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Funny Games : un film raté?

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Message par vivresavie Jeu 9 Déc 2010 - 14:06

On peut se le demander si on examine les hypothèses et la démonstration de Haneke.

Tout d'abord il affirme que si son film est réussit, le spectateur ne devrait pas soutenir la violence et décroché du film rapidement.
Il ajoute qu'il dénonce la violence, et plus précisément la représentation de la violence dans le cinéma.
Enfin, il souhaite faire prendre conscience au spectateur qu'il est abreuvé de violence de manière quotidienne et que désormais sur lui cette violence est indolore.

Autrement dit, il prend pour objet d'analyse la violence qu'il confond avec son sujet. Mais le mouvement est bien objet : violence qui par le procédé dramaturgique devient aussi le sujet.
C'est un film théorique.

Habituellement, l'objectivation se fait à partir du sujet, comme pour les Idiots de LVT.

Haneke souhaitant faire l'inverse propose un film dogmatique

Mais il se trouve à mon sens dans un impasse et sa démonstration est ratée.

Dans un premier, il prend le spectateur pour un imbécile. Étant donné qu'il part du postulat que c'est un film autoréflexif, porté par un titre suffisamment clair évoquant de toute évidence la codification de la violence et les règles du jeu, il ne peut pas prétendre que son spectateur va prendre son film pour un consommable de la violence.
Évidemment il faut éliminer du champs les spectateurs morbides qui ne chercheront que la violence pour ceux là, le film ne servira de toute évidence à rien. Au mieux le film exercera une forme de fascination étrange (premier pas vers la réflexion), au pire, ils trouveront la violence qu'ils viennent consommer.

Reste les autres spectateurs.
Haneke qui dit ne pas mépriser ses personnages, méprise en revanche bien cordialement son public.
Contrairement à ce qu'il prétend, il ne cherche pas à le faire réfléchir, il cherche à la mortifier, il cherche à torturer le spectateur en lui montrant ce qu'il regarde avec un zoom.
Autrement dit, il ne lui donne aucun moyen de réflexion, il le martyrise et le flagelle pour son goût vicieux pour la violence. Qui est le plus pervers? Le spectateur qui reste jusqu'au bout en attente de réponse, ou le réalisateur qui passe son temps à exposer de la violence sans donner de proposition? Parce que si on prend l'hypothèse que c'est un film démonstratif, que le spectateur a compris le principe du film, il attend une conclusion.

Cronenberg dans Histoire de la violence prend l'exact opposé théorique et fait émerger l'objet du film à partir du sujet : la violence. La démonstration est beaucoup plus efficace. Cronenberg construit une vraie tragédie de sorte que l'identification aux personnages fonctionnent que la catharsis peut se mettre en place alors que Chez Haneke la dichotomie entre la tragédie et la comédie brouille indiscutablement les pistes sans laisser au spectateur le moyen de prendre conscience de quoi que ce soit si c'est n'est qu'il est un vilain pêcheur avide de violence?
Par ailleurs il n'identifie par les types de violences.
Haneke me fait penser un peu à Milgram qui condamne les gens alors même qu'il les met dans une situation condamnable.

Dans Caché, il procède tout autrement en dénonçant les a priori humains à travers une question.
Après Caché, l'interrogation survient : pourquoi je pensais que c'était lui? Il y a un double retour, un retour sur l'histoire qui conduit à des interrogations sur ses propres préjugés.

Après Funny Games, il n'y a pas d'interrogation, il y a une sentence, comme chez Milgram : tu es un salaud car tu as appuyé/tu n'as pas éteint le téléviseur.






vivresavie

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