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Breaking Bad

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Message par Invité Lun 22 Juil 2013 - 9:09

Baudouin II de Barvaux a écrit:Breaker, je vais pas perdre mon temps à lire ta dernière livraison, puisque ma réponse argumentée à ta sollicitation sur ce topic, tu t'en tamponnes manifestement le gloubitchouk....
mais je t'ai répondu, le personnage est mauvais parce qu'il tue dès le début de la série (épisode 3). Ensuite son ressentiment par rapport à ses potes dont Walter refuse l'aide est révélé tout aussi vite(épisode 5), et donc je vois pas ce que ça a d'hasardeux d'en dire que le personnage est parcouru en profondeur par le ressentiment.  
Et tu pourrais être un peu plus respectueux, grace à moi tu peux archiver toute la rtbf TV.
bonne nuit à toi.

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Message par Borges Sam 3 Aoû 2013 - 21:32

Pierre Alferi a écrit:7 septembre 2010. La saison 3 tant attendue confirme la supériorité de celle qui nous fit croire en une renaissance des séries. Elle aura donc été, en fait, une exception esthétique autant que (a)morale.

La mise en scène conjugue le sérieux du grand cinéma sur le mode mineur, ironique du sit-com. En pré-générique, une saynète teaser vaut souvent, dans le genre, un long métrage des frères Coen. On pense à William Eggleston devant les images d’un Nouveau-Mexique aussi désolé que criard. Et surtout, après deux années, c’est la jouvence — dont le secret, pour un feuilleton, est de négocier les virages dramatiques les plus serrés sans briser la courbe d’un temps étale, banal, indexé sur celui de la diffusion.

D’un côté, le héros condamné par la science monte en puissance, en assumant les conséquences de sa folie, au contact du patron d’une chaîne de fast food dédiée au poulet, mémorable figure ascétique du démon, qui lui offre un labo sous-terrain d’une telle splendeur qu’il peut passer un épisode entier à y chasser une mouche, cependant que deux anges de la mort jumeaux remontent de la frontière en dézinguant tout ce qui bouge.

Mais c’est surtout, comme il se doit, la rédemption de personnages ingrats qui fait la blague. D’abord, le beau-frère, matamore de la brigade des stups, fait l’expérience de sa lâcheté. Face à l’ultra-violence, il boit jusqu’à la lie la potion qui lui rend visible sa petitesse dodue, et c’est alors seulement qu’il s’abandonne à l’inconscience des braves. Or, par une élégance du récit, cette lucidité ne le rend ni sympathique ni sage. Elle le plonge, plus encore que les séquelles de ses blessures, dans une mélancolie hargneuse.

Enfin l’épouse, incarnation de la mesquinerie petite-bourgeoise jusque dans l’adultère avec son minable patron, sort de l’hypocrisie comme d’une chrysalide. Elle apprend, non sans résistances, à voir ce que recouvre sa hantise de l’inconfort. Ce n’est pas joli joli. Tant qu’à faire, elle tentera l’aventure ; elle mettra ses talents de comptable au service du crime.

Ouf. On a craint le pire, au début de la saison : le retour au bercail de l’époux prodigue, et le retour à l’éloge du statu quo pour une série qui aura été plus transgressive, dans sa visée modeste, que la plupart des sagas de familles mafieuses. Série sauvée, tu sauves tes sœurs qui courent encore — au bénéfice du doute, jusqu’au retour à l’ordre.


http://independencia.fr/revue/spip.php?auteur7


Pierre Alféri,  le fils (biologique) de derrida; (ex?) spécialiste des séries chez independencia...
j'avais lu, à l'époque, son (bon) bouquin sur Guillaume d'Ockham (sa thèse) sans savoir alors qui il était...
il est aussi poète, " one of the most innovative French poets of today" nous dit sa page sur EGC



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Message par balthazar claes Dim 29 Sep 2013 - 19:51

Dernier épisode ce soir. Une saison finale plutôt lente et poisseuse, sinistre, dans une tonalité de mélancolie hargneuse comme dirait Alféri ; qui semble vouloir faire payer très cher leurs péchés aux héros, et faire s'effondrer au ralenti le château de cartes qu'est l'empire Heisenberg.

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Message par Invité Lun 30 Sep 2013 - 10:40

Salut Balthazar.

Merci pour l'info. Je vais enfin pouvoir mater en une séance la seconde moitié de la saison. Pas dépassé la première ligne, je ne veux rien savoir. Smile 


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Message par balthazar claes Jeu 3 Oct 2013 - 16:16

Spoiler:

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Message par Invité Sam 5 Oct 2013 - 0:56

En guise d'interlude: cette vidéo vieille de 13 ans, vue sur le forum de fdc, m'intrigue.

Prestation d'acteur, trollisme, mec complètement givré aux amphètes, ou les trois? Very Happy 

spoiler:

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Message par Borges Sam 5 Oct 2013 - 9:57

ai fini aussi la saison 5; d'accord avec BC, sur certains points; on attend Jerzy pour débuter la discussion, et ceux qui n'ont pas encore fini... Wink  
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Message par Invité Sam 5 Oct 2013 - 17:32

Salut Borges.

Y a pas de souci, vous pouvez entamer la discussion. Je raccrocherai au wagon un peu plus tard.
En attendant, j'évite simplement de cliquer sur le topic.Wink 

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Message par Invité Dim 6 Oct 2013 - 5:06

Bon ben, tout maté in the night.

Scotché. Je vais une fois de plus exprimer un enthousiasme un poil benêt, mais waooouw: quel show !

Sans rien dire ici du fond, du sens, en considérant l'objet d'un point de vue "strictement" (si ça veut dire quelque chose) cinématographique et dramaturgique, showrunners & scénaristes se sont vraiment sortis les doigts du cul pour nous pondre une seconde moitié de dernière saison classieuse.

Ces 8 derniers épisodes frappent par leur qualité d'écriture et de mise en scène (pour rester dans des généralités de type allocinesque, je peux pas plus à cette heure), et cette 5è saison surclasse pour moi les précédentes. Fait rare: une série qui sait conclure et se conclure à temps, tenir jusqu'au bout, sans vaciller, son arc narratif.

Un épisode 14 de folie.

(Faudrait que je touche un mot, à l'occasion et en contrepoint, de l'horreur absolue, en termes de nawakisme, bâclage honteux, que furent les deux dernières saisons, au moins, de Lost. Par exemple. La série qui s'est tiré 5.000 balles dans le pied pour dégoûter le fan que je fus, et s'inscrire dans le Guiness book des baudruches crevées intersidérales. Ou les derniers épisodes, lamentables, de la 3è saison de The walking dead).  

On touche ici à une sorte d'épure, d'élégance formelles, graphiques. C'est cette réussite plastique (très sergio-leonesque) que je retiendrai pour ma part, qui fait passer la pilule d'un certain manque d'épaisseur psychologique, d'une certaine stéréotypie. Plus la qualité de l'interprétation - vraiment intense.
Bryan Cranston au premier chef, au bord du génie hypnotique, là. Quelle incarnation, quelle présence, quel visage...



D'accord aussi avec Balthazar sur certains points, mais pas sur d'autres. Je m'efforcerai de développer, un peu plus à froid.

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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 10:47

Hi;

- un regret, que la vengeance de WW ne se soit pas exercée de manière plus violente, définitive, sur ses vrais ennemis, ceux qui sont à l'origine de sa vie "médiocre", ceux qui l'ont séparé de sa puissance de pensée, d'action : les deux associés; les vrais gangsters... (à l'origine de toute fortune, y a eu un vol)

- comment expliquer le surgissement du nazisme, l'oncle et sa croix gammée ? à partir de Heisenberg ?

- la construction en boucle est très intéressante, retour du cancer, retour à la médiocrité d'une vie sans danger, sans grandeur : tout ça pour ça, pour presque rien ; si bien que toute l'aventure de WW apparaît comme une métaphore de la vie de la classe moyenne, on se casse le cul, on bosse comme un dingue, on vit l'enfer,  et on finit lamentablement, comme on a commencé, en espérant que les gosses aillent plus loin ; à coté de ça, y a les riches, ceux qui ont tout pour rien, sans sembler jamais se fatiguer... et qui peuvent se permettre des dons de dizaines de millions (l'immonde charité-communication, comme disait Deleuze)

- le plan final avec la caméra qui s'élève, doit-il être lu comme un dépassement du matérialisme de WW (le presque rien de la vie qui n'est pas réductible à la chimie) ?
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Message par balthazar claes Mer 9 Oct 2013 - 13:25

Borges a écrit:
- comment expliquer le surgissement du nazisme, l'oncle et sa croix gammée ? à partir de Heisenberg ?
Le nazisme c'est la suite logique de ce scénario en roue libre. L'ignominie des méchants va crescendo, c'est une nécessité des séries. Il fallait un gang ayant un pied dans les prisons pour éliminer les hommes de main de Gus, dans la saison 4. Ils avaient le choix entre un gang d'afro-américains, un gang de latinos et un gang de nazis, à peu près. Pour les latinos on peut dire que c'était peu crédible, étant donné toutes les affaires des premières saisons. Un gang de Noirs, ça faisait trop cliché à la The Wire ? Des Noirs, il y en a très peu dans la série : le garde du corps benêt de l'avocat est le seul qui me revient.

De toute manière la "normalité" qui sert de référence ici est une normalité très WASP, très blanche. "Normalité" qui est délire de pureté, si on prend le couple Hank-Marie : leur maison horriblement parfaite, entièrement assortie en mauve. Avec par en-dessous les petits vices honteux, la kleptomanie de Marie, ses délires mythomanes... Cette "normalité"-là est peut-être d'emblée raciste.

Ça rappelle le gif par quoi tu as ouvert le topic : Walt montre du mépris pour le black english, broken english de la rue, à la différence de The Wire où il est l'objet d'une relative fascination, et où les flics se distinguent par un langage de charretier. Dans BB, le côté "wigger" de Jesse est plutôt un indice de son immaturité ; il finit d'ailleurs par changer de style. Il y avait une notation du même tonneau dans Gran Torino de Eastwood : old Clint sermonnait à un moment un petit blanc qui se prenait pour un noir. (même chose dans la saison 2 de TW, en y repensant).

La "famille", WW finit donc par l'avouer, n'était que le prétexte de sa plongée dans le crime. Tout de même, c'est son point de départ, son horizon indépassable. Les nazis, c'est peut-être le retour du refoulé de cette idéologie familialiste, où les liens du sang priment sur tout le reste. Avec la question douteuse d'un "mauvais sang", celui qui porte le cancer du poumon du non-fumeur, la maladie génétique du fils...

Le plan final, comme dans Lost : libération de l'enfer de l'éternelle répétition du même que constitue la série dans son principe.

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Message par Borges Mer 9 Oct 2013 - 15:59

Hi BC;

-oui, et c'est aussi  une réponse à ceux qui auraient pu reprocher à la série de réserver la place des méchants vraiment méchants aux seuls latinos; réponse hypocrite et double, en un sens : ces méchants blancs ce ne sont pas vraiment des blancs ce sont des nazis; joli paradoxe, et renversement de la logique de la suprématie blanche, ceux qui se veulent les plus blancs, plus blancs que blancs, d'un point de vue morale, ne sont pas Blancs, démocrates, bons, etc...

-Toute cette idéologie blanche est bien entendu contenue dans le nom de walter, white;  white, c'est bien entendu blanc, mais le prénom aussi est intéressant, et peut être encore plus, parce que la série semble consciente de ses connotations et de son histoire... walter, vient de Walthari, Walthere, literally "ruler of the army," from waltan "to rule"...

walter,le petit gars dominé, par sa femme, son beau-frère, son bosse, ses élèves, déchu de sa puissance comme chercheur de génie, devient lui-même, le boss, le souverain, celui qui règne (walten), domine...walter white : le blanc est souverain, ou si on veut, le souverain est blanc...par la violence et le génie techno-scientifique...le savoir-pouvoir-violence.


Waltan/Walten : Heidegger a consacré pas mal d'analyses à ce terme, et à ses composés, en le liant à l'essence de l'homme et de l’être:  l'homme est l’étant qui sort de ses limites, qui échappe à la norme, à la société,  au familier, à l'espace du connu et s'aventure dans l'inconnu, il est unheimlich...

toutes ces valeurs (transgressives, de démesure) se retrouvent bien entendu dans le titre de la série, comme on peut le voir en jetant un oeil à l'urbandictionary

to break bad : to go wild, get crazy, let loose, to forget all your cares and just plain not give a sh**, to have a great time, to break out of your mold.

A cette puissance, nous dit Heidegger, une seule chose résiste, fait obstacle, la mort :  walter échappe à tout, sauf à la mort; mais comme dirait jerzy, c'est parce qu"il a regardé la mort en face,  l'a vue comme la nécessité absolue,  le maitre absolu, qu'il a pu se libérer et libérer sa propre puissance de mort...il est passé de la mort passive, anonyme, à la mort assumée, voulue; seul celui qui se tient dans l'espace de la mort vit réellement : i was alive...dit-il à sa femme...

"il n'y a qu'une chose qui fasse échec au faire-violence de l'homme (Gewalt-tatigkeit), et c'est le mort "

dit Heidegger, et derrida poursuit : "la question reste entière, qui peut mourir? A qui ce pouvoir est donné ou dénié? Qui peut la mort, et par la mort mettre en échec la super-ou l'hyper-souveraineté du Walten".

(séminaire 2)


c'est tout de même épatant, je trouve, cette capacité des produits ciné-télé us à rencontrer la pensée...

ne me dites pas que c'est un simple hasard si le héros s'appelle walter white, et qu'il a pour pseudo Heisenberg, un type qui a bossé pour les nazis, avec les nazis...

Que faire alors de Walt Whitman?
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Message par balthazar claes Mer 9 Oct 2013 - 22:34

Borges a écrit:

Que faire alors de Walt Whitman?
Hello Borges,

je ne sais pas trop, mais il y a au moins le thème de l'homosexualité. Dans presque toutes les séries HBO-like, il y a des personnages d'homosexuels ; dans Breaking bad, d'une part le sexuel en général prend très peu de place, d'autre part il y a ces personnages d'homosexuels "discrets", présumables ou présumés : Gustavo Fringe, et surtout Gale Boetticher, le fan de Walter, qui lui écrit les dédicaces étrangement sentimentales qui causeront sa perte, et qui a des loisirs plutôt très queer.


"Gus embarks on his elaborate plan of patient revenge against the Cartel after they kill his "hermano" Max Arcinega. The two were partners in both the meth business and the fried chicken business, but many fans wonder if Max and Gus might have also been "partner" partners. Even 20 years after Max was murdered, Gus still thinks about him often. There are pictures of the two men in his home, and Gus even named a scholarship after Max."

"When asked by Hank to read about a chemical process written in Gale's lab notes, Walt notices a Walt Whitman poem and a dedication: "To W.W. My Star, My Perfect Silence."


Je note ça parce que Walt Whitman supposait paraît-il que la démocratie américaine à venir reposerait sur l'homosexualité.

Vue sous cet angle, la relation Walter-Jesse ne serait pas tant filiale qu'amoureuse. Ça expliquerait pourquoi Walt laisse la jeune fille mourir, ou bien pourquoi il veut que les nazis tuent Jesse après que celui-ci l'ait dénoncé à Hank... Finalement il n'est jamais paternel avec Jesse : il veut bien le sauver, mais le guider, le soutenir, c'est le dernier de ses soucis, il ne cesse au contraire de l'accabler de sarcasmes sur ses points faibles.

balthazar claes

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Message par Borges Ven 11 Oct 2013 - 11:49

Hi BC,

comment va ?

J'y avais pensé, mais cela ne mène pas très loin ; à mon avis. BB, comme tu dis, est très différent des séries HBO, du point de vue du sexe, et même de la violence finalement, c'est très moral ; Walter fait toutes les saletés possibles, mais ne trompe jamais sa femme ; et ce que lui reprochent Hank et sa belle-sœur, c'est moins ses assassinats que de leur avoir menti ; de les avoir trompés ; on dit que les Américains ne supportent pas le mensonge.

WW, c'est d'abord une histoire de dédoublement, de double (dès le titre, "BB") comme on les aime ; on en trouve de toutes les sortes dans le cinéma US : ce double est soit lumineux (Superman, et les autres super héros) ; soit sombre, ténébreux, mauvais (le Mister Hyde qui se cache au fond de chaque âme). Avant, le cinéma US classique faisait vivre cette dualité dans deux personnages différents, le méchant et le gentil, puis le partage, la division s'est intériorisée…
W, c'est déjà un double, un double V.

Walter White a deux doubles, l'un est une projection idéalisante de son moi, ce qu'il aurait voulu être, un type qui laisse son nom dans l'histoire de la science, Heisenberg ; ce nom fonctionne aussi bien entendu comme loi de la mise en scène et d'organisation hasardeuse de la vie, de l'univers ; principe d'incertitude ; comme dit White (à ses élèves, je crois) la chimie n'est pas la science de la matière, mais du changement, des transformations… Science des devenirs, dans lesquels sera pris WW, qui ne cesse de se transformer, de changer, physiquement, moralement…

Heisenberg, selon la règle du dédoublement, ou du double, est aussi bien entendu une figure sombre, comme je l'ai dit plus haut ; le mec a bossé pour les nazis à la fabrication de la bombe ; la dernière saison amène Walter à une confrontation avec cette part sombre de son désir : il tue les nazis, en lui et en dehors de lui, et se retrouve seul face à son unique désir : la recherche, un labo, son véritable espace d'existence créatrice, vivante.

L'autre double, WW, est imposé par les initiales et par la rencontre de Gale Boetticher, qui doit son nom au metteur en scène ; c'est lui qui introduit le poète dans la vie de Walter White ; il lui donne le bouquin avec la fameuse dédicace, qui le trahira, et lui récite un poème "When I Heard the Learn'd Astronomer", un des plus connus et plus beaux, parce que court, je dois avouer qu'en dehors de quelques poèmes, je trouve WW assez ennuyeux, verbeux, et son enthousiasme me fait rire, de même que la légende de super transcendantaliste démocrate construite autour de son œuvre, et par les plus grands, pas seulement Cavell, Deleuze et même Rancière…


La fameuse dédicace :

"To my other favorite W.W. It's an honour working with you. Fondly G.B."

"Mon autre WW favori" : on peut entendre doublement,

c'est pas seulement les initiales de Walter White, c'est aussi un autre Walt Whitman, dont il est question, un Walt Whitman, plus sombre, plus négatif, solitaire, mélancolique, silencieux ; un Walt Whitman conscient de la mort, de l'être-pour-la mort ; Breaking Bad pourrait être tout entier placé sous le signe de l'un des poèmes des "Feuilles d'herbe,  "À quelqu'un qui va bientôt mourir"

A QUELQU'UN QUI VA BIENTOT MOURIR

Entre tous les autres je vous distingue et j'ai pour vous  un message :Vous allez mourir — que d'autres vous disent ce qu'il leur plaît, moi je ne puis mentir, Je suis strict et impitoyable, mais je vous chéris — vous n'en réchapperez pas.
Doucement sur vous je pose ma main droite, c'est à  peine si vous la sentez. Je ne raisonne pas, je courbe la tête profondément et l'enveloppe à moitié. Je demeure en silence près de vous, je ne vous quitte pas un instant,
Je suis davantage qu'un garde-malade, davantage qu'un parent ou un voisin. Je vous absous de tout, hormis de votre moi spirituel-corporel, c'est-à-dire éternel, votre moi réchappera  sûrement. Le cadavre que vous quitterez ne sera qu'une dépouille excrémentielle.


Le cadavre, uniquement une dépouille excrémentielle, c'est la différence entre les deux WW. Pour Walter White, il n'y a pas de moi spirituel, d'âme, il y a juste de la chimie. On se souvient de la fameuse séquence, en flash back, où Walter White, alors jeune et prodigieux, décompose la vie en ses composants chimiques :




Gretchen Schwartz: What about the soul ?
Walter White: The soul ? There's nothing but chemistry here.



(On peut noter que comme pour sa fameuse pilule bleue, WW n'atteint pas la pureté, les 100% ; y a un reste, qui est silence, âme)

Walt est comme on dit un matérialiste, il ne croit en rien, à rien ; avant d'assassiner ses deux premières victimes, il ne se pose aucune question morale, il fait un tableau : avantages et inconvénients, si je me souviens bien ; il n'a aucun intérêt culturel, il ne lit pas, ne s'intéresse pas au cinéma, à la musique… Ses problèmes sont simples : d'ordre technique, des impératifs techniques ; comment m'en sortir, comment résoudre ce problème : une fois qu'il se sent en danger, ou qu'il sent en danger un membre de sa famille… En un sens, son existence est purement animale, et je dis ça sans la moindre critique ; c'est ce qui fait la beauté de la série, cette existence toujours menacée, au bord de la mort, de l'écroulement ; WW est une bête traquée, par la mort, au dedans et au dehors ; "il ne va pas encore s'en tirer", hurle Jesse… Oui, il s'en tire toujours ; la seule chose à quoi il ne peut pas échapper, c'est la mort, promise par WW à WW… La vérité poétique de son être, qu'il fuit. D'ordinaire, la mort, sa présence, sa menace, conduit, dans un horizon spiritualiste, les personnages à une intériorisation, à un retour vers soi, à soi, loin du monde et de ses soucis ; aucune conversion dans la série, nous sommes sur un plan purement matérialiste, au contraire, une fuite vers le monde… La question n'est pas de savoir s'il y a une vie après la mort, mais s'il y a une vie avant la mort… Il y a quelque chose d'émouvant dans la conduite de WW, dans son désir de vivre enfin, de tout expérimenter… Un au-delà du bien et du mal très confus, qui le conduit, je me répète, à sa rencontre avec le nazisme…


Gale B. aime Walter White, c'est son second héros, mais dans le poème qu'il lui récite, il y a une critique, une indication des limites de son génie, les limites du savoir, de la science… La supériorité de la poésie, de l'art ou comme il vous plaira de le nommer, sur le simple calcul, la réduction de l’être à la seule quantité, au seul comptable, à la seule comptabilité (pensons à la femme de WW).

"WHEN I heard the learn’d astronomer;
When the proofs, the figures, were ranged in columns before me;
When I was shown the charts and the diagrams, to add, divide, and measure them;
When I, sitting, heard the astronomer, where he lectured with much applause in the lecture-room,
How soon, unaccountable, I became tired and sick;        
Till rising and gliding out, I wander’d off by myself,
In the mystical moist night-air, and from time to time,
Look’d up in perfect silence at the stars. "


«J’ai entendu le savant astronome
J’ai vu les formules, les calculs, en colonnes devant moi,
J’ai vu les graphiques et les schémas,
Pour additionner, diviser, tout mesurer,
J’ai entendu, de mon siège, le savant astronome
Finir sa conférence sous les applaudissements
Et soudain j’ai ressenti un étrange vertige, une lassitude infinie ;
Alors je me suis éclipsé sans bruit ; je suis sorti
Seul dans la nuit fraîche et mystérieuse,
Et de temps à autre,
Dans un silence total, j’ai levé les yeux en direction des étoiles.»



(La suite, après)
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Message par adeline Ven 11 Oct 2013 - 18:42

Vous parliez du lien entre le nom de White et les Blancs, le groupe de néo-nazis est inspiré d'un gang qui existe réellement :
http://en.wikipedia.org/wiki/Aryan_Brotherhood

des nazis au sens fort, la suprématie blanche, les "white supremacists"

Aussi, à propos des poèmes, de la culture, tout ça, un teaser de la dernière saison est constitué par un poème de Shelley lu par Bryan Cranston, le titre du poème (Ozymandias) donne son nom à l'un des épisodes :
http://entertainment.time.com/2013/09/16/ozymandias-what-does-that-breaking-bad-episode-title-mean/

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Message par Invité Sam 12 Oct 2013 - 20:44



(Parenthèse inter-formolique sans intérêt.

trollope d'enculture a écrit:C'est bien simple, je n'ai pas envie de regarder une série qui crée de l'empathie pour un connard,
Sur le forum des spectres, j'avais même lu Borges dire à Jerzy que le personnage lui avait fait penser à lui, et Jerzy de répondre, tout fiérot, "ah oui, il m'a fait penser à moi" ou quelque chose du genre ("je m'y identifie").
Mon brav'trollope, t'es vraiment à la ramasse. Et quand on a un trou de gruyère en guise de mémoire, on s'abstient de la solliciter.

C'était une sorte de running gag, au 5è degré. Et je répondais: "oui, c'est vrai, en vieillissant, je tends à devenir méchant".

Si t'en es à imaginer que je puisse m'identifier à ce personnage, l'admirer, si t'en es à ce point de projection psychologique où tu lis les autres comme des personnages de série, je m'inquiéterais, à ta place. Non pour moi, mais pour toi-même... Simili-lol.

Fin de la parenthèse inter-formolique.)

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Message par Borges Dim 13 Oct 2013 - 8:51

Précision : ce qui dans le personnage de WW me fait penser à Jerzy, c'est l'art de se mettre dans des situations qui semblent sans issue, de s'en tirer au bord de l'effondrement, et de raconter ça ensuite de manière comique...
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Message par Invité Mer 16 Oct 2013 - 15:45

balthazar claes a écrit:

De toute manière la "normalité" qui sert de référence ici est une normalité très WASP, très blanche. "Normalité" qui est délire de pureté, si on prend le couple Hank-Marie : leur maison horriblement parfaite, entièrement assortie en mauve. Avec par en-dessous les petits vices honteux, la kleptomanie de Marie, ses délires mythomanes... Cette "normalité"-là est peut-être d'emblée raciste.
Heu, je suis mal placé pour dire cela (et je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il y a un problème dans la saison 2 de the Wire qui annule la première et dont le pitch est: on laisse partir les meurtriers en compensation du fait qu'ils ont accepté d'entendre des remarques racistes énoncées par des flics qui sont eux-mêmes des victimes du racisme: cela donne un filmage peu ragoutant de la scène où ils sont interviewés à tour de rôle, où le fait d'avoir un rapport naturel à sa propre langue passe pour le comble de la dissimulation, alors que le viol et le meurtre de 14 personnes sont expliqués par un quasi-déterminisme professionnel "que voulez vous ce sont des marins qui ne parlent pas anglais, d'ailleurs les victimes non plus") , mais vous ne croyez pas que vous surinterprétez un peu, et risquez de verser dans la connerie par excès de raisonnement (la série s'y prête car elle caractérise toujours tous ces personnages et présente le en même temps le caractère comme un secret)?
Que le kleptomanie soit un vice médiocre ou mesquin  amène-t-il forcément ou d'emblée au racisme? Genet était kleptomane aussi, dans une monde en plein affaissement moral mais où on continuait à payer des livres qui en parlaient plus que d'idéologie.
Un médiocre peut être meilleurs moralement qu'un être qui a tous les traits intellectuels du visionnaire désintéressé et pur.
Si le but de la série est de créer une situation où il n'y pas de médiocrité sans non plus avoir de racisme, elle elle est vraiment néfaste et colle trop bien à l'air du temps, et il n'y aucun mérite à se reconnaître dans les personnages principaux. Il faudrait justement se battre pour un droit à une médiocrité aussi ouverte et tolérante que le brio et la richesse, et ce combat est peut-être le plus dur et le plus ingrat de tous (mais celui qui nous ressemble le plus).

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Message par balthazar claes Mer 16 Oct 2013 - 23:47

Tony le Mort a écrit:
Que la kleptomanie soit un vice médiocre ou mesquin  amène-t-il forcément ou d'emblée au racisme?
hi TlM

Certes pas, mais c'est un ensemble. Ici, la kleptomanie de Marie va avec la maison de banlieue flippante,  parfaite, stérilisée, mauve, et avec la mythomanie : elle raconte à des gens que ses enfants (elle n'en a pas) font harvard et jouent du mozart, un truc dans le genre. Un souci de pureté, de propreté, d'excellence exacerbé, partant en délire.

Vices non pas "médiocres" : plutôt des bizarreries remarquables, inventives, hors statistiques ; mais vices "honteux", petits secrets sous la table, objets de pénibles procès intrafamiliaux.

balthazar claes

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Message par balthazar claes Jeu 17 Oct 2013 - 8:35

hi Borges,

il y a cet article sur Homeland (pas vu) sur le site Débordements dont tu parles à côté, qui va dans le sens de ce que tu disais sur le dédoublement de WW, étendant même cette idée à l'ensemble des séries :

Un jeune homme rentre chez lui pour les obsèques de son père, se découvre une malformation cérébrale susceptible de l’emporter à n’importe quel moment et décide, sans faire part à sa famille de cette nouvelle, de l’aider dans son entreprise de pompes funèbres. Un professeur de chimie apprend qu’il est atteint d’un cancer incurable, et décide, en secret, de fabriquer de la drogue. On reconnaîtra les premiers instants de Six Feet Under (Allan Ball, HBO, 2001-2005) et de Breaking Bad (Vince Gilligan, AMC, 2008 - en cours), pour ne prendre que deux exemples, très différents. L’éveil n’advient qu’au regard d’un horizon, en l’occurrence indépassable. La rupture est fondatrice : elle scinde le déroulé d’une vie en lui « offrant » la conscience d’un terme. Il n’y a pour ainsi dire rien d’autre avant que l’existence la plus banale, qui ne fait pas matière à fiction mais qui façonne sans nul doute le héros ordinaire de la télévision. Ce qui se déploie alors n’est pas tant un changement de vie que le prolongement sans cesse renouvelé d’une rupture : il n’y a de héros (moderne) de série que scindé ou dédoublé, et de progression dramatique que dans le jeu qui s’établit entre deux « identités », deux mondes, ou deux états du monde : celui où l’on sait, et celui où l’on ne sait pas [16]. Le personnage de série n’entre dans l’histoire qu’à la faveur d’un décrochage, d’une déchirure, et son existence télévisuelle ne tient qu’à sa capacité à ne pas raccorder les deux pans, à ne pas se "réconcilier" [17].

Le profit qu’un showrunner et son équipe de scénaristes peuvent tirer d’une telle configuration est évident. Aussi ample soit-il, aussi nombreux soient les personnages, le récit trouvera toujours un point aisé où se boucler au cas où il aurait à plus ou moins brutalement s’interrompre. De même, cela permet au feuilleton (puisque ce terme désigne plus proprement le type de série dont il est question ici), au cas où une chaîne serait tentée d’étirer par trop un succès, d’avoir une justification diégétique pour s’achever. Le héros incorpore - voire incarne - les données structurelles (déterminées à la fois par le format et son économie) du type de narration dans lequel il évolue. Un feuilleton peut ainsi se comparer à un organisme malade, un corps voué à la mort, sa progression se manifestant en autant de symptômes. Son inventivité se mesurera alors notamment à sa capacité à faire résonner ces « symptômes » dans les deux mondes - sans donc les rabattre sur l’un ou l’autre, mais en déployant leur ambiguïté ou indétermination [18] – étant entendu que, lorsque les deux « mondes » ou identités auront fini par être reconnus en tant que tels, ce sera la fin. Le symptôme est la manifestation d’un monde dans l’autre (sans privilège, réciproquement), le corps du héros devenant une zone de passage, le support d’une frontière qu’il doit d’autant plus transgresser qu’il la souhaiterait inviolable.
http://www.debordements.fr/spip.php?article154

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Message par Borges Jeu 17 Oct 2013 - 9:10

Hi BC, j'avais eu une polémique avec eux, à propos de cette série de merde, à l'époque où je passais une grande partie de mon temps à animer la page facebook des spectres...(cela fait des mois que j''y suis pas passé...)

y a aussi Dexter,  tueur en série justicier et expert en reconstitution de scènes de crime (le principe de l'intrigue est toujours le même, faut pas que l'on découvre que je est un autre.)

c'est pas seulement les séries... c'est un truc que l'on retrouve partout dans la culture us, en ce moment, le dédoublement blockbuster des supers héros se retrouve dans sa version familiale dans les séries, en négatif...


ce qui m'intéresserait c'est de voir comment on est passé du dédoublement positif-négatif incarné par deux personnages, ou trois (par exemple dans la prisonnière du désert, ou dans l"homme qui shota liberty)... à la forme deux en un, annoncée par le bouquin de RL stevenson, et aussi sans doute fortement liée au contexte politique, idéologique...



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Message par Invité Ven 18 Oct 2013 - 5:56

http://www.theguardian.com/film/2013/oct/17/anthony-hopkins-bryan-cranston-breaking-bad-fan-letter

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Message par Borges Ven 18 Oct 2013 - 7:43

Bidibule a écrit:http://www.theguardian.com/film/2013/oct/17/anthony-hopkins-bryan-cranston-breaking-bad-fan-letter
Joli compliment; il doit chercher du boulot à la télé; quel film peut permettre autant à un acteur de déployer sa puissance? je plaisante; je suis presque d'accord avec lui, c'est peut-être la meilleure des séries, dans son genre... en tous les cas, celle qui réussit le mieux sa fin; T Peaks, c'était terriblement foiré de ce point de vue...
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Message par adeline Sam 19 Oct 2013 - 10:14

Ici, tout ce que WW porte durant la série. Ça n'apporte rien au schmilblick mais c'est marrant :

http://www.waltswardrobe.com/completeseries.html

adeline

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Message par Borges Sam 19 Oct 2013 - 10:52

adeline a écrit:Ici, tout ce que WW porte durant la série. Ça n'apporte rien au schmilblick mais c'est marrant :

http://www.waltswardrobe.com/completeseries.html
c'est intéressant, si on pense à sa définition de la chimie : transformation, changement...
Wink 
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