#1 - Entretien avec Charles Tesson

Salut,

Nous n'avons pas vraiment encore eu l'occasion d'en discuter par ici (on l'évoquait vaguement l'autre jour avec BC) mais la participation de Tesson aux Cahiers version Delorme & Tessé semble désormais coutumière. On peut dire que le gars nous a quand même bien berné, parce que s'incorporer dans une rédaction des Cahiers dirigée par Tessé-Delorme et financée par Phaidon c'est pas franchement plus exaltant que Burdeau-Frodon avec Le Monde, enfin pas pour lui apparemment (d'ailleurs il envoyait des fleurs à Delorme dans l'entretien)..d'autant plus que ses papiers se situeraient plutôt dans le "sérieux et le solide"..

Intéressant de relire cet entretien avec un peu de recul sur la revue avec la nouvelle rédaction. On constate par exemple que le courrier des lecteurs a disparu (Tesson affirme que le forum c'est un peu le courrier des lecteurs de la revue), on incorpore à la rédaction un cinéphile bloggeur "célèbre" (qui au passage en ressort, de mon point de vue, complètement exsangue, voir par exemple son long texte vide sur le dernier Scorsese loin de tous ses petits montages et textes amusants de son blog) qui signe désormais lui-aussi pas mal de papiers dans la revue pour jouer le rôle de l'ouverture vers les "amateurs"...

On peut dire que le gars nous a quand même bien berné

Tu plaisantes ? Pour nous berner, faudrait qu'il nous ait promis quelque chose. Il a accordé cet entretien sans savoir ce qu'on écrivait (c'était le numéro 1). Il est où, l'engagement qui permet de parler de tromperie ?

Vous vous souvenez que je vous avais donné sa réponse quand je l'ai interrogé sur sa participation aux Cahiers Capricci-Delorme ?

Eyquem a écrit:

On peut dire que le gars nous a quand même bien berné

Tu plaisantes ? Pour nous berner, faudrait qu'il nous ait promis quelque chose. Il a accordé cet entretien sans savoir ce qu'on écrivait (c'était le numéro 1). Il est où, l'engagement qui permet de parler de tromperie ?

nan mais c'est une façon de parler Eyquem, il nous a pas berné nous en particulier aux Spectres, mais la question est juste de savoir si la rédaction des cdc dont il fait plus ou moins repartie aujourd'hui n'a pas grosso modo les mêmes défauts que ce qu'il pointait du doigt dans son entretien. Au niveau de l'engagement politique j'imagine qu'il s'y plait et que ça correspond à ses attentes (nulles) formulées dans l'entretien, mais pour le reste ? Après, c'est sûr aussi que c'est nous qui lui avions proposé de faire entendre sa voix sur la question..disons avec des pincettes que peut-être son engouement toujours vif pour les Cahiers est pas forcément tombé dans l'oreille d'un sourd. Quoi qu'il en soit, je trouve très comique (comme toute répétition, tu me diras) que nous, étant donné tout ce que nous ne représentons pas, ayons donné la parole longuement à ce gars qui a quand même (pour dire vite et mal) une "stature institutionnelle" quand même assez forte dans le monde critique, pour qu'il donne son avis sur les Cahiers qu'il a dû quitter, et de voir qu'il fait de nouveau partie de la rédaction aujourd'hui. Je sais pas si tu me suis ? Après y'avait pas de promesse ou quoi que ce soit effectivement, je vois pas d'ailleurs de quel ordre elles auraient pu être.


Largo, euh tu peux me rafraichir la mémoire ?!

Je sais pas si tu me suis ?

Si si.
Mais c'est justement parce qu'il était des Cahiers tout en occupant cette position extérieure qu'il avait alors, qu'on pouvait parler avec lui des Cahiers. S'il n'y avait pas eu cet enjeu d'y être encore tout en n'y étant plus, il n'y aurait pas eu d'entretien ; ça me paraît normal.

oh la la plus de courrier des lecteurs dans les cahiers : écrivez à jour de france ou marie claire !

J'imagine

Ah ah ah ah

Borges, tu es d'une finesse qui s'en va comme la vie, rapetissant, rapetissant.
Et franchement ça m'étonne de toi.

Careful pas lu les cahiers de toute façon ne lirai rien sur la troisième dimension. Une de trop pour moi.

Quant à Laborie, je ne le connais que comme censeur sur le site des cahiers et il m'est particulièrement insupportable de ce fait.

Quand à défendre les cahiers, c'est historique, ça ne regarde que moi, c'est mon pré-carré et tu n'as pas à t'en mêler malgré l'amitié que j'ai pour toi.

Est ce que je me fais bien comprendre ?

ccamille,

tu aimes les Cahiers, ton avis ne compte pas;






(selon la loi générale, qui veut que l'on ne compte pas quand on aime)

La news de ce numéro d'Avril, c'est quand même que Badiou aime Armeggedindon, la farce de Michael Bay. (à moins que ce soit une autre farce de Zizek).

Eyquem a écrit:La news de ce numéro d'Avril, c'est quand même que Badiou aime Armeggedindon, la farce de Michael Bay. (à moins que ce soit une autre farce de Zizek).

??

bon sinon je sais pas où vous avez été dégoter la couverture avec le Burton mais avez vous regardé le film d'Herzog qui faisait la couverture du mois dernier ?

Une horreur le film d'Herzog, gros nanar

JM a écrit:

Eyquem a écrit:La news de ce numéro d'Avril, c'est quand même que Badiou aime Armeggedindon, la farce de Michael Bay. (à moins que ce soit une autre farce de Zizek).

??

C'est page 66, dans l'entretien avec Zizek.

David_Boring a écrit:Une horreur le film d'Herzog, gros nanar

oui, voilà, bien d'accord avec toi. Un film totalement besogneux, sans doute ce qu'ils appellent encore un "film malade" aux Cahiers ? Ca patauge, ça rame, c'est caricatural jusqu'à la morale finale à la con (qu'il vaut sans doute mieux mettre de côté comme le mec d'Independencia mais ça rime à quoi puisque les personnages sont construits pour arriver à ce final ?). Herzog nous fait le coup du flic-voyou, un truc vieux comme le monde (rien qu'avec Cage, on peut se rappeler Face off ou Snake Eyes), franchement je pense qu'il y a plus guère que quelques rigolos pour faire semblant de s'émouvoir d'un truc pareil. Grosse fatigue du genre polar de mon côté, The Wire a probablement laissé des traces. ..

Eyquem : quelques précisions ? Sinon oui on a fait cet entretien avec Tesson pour ce qu'il représentait aux Cahiers. On l'a pris pour un perdant de l'équipe Burdeau-Tesson, c'était juste un prince ayant perdu son castel mais qui envisage bien d'y revenir un jour par les jeunes loups de sa cour qu'il a initié. lol

ccamille a écrit:

parle pas de tesson tu es carrément à côté de la plaque ;

ah bon, pourquoi ?

quant aux films, tout juste bon aux jugements à l'emporte piéce, ton intransigeance est d'autan plus ridicule qu'elle est complètement plouc quand tu crois avoir inventé la lune

Attends, je t'ai pas encore parlé de mon nouveau concept de "film-constipé" que je crois avoir inventé moi-même personnellement.

[/quote]et de toutes façons tu vas te faire branler par bordeaux[/quote]

c'est bas de t'en prendre à mon équipe préféré (pff allez jouons le jeu, faisons mumuse avec Simon, le grand copain de Tesson)

Borges, pas forcément de la même façon que Herzog ou De Palma, mais si quand même, il me semble, même si avec Woo on reste dans le domaine de la tentation.

Par contre pour Tesson c'est pas une question de reproche, ou alors je me suis mal exprimé, ça relève plus du constat amusé quoi...

JM a écrit:quelques précisions ?

Zizek dit deux trucs dans l'entretien :
1/ il a écrit l'article précédent sur Avatar sans avoir vu le film
2/ il raconte que son amour de la théorie n'est pas incompatible avec ses goûts bon public - et que son ami Alain Badiou, il est encore pire que lui : il aime Armaggedon.
C'est tout.

C'est tout



mais c'est déjà beaucoup, non ?

Eyquem a écrit:

JM a écrit:quelques précisions ?

Zizek dit deux trucs dans l'entretien :
1/ il a écrit l'article précédent sur Avatar sans avoir vu le film
2/ il raconte que son amour de la théorie n'est pas incompatible avec ses goûts bon public - et que son ami Alain Badiou, il est encore pire que lui : il aime Armaggedon.
C'est tout.

Le 1/ peut expliquer tes interrogations sur le papier de Zizek !

Pour le 2/, il précise pour lui, et comme voulait sans doute le dire Borges précédemment, Badiou dans ses écrits a toujours bien sûr séparé le travail critique théorique de l'opinion personnelle (pas seulement dans le domaine du cinéma d'ailleurs). Si vraiment je comprends bien ce que tu as écrit, cette "révélation" n'a donc absolument aucun intérêt, c'est une sorte de boutade, car que peut apporter à autrui de savoir que machin ou truc a "bien aimé" tel film ou tel autre. Tout au plus on peut émettre un jugement sur le goût de cette personne, et on sait depuis belles lurettes que le mauvais goût artistique ne fait pas vraiment mauvais ménage avec le plus grand raffinement intellectuel. C'est pourquoi je te demanderai pas ce que Zizek dit aimer comme film qui soit "moins pire" que ceux qu'aime Badiou.

C'est curieux que ça soit souvent par Zizek qu'on sache quel film aime Badiou.

A propos du numérique, de la 3D, puisque cela semble être le "nouveau" cheval de bataille des cdc (nouveau entre guillemets parce que c'est Frodon qui dans le dernier numéro qu'il pilotait a fait le premier dossier récent sur la 3D autour de Dante, c'est marrant de voir les déplacements : qui aurait imaginé Frodon faire un dossier là-dessus quand il est arrivé aux Cahiers ?), on peut rappeler que Badiou termine quasiment son "Second manifeste pour la philosophie" en écrivant :

"(..) En ce qui concerne l'art, il faudrait montrer comment, dans la foulée du cinéma (la plus grande invention artistique du siècle passé), surgissent des possibilités neuves, sans que, pour l'instant, leur exploration ait encore produit une bascule décisive dans la direction d'un remaniement fondamental de la classification et de la hiérarchie des activités artistiques. L'avènement d'images sans référent, ou virtuelles, ouvre sans aucun doute une nouvelle étape des questions de la représentation. (..)"

On comprend que, vis à vis des nouvelles technologies, le point de vue et l'appel de Badiou, conformément à sa théorie mise à plat auparavant, vise à ne se placer ni du côté du sujet réactionnaire (indifférence), ni du côté du sujet l'obscurantiste (hostilité).

Il y a quand même, il me semble, des choses assez contradictoires avec le contenu de certains de ses cours sur le cinéma. Un jour le cinéma est "la plus grande invention artistique du siècle passé", le jour d'après c'est un truc dont il faut absolument sortir...

La "révolution" a bien eu lieu mais n'est-on pas passé un peu vite de l'exploration à l'exploitation ? J'ai suivi le travail des Cahiers autour de la 3D et du numérique de très loin, ils racontent quoi là-dessus ?

Hello JM,

il y a des cours de Badiou sur le cinéma ? Je ne savais pas, ils sont disponibles où ?

adeline a écrit:Hello JM,

il y a des cours de Badiou sur le cinéma ? Je ne savais pas, ils sont disponibles où ?

salut,

Je crois que le lien a déjà circulé par ici, c'est pas vraiment un cours sur le cinéma, c'est plutôt peut-être bien un cours sur ce qu'aurait dit Platon selon Badiou s'il avait connu le cinéma : donc pour lui certainement en quelque sorte la vérité sur le cinéma. C'est à lire par ici, à partir du chapitre "mythe de la caverne et Platon".