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Message par Flavien Ven 30 Sep 2011 - 21:40

Borges a écrit:come scriviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii­iii
Quant à savoir come scriviiii...

avec C. Rosset, sans le double du réel, sans Tartuffe

L'Apollonide - Page 2 Protectedimagephptc7

Flavien

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Message par Eyquem Ven 30 Sep 2011 - 22:50

"Ecrire sans Tartuffe"... mais ça t'empêche pas d'aimer une tartufferie comme ce film, qui laisse imaginer qu'un bordel c'est un "cocon" cosy.

Flavien a écrit:Quid, du motif de la prostitution dans la modernité picturale, par Delacroix, et de ce qu'en retient probablement Bonello pour donner corps à l'Algérienne ?

L'Apollonide - Page 2 Delacroix5
Je vois pas le rapport entre la prostitution et ce tableau de Delacroix. Delacroix s'inspire d'un harem, pas d'un bordel :
Le 11 janvier 1832, deux ans après la prise d'Alger, Delacroix, déjà célèbre pour la Barque de Dante, La mort de Sardanapale et La Liberté guidant le peuple, part pour le Maroc. Il accompagne Charles de Mornay chef de la mission envoyée par Louis-Philippe auprès de Moulay Abderrahmane. Le soutien du sultan à la résistance algérienne risquait de gêner la poursuite de la conquête de l'ouest par l'armée française. Au retour ils font escale à Alger. Aidé par l'ingénieur du port Poirel, selon Philippe Burty qui s'appuie sur les témoignages de Mornay et de Charles Cournault, Delacroix aurait réalisé son désir de pénétrer un harem musulman. Ce terme désigne la composante féminine de la famille dont l'accès, sauf accord ou intrusion, n'est pas toléré pour tout homme, y compris les proches, susceptible d'avoir des relations intimes avec elle. L'impasse sur les enfants qu'il a vus et sur le statut et l'état civil des personnages retenus, entretient l'ambiguïté.
Après une longue élaboration, il ne garde des femmes dessinées sur place que deux : Mouney Bensultane qui a posé deux fois dans des attitudes différentes, pour la figure voluptueusement accoudée à l'angle gauche face au spectateur et pour celle qui, assise en tailleur au centre, tourne le visage de trois-quart et converse sereinement avec sa compagne de droite, Zera Bensultane. Le mystère plane sur ces femmes, soeurs, cousines ou épouses d'un même homme.

(site du Louvre)

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Message par Invité Sam 1 Oct 2011 - 0:27

avec C. Rosset, sans le double du réel, sans Tartuffe


Clément Rosset. AaaaAAh. Ce bon vieux Clément Rosset. Qui rabat tous les caquets et clôt tous les débats, quand l'heure est venue de se taire, enfin.


"Le réel et son double". Ou comment expliquer que la philosophie depuis Platon, c'est rien que du "chichi" et du "blabla". Mais Rosset sait, lui, ce qu'est le réel: le réel, c'est le réel, point barre. Le réel est idiot, singulier, non reproductible, ici et maintenant, identique à soi et indifférent à vous. Et parce qu'on supporte pas ça, on "philosophe". On se complique la vie pour rien, alors qu'il suffit d'accepter le réel "tel qu'il est". Puissant.

Des fois, j'y crois. La philosophie serait une maladie dont il faut guérir. Mais tout de suite, se profile un problème. Si "penser/discourir", c'est forcément "dédoubler" ou "redoubler" le réel; si "penser/discourir", c'est forcément poser le réel devant (s'y opposer) par le discours, alors il ne faut pas penser ni discourir, il ne faut pas dédoubler (cad qu'il faut ne pas...), il ne faut pas s'opposer au réel par la pensée. Ce qui ne peut se soutenir (du moins dans la tradition discursive où Rosset se situe) que par une pensée et un discours, qui, par nature ou essence (en tant que pensée et discours), dupliquent le "réel", fût-ce pour dire qu'il n'est pas pensée ou discours.

Soit une métaphysique du "réel" dans son expression la moins critique, la plus spontanée.


Y a aucun travail spécial à faire, pour que le voile se déchire enfin, pour devenir, en un mot, sage: il suffit de ne plus ouvrir un livre de philosophie.
Que le "réel" soit "idiot", après tout, c'est sagesse que de le dire. La plupart des philosophes acquiescent sans difficulté à ce genre d'énoncé. Y a juste un petit problème. Oh trois fois rien, une peccadille: ça n'annule en rien le souci que nous nous faisons à son sujet. A réponse idiote, question idiote, et nous libérer de ce souci, nous constituer en soi et pour soi, c'est justement notre souci, notre passion inutile. La belle affaire.

La pensée zen nous enseigne aussi la vertu de la tautologie, "le réel c'est le réel", mais elle nous dit aussi qu'il ne faut pas confondre être sage et être idiot, que la sagesse ne s'obtiendra pas sans un sérieux travail, une discipline, une pratique. Qui à tout prendre ressemblent à... une philo-sophie.


Rosset pensait ainsi en finir avec toute pensée de la "différence", que ce soit sous sa forme platonicienne, kantienne, hégélienne, heideggerienne, beckettienne, derridienne, etc. "Schopenhauer", joint à "Nietzsche", serait le remède. Ils rendraient possible cette grösse destruktion" de la métaphysique (des arrière-mondes) qui au fond n'est ni plus ni moins qu'un mauvais jeu de mots.

Croyant en finir avec tout ça, croyant devenir plus zen que Deleuze, qui ne l'était pas car il allait encore au cinéma, Rosset retourne simplement aux origines de la philosophie. Il revient simplement à Parménide. Comme la tension "contra-dictoire" de Parménide engendre toute l'histoire de la philosophie comme tentative de discours cohérent, cad non contradictoire (d'après Kojève), on rembobine puis on se repasse le film hégélien: il était une fois "de l'identité à la différence", puis "de la différence à l'identité".

De ce que le discours/désir/action naît précisément de son "inadéquation" au réel, il lui appartient de devenir adéquat à lui-même, dit Kojève, de fournir le concept de cette inadéquation: le chien court et aboie, mais le concept de chien ne court pas et n'aboie pas. Et après l'avoir compris, de choisir éventuellement de se taire.


" […] Toute vérité au sens propre du terme est une erreur corrigée. Car la vérité est plus qu’une réalité : c’est une réalité révélée ; c’est la réalité plus la révélation de la réalité par le discours. Il y a donc au sein de la vérité une différence entre le réel et le discours qui révèle. Mais une différence s’actualise sous forme d’une opposition, et un discours opposé au réel est précisément une erreur. Or une différence qui ne serait jamais actualisée ne serait pas réellement une différence. Il n’y a donc réellement une vérité que là où il y a eu une erreur. "



Bien entendu, ça vaut pour toutes les formes d'activités inutiles auxquelles l'homme s'adonne. Avec Rosset, on comprend enfin que, dès la première empreinte de pied laissée dans la glaise, on a sombré dans l'illusion. L'écriture, la peinture, la photographie, le cinéma, etc, autant de tartuferies. On reste baba devant tant d'énergie déployée pour brasser du vent et des illusions d'optique. Car Rosset nous l'explique: cinéma, cinéma, c'est des machines à halluciner, fictionner. Des artifices pour s'aveugler. ça fait écran. Alors qu'il suffit de ne pas loucher et de regarder le "réel" immédiat, tout nu et tout cru.

(Aussi, quel que soit le domaine à propos duquel vous souhaitez dire qu'il n'y a finalement rien à en dire, afin d'éviter d'allonger la somme des commentaires inutiles, des duplications de duplications du "réel", veillez à sortir votre plaquette de Clément Rosset pour siffler la fin de la partie, et ainsi mettre fin à l'angoisse du gardien du but au moment du penalty)





Paraît que ceux qui sont déçus par l'inutile complication de la "philosophie" préfèrent les essayistes comme Rosset ou Cioran... Ou alors, fatigués de lire du blabla, deviennent mystiques et font le vibrant éloge d'une toile sans écran, ou d'un écran sans toile, on sait plus...

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Message par Borges Sam 1 Oct 2011 - 9:22




Croyant en finir avec tout ça, croyant devenir plus zen que Deleuze, qui ne l'était pas car il allait encore au cinéma, Rosset retourne simplement aux origines de la philosophie.



pas mal lu rosset; mon premier texte de lui, celui sur deleuze, dans l'arc; ensuite des tas d'autres...pour le cinéma, il devait y aller, je pense qu'il a écrit un livre sur le sujet (que j'ai pas lu, juste survolé; j'aime pas CR; c'est souvent des banalités pseudo provocatrices qui se veulent drôles, comiques, désinvoltes, souvent puantes idéologiquement )



Le thème, pour moi essentiel, qui apparaît dans un tout premier livre La philosophie tragique (que j’ai écrit à 19-20 ans –ce sont mes parents qui ont dû signer les contrats !) et surtout dans La force majeure (que j’ai écrit bien après), est le thème de l’approbation de la vie. Le miracle qu’il y a à se sentir très heureux dans un monde dont on sait l’horreur.



-chasser le double (pseudo, semblant, idéologie, imaginaire, faux concepts...) pour arriver au réel, c'est le geste de toute philosophie...en un sens...(il se réclame de bergson, spinoza, nietzsche...)

-lui et deleuze, furent potes, très proches; il lui reprochait plutôt de n'avoir que des plaisirs conceptuels...

J’ai été longtemps très intime de Deleuze, pendant une dizaine d’années. Deleuze était une créature très sympathique, tout à fait bizarre, très théâtrale… Il était aussi extraordinairement intellectuel. Il n’avait aucune jouissance – à baiser, je ne sais pas, il n’en a jamais trop parlé – mais aucune à regarder un tableau, à écouter de la musique… Comme la plupart des philosophes, il ne connaissait pas la musique. La jouissance qui lui vient est toujours par l’intermédiaire d’une conceptualisation. Il avait toujours une manière abstraite pour parler d’une œuvre. Il passe par des chemins intellectuels. Il n’a pas de contact avec la matérialité d’une œuvre d’art. Même l’œuvre philosophique a une matérialité, qui est la façon dont le philosophe s’exprime. Lui était vraiment l’homme des idées pures, de la raison pure – plus que Kant encore (il a d’ailleurs écrit un petit livre sur Kant, fort utile). Il a fait des choses remarquables… A partir de 68, il a commencé à déconner…
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article122


"La vision du monde chez l'homme du XXe siècle se rapproche insensiblement de celle que lui suggère le cinéma. Le succès de la bande dessinée moderne, qui s'inspire abondamment du cinéma tant par le choix de ses cadrages que par sa conception générale de l'ordre spatio-temporel, est peut-être un signe avant-coureur de cette future osmose entre la perception du réel et la perception cinématographique.

Quoi qu'il en soit, la réalité cinématographique n'apparaît pas comme très différente de la réalité tout court. L'une et l'autre se ressemblent de toute façon trop pour qu'on puisse chercher, dans une différence spécifique entre les deux réalités, la raison du prestige de l'une par rapport à l'autre. S'il arrive au cinéma de séduire davantage, ce n'est pas parce qu'il présente une version améliorée et plus désirable de la réalité, mais plutôt parce qu'il présente cette réalité comme située provisoirement ailleurs, par conséquent hors de portée du désir et de la crainte de tous les jours.Le privilège de la réalité cinématographique n'est pas d'être autre que la réalité tout court, mais de s'y confondre tout en bénéficiant d'une sorte d'ex-territorialité. Toujours la même chose mais située ailleurs, en un site qu'on ne saurait atteindre ni d'où on ne saurait être atteint soi-même : la même réalité, ou si l'on veut la réalité même, miraculeusement tenue à distance.

Cette mise à distance de la réalité est la source principale du plaisir offert par le cinéma, lequel consiste ainsi essentiellement en une jouissance par procuration de ce qui apparaît sur l'écran, soit une participation sans aucun engagement personnel à ce qui s'y montre de plaisant ou d'horrible. Car bonheur et malheur sont ici également désirables, et pour la même raison, dès lors qu'on est assuré qu'ils ne sont pas présentement notre affaire : il est aussi plaisant de voir d'un peu loin le bonheur dont on est privé que de voir, toujours d'un peu loin, le malheur auquel on échappe. Et le cinéma excelle à satisfaire ces deux appétits apparemment contradictoires, quoique, en fait, complémentaires. Il nous offre, à volonté, tout ce dont la réalité nous prive alors qu'elle l'accorde à d'autres et pourrait éventuellement l'accorder à nous-mêmes : buffet dressé par le meilleur traiteur, maison à la décoration soignée et à la tenue impeccable, femme incomparablement belle et séduisante. Il n'est d'ailleurs pas rare qu'au sortir de la projection d'un film on se mette en quête d'une bonne table ou d'une bonne amie, afin de s'accorder à soi-même, et sur-le-champ, une infime partie des plaisirs qui ont défilé sur l'écran : comme ces convives excités par un spectacle lubrique et qui prennent précipitamment congé de leur hôte, à la fin du Banquet de Xénophon, pour rejoindre au plus vite leurs épouses respectives.

Mais le cinéma nous offre aussi tout ce que la réalité nous épargne alors qu'elle l'inflige à d'autres et pourrait éventuellement l'infliger à nous-mêmes une condamnation à la prison ferme, un grave accident de voiture, un tueur qui guette dans l'ombre. On dit volontiers que le spectateur a ici plus de peur que de mal, comme il avait dans le cas précédent plus de rêve que de réalité, puisqu'il s'en tirera finalement à bon compte et ne peut l'ignorer : aucune balle de pistolet, si chargé que puisse être celui-ci et bien dirigé depuis l'écran vers le public, n'a jamais blessé personne dans la salle. Soit, mais d'où vient alors cette peur si fréquente au cinéma, peur paradoxale puisque tout le monde sait bien qu'il n'y a pas de quoi avoir peur ?

Il peut sembler en effet curieux que le spectateur le plus averti ait peur quand même, et d'une certaine façon encore davantage, que s'il se trouvait confronté, dans la vie réelle, à un pistolet efficacement braqué en sa direction.

L'explication en est pourtant simple : c'est que dans la vie quotidienne on peut sans doute mourir mais on peut aussi agir plus ou moins efficacement, essayer de se soustraire par force ou par ruse à la menace ; au lieu qu'il n'est aucune action raisonnable contre le revolver qui vous pointe depuis l'écran cinématographique, sauf à fermer les yeux ou à se réfugier ridiculement sous son fauteuil. Réaction instinctive et sans doute puérile, qui en dit cependant long sur la nature du cinéma et la puissance de son effet, la participation forcée à laquelle elle invite bon gré, mal gré le spectateur : elle montre éloquemment le crédit dont continue à bénéficier le cinéma, alors même qu'on tient celui-ci pour imaginaire et étranger à toute réalité. À la fois trop éloignée pour être prise en charge et trop proche pour être négligée, la réalité cinématographique se situe en un lieu indécis, aux confins de l'imaginaire et du réel, tel que personne ne saurait le tenir, ni pour absolument présent ni pour absolument absent".

( Clément Rosset, Propos sur le cinéma)




Dernière édition par Borges le Sam 1 Oct 2011 - 11:20, édité 1 fois
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Message par Borges Sam 1 Oct 2011 - 9:41

Flavien a écrit:
Borges a écrit:come scriviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii­iii
Quant à savoir come scriviiii...

avec C. Rosset, sans le double du réel, sans Tartuffe

je te le souhaite, c'est un beau projet : parce que tes textes, pour le moment, c'est de la doublure, du faux, de l'illusion, un truc sans réalité...tu parles de tant de choses dont t'as pas la moindre idée (manet, levinas, foucault... ); bonne chance, et beaucoup de travail...

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Message par Invité Sam 1 Oct 2011 - 14:50

Dans cet entretien, je pointe aussi ce passage:


AP : Vous vous opposez à la morale mais surtout aux
gens qui font la morale : les importuns et aussi les tyrans, des gens
assez dangereux…


CR : L’antinomie entre le tragique, auquel j’associe
l’adhésion à la vie, et la morale reçoit une illustration qui me paraît
très évidente : c’est le cas de Rousseau. Déjà au lycée, j’avais été
choqué par ses critiques de Molière et de La Fontaine. « Monsieur
Rousseau de Genève », comme dit Gobineau… Gobineau qui a écrit un livre
raciste, mais qui a écrit aussi un recueil, les Nouvelles asiatiques, qui sont des chefs d’œuvre de drôlerie, de finesse.


AP : Je ne connaissais que le Gobineau raciste…


CR : Celui-là est moins intéressant… Il a tout de même une
particularité que les gens ne savent pas toujours (car qui irait lire
aujourd’hui l’Essai sur l’inégalité des races ?). Il y a une
chose étonnante : c’est que son racisme n’est pas celui que nous
connaissons depuis la fin du 19e siècle. Gobineau dit que le Blanc est
infiniment supérieur, mais il est complètement en décadence et il sera
anéanti par les autres races. Cela, je veux bien que ce soit raciste,
mais ce qui l’est beaucoup moins, c’est qu’il n’y a aucun programme de
résistance. C’est comme ça, c’est l’évolution !... Ce n’est pas du tout
Le Pen ! Pas besoin de renvoyer des gens à la frontière.


On peine à comprendre en quoi ça l'est "beaucoup moins". Mais quelle drôlerie, quelle finesse...

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Message par Eyquem Sam 1 Oct 2011 - 17:05

Le titre, "Apollonide", renvoie aussi à un souvenir d'enfance ("souvenirs" c'est le sous-titre du film) :

L’Apollonide était la maison de mon grand-père, une grande bâtisse squattée par des artistes, dans les années 1970. C’était un lieu vivant et joyeux, c’était le bordel mais ce n’était pas un bordel. J’ai pas mal couru après cette idée de collectif et, quand il a fallu nommer la maison close du film, je me suis dit : autant se référer à quelque chose d’intime et d’affectif.

Pour le reste, florilège :
Nous avons beaucoup travaillé les mouvements de caméra – notamment de Steadicam –, dans l’idée d’aboutir à une sorte de décor-cerveau. La caméra circule de pièce en pièce, de la chambre de bonne au salon luxueux, épousant l’incessant ballet des corps, qu’ils soient riches ou pauvres.

Du coup, j’ai préféré éluder les scènes sexuelles trop explicites pour m’intéresser à la théâtralité des chambres, où les filles étaient transformées en poupée, en geisha, etc. Paradoxalement, le personnage féminin en devient plus fort : son corps est réifié, mais on ne saura jamais ce qui se passe dans sa tête

- Votre regard ne victimise ni n’idéalise, et pourtant, il n’est jamais neutre.
Je ne vois pas comment faire autrement. Les clients du film sont de grands gamins, parfois manipulés par les prostituées. J’ai voulu montrer la cohabitation du luxe et de la pauvreté, de la beauté et de la maladie, faire un film de contrastes.

...
m’arracher de la chronique naturaliste...
opté pour des sonorités opiacées, planantes...
travail des voix, feutrées et sensuelles...
notion d’harmonie...
je tenais à ce qu’aucune ne sorte du lot, à l’idée d’un collectif incarné...
...

L’idée de se consumer une dernière fois avant de s’éteindre est un peu romantique, mais j’assume. Le film, sous-titré Souvenirs de la maison close, témoigne d’une triple clôture : celle du bordel qui se meurt, du siècle qui s’achève, et d’une blessure qui cicatrise. Il y a l’idée de parler d’une décadence, de la fin de quelque chose que l’on n’a pas connu. Le souvenir, c’est aussi la trace, quelque chose d’un peu impressionniste. Je voulais qu’il n’y ait pas de surprise, que l’on assiste lentement à cette fin, au spectacle de cette pourriture magnifique.
Quel drôle de montage : des souvenirs à la Garrel, les années 70, un idéal d'égalité, de collectif harmonieux, tout ça fondu dans le portrait d'une maison close de 1900, c'est-à-dire tout le contraire : la violence des rapports de classe, l'inégalité des sexes sous sa forme la plus brutale.
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Message par adeline Sam 1 Oct 2011 - 18:13

Je m'en doutais un peu avant d'y aller (j'y suis allée idiotement, comme pour en avoir le cœur net) mais j'ai quand même été surprise : jamais vu de film aussi puant, immondément puant.

Il n'y a pas un seul instant où la caméra n'est pas la vision d'un mec pervers mettant en scène ses fantasmes.

C'est immonde de bout en bout.

Quand je pense à tous ces gens qui le défendent : plus jamais je ne pourrai lire une ligne d'eux en les prenant au sérieux.

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Message par Brundlefly Sam 1 Oct 2011 - 23:44

adeline a écrit:
Je m'en doutais un peu avant d'y aller (j'y suis allée idiotement, comme pour en avoir le cœur net) mais j'ai quand même été surprise : jamais vu de film aussi puant, immondément puant.

Il n'y a pas un seul instant où la caméra n'est pas la vision d'un mec pervers mettant en scène ses fantasmes.

C'est immonde de bout en bout.

Quand je pense à tous ces gens qui le défendent : plus jamais je ne pourrai lire une ligne d'eux en les prenant au sérieux.


Jamais vu de film aussi puant, c'est immonde, bla bla bla... N'importe quoi.

C'est lapidaire, je sais, m'enfin je m'adapte au niveau.

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Message par Largo Dim 2 Oct 2011 - 10:59

J'ai aussi vu le film, et heu, comme souvent j'ai envie de dire, Eyquem a vu juste Wink

Finalement, les russes n'ont pas le monopole du réactionnisme et du pompiérisme. L'épilogue final ne laisse aucune place au doute, il est absolument indéfendable.

Il y en a qui ont vu De la guerre ? C'était aussi foireux, mais plus libre, on sentait une volonté d'aller vers quelque chose sans trop savoir à l'avance ce que serait ce quelque chose. Il y avait déjà cette espèce de nostalgie bizarre pour les expérimentations 68ardes du groupe et du plaisir, mais au moins, ça se passait entre gens consentants.
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Message par Borges Dim 2 Oct 2011 - 11:52

quel mauvais film; c'est tout ce qu'on peut dire; comment est-ce possible? comme dirait l'autre : "quelles sont les conditions de possibilité et d'effectivité d'un tel film, dans la situation actuelle, pas seulement du cinéma, de la France?"
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Message par Borges Dim 2 Oct 2011 - 12:00

son corps est réifié, mais on ne saura jamais ce qui se passe dans sa tête

si c'est son désir; "la vénus noire" le réussit mieux...je crois;


-étrange allusion à "la guerre des mondes"; le roman; ah, moi je ne lis que la bible, dit une des filles, je crois
-je pensais que le titre "souvenirs de..." allait vers "souvenirs de la maison des morts"
-"la femme qui rit" (le roman de hugo); c'est peut-être l'idée la plus intéressante du film; l'impératif du sourire (daney, adorno)


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Message par Eyquem Dim 2 Oct 2011 - 12:06

'jour Largo,

Pas vu De la guerre.

Dans un de ses entretiens, Bonello raconte que T. Frémaux a hésité à mettre le film en compétition à Cannes, à cause de cette dernière scène. Bonello a beau se défendre d'être nostalgique, et dire que la fin a quelque chose de tragique parce qu'elle montre une des prostituées encore sur le trottoir cent ans après, l'effet est quand même désastreux. Non seulement elle dit que c'était mieux avant, mais elle associe la démocratisation à une forme de dégradation, morale et esthétique : dans le bordel chic de 1900, les grands bourgeois et les aristocrates maintiennent au bordel leurs manières de table, leur politesse, leur art de vivre, leur bon goût esthétique, qui permettent de camoufler, de déguiser ce que la situation a de violent, la brutalité qui la fonde. C'est un univers clos, un entre-soi dont la porte est bien gardée. Après ça, Bonello a beau rêver son film comme un ballet égalitaire des corps, riches ou pauvres, on voit bien que cette égalité n'est permise que par une sélection rigoureuse au départ (qui écarte en particulier le corps nouveau du 19e siècle : le corps du prolo, le paysan déraciné venu en ville pour travailler à l'usine).

Or tout ça disparaît dans la dernière scène : le bordel n'a plus de murs, il est ouvert à tous les vents puisqu'il est dans la rue, sur le trottoir. Plus de sélection à l'entrée, plus de tenue correcte exigée. C'est moins la permanence de l'exploitation du corps féminin qui ressort que la disparition de tout un art de vivre, aristocratique, une culture du plaisir qui ne regarde pas à la dépense (des baignoires de champagne), un monde où l'argent ne compte pas puisqu'on le dépense sans compter (le rapport à l'argent reste parfaitement abstrait dans le film, malgré une séquence sur les échanges de pièces, de billets, de chèques : il reste abstrait parce qu'on n'a jamais le sentiment que le client a droit à telle chose pour tel prix : les clients sont si riches qu'ils ont toujours droit à tout, qu'ils ne sont jamais limités ; c'est le plaisir à volonté, sans compter).
(le crédit infini des clients s'oppose ainsi à la dette infinie des filles : plus elles travaillent pour s'en sortir et plus elles s'endettent, plus elles ferment leur propre prison.)

Le dernier plan nous dit ce qu'il en est de notre monde démocratique, qui frappait déjà à la porte du bordel de 1900 à travers les sons et les bruits des bals du 14 juillet. C'est un monde sale et gris, un monde sans aura, sans baignoire de champagne, déserté par l'art (art de vivre, art du plaisir, beaux arts), où l'argent donne à chaque chose un prix précis, raisonnable, accessible à tous, pourvu qu'on regarde à la dépense et qu'on gère son budget en "bon père de famille".





Dernière édition par Eyquem le Dim 2 Oct 2011 - 14:10, édité 1 fois
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Message par Eyquem Dim 2 Oct 2011 - 12:09

'lut Borges,
Borges a écrit:
-je pensais que le titre "souvenirs de..." allait vers "souvenirs de la maison des morts"
Pour Bonello, c'est un hommage à Monteiro, Souvenirs de la maison jaune.
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Message par adeline Dim 2 Oct 2011 - 18:49

Brundlefly a écrit:

Jamais vu de film aussi puant, c'est immonde, bla bla bla... N'importe quoi.

C'est lapidaire, je sais, m'enfin je m'adapte au niveau.

Salut Brundle, pas de problème sur le niveau de la réponse, je ne prétendais à rien d'autre qu'à exprimer mon dégoût après avoir vu le film.

Mais je suis absolument incapable d'atteindre un quelconque niveau supérieur sur ce film. Et je m'inquiète quand même, à lire tous les critiques encenseurs, de jamais n'avoir lu une ligne sur le fait que tout le film n'est rien d'autre qu'une merde machiste, où le – soit-disant – plaisir qu'on peut y trouver (moi je n'ai vu personne dans ce film éprouver de plaisir, mais bon) est toujours montré sur le dos des femmes, qui sont toutes des clichés désincarnés. Loin de moi l'idée de dire que tous ces critiques, ces gens qui aiment le film sont des pervers dégueulasses… Quoique.

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Message par Borges Dim 2 Oct 2011 - 19:22

la critique au fond a le sourire de "la juive"; et le plaisir des "putes"; ils sont payés pour exprimer un plaisir qu'ils n'éprouvent pas, enfermés dans un monde sans monde. Ce qui distingue ce film des films de godard sur la prostitution, c'est l'idée que la prostitution a son lieu, alors que la prostitution chez godard, c'était celle du monde, de nous tous...

(le film parle aussi de dette, de la dette)

"nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques."

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Message par Eyquem Dim 2 Oct 2011 - 21:06

Pendant le film de Bonello, je pensais aux scènes de bordel de "Vénus noire", et notamment à celle où un type abuse d'elle, puis, en se rhabillant, la complimente sur ses talents de comédienne, de façon tout à fait sincère et polie, comme s'il était dans un salon à la mode.
Le hiatus était terrifiant.
C'est ça que Bonello montre pas ; à trop vouloir montrer le bordel comme un lieu de sociabilité, il crée une continuité du haut en bas de la maison ; il dit qu'il a voulu faire un film de contrastes, mais ça n'apparaît pas du tout. D'ailleurs, cette idée de film de contrastes, ça s'oppose à celle du bordel-"cocon".
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Message par Eyquem Dim 2 Oct 2011 - 22:19

Borges a écrit:la critique au fond a le sourire de "la juive"; et le plaisir des "putes"; ils sont payés pour exprimer un plaisir qu'ils n'éprouvent pas, enfermés dans un monde sans monde. Ce qui distingue ce film des films de godard sur la prostitution, c'est l'idée que la prostitution a son lieu, alors que la prostitution chez godard, c'était celle du monde, de nous tous...

(le film parle aussi de dette, de la dette)

"nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques."
Sauve qui peut (la vie)


"Bon l'image ça va, maintenant on va faire le son."
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Message par Invité Dim 2 Oct 2011 - 22:28

J'ai voulu la placer dès l'ouverture du topic. Rolling Eyes

(dommage que la séquence soit incomplète)

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Message par Eyquem Dim 2 Oct 2011 - 23:02

Jerzy a écrit:J'ai voulu la placer dès l'ouverture du topic
Dommage ! Laughing

en plus, je savais qu'elle existait sur le net pour l'avoir vue sur ton blog, dans ta "Lettre à Freddy".

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Message par Invité Dim 2 Oct 2011 - 23:40

... Mais observant le déroulé du débat, je savais qu'elle allait tomber comme un fruit mûr, à son heure. Wink



( http://mainoptique.blogspot.com/search/label/Godard%20%28Jean-Luc%29


Je dois réactualiser régulièrement les vidéos sur ce texte, elles passent leur temps à disparaître de youtube pour raisons de droits d'auteur. J'ai ainsi dû me résoudre à remplacer l'extrait de WE avec "Mozart", devenu introuvable. Remplacé par la lettre à Buache. Et c'est emmerdant parce que je tenais à cette résonance "flottante" entre le texte et l'image.)


C'était mon 4è Godard. Et d'emblée, je l'ai situé dans mon top ten absolu. J'ai toujours ma vhs pourrie de sa diffusion sur jadis-antenne 2, le ciné-club de C.J. Philiipe.

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Message par Borges Lun 3 Oct 2011 - 7:55

levinas et laure adler :

LA : Ça va vous paraître sans doute surprenant, mais je pense que c’est un film sur les visages, au sens levinasien du terme. Même s’il est beaucoup question de corps, la question du visage est récurrente, obsédante.



2. Pour Lévinas, le visage se refuse à la possession. Il peut aussi être la seule chose sacrée. (n.d.r.)


http://www.festival-cannes.fr/assets/Image/Direct/039621.pdf

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Message par Borges Lun 3 Oct 2011 - 9:14

Brundlefly a écrit:
adeline a écrit:
Je m'en doutais un peu avant d'y aller (j'y suis allée idiotement, comme pour en avoir le cœur net) mais j'ai quand même été surprise : jamais vu de film aussi puant, immondément puant.

Il n'y a pas un seul instant où la caméra n'est pas la vision d'un mec pervers mettant en scène ses fantasmes.

C'est immonde de bout en bout.

Quand je pense à tous ces gens qui le défendent : plus jamais je ne pourrai lire une ligne d'eux en les prenant au sérieux.


Jamais vu de film aussi puant, c'est immonde, bla bla bla... N'importe quoi.

C'est lapidaire, je sais, m'enfin je m'adapte au niveau.

faut descendre très bas pour s'adapter au niveau du pauvre BB :

BB : Josée Deshaies pense aussi que tous mes films ne sont que ça (une mise en abyme du cinéma) C’est vrai qu’on peut dire que le personnage incarné par Noémie Lvovsky, c’est moi, metteur en scène de cette maison, elle fabrique son décor, elle demande de l’aide au préfet comme moi je demande de l’argent au CNC… Le client, c’est peut-être le spectateur…
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Message par py Lun 3 Oct 2011 - 20:00

Interview de BB dans le Monde du 21 septembre par Mandelbaum:

"Ce qui me touche le plus au monde, c’est la beauté des choses qui se terminent. Ce qui ne veut pas dire, j’espère, que mes films sont réactionnaires. Ce n’est ni le regret des choses passées qui m’attire ni l’idée que le monde était nécessairement mieux avant.

Dans L’Apollonide, il ne s’agit pas de suggérer que la prostitution dans les maisons de passe était plus enviable que l’arrivée des filles sur le trottoir. Simplement, la fermeture de ces maisons dit quelque chose sur les transformations politiques et sociales qui ont eu lieu au tournant d’un XXe siècle qu’on avait rêvé plus progressiste et qui s’est avéré le temps des pires horreurs que l’humanité ait connues. Cette mise à mort de l’espérance s’accorde à la précarité de plus en plus grande de la beauté.

On vit aujourd’hui avec le sentiment d’une décadence accélérée des choses. Même au quotidien, et à très petite échelle: pouvez-vous me dire pourquoi, quand il y a une bonne boulangerie dans un quartier, elle est condamnée à fermer? Pourquoi, quand par extraordinaire il y a un très beau modèle de voiture, on ne la fabrique plus?…"

Qu'on pense qu'Auschwitz était beaucoup moins marrant qu'un bordel parisien du 19e siècle, soit, tout le monde en conviendra, même les révisionnistes les plus obtus; mais prétendre qu'on ne fabrique plus d'aussi bonnes voitures qu'avant, je m'étrangle! Faire preuve d'un défaitisme, d'un dénigrement de l'effort industriel de notre belle nation, en cette période si douloureuse de guerre économique et de sacrifices, non Monsieur Bonello! on ne peut, on ne doit pas le tolérer!

Monsieur Bonello, je ne vous salue pas.


Dernière édition par py le Jeu 6 Oct 2011 - 20:10, édité 1 fois
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Message par Eyquem Lun 3 Oct 2011 - 22:35

Mais il est fou ou quoi, le Beber ? La fermeture du bordel, c'est "la mise à mort d'une espérance, sans parler des boulangeries qui font du mauvais pain".
Complètement à la masse. Shocked


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