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Habemus Papam ... en passant

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Message par Invité Ven 7 Oct 2011 - 14:33

chez NM, on peut dire que le peuple, l'ouvrier n'est jamais là, par le corps, le travail, encore moins le paysan, si je me trompe pas; le peuple est dans ses divertissements, aimés et détestés à la fois, paradis et enfer, le foot, les jeux, et le meilleur
non, jamais par le travail. ceux qui travaillent chez NM sont toujours dans la représentation. mais je ne sais même pas s'il est là dans ses divertissements. Moretti et le peuple ? je préfère : Moretti et la foule (mais ce n'est pas encore ça).


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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 14:39

le foot, la variété, c'est tout de même de la culture populaire...

(pour ne pas oublier, le gosse dans "je suis un autarcique" passe pas mal de temps à jouer aux cartes, comme les cardinaux...)
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Message par Borges Ven 7 Oct 2011 - 15:04

jerzy P a écrit:



c'est un moraliste terrifiant, un juge, rien de plus éloigné de son
cinéma que le fameux mot de spinoza (ne pas juger... rire, pleurer...);
c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...

Certainement, mais ne négliges-tu pas un peu que dans le même temps, il opère une auto-dérision de ça? On a l'impression qu'à chaque jugement prononcé est en même temps prononcée la vanité de ce jugement...

c'est un peu le vanité des vanités tout est vanité; je n'ai pas ce sentiment, on ne voit pas comment ça peut s'arrêter; ta description fait de NM un sceptique moderne, au sens de Hegel;

"le scepticisme, qui , dans le résultat, voit toujours seulement le pur néant , et fait abstraction du fait que ce néant est d'une façon déterminée le néant de ce dont il résulte. Mais le néant, pris seulement comme le néant de ce dont il résulte, est en fait le résultat véritable; il est lui-même un néant déterminé et a un contenu. Le scepticisme, qui finit avec l 'abstraction du néant ou avec le vide, ne peut pas aller plus loin, mais il doit attendre jusqu'à ce que quelque chose de nouveau se présente à lui pour le jeter dans le même abîme vide. Si, au contraire , le résultat est appréhendé, comme il est en vérité, c 'est-à-dire comme négation déterminée, alors immédiatement une nouvelle forme naît, et dans la négation est effectuée la transition par laquelle a lieu le processus spontané se réalisant à travers la série complète des figures de la conscience."

(JeanH, intro à la PdelE)

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Message par balthazar claes Ven 7 Oct 2011 - 15:43

Eyquem a écrit:
Par combien d'acteurs Berlusconi est-il incarné dans le film ? Trois comédiens, plus le "vrai", qu'on voit à la télé. "Berlusconisés", tous les Italiens le sont d'une façon ou d'une autre ; c'est l'objet d'une conversation dans la voiture, où Moretti dit que Berlusconi a gagné, qu'il a changé la tête des Italiens. Le film porte vraiment là-dessus, il me semble, sur cette impossibilité de réduire Berlusconi à une figure individuelle, celle du "winner" vu à la télé ; c'est plutôt le nom d'un envoûtement à la Mabuse

Je me demande si les faux Berlusconi 1 et 2 ne sont pas le même. Ça n'en ferait alors que 3 au total : le vrai, le sosie, et NM. Le sujet du film serait alors finalement la rencontre entre NM et Berlusconi, par le truchement du petit producteur. Le texte que donne Borges au-dessus insiste à juste titre sur l'implication corporelle de NM, et à quel point il est "dans" ses films, à un point stratégique. J'avais oublié ça dans le schéma de la "mécanique narrative" implacable que je voyais piloter les deux derniers films.

balthazar claes

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Message par Invité Ven 7 Oct 2011 - 20:38

Borges a écrit:
jerzy P a écrit:



c'est un moraliste terrifiant, un juge, rien de plus éloigné de son
cinéma que le fameux mot de spinoza (ne pas juger... rire, pleurer...);
c'est un cinéma du jugement... je crois... de la transcendance...

Certainement, mais ne négliges-tu pas un peu que dans le même temps, il opère une auto-dérision de ça? On a l'impression qu'à chaque jugement prononcé est en même temps prononcée la vanité de ce jugement...

c'est un peu le vanité des vanités tout est vanité; je n'ai pas ce sentiment, on ne voit pas comment ça peut s'arrêter; ta description fait de NM un sceptique moderne, au sens de Hegel;

[...]




Je ne vais pas si loin. Je veux dire, je ne suggère pas par là qu'il soit si rapidement prisonnier de cette forme d'impasse. Je remarque plutôt ceci:

- Le personnage joué par Moretti juge sans cesse le résultat des entreprises de ses camarades comme vaines, du point de vue d'une critique adressée à un ensemble de "consciences malheureuses". Il opère la critique réflexive, sur le mode de la dérision (cruelle), de ces entreprises comme relevant d'un discours et/ou une action qui sont néant pur, si on veut, abstraction, fuite hors du réel ou suture du ce réel. Il en appelle donc, pour rester dans une terminologie hégélienne, à une relève dialectique qui briserait cette circularité d'une négativité tournant à vide sur elle-même;


- Mais dans le même temps, et puisqu'il fait partie du groupe, de manière paradoxale (il est là sans y être), n'ayant pas d'autre lieu que cette appartenance à ce groupe, il opère la critique de sa propre posture (auto-dérision), adressant à on ne sait qui (une transcendance, oui, peut-être, et de quel ordre? On ne sait pas vraiment...) le vœu, l'attente de la relève de sa propre position autant que celle du groupe, qu'il vit l'une et l'autre comme intenables.


C'est dans ce sens qu'il me semble qu'il prononce en même temps un jugement et la vanité de ce dernier. Cela n'en fait pas, sous cet angle, un sceptique moderne. L'expression de sa colère et de sa frustration permanentes indiquent sa position paradoxale, d'une certaine façon schizophrénique: conscient de participer à une dialectique qui tourne à vide (une fausse dialectique ou une dialectique bloquée donc, du point de vue d'un Hegel), il appelle de ses vœux une "synthèse" dialectique, mais refuse en même temps cette dernière. Il ne croit pas (ou plus) à la dialectique révolutionnaire. D'où le piétinement "beckettien", si on veut, ce balancement indécidable, ce déchirement dans un "entre-deux" qui n'est ni la résignation ("vanité, tout est vanité") ni l'activisme (confiant dans les ressources de la dialectique de type "hégélien"). C'est donc un personnage tragique, qui s'efforce de dégager le caractère comique de cette situation tragique pour la rendre "respirable".

Pour le dire d'une autre façon: la tension de ce "moi" exacerbé, caractériel, tient dans ce qu'il attend impatiemment que son "moi" soit dépassé, enfin, par ou dans un "nous" qui actuellement n'est pas là. Il porte sur son dos le fardeau du "nous" actuel de son groupe, dont il traduit l'impuissance, à la manière d'un "révélateur" photographique ou d'un précipité chimique. Il vit dans son corps toute la contradiction de ce groupe et semble dire constamment: "je vous montre où on en est, les gars, mais pour ce qui peut advenir, je peux pas faire tout le boulot, faut que vous y mettiez du vôtre, c'est trop pour ma petite personne"...
Et si on me concède une certaine justesse dans la perception de ce personnage, on sera éventuellement amené à considérer que ce n'est pas simplement l'incarnation d'une "posture dépressive" dont le mvt serait centripète. Ce serait plutôt une posture d'incitateur, de passeur, de "précurseur sombre" (- pour reprendre une dénomination météorologique un peu énigmatique que reprend Deleuze, qui désigne tout à fait autre chose, mais elle me plait bien alors je la replace -), animé par une force centrifuge.

On ne voit pas que ça puisse s'arrêter, d'un côté; de l'autre on pressent qu'il adresse un pari sur l'impossible, une "autre" révolution, une "autre" forme, un "autre agencement" de la communauté... On en serait là, provisoiremement, avec la figure première de son alter-ego (le Michele de "je suis un autarcique" et de "ecce bombo").

Et peut-être pressent-on que se dessine en creux, déjà, la tentation messianique à venir, un désir de retourner aux sources vives d'un christianisme "premier" (par delà sa stérilisation "catholique": un peu comme Fellini et Pasolini, chacun dans leur manière spécifique). Mais là, je reconnais que je m'avance un peu bcp.


PS: bien entendu, je ne crois pas totalement à ce que je dis. C'est surtout pour participer à l'exercice commun. Indiquer que je suis "solidaire" de cet effort. Sinon, je préfèrerais la boucler. C'est ici que quelqu'un, saisissant la perche tendue, va dire: "qu'attends-tu pour la boucler?". Laughing)

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Message par Invité Sam 8 Oct 2011 - 8:30

non mais NM fait des films d'autarcique, d'autarcique italien : lui, le couple, la religion, Berlusconi, Rome, la psychanalyse etc. Il met en scène une cartographie intime du présent, à la Guitry.

on attend maintenant un film historique à la Renoir, sur l'Italie.

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Message par Borges Sam 8 Oct 2011 - 10:57

non, pas à la guitry, il y a tellement de certitudes, de supériorité dans SG, un côté aristo, ne parlons pas de la mise en scène, du rapport aux langages, c'est pas du tout le même truc; le mec le plus proche de NM, en france, c'est godard... tu vas me dire que godard aime guitry Wink


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Message par Borges Sam 8 Oct 2011 - 11:01

dans "je suis un autarcique", y a une allusion à G/D, par le critique...je me souviens plus très bien de l'expression... quelque chose du genre : "corps non libéré, oedipe non résolu"...


breaker a écrit: on pouvait suivre le cours de cette fille à demi-nue qui explique comment maîtriser son souffle, et puis enchaîner avec une partie de foot, aussi écouter Deleuze ou Foucault...

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Message par Borges Sam 8 Oct 2011 - 11:38


hello jerzy, merci de penser avec nous...

oui, la question est de savoir où il se situe, et comment il peut voir que ces discours, ces types de vies, ces tentatives... sont vides, néants... après tout ce qu'il dit depuis l'intérieur, ou depuis sa position sans position, c'est aussi ce qui se dit à côté, de l'autre côté; souvent NM raconte critiquer la gauche, et ce qu'elle représente, depuis l'intérieur, sans se soucier de savoir, ou de craindre que son discours soit repris par l'ennemi; il refuse dit-il la double vérité stalinienne : on se critique entre nous, et on présente une façade unie aux autres, à nos ennemis. Dans les termes de Goffman, il joue contre son équipe; un traitre, ou un tricheur? je sais pas; je sais plus qui avait dit que le PCI avait survécu à hitler et à mussolini mais qu'il avait été détruit par palombella rossa...

l'autodérision devrait enlever toute force critique à son propre discours, c'est pas le cas...elle lui confère une autorité supplémentaire... au fond, le personnage critique qu'il incarne, pour les gens ordinaires, ou de droite, est aussi ridicule que les objets de sa critique, qui ne sont jamais de droite, pour parler simplement; c'est toujours la gauche qui est attaquée, ridiculisée, en lui et hors de lui; c'est un peu la métaphore, l'image d'un othello qui serait son propre iago; mais comme dirait spinoza, on n'est jamais vaincu que par des forces, des idées extérieures; en soi, une idée, un style de vie, une institution cherche toujours à se maintenir en vie, et ses idées sont des moyens d'augmentation de sa puissance; le mal n'est jamais interne, la mort vient toujours du dehors.

comment parler d'autodérision? si l'auto n'existe pas; si le sujet n'est pas autarcique, en dehors de ses fantasmes, si le sujet est ensemble de rapports?

(question autarcie, j'ai été surpris par la scène de masturbation de "je suis un autarcique"; elle dit peut-être le sens de ce terme, de ce titre, sa vraie critique...un mec ne peut pas vivre avec une femme et la remplace par des images, du porno... y a pas de branleur, d'autoaffection de soi par soi, les images viennent toujours du dehors, en un sens... mais je m'écarte, je crois...)



-beckett, je sais pas, ce qu'en pense NM, ce qu'en pense, montre, dit le film; étant donné que beckett est intégré dans la dérision du théâtre expérimental, avec artaud, bataille; dans le dernier film, c'est tchekhov, le metteur en scène, dont me semble très proche NM, en général. il y a chez les deux une espèce de relation de dérision à l'égard des formes d'inventions expérimentales artistiques, sur des tons différents (je pense à "la cigale", avec ses jeunes artistes, qui oeuvrent dans le vide )

-de beckett, l'impératif, que tu cites souvent, c'est plutôt "je vais continuer"... badiou, qui aime aussi cette formule, comme tu sais, distingue deux formes de la continuation : celle du vrai, la seule vraie, et puis la continuation du faux "lui, il continue fictivement, il continue dans l’élément de la répétition stérile, qui ne produit rien. La continuation productive, ça c’est un effet de réel obligé."

je me pose la question de la continuation du vrai, chez NM. je ne la vois pas; à moins que cela ne soit son propre cinéma...


"du point de vue de la multiplicité et de la déliaison, le cinéma de NM met en scène l'impuissance où nous sommes de tenir, de continuer, de construire un point narratif "idéologique" ou subjectif qui recouvre le tout"


du premier au dernier film comparer la dernière scène : un metteur en scène de théâtre expérimental qui s'adresse à une salle qui se vide peu à peu, un pape qui quitte la scène, laissant les spectateurs-fidèles devant le vide...

que de chemin parcouru...





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Message par Invité Sam 8 Oct 2011 - 13:30

jerzy P a écrit:
PS: bien entendu, je ne crois pas totalement à ce que je dis. C'est surtout pour participer à l'exercice commun. Indiquer que je suis "solidaire" de cet effort. Sinon, je préfèrerais la boucler. C'est ici que quelqu'un, saisissant la perche tendue, va dire: "qu'attends-tu pour la boucler?". Laughing)
(en chantant) : surtout pas, surtout pas !

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Message par Invité Sam 8 Oct 2011 - 19:45

Borges a écrit - en haut de la page :


non, pas à la guitry, il y a tellement de certitudes, de supériorité dans SG, un côté aristo, ne parlons pas de la mise en scène, du rapport aux langages, c'est pas du tout le même truc.


ce que je disais était qu'ils parlent quand même d'eux dans leurs films et se mettent en scène de façon protéïforme. pour le reste evidemment tout les sépare.

habemus papam m'a paru peu crédible, décalé, étrange, dans la représentation qu'il donne de cette représentation pontificale. il s'agit de pétrir l'illusion ( le saint-père - quel beau rôle pour guitry !!! dommage NM n'avait pas le physique de l'emploi ) dans la fange, ou l'inverse ( les theâtreux sont joyeusement happés par le samu, hare krishna hare krishna - et ce pape il ne lève pas le petit doigt ?

le pape apprend beaucoup de cet homme de théâtre. il ne veut pas devenir fou. il ne veut plus monter sur scène.

revenons en arrière, le pape se sauve, au centre ville dans cette scène hallucinante de facilité maligne pour se retrouver chez la femme du personnage de NM à qui il annonce qu'il était acteur : effet de sidération, en contrechamp, de la psychanalyste - et de nous donc ? - car comme on disait qui parle alors ? melville le pape ? le comédien piccoli ? ou bien le comédien acté par son metteur en scène NM ? ou bien le personnage acté par le mari de la dame ? bref tout cela n'est pas résolu ( comme l'oedipe dont tu fais mention plus haut ).

il avoue par là même connaître par coeur la mouette qu'il a fait répéter à sa soeur, la pièce justement que NM veut mettre en scène dans le film etc etc.

ci ça n'était pas habile ce serait cousu de fil blanc et ça me semble de toutes façons beaucoup plus éloigné d'un godard que d'un guitry.

qu'il s'efface et fasse vivre une fiction sans la tentation de l'autobriographie et nous verrons quel genre de cinéaste il est.

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Message par Eyquem Lun 10 Oct 2011 - 10:07

(entre parenthèses :
Borges a écrit:curieux, ce lien presque absolu que l'on fait entre la nouvelle de HM et le texte de GD, alors que tant d'autres ont écrit sur Bartleby (rien que dans l'horizon de nos familiers, il y a nancy, blanchot, rancière,... derrida dit je crois que c'est son personnage favori ou l'un de ses personnages favoris...); c'est sans doute Blanchot qui est à l'origine de tout, il revient plusieurs fois sur le personnage (la part du feu, le livre à venir, l'écriture du désastre, et peut-être ailleurs); c'est à lui que l'on doit la formule-traduction "je préférerais ne pas"; d'abord "je préférerais ne pas le faire", puis le faire est passé dans les parenthèses "je préférerais ne pas (le faire); deleuze a fait un pas supplémentaire....
Je viens de tomber sur cet article : "Bartleby, le préféré des philosophes" :http://www.laviedesidees.fr/Bartleby-le-prefere-des.html#nh13
La recension d'un livre qui vient justement de sortir à ce sujet. L'article n'est pas terrible, mais j'apprends qu'Agamben a lui aussi écrit sur Bartleby.)
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Message par Invité Mar 11 Oct 2011 - 11:36

Borges a écrit:
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que voit-il ?
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Hans Memling


Pour comprendre la fonction spécifique du voile, il faut considérer un autre motif iconographique : l'image de l'ascension de Christ montrant les pieds de l'Incarné alors que le corps et la tête ont déjà disparu au ciel. […] Jusque là, l'ascension avait été dépeinte sous la forme d'une apothéose antique ou d'une épiphanie ; ici, cependant, le Christ ne devient pas manifeste, il disparaît au ciel. C'est-à-dire, alors que caput et corpus Christi [Tête et Corps du Christ] sont au ciel, les pieds seuls – symboles de l'incarnation – restent comme signe visible du fait historique que le Dieu incarné est passé sur terre.
E. Kantorowicz, Les deux corps du roi
encore une piste fournie par Borges.
mais à propos du film, une question est : si ce pape imite le Christ, le Christ lui-même fuit-il ses responsabilités dans l'Ascension ? Nietzsche dirait oui, je crois.


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Message par Invité Mar 11 Oct 2011 - 12:01

tirer des passerelles pour aller plus vite que les mots.

des Deux corps du roi au doublon blason/portrait de Belting, qui relie forcément le portrait - déportraitisation du pape ;

Belting liant portrait et visage : de là à la visagéité de 1000 plateaux - dévisagéification du pape (les pieds) ;

de là, retour à PPP appelant à la désacration pour la désacration - désacration du pape.

EDIT : si dépression, pas pour la dépression mais pour sa destruction. pas une solution ni une issue à droite ou à gauche vers une normalité (retour vers une normalité). mais une fenêtre dans la façade (le visage) de la dépression : abandon de la place du père, de la position d'autorité.
générale, la dépression est politique.



Dernière édition par Stéphane Pichelin le Jeu 13 Oct 2011 - 8:38, édité 2 fois

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Message par Invité Mer 12 Oct 2011 - 20:23

Habemus Papam ... en passant - Page 8 Images?q=tbn:ANd9GcTkYnw2O3A_oW3kQy7saHxqm0dnZ6665rT2R9AygDHDW6DmooLG

alors ? combien de divisions ?

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Message par Invité Jeu 13 Oct 2011 - 10:40

FINALMENTE LIBERO !
CI SONO VOLUTI QUARANTADUE ANNI DI VITA
E QUARANTAMILA DI STORIA
PER SAPERE UNA COSA QUE SAPEVO AL LICEO :
L'UNICA RIVOLUZIONE è LA DISTRUZIONE.

LA DISSACRAZIONE PER LA DISSACRAZIONE
SE CI SI METTE UN UOMO DI QUARANTA'ANNI
NON è PIù UNO SCHERZO è L'ANARCHIA
NON è PIù SOLTANTO REGRESSIONE
ppp


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Message par Borges Lun 17 Oct 2011 - 11:16

Stéphane Pichelin a écrit:
Largo a écrit:

Zizek prêche la bonne parole à New-York. Du mal à comprendre ce qu'il dit mais il rencontre un certain écho...

ce que dit Zizek dans cette partie paraît évident : ne pas confondre le système et ses épiphénomènes. bon, c'est hélas à répéter encore et encore : la moralisation est impossible. mais ce que j'aime bien là, c'est l'écho dont tu parles, les voix répétant son discours pour le faire parvenir aux spectateurs trop éloignés. ça transforme le meeting en happening. et ça met un rapport assez nouveau entre l'orateur et son public. dans le sens où Zizek est pas là comme gourou, que ses paroles sont répétées par simple commodité mais qu'en même temps elles sont recaptées par l'auditeur, qui les fait siennes ou non après les avoir testée dans sa bouche, ou comme fruit de sa volonté de parole. c'est pas innocent, comme geste, la répétition.

(ridicule)


Z n'a jamais eu peur de se montrer au balcon; le monde entier est pour lui un balcon; le site de son narcissisme... ça ressemble pas mal à une messe, ou je sais pas, à quelque chose d'assez liturgique...avec Z dans le rôle du prêtre de son propre culte, un grand publiciste, qui passe son temps à faire du paradoxe publicitaire... du genre :


“Denmark,” said Mr. Zizek. “I like Denmark because secretly I am a fascist. Keep the trains running on time. It’s the only way to stop Hitler!”

Today it is capitalism that is revolutionary. … The impossible and the possible are exploding into excess. I am told that here in New York a man can have his penis cut in two. So you can do it with two women

“I’m pro-Palestinian,” said Mr. Zizek, “but I don’t think it’s the worst situation in the world. Any man in Congo would sell his mother into slavery to move to the West Bank.

“But I like Israel. Israel is the most atheist state in the world. I like them for that. But at the same time as a majority does not believe in God, they assert that God gave them the right to the land.”

He said he was looking forward to a trip to Jenin next spring and had recently met with a group of Palestinians he would be visiting there. “They’re not Islamic fundamentalists. They’re normal people like us. We started exchanging dirty jokes. They told me one. ‘Why do Iraqi women not sleep with American soldiers? Because they always talk about pulling out but never do.

(pq les irakiennes ne couchent jamais avec les soldats américains. Parce qu'ils disent toujours qu'ils vont se retirer mais ne le font jamais)


Beneath every Communist,” said Mr. Zizek, “there is a secret bourgeois snob. At least I admit to it.”

The man with the camera asked him about politics in the Balkans. Mr. Zizek said that his native Slovenia was in disarray but that he saw hope in Montenegro, where many Albanian refugees had settled without upheaval. The Observer admitted that he had an Albanian grandmother. Mr. Zizek said he liked to tell ethnic jokes about Balkan nationalities. Montenegrins, the jokes held, were famously lazy.

“How does a Montenegrin masturbate?” Mr. Zizek asked. “He digs a hole in the earth, puts his penis in and waits for an earthquake.”

The Observer presented his book to be signed and stated his name.

“Are you Christian?” asked Mr. Zizek.

“I’m a lapsed Catholic,” said The Observer.

“All Catholics are lapsed,” said Mr. Zizek. “Even the pope.”


http://www.observer.com/2010/slavoj-zizek-bourgeois-snob



Dernière édition par Borges le Lun 17 Oct 2011 - 11:34, édité 1 fois
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Message par Invité Lun 17 Oct 2011 - 11:34

ce que je disais, Borges, c'est que ce que dit Zizek n'est pas le plus intéressant, que ce sont des truismes assez évidents. que je ne confonds pas avec le dispositif rendu nécessaire par l'absence de hauts-parleurs. et contrairement à toi, je n'y vois pas une messe. quelle que soit l'intention de Zizek. ça aurait pu être n'importe quel orateur.
dans la messe, catholique ou politique, il y a un partage obligé de la parole : l'audience ne répète pas ce qui est dit par le prêtre, elle dit les réponses fixées. elle les dit avec l'intention de la foi et c'est cette psalmodie intentionnelle qui informe la foi. ce n'est pas tout à fait ce qui se passe ici. la répétition est fonctionnelle : transmettre aux autres, derrière, ce qui se dit devant. on trouve forcément quelques adorateurs. ça ne me paraît pas l'essentiel.

cet extrait a sa place ici. le ciné-tract de Merejkowski l'aurait peut-être aussi.


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Message par Borges Lun 17 Oct 2011 - 11:37

oui, oui, bien sûr... (sauf que je déteste Z)
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Message par Invité Lun 17 Oct 2011 - 13:08

on avait cru remarquer. Wink


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Message par Invité Mer 19 Oct 2011 - 19:15

ELLE. Vous citez Sarko. Etait-ce un clin d'oeil et que pensez-vous de la politique française ?

N.M. ( 58 ans, 1,90 mètre ) Je pense qu'en France il existe une opinion publique transversale qui réunit la droite et la gauche .... il n'y a plus d'opinion publique en Italie ...

dur dur

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Message par Invité Mar 6 Déc 2011 - 12:49

Moretti : "mon conclave, mon Vatican, mon pape..."

Baudelaire : "Je ne crois pas qu'il soit possible de trouver un romancier fort qui n'ai pas opéré la création de sa méthode, ou plutôt dont la sensibilité primitive ne se soit pas réfléchie et transformée en un art certain. [...] Cela est vrai de tous, même de Diderot, le plus hasardeux et le plus aventureux, qui s'appliqua, pour ainsi dire, à noter et à régler l'improvisation ; qui accepta d'abord, et puis de parti pris utilisa sa nature enthousiaste, sanguine et tapageuse. Voyez Sterne, le phénomène est bien autrement évident, et aussi bien autrement méritant. Cet homme a fait sa méthode. Tous ces gens, avec une volonté et une bonne foi infatigable, décalquent la nature, la pure nature. - Laquelle ? - La leur. Aussi sont-ils généralement bien plus étonnants et originaux que les simples imaginatifs..."


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Message par Invité Dim 19 Fév 2012 - 14:11

la fenêtre où apparait le Pape réactualise la question ( de Bazin ) : l'écran est-il un cadre ou un cache ?

ici la fenêtre est un cache, elle est ce que les juristes appellent des " conclusions ".

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Message par Invité Mar 21 Fév 2012 - 18:40

revu La chambre du fils. pas le NM que je préfère mais des pistes intéressantes pour Habemus papam. en fait, la présence là aussi d'un psy et d'un papa, mais cette fois c'est le même. extrêmement normatif, très branché compétition, au contraire du fils qui fauche pour le fun et se fout de perdre ou de gagner.

on peut penser que le film se demande comment on fait son deuil. mais je crois que c'est passer à côté. la question e semble plus être : comment est-on père ? comment faut-il de toute façon faire le deuil de son enfant pour être un parent - et en même temps faire le deuil de toute image de la famille.

j'y reviendrai peut-être plus longuement.


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Message par Invité Mar 21 Fév 2012 - 20:40

je crois que la question posée par le film est : comment peut on ne pas être Nanni Moretti, avec ce vol qui déstabilise, cette mort accidentelle, ces patients oh oui ces patients qui craquellent tout dans la vie de Nanni ... ?

Et puis ce chemin de nuit pour " marier " un petit couple qui va continuer l'histoire : un mélange de nous-deux et de détective ...

Il est curé dans l'âme ...

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