Kubrick - Shining
Kubrick - Shining
documentaire à prendre au 10ème degré échafaudant des théories plus ou moins farfelues sur le véritable sujet du film : par exemple le génocide indien, en raison, entre autres, de la présence de boîtes de conserves de la marque "Calumet" dans le garde-manger de l'hôtel ?!?
incubé- Messages : 206
Re: Kubrick - Shining
documentaire à prendre au 10ème degré échafaudant des théories plus ou moins farfelues sur le véritable sujet du film : par exemple le génocide indien, en raison, entre autres, de la présence de boîtes de conserves de la marque "Calumet" dans le garde-manger de l'hôtel ?!?
Cette théorie-là, justement, n'est pas farfelue. C'est un élément explicitement signifié par Kubrick. On a déjà discuté de tout ça: l'aspect indien de Wendy, les tapisseries indiennes, le cimetière indien, les ruses de Sioux de Danny... et les boîtes Calumet. Mais aussi toute la violence et les exclus de l'Histoire de l'Amérique, esclavage des Noirs inclus.
Kubrick donne à penser que la hantise qui opère dans l'hôtel Overlook peut se lire aussi comme un vaste 'retour du refoulé' de cette Histoire. Nicholson, le gardien, revit la fête sanglante du 4 juillet du double qui le hante. A titre de ''serviteur'' de l'Amérique blanche majoritaire, raciste et coloniale, mais sous l'angle du 'petit Blanc pêcheur' (la petite classe moyenne, chômeur, alcoolique, écrivain impuissant, pétri de ressentiment)... Sa femme et son enfant, ainsi que le cuisinier, revivent l'Histoire des victimes... Le flot de sang qui inonde l'Hôtel est souligné par le Thrène de Penderecki à la mémoire des victimes de Hiroshima... On en avait parlé aussi.
Y a aussi, préfigurant le devenir-cannibale du Père/Grand méchant loup du conte (''j'ai fait un rêve atroce: j'ai rêvé que je vous tuais toi et Danny. Mais je ne me contentais pas de vous tuer, je vous découpais aussi en petits morceaux et je vous mangeais''), l'allusion de Jack au début, sur la route menant à l'Overlook, à l'Expédition Donner. Qui peut d'une certaine façon être reliée à une dimension de la colonisation [wiki: '' nom donné à un groupe de 81 pionniers américains en route pour la Californie, pendant la « Fièvre de l'Ouest », dans les années 1840. Après s'être retrouvés bloqués par la neige dans la Sierra Nevada au cours de l'hiver 1846-1847, 36 membres ont péri des conséquences de la famine, l'exposition, la maladie et le trauma et certains des survivants ont recouru au cannibalisme"]. Et bien sûr, Chaplin, sa Gold rush et sa scène de cannibalisme sont aussi convoqués dans le film.
On en a causé aussi. lol.
Tout signifie toujours, chez Kubrick, y a pas de hasard. Mais spécialement dans ce film, qui tisse un tel réseau de renvois et de symboles ouverts à l'interprétation qu'il y a carrément un 'second film' enchâssé dans le film/récit, lequel en devient presque anecdotique, le pré-texte d'un archi-texte...
Il y a déjà un topic sur Shining (mais où? Je sais plus quel titre il avait...).
Ce serait bien de réintituler celui-ci Room 237 (Rodney Ascher - 2012). Merci.
(Edit:
Et bien sûr, voilà que tu poursuis à côté, au Colorado saloon. Histoire de bien signifier les séparations, l'étanchéité des cloisons que tu bâtis, le refus de la contamination/dépossession d'une parole propriétaire, indépendante, sans vis-à-vis. Quitte à délaisser ton propre topic, investi du dehors par l'importun (flicaillon médiocre et ennuyeux comptable). Répondre '' à côté '': Éternel grand écart, pas de côté, éternelles glissades de la fière danseuse sur le lac gelé des cygnes, ou casse-noisettes, je sais plus. Enfin, d'un hystérique célèbre - et génial: Piotr Ilitch Tchaïkovski...)
- Spoiler:
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