa manière, selon ses intérêts, dans sa vie morale, comme artiste, comme scientifiques…

"La réponse" à ta question sur Heidegger, la science, l'être, le quotidien, se trouve dans Etre et Temps, c'est simplement expliqué, quand il oppose l'énoncé ordinaire de la vie ordinaire : "ce marteau est (trop) lourd" à l'énoncé scientifique "le marteau est lourd"…

Une autre manière de redire ce que disait plus haut Jerzy, dont certains points pourraient être discutés (of course)


"Ce qui est décisif dans la formation de la physique mathématique ne réside ni dans le prix plus élevé attaché à l’observation des « faits », ni dans l’« application » de la mathématique dans la détermination des processus naturels — mais dans le projet mathématique de la nature elle-même. Ce projet découvre préalablement un étant constamment sous-la-main (matière) et ouvre l’horizon requis pour la considération directrice de ses moments constitutifs quantitativement déterminables (mouvement, force, lieu et temps). C’est seulement «à la lumière» d’une nature ainsi projetée que quelque chose comme un « fait » peut être trouvé et pris pour base d’une tentative régulativement délimitée par le projet. La « fondation » de la « science des faits » n’est devenue possible que pour autant que les chercheurs ont compris qu’il n’y a fondamentalement pas de « simples faits ». Derechef, dans le projet mathématique de la nature, ce qui est primairement décisif n’est point le mathématique comme tel, mais le fait que ce projet ouvre un a priori. Aussi bien, le caractère paradigmatique de la science mathématique de la nature ne consiste-t-il pas non plus dans son exactitude spécifique et son caractère obligatoire pour « tous », mais dans le fait que l’étant thématique y est découvert comme de l’étant peut être seulement découvert : dans le projet préalable de sa constitution d’être. Avec l’élaboration conceptuelle fondamentale de la compréhension directrice d’être se déterminent les fils conducteurs des méthodes, la structure de la conceptualité, la possibilité spécifique de vérité et de certitude, le type de fondation et de preuve, le mode d’obligation et le type de communication. Le tout de ces moments constitue le concept existential plein de la science."

(Etre et temps)


-Le langage ordinaire n'est pas polysémique du tout, étant toujours en situation, dans un contexte, qui en limite le jeu possible des sens, il est fonctionnel, utilitaire, il fonctionne comme un outil, comme un marteau...le polysémie de la pensée, de la philosophie est autre, certains cherchent à l'éliminer (un mot n'est pas un concept, la langue n'est qu'un véhicule à la pensée, véhicule qui doit être transparent ) d'autre pas (la pensée s'incarne dans une langue historique-historiale, cf "les mots et les choses"), mais elle prend sens dans leur pensée, par exemple les sens de Aufhebung dont était si fier Hegel...Il y a les philosophes qui écrivent et les autres, même quand ils écrivent très bien, il y a Descartes, Kant, Husserl, et Nietzsche, Heidegger, Derrida..., ou plutôt le contraire...


On parle de Heidegger, faut pas oublier que la pensée du gars a eu ses mouvements,  ses ruptures, ses tourments et ses tournants...



Walter Biemel raconte : "au séminaire, si quelqu'un qui avait lu un truc de Heidegger répondait à l'une de ses questions en le citant, Heidegger l'envoyait promener, de mauvaise humeur : je sais ce que j'ai écrit, ce que je veux c'est ce que tu as à dire à ce sujet. "

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Message par Invité Jeu 18 Déc 2014 - 15:35

le. J'ai l'impression qu'en cela, la philosophie peut donner l'impression d'être plus proche des Arts et de la Littérature, une discipline plus ouverte au jugement de chacun.

Récemment j'ai lu un texte intéressant de Carlo Ginzburg, sur Aby Warburg et l'école qui en a découlé (Saxl, Panofsky, et dans une certaine mesure Gombrich). En un cours paragraphe il opposait à ce qu'il appelle "l'irrationalisme" d'Heidegger l'idée que pour cette école (à part Gombrich) le "style", l'art", le "style", le "poème", "les lettres" sont peut-être depuis la Renaissance les premiers matériaux idéologiques historiques, et il faut prendre ici le terme "idéologique" au sens fort.
La concience de Pétrarque qui se désole d'avoir perdu le monde grec, puis de Dürer ou Mantegna qui en restituent le vocabulaire iconographique, voilé par son présent ne sont pas incommensurables à celle de Heidegger, pour lequel la confrontation avec l'ontique et le fait que la science renvoie au quotidien sans finalité masque l'ontologie, et que ce recouvrement a eu lieu (selon lui) dès la deuxième ligne du poème de Parménide. Pétrarque est à la limite peut-être plus conscient qu'Heidegger que la conscience de cette perte est située aussi  dans l'histoire et non pas uniquement dans l'être.

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Message par Borges Jeu 18 Déc 2014 - 20:09

-Je ne vois pas très bien ce que tu veux dire : Aby Warburg et Panofsky, c'est très éloigné l'un de l'autre, des contraires (cf GDHuberman)...

-Heidegger a souvent dit : le concept d'irrationalisme n'a de sens qu'opposé à une rationalité, à la raison; Heidegger veut se tenir en dehors de cette opposition...

-"la science renvoie au quotidien sans finalité", je vois pas; le quotidien se définit par la finalité, c'est un système finalisé de renvois; rien de plus...


-J'ai essayé de comprendre le second paragraphe, sans succès, tu fais peut-être allusion  aux questions de l'histoire, de l'histoire de l'art, de la raison, et à l'histoire transcendantale, ou historialité

-Opposer histoire et être chez Heidegger, c'est quand même pas très subtil : l'être est inséparable de son histoire, de l'histoire; une grande partie de Etre et Temps est consacrée à la détermination de la relation entre être et histoire (temporalité, intemporalité, intratemporalité, histoire, historialité...)...
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Message par Invité Jeu 18 Déc 2014 - 20:31

Je vais répondre que sur le premier point, admettant avoir été imprécis et grossièrement  lapidaire sur le reste (Heidegger, la non-finalité de la science, celle du quotidien effective mais pas valorisée).
L'article en question de Ginzburg date de 1966 (déjà plus très récent...), quand Warburg et Panofsky étaient relativement mal connus du public non-spécialisé. Il a avant tout un point de vue historique et pédagogique sur l'iconographie (de manière amusante et charmante les discussions théoriques "esthétiques" de Ginzburg les plus touffues figurent dans les notes de bas de page ). Ginzburg remarque les différences  entre Warburg et Panofsky et les exprime très clairement (le premier articule l'histoire de l'art comme élément d'un système de la connaissance totalisant et fini, ce n'est pas le cas de Panofsky qui a une approche plus phénomonologique de l'esthétique de l'oeuvre, héritée d'après lui de Kant et du Sublime, même si c'est moins  visible après son exil américain). Mais il s'intéresse surtout à ce qui les rapproche, historiquement dans l'évolution de l'Institut Warburg (ou Panofsky est une étape intermédiaire entre Warburg et ce qui serait apparemment l'anti-historicisme  radical de Gombrich qui leur a succédé) , et méthodologiqueent (ils partagent en commun une approche documentaire et  indiciaire des source antique de la Renaissance, ce qui intéresse bien-sûr Ginzburg dans l'élaboration de son propre paradigme). C'est un texte assez émouvant, car on sent l'importance de Warburg, qui n'a pu achever son oeuvre, abordé en premier lieu mais rapidement.


Dernière édition par Tony le Mort le Jeu 18 Déc 2014 - 20:44, édité 1 fois

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Message par Borges Jeu 18 Déc 2014 - 20:43

Je ne connais pas cet article, si je tombe dessus, j'y jetterai un oeil; J'ai lu Panosfky, Warburg, je ne connais que par GDH.
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Message par wootsuibrick Ven 19 Déc 2014 - 15:16

Borges a écrit:

Hi;

Là, je crois que je dirais presque le contraire : la philosophie depuis ses débuts s'est construite contre le langage commun, la vie commune, même si c'est pour leur donner du sens, les comprendre, les saisir; 


Je partais d'une idée que j'avais de relations qui me semblent assez fréquentes à la philosophie, (et aux sciences humaines).
pas de l'idée que j'ai de la philosophie elle-même,
ma question n'était donc en rien du côté du philosophique, mais juste bassement "sociale"... 
Comment se fait-il qu'on peut tomber fréquemment sur des opinions de type "c'est de la prise de tête" "du jargon pour du jargon" pour tout ce qui est sciences humaines et philosophie... "ils compliquent tout juste pour tout compliquer"... alors que ce genre d'opinion se pose bien moins fréquemment face aux sciences dites dures. On ne se demande pas, ou du moins ça semble assez bizarre comme opinion, pourquoi une formule mathématique est illisible, etc. 
C'est pour cette raison que j'ai l'impression qu'il y a une forme d'illusion due à une apparente plus grande proximité entre les énoncés des sciences humaines, de la philosophie et le "langage commun", celui du "On"... Illusion qui fait qu'On ose plus fréquemment contester les manières alambiquées des sciences humaines et de la philosophie, sans se soucier des logiques internes de la discipline, en étant dans la croyance que la logique interne de ces énoncés est en continuité avec ce qu'on peut penser quotidiennement, sans travail particulier.
On est fréquemment dans l'illusion qu'il est possible de philosopher sans être passé par l'apprentissage d'un langage particulier, alors qu'il est difficile de mathématiquer et physiquer, voire science naturaliser, sans être passé par un apprentissage progressif et long de bases qui permettent de lire les énoncés mathématiques, physique etc. 

Mais, aux yeux de ces disciplines... utiliser une calculatrice pour faire les comptes de son budget foyer, est-ce du même ordre que "philosopher" autour d'une bière, autour de la question du "d'où venons nous, où sommes nous, où allons nous?", "qui sommes nous?"... Bon il est vrai que dans ces discussions de café sont bazardés sans distinction et autant de lieux communs ce qu'On a lu sur la physique quantique, Dougen, Lao Tseu, Héraclite etc. Mais on y a plus l'impression, dans ce bazar, de philosopher plutôt que de physique quantiquer... vu qu'il s'agit avant tout, On en est conscient, d'un "bavardage" et non pas de recherches en labos.
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Message par wootsuibrick Sam 11 Avr 2015 - 4:58

Je traine sur internet pour savoir quoi lire après Etre et Temps traduction Martineau et je tombe là  dessus : 

http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article515
Nous ne voyons nullement pour quelle raison il faudrait l’en dispenser, cette étrange formulation étant présente à plusieurs reprises dans la traduction (par exemple p. 99 : « l’estre soi : même ») sans être jamais explicitée. Il s’agit en allemand de « das Seyn selbst », pourquoi ne pas traduire simplement par « l’estre lui-même » ? Il faudrait au moins s’expliquer. Quant au fait de rendre Seynpar « estre », est-ce vraiment indispensable alors que ce « s » ne correspond à rien en allemand ? Certes, il faut distinguer Sein et Seyn. Sein désigne l’être de l’étant, son étantité telle qu’elle est prise en vue par la métaphysique. Heidegger utilise l’ancienne graphie Seyn pour désigner non plus l’être de l’étant mais l’être comme tel, sans égard pour l’étant, l’être qui n’est rien d’étant. C’est donc une manière de marquer la différence ontologique à même le mot. Ne peut-on pas plus simplement, pour éviter d’alourdir la traduction, écrire « l’être » pour Sein et « l’Être » pour Seyn, comme cela a souvent été fait déjà ? Pour dire cette différence, François Fédier ajoute : « L’estre (pouvons-nous peut-être risquer en français) este et non pas « est » » (p. 596). Et là, nous restons perplexes : que signifie cet « este » qui n’est pourtant nulle part présent dans la traduction des Beiträge ? Quel mot allemand est-il traduit par ce « este » ? Cela n’est nulle part indiqué. Il arrive parfois à Heidegger d’écrire das Seyn yst, mais pas dans les Beiträge, et si c’est une allusion à cette graphie il faudrait au moins le signaler pour que le lecteur puisse s’y retrouver.

et là dessus sur le lien amazon du bouquin en question : 
 Concernant une nouvelle traduction française du corpus heideggérien, oui, il y en aura bien une,... un jour ; mais certainement pas « dans les années qui viennent ». Gallimard a acquis l'exclusivité des droits pour la traduction française et le directeur de publication des oeuvres d'Heidegger est Fédier, qu'il vaut mieux éviter de froisser (Emmanuel Martineau en fit les frais il y a plusieurs années pour avoir osé une contre-version de SZ moins, disons, ésotérique que celle de Vézin). En résumé, pas de nouvelle traduction en-dehors de l'équipe Fédier avant le passage du corpus dans le domaine public, soixante-dix ans post-mortem, soit pour Heidegger (1976 +70), pas avant... 2046. Un conseil : apprenez l'allemand, ce sera plus rapide.
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Message par wootsuibrick Sam 11 Avr 2015 - 5:05

Au-delà de ces histoires de traduction du "second heidegger" en France, je suis aussi tombé sur ces reproches de Hannah Arendt à son ancien prof de théologie dans une lettre adressée à Karl Jaspers:
Hannah Arendt a écrit:Cette vie à Todtnauberg, à pester contre la civilisation et écrire Sein avec un y, n'est en réalité que le trou de souris dans lequel il s'est retiré parce qu'il pense, avec raison, qu'il n'aura à rencontrer que des gens qui, plein d'admiration, viendront là en pèlerinage.(...)

"La philosophie n'est pas tout à fait innocente", Petite Bibliothèque Payot

Des conseils pour continuer dans l'étude de Heidegger à partir de ces situations?
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