The Green Hornet (Michel Gondry)

Ou le Retour du Frelon Vert



Je n'ai jamais vu de films de Michel Gondry, et ça me dirait bien de voir les autres. Le film a reçu un très mauvais accueil critique aux Etats-Unis, dont l'origine est sans doute l'idée incroyable que les gens se faisaient a priori d'une collaboration Seth Rogen (et Evan Goldberg pour le scénario) et Michel Gondry. Et comme il y a le thème du Green Hornet que Tarantino avait repris pour Kill Bill, qu'on peut écouter ici, et que Christoph Waltz joue le méchant, on s'attend à du Tarantino.

Et en fait, c'est une comédie, pas au top du top, mais qui fait bien rire parfois. Il faut aimer les courses-poursuites en voiture interminables et abracadabrantesques (un peu ennuyeuses à la longue ceci dit), mais tout ça n'est pas si mauvais.

A noter : l'un des deux acolytes du méchant (joué par Christoph Waltz) n'est autre que l'entraîneur de boxe des saisons trois et quatre de The Wire

Pour le plaisir, le générique de la série télé "The Green Hornet" produit dans les années 60

Lol Eyquem, ça ne m'étonne pas trop que tu aies trouvé ça tout nul, ça ne résiste pas des masses à grand-chose. Comme j'ai ri parfois de bon cœur, j'en suis sortie plutôt contente, mais tout ce que tu dis est juste. Je me dis que la 3D doit pas aider non plus, étant donné que les scènes de course-poursuite-combat sont déjà un peu longuettes...

Lorin, tu sais, en fait à mes yeux à part les acteurs et le Bumblebee, je ne trouve pas beaucoup de choses faisant penser à Tarantino. Ça n'est pas du tout le même esprit. Pas de construction autour d'un idée de vengeance, pas de travail autour de la parole, (Eyquem, d'ailleurs, a raison, les scènes entre Britt et Kato sont très mauvaises, j'ai trouvé Kato vraiment pas terrible), la violence est mise en scène tout à fait différemment, etc.

Une autre version du Bumblebee :

ah, mais pas du tout, ce film est important, très important, si on l'inscrit dans la série où il atteint à sa puissance de pensée; quand un film ne se pense pas seul, il faut l'agencer... son sujet est peut-être ailleurs, ses sujets; un film se dissémine;


- il faut regarder ce film avec "somewhere", par exemple....ennui, jouissance, vide de l'existence, mais dans le film de SC le ton était plus rock indépendant, ici, c'est plus rap


(la bande son du frelon est meilleure que celle du SC)

et puis, il y a la voiture (dont la présence hante le cinéma, ces derniers temps; elle joue son rôle, même dans another year)

Kato: We'll need a car.
Britt Reid: Hells yes, we'll need a car.

c'est la question : avons-nous besoin d'une voiture?
quelle voiture?
c'est la question de mary dans "'another year"






-le penser, avec "social network", aussi

pour les relations sino-occidentales, pour le génie...on se souvient de la hantise des chinois dans le film de fincher; ici, c'est le chinois de Shanghai le petit génie selfmademan;


(dans le frelon vert, la relation maître-esclave est essentielle; alors que l'américain héritier fils à papa vit dans la jouissance, le chinois bosse, invente, travaille...les armes, les machines à café, les voitures....ils sont plus bosseurs, c'est ce qu'on ne cesse de nous dire, ils travaillent plus que nous, on ne pourra pas continuer à jouir de nos privilèges longtemps...que dit le frelon vert, le maître occidental n'est plus le maitre, c'est juste une façade, une image, il se raconte des histoires; c'est l'asiatique le vrai moteur de l'histoire; la fin de l'histoire ne s'accomplit pas comme l'avait rêvée le pauvre kojève avec le devenir japonais de l'occident, mais dans le "devenir-américain" des chinois...kato au cours de l'histoire de la série n'a cessé de changer de nationalité...japonais, coréen...cette fois il est chinois... quand kato dit au frelon vert qu'il vient de Shanghai et que le pauvre idiot situe Shanghai au japon c'est pas seulement une idiotie, un lieu commun sur l'indifférence des usiens au reste du monde, c'est l'indice d'un changement du monde; oublier le japon...c'est le sens de l'échange...


Kato: I was born in Shanghai. You know Shanghai?
Britt Reid: Yeah, I love Japan.









et puis n'oublions pas la mode : la mode, la mode;




en matière de super héros, on semble sortir de la re-visitation sombre, dont le modèle serait batman (le retour, et le chevalier noir, sans parler de tout le travail autour des super héros du groupe marvel....); alors que badiou semble rêver encore d'un cinéma us qui nous offre des héros, le cinéma us lui répond d'un peu grandir, les super héros, c'est un désir d'enfant...






quand j'aurais retrouvé mon désir de penser avec le cinéma....